Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Auteur: Mercury80

Status: En cours

Série: City Hunter

 

Total: 108 chapitres

Publiée: 08-05-22

Mise à jour: 25-04-24

 

Commentaires: 94 reviews

» Ecrire une review

 

GeneralRomance

 

Résumé: Notre passage sur Terre n'est qu'éphémère... Comment le rendre plus durable ?

 

Disclaimer: Les personnages de "Laisser une trace" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

Astuces & Conseils

Pourquoi dois-je utiliser le lien à partir de mon compte pour envoyer ma demande?

 

Je fais les validations à la main et comme il y en a beaucoup, je préfère que cela ne me prenne pas trop de temps. Pour cela, je concentre les demandes sur la même boîte email et je ne vais pas chercher votre ID à chaque fois. Si vous n'utilisez pas ce lien pour m'envoyer votre demande, elle ne sera pas traitée. Vous devez aussi utiliser l'email que vous avez donné dans votre pro ...

Pour en lire plus ...

 

 

   Fanfiction :: Laisser une trace

 

Chapitre 7 :: Chapitre 7

Publiée: 20-06-22 - Mise à jour: 20-06-22

Commentaires: Bonjour, voici la suite de l'histoire. Désolée pour le retard de publication, la maladie s'est invitée... Merci pour vos commentaires qui sont toujours un plaisir. Bonne lecture et à bientôt

 


Chapitre: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 51 52 53 54 55 56 57 58 59 60 61 62 63 64 65 66 67 68 69 70 71 72 73 74 75 76 77 78 79 80 81 82 83 84 85 86 87 88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 100 101 102 103 104 105 106


 

Chapitre 7  

 

- Combien de temps allez-vous encore patienter avant de lâcher prise ?!, s’impatienta Monsieur Nishihara après deux semaines à jouer le même acte soir après soir.  

 

Elle arrivait à dix-huit heures, prenait place dans le divan et sortait des mots croisés. Trois heures plus tard, elle les rangeait et attendait le retour de son client. Cela pouvait durer entre cinq minutes et une demi-heure et à chaque fois elle affrontait sa mauvaise humeur avec un sourire, lui souhaitant une bonne soirée et lui lançant un « à demain ».  

 

- Jusqu’à ce que vous m’ayez accordé au moins une soirée, histoire qu’on discute et que je puisse comparer votre point de vue à celui de votre mère. Elle s’inquiète pour vous et je n’ai pas l’habitude de laisser les personnes qui m’engagent dans les soucis., fit-elle d’un ton déterminé.  

- En quoi les soucis de ma mère vous regardent ?, lui demanda-t-il, excédé.  

- En ce qu’ils étaient suffisamment forts pour qu’elle fasse appel à quelqu’un. En quoi passer trois heures d’une journée à ne pas penser à votre travail est-il un problème pour vous ? Etes-vous tellement avide que vous préférez travailler encore et encore à amasser une fortune dont vous ne profitez même pas plutôt que de vous ménager un peu de temps ?, lui retourna-t-elle.  

- Je ne vous permets pas de me dire cela ! Vous ne me connaissez pas !, lui asséna-t-il, furieux.  

 

Kaori se retint de sourire victorieusement. Comment allait-il pouvoir lui refuser une soirée maintenant ?  

 

- Vous avez raison. Je ne vous connais pas. Accordez-moi une soirée pour cela. Ainsi je pourrai vous présenter des excuses… ou pas., fit-elle d’un ton neutre.  

- Argh…, gronda Monsieur Nishihara, ayant l’impression de s’être fait piéger alors qu’il avait creusé sa tombe seul.  

- Je vous laisse y réfléchir. Je serai là lundi., lui rappela-t-elle.  

- Lundi, ce ne sera pas la peine de venir., lui dit-il plus calmement.  

- Vous connaissez mes conditions, Monsieur Nishihara., objecta-t-elle.  

- Vous êtes prête à prendre l’avion tous les jours pour accomplir votre mission ? Ca va vous coûter cher., railla-t-il.  

- S’il le faut, je le ferai., lui affirma-t-elle, lui adressant un regard déterminé.  

 

Il l’observa un instant et n’en douta pas. Cette jeune femme avait une détermination et une patience à toute épreuve, il devait lui accorder cela.  

 

- Je suis en déplacement de lundi à jeudi. Je rentrerai tard ce jour-là., lui apprit-il.  

- Très bien, je vous crois. Alors à vendredi prochain., lui dit-elle après l’avoir jaugé un moment.  

- Et si j’apprends que vous m’avez menti, je vous botterai les fesses., l’avertit-elle.  

- On verra ça, Mademoiselle Makimura., répondit-il, légèrement narquois.  

- Vous pourriez être surpris. Bonne soirée, Monsieur Nishihara., le salua-t-elle.  

 

Elle descendit et récupéra comme la semaine précédente une enveloppe à son attention auprès de la personne à l’accueil. Elle contenait non seulement sa paye mais un petit mot de son employeuse lui confirmant l’absence de son fils les quatre jours de la semaine suivante. C’était dommage pour la paye mais, d’un autre côté, cela lui laisserait le temps de travailler Ryô qui lui cachait des choses.  

 

Sans plus attendre, elle rangea son dû dans son sac à main avant de prendre la route du retour. Comme d’habitude, elle prit le chemin traversant le parc. Comme d’habitude, elle profita des lieux paisibles pour admirer le travail qu’avaient effectué les jardiniers pendant la semaine, la beauté des parterres de fleurs endormies, les bancs repeints qui luisaient sous la lumière des lampadaires. Le silence nocturne était apaisant. Pourtant à quelques mètres de là, il y avait de grands axes de circulation mais aucun bruit ne lui parvenait. Elle soupira d’aise.  

 

Un craquement derrière elle rompit ses rêveries. Elle ne se retourna pas et continua sur le même rythme, se concentrant sur son environnement immédiat. Elle chercha les présences, les signes qui les trahiraient, le moindre mouvement des arbres, des ombres, de n’importe quoi, qui lui indiqueraient d’où pouvait venir une éventuelle attaque. Quelqu’un la suivait et ce quelqu’un n’avait pas de bonnes intentions, elle le sentait.  

 

Tournant dans l’allée qui l’amenait vers la sortie, elle accéléra le pas. Elle entendit enfin les pas derrière elle qui couraient pour la rattraper. Elle se sentit poussée en avant et tomba en avant mais, loin d’être déstabilisée, elle se propulsa sur le côté et dégaina une massue.  

 

- C’est quoi ce délire ?, entendit-elle et, contre toute attente, son agresseur s’enfuit.  

 

Elle se sentit bête, restant là à terre avec sa massue en main et plus personne à frapper. Elle finit par ranger son arme de prédilection et reprit son chemin sans plus traîner. Elle devait prévenir Ryô de ce qui venait de se passer même si elle n’avait pas beaucoup d’informations. Elle ne savait même pas ce qui avait été prévu pour elle. Elle penchait plus pour un enlèvement ou alors un passage à tabac. S’il avait voulu la tuer, une balle aurait suffi. Ça n’aurait pas été nécessaire de la suivre ainsi pendant un petit bout de temps.  

 

Elle souffla de soulagement en voyant enfin l’immeuble apparaître et se dépêcha d’y pénétrer avant de monter jusqu’au cinquième. Elle trouva l’appartement plongé dans le noir et, fugacement, elle pensa que c’était la même scène qui se jouait ici aussi depuis deux semaines. Elle aurait bien aimé trouver Ryô ce soir. Elle se mit à rire un peu nerveusement d’ailleurs. Ryô l’attendre… quelle idée ! Elle n’avait déjà aucune idée de l’endroit où il passait ses soirées voire nuits dernièrement. Il voulait lui faire croire qu’il était au cabaret ou au bar mais il n’en était rien. Certains indices ne mentaient pas comme l’absence d’odeurs capiteuses entêtantes ou trop peu pour qu’il y ait passé des heures durant.  

 

Alors où était-il ? Une autre femme ? Une mission secrète pour Saeko ? Il fuyait juste la place pour ne pas la voir ? Elle ne savait quelle raison était la plus douloureuse. De toute façon, à part lui faire mal, cette réflexion était stérile. Elle ne partirait jamais, elle le savait. C’était certainement masochiste mais partir maintenant ce serait comme admettre qu’elle avait passé sept années à attendre pour rien, qu’elle s’était juste bernée d’illusions en pensant que les choses changeraient un jour.  

 

Elles avaient changé après tout, nuança-t-elle comme pour rationaliser sa décision. Ryô s’était rapproché d’elle, lui avait fait part de ses sentiments. Même si elle voulait plus, elle savait se contenter de ça. A quoi servirait d’aller chercher ailleurs ce qu’elle ne trouverait pas ? Elle l’aimait du plus profond de son cœur, de tout son être. Jamais personne ne viendrait briser cela, jamais personne ne lui ferait ressentir la même chose.  

 

Incapable d’aller se coucher avant d’avoir pu raconter son histoire, elle alla s’asseoir à la table et sortit de son sac à main l’enveloppe avec le chèque qu’elle déposerait le lendemain à la banque. Elle sourit soulagée. Elle allait pouvoir solder les dernières factures qu’ils devaient et, la prochaine fois, elle serait en mesure de racheter assez de munitions pour refaire les stocks. Les choses rentraient enfin dans l’ordre et ça faisait du bien. En plus, elle devait avouer qu’elle n’avait pas trop dû se fatiguer pour gagner cet argent mais qui pouvait-elle si son client refusait de se présenter ?  

 

- Mince… Où est-il ?, presta-t-elle, cherchant son portefeuille dans son sac.  

 

Elle le fouilla, le vida sur la table mais ne le trouva pas. Elle savait qu’elle ne l’avait pas perdu pendant la bagarre, son sac était resté fermé. Elle se souvint alors l’avoir fait tomber chez Monsieur Nishihara et grogna. Et voilà, elle était quitte à l’appeler pour lui demander s’il pouvait le laisser à l’accueil ou quand elle pouvait passer le prendre. Elle soupira mais se résigna. Elle avait des courses à faire ce week-end et elle en avait besoin. Elle prit le téléphone et appela le numéro direct que lui avait donné Madame Nishihara pour joindre son fils. La sonnerie résonna dans le combiné pendant un long moment avant qu’elle entende une autre voix.  

 

- Bonsoir. Kaori Makimura. Je cherche à joindre Monsieur Nishihara., fit-elle.  

- Monsieur est sorti juste après votre départ et n’est pas encore rentré. Puis-je lui laisser un message ?, lui proposa-t-il.  

 

Eh bien… au moins il avait fait l’effort de passer par l’appartement, peut-être pour savoir si elle était encore là ou juste pour récupérer quelque chose.  

 

- J’ai fait tomber mon portefeuille près de son canapé. S’il avait l’obligeance de vous le laisser ou de me contacter pour me dire quand je peux venir le récupérer, ce serait très aimable de sa part., lui dit-elle poliment.  

- Je lui ferai part de votre message et vous tiendrai informée, Mademoiselle. Bonne soirée., la salua-t-elle avant de raccrocher.  

- A vous aussi., murmura-t-elle dans le vide.  

 

Elle raccrocha et décida de regarder la télévision en attendant le retour de Ryô. Elle zappa un long moment avant de s’arrêter sur une chaîne rediffusant une série qu’elle avait aimée dans son adolescence. Ca l’avait distraite et ça devrait certainement lui faire le même effet encore maintenant. Ca ne marcha cependant pas. Au bout d’une demi-heure, elle ne se força plus à rester assise dans le divan. Elle commença à faire les cent pas, à réarranger certains bibelots, les déplaçant de quelques millimètres pour les remettre en place quelques temps plus tard. C’était nerveux plus qu’autre chose.  

 

Lorsque Ryô revint de ses recherches, il était trois heures du matin passées. Il ne put ignorer la lumière du salon encore allumée et pensa que Kaori s’était endormie devant la télévision. Il monta discrètement jusqu’au cinquième et ouvrit la porte en silence. Si elle était dans le salon, il ne tenait pas à la réveiller. Il n’était pas d’humeur à discuter et encore moins à se prendre à une massue pour ses supposés excès nocturnes. Cela lui permettrait en plus de pouvoir l’observer quelques minutes dormir et il ne s’en priverait pas.  

 

- Tu es enfin revenu…, murmura Kaori dès qu’il apparut.  

 

Ce n’était pas du tout ce qu’il avait prévu et encore moins de la recevoir contre lui avant même d’avoir pu retirer sa veste. Après un instant de surprise, il referma les bras sur elle et posa le menton contre sa tempe. Il la sentit se détendre contre lui et, parallèlement, cela lui fit également beaucoup de bien. Les derniers jours avaient été pesants. Il n’y avait pas eu de danger immédiat ni de confrontation. Il n’avait rien trouvé de particulier, que des petites choses et c’était ça qui le dérangeait le plus. Parce que, malgré le peu d’indices, il sentait le danger autour d’eux.  

 

- Tu sais bien que je rentre toujours., lui répondit-il d’un ton léger même si son ton anxieux l’inquiétait.  

- Je sais…, fit-elle, s’écartant de lui.  

- C’est juste que… que je devais te parler., lui apprit-elle, s’éloignant et retournant se mettre près de la fenêtre là où elle avait attendu son retour la dernière demi-heure.  

 

Il défit sa veste, retira son holster, les pendit dans le placard tout en observant du coin de l’oeil sa partenaire pour savoir s’il devait esquiver la conversation ou non. Les bras croisés, une main sous son menton, le regard perdu dans le vide, tout cela ne lui indiquait rien de particulier sur la nature de la discussion. En revanche, la tension qui habitait ses épaules, sa lèvre inférieure qui disparaissait et réapparaissait sous ses dents lui parlaient et il approcha, se postant derrière elle. Il sortit un verre dans lequel il versa un fond de whisky comme si c’était son but premier.  

 

- Que veux-tu me dire ?, lui demanda-t-il.  

- On m’a suivie alors que je rentrais ce soir. J’étais dans le parc, il n’y avait qu’un homme qui m’a rattrapée et fait tomber alors que j’étais à la sortie., lui expliqua-t-elle.  

 

Sans un mot, il attrapa ses poignets et retourna ses mains, paumes en l’air. Elles étaient écorchées, des traces de gravier encore présentes.  

 

- Tu ne t’es pas nettoyée ?, fit-il, surpris.  

- Je… Je n’y ai pas pensé., avoua-t-elle.  

- Ca s’est arrêté là ? Il t’a fait tomber et il est parti ?, s’étonna Ryô.  

- Non… En fait… il s’est enfui., lui apprit-elle, n’en revenant toujours pas.  

- Enfui ? La police est arrivée ?, l’interrogea-t-il, fronçant les sourcils.  

 

Elle releva les yeux, fronçant les sourcils à son tour face à son apparent manque de confiance, et, vexée, lui asséna un coup de poing dans l’omoplate.  

 

- Non ! Tu pourrais me donner un peu de crédit tout de même ! Après tout, tu m’entraînes enfin sérieusement., lui reprocha-t-elle, oubliant un temps son inquiétude.  

- Donc c’est grâce à mes entraînements que tu l’as fait fuir…, conclut-il, assez fier d’elle.  

- Il… Il a été surpris par ma massue… mais j’ai pu la sortir grâce à toi., ajouta-t-elle face au regard amusé qu’il lui lança.  

- Ton cas n’est pas désespéré…, lança-t-il, amusé.  

- Bon réflexe, partenaire., se reprit-il face au regard courroucé qu’elle lui lança.  

 

La remarque fit extrêmement plaisir à Kaori qui lui adressa un sourire heureux. Un instant, il pensa lever la main et caresser sa joue mais il ne parvint pas à agir sur ses pulsions.  

 

- Tu devrais aller soigner ça. Ca serait dommage que ça s’infecte et que tu rates ton rencard de lundi., plaisanta-t-il.  

- Je n’ai pas de rencard ! Je travaille, Ryô !, se fâcha-t-elle, oubliant la gentillesse dont il avait fait preuve juste avant.  

- Tu as rendez-vous avec un mec tous les soirs de la semaine pendant trois heures. Moi, j’appelle ça un rencard. Tu devrais contente. Ca ne t’arrive pas souvent., la taquina-t-il.  

 

C’était plus facile de masquer ainsi sa jalousie et son inquiétude à la savoir avec un autre et il adorait qu’elle le remette à sa place et lui réaffirme à chaque fois que ce n’était pas un rencard. Ca le rassurait.  

 

- Un rendez-vous payé… Certains verraient ça comme de la prostitution., répliqua-t-elle d’un ton aigre.  

- Je ne pousserai pas aussi loin quand même à moins que… il est aveugle ?, lui demanda-t-il.  

 

Il tâta de la massue qu’elle n’avait pu utiliser plus tôt et se releva l’air de rien, remettant ses cheveux en place.  

 

- Il n’est pas aveugle. Et pour ton information, il sera absent jusqu’à jeudi soir prochain. Donc la prochaine fois que j’y retourne ce sera vendredi soir., lui apprit-elle, se frottant les mains.  

- En fait, non. J’irai probablement ce week-end parce que j’ai fait tomber mon portefeuille. Donc il faut que je le récupère., se corrigea-t-elle, se grattant les cheveux.  

- Tu y prends goût, on dirait., répliqua-t-il.  

- Ah ah… j’ai fait tomber mon portefeuille, c’est un accident., se défendit-elle.  

- Hmm… D’accord. Et donc Dom Juan a besoin d’un peu de temps pour te faire tomber dans ses bras ? C’est pour cela qu’il te fait poireauter ?, l’interrogea-t-il, narquois.  

- Serais-tu jaloux ? Tu as peur qu’il me subjugue et me persuade de rester vivre avec lui ?, lui retourna-t-elle, un sourcil levé.  

- Pourquoi je serais jaloux ?, éluda-t-il avec beaucoup de mauvaise foi.  

 

Kaori le regarda et sourit un instant avant d’étouffer un bâillement. Maintenant qu’elle avait pu lui parler, elle se sentait un peu plus détendue et la fatigue prenait doucement le dessus.  

 

- Pour répondre à ta question, il n’était pas là quand j’ai appelé., lui apprit-elle.  

- Donc pour une fois, tu n’as pas poireauté jusqu’à son retour., fit-il, satisfait.  

- Si, j’ai attendu son retour mais il est reparti peu après moi d’après le gardien., lui expliqua-t-elle.  

- Quel dévouement… Il est sympa d’être venu te dire un petit coucou…, railla-t-il.  

 

Il régnait sur ses traits pour ne pas froncer les sourcils et laisser paraître sa suspicion. Kaori avait été attaquée juste après son départ et son « patron » était absent de son appartement au même moment. Il n’était pas heureux de la trouver soir après soir dans son appartement mais, malgré tout, personne n’y mettait fin, ni lui ni sa mère… et encore moins Kaori.  

 

- Tu sais, ça va mieux financièrement. Tu devrais peut-être laisser tomber ce boulot. Je peux faire un effort…, suggéra-t-il.  

- Je ne baisse pas encore les bras. Ce ne serait pas digne de nous. Si cette mère a demandé mon aide, c’est pour une raison particulière. Tant que je ne pourrais pas la rassurer, je n’arrêterai pas., lui affirma-t-elle.  

- Ils n’ont qu’à avoir une bonne conversation mère-fils. Ca serait beaucoup moins compliqué., lâcha-t-il.  

- Ce serait effectivement la meilleure solution mais tu sais bien que parler n’est pas aisé pour tout le monde, Ryô. Tu le sais, non ?, lui retourna-t-elle.  

 

Il comprenait parfaitement qu’elle faisait allusion à ses difficultés personnelles en la matière et il ne pouvait nier.  

 

- Ils n’ont qu’à aller voir un thérapeute., riposta-t-il.  

- Tu le ferais ? Il est comme toi, Ryô. Il n’aime pas qu’on interfère dans sa vie. Si ça peut te rassurer, je te promets que, dès que je pourrais rassurer sa mère, je laisserai tomber., lui dit-elle, prenant sa main.  

 

Il l’observa un long moment, sentant la caresse de ses doigts sur les siens. C’était agréable, très agréable. Il devait néanmoins sortir de l’enchantement qui lui remuait les sens et appelait à plus. Il avait une mission et ce qu’elle venait de lui apprendre augmentait encore sa suspicion.  

 

- Fais comme tu le sens. Après tout, tu es une grande fille., fit-il, retirant sa main pour prendre son verre.  

- J’espère qu’il ne te manquera pas trop en début de semaine…, railla-t-il.  

 

Kaori le regarda sans comprendre d’où venait ce changement soudain. En fait, il ne faisait que la balader sur des montagnes russes depuis le début de cette conversation.  

 

- Je ne te comprends vraiment pas mais soit… Non, il ne me manquera pas et ça me donnera l’occasion de savoir ce que tu me caches depuis un temps. Parce que je sais que tu n’es pas où tu veux que je pense que tu sois. Tu t’ingénies à me faire croire que tu passes tes soirées aux cabarets et aux bars mais je sais que ce n’est pas la vérité., lui affirma-t-elle.  

- Alors on la joue comment, Ryô ? Simplement et tu me dis ce qu’il se passe ou tu continues à me cacher ce que tu fiches ?, lui demanda-t-elle.  

 

Ryô la regarda, incrédule. Merde… Il ne s’était pas attendu à ça. Bien sûr, elle était intelligente et futée mais il pensait qu’il avait suffisamment assuré ses arrières. Il envisagea un moment de lui expliquer la situation, de lui faire part de ses soupçons mais, s’il le faisait, elle ferait tout pour l’aider, chercherait probablement des preuves chez son nouvel employeur ou à l’interroger pour lui tirer les vers du nez. C’était trop dangereux.  

 

- Ouh la la ! Il est trop tard pour des conversations de ce genre. Je suis crevé, moi ! Je vais aller me coucher., fit-il, s’étirant.  

- Ne fais pas ça, Ryô., lui demanda-t-elle.  

- Faire quoi ?, lui retourna-t-il innocemment.  

- M’ignorer, partir sans répondre. S’il y a une autre femme, si tu travailles pour Saeko… j’ai le droit de savoir., lui dit-elle, essayant de ne pas s’énerver ni de laisser paraître son anxiété.  

- Ca c’est bien les femmes…, soupira-t-il.  

 

Il n’avait aucune envie de la blesser mais la protéger restait sa priorité première.  

 

- Tu te fais des idées, Kaori. Il ne se passe rien… sauf que je bois beaucoup moins… et que j’ai accès à beaucoup moins de cabarets qu’avant…, lui répondit-il.  

- Je vais me pieuter. Dors bien., lui dit-il avant de monter sans lui laisser le temps de répliquer.  

 

Il l’entendit pester mais ne s’en réjouit pas et lorsqu’elle monta les escaliers en courant, il se hâta de gagner sa chambre et de s’y enfermer. Elle ne viendrait pas jusque là. Effectivement, il la sentit s’arrêter derrière le panneau et attendre quelques secondes avant de partir dans sa chambre.  

 

D’humeur sombre, il se déshabilla et se mit au lit. Les mains derrière la tête, il fit défiler les différentes informations qu’il possédait. La tête pensante était un homme de la haute société, bien sous toute apparence. Il cherchait peut-être des jeunes femmes à enlever et revendre. Kaori avait été attaquée : tentative d’enlèvement ou agression d’un membre du duo City Hunter ? Son « patron » s’était absenté en même temps qu’elle : coïncidence ou fait corrélé ? Il partait pendant quatre jours : voyage d’affaires légales ou illégales ? Depuis qu’il avait trouvé cette Porsche gris argent dans le parking de l’immeuble, tout semblait se focaliser sur Yoshihide Nishihara.  

 

Il passa une main sur son visage. Une autre question le taraudait, une question à laquelle il ne savait pas s’il voulait répondre ou non. Voyait-il en ce Nishihara le grand méchant loup parce qu’il côtoyait Kaori et qu’elle s’accrochait à ce job ou sa vision était totalement impartiale, ce n’étaient que des faits qui pointaient un vilain méchant qui se donnait des allures de beau ? Difficile de faire la part des choses surtout dans la situation actuelle où il hésitait, était pris entre deux feux et ne savait lequel le happerait. Peut-être les deux même ? Devait-il goûter au feu de la passion au risque de les faire brûler en enfer ou devait-il rester devant le feu rouge qui l’interdisait d’avancer plus pour la protéger ?  

 

La question était insoluble. Kaori lui aurait certainement dit qu’ils devaient tenter leur chance, prendre tout le temps qu’ils pouvaient avoir pour être à deux… et elle avait certainement raison mais il ne voulait pas la perdre. Il préférait avoir plus de temps avec elle même si ça voulait dire moins d’elle.  

 

- Toujours la même rengaine…, soupira-t-il.  

 

Il devait penser à autre chose. Ce Nishihara s’en allait pour quatre jours. Savoir où il irait pouvait être intéressant et il savait à qui il pouvait faire appel pour cela. Il avait sa mission du lendemain… du matin en plus de celle où il suivrait Kaori lorsqu’elle irait récupérer son portefeuille. Il irait certainement passer du temps au port pour voir un peu les chargements en partance… Peut-être que le voyage ne comprenait pas qu’un passager mais que les autres prendraient des transports moins confortables…  

 


Chapitre: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 51 52 53 54 55 56 57 58 59 60 61 62 63 64 65 66 67 68 69 70 71 72 73 74 75 76 77 78 79 80 81 82 83 84 85 86 87 88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 100 101 102 103 104 105 106


 

 

 

 

 

   Angelus City © 2001/2005

 

Angelus City || City Hunter || City Hunter Media City || Cat's Eye || Family Compo || Komorebi no moto de