Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Auteur: Mercury80

Status: En cours

Série: City Hunter

 

Total: 108 chapitres

Publiée: 08-05-22

Mise à jour: 25-04-24

 

Commentaires: 94 reviews

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GeneralRomance

 

Résumé: Notre passage sur Terre n'est qu'éphémère... Comment le rendre plus durable ?

 

Disclaimer: Les personnages de "Laisser une trace" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Laisser une trace

 

Chapitre 48 :: Chapitre 48

Publiée: 21-05-23 - Mise à jour: 21-05-23

Commentaires: Bonsoir, Voici la suite de l'histoire. J'espère que vous avez bien profité de ce long week-end. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


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Chapitre 48  

 

Impatients, Kaori et Yoshihide étaient assis dans la salle d’attente du médecin qui les suivait pour l’insémination. Ils avaient peiné à s’endormir la nuit précédente tant ils étaient nerveux et avaient discuté pendant un long moment. Quand elle avait fini par tomber de sommeil, il était resté à côté d’elle et l’avait regardée dormir. Elle était à lui et elle portait la vie qu’ils avaient créée à deux. La vie, les vies, il ne savait pas et il se fichait bien du nombre : il prendrait ce que la vie voulait bien lui donner.  

 

- On va enfin savoir., murmura Kaori, prenant la main de son mari.  

 

Elle avait besoin de son soutien pour rester calme. Tant de questions lui traversaient l’esprit, tant de craintes la hantaient. Elle avait hâte de voir leur bébé, sans savoir si elle devait en parler en singulier ou au pluriel, de savoir s’il était bien vivant, s’il se développait normalement, si… Argh, elle devait arrêter de cogiter ainsi et garder espoir et confiance.  

 

- Oui, on va le ou les voir., acquiesça-t-il, pressant ses doigts.  

- Tu… Tu n’as pas peur qu’il n’ait pas tenu le coup ?, l’interrogea-t-elle.  

 

Il lui sourit, conscient que toutes les craintes dont elle lui avait fait part quelques jours auparavant n’avaient pas disparu. L’idée lui avait également traversé l’esprit mais, pour une raison inconnue, il avait confiance en l’avenir. Cette grossesse se passerait bien et il n’avait que deux choses à faire : chérir et soutenir sa femme et continuer à se battre pour connaître sa progéniture.  

 

- Non. Je suis sûr que tout va bien. Si ça se trouve, les cinq embryons implantés ont pris., la taquina-t-il.  

- Les cinq… Oh bon sang, t’imagines le tableau ?, rit-elle un peu jaune.  

- J’aurai l’air d’une baleine, voire même d’un de ces dinosaures marins.  

- Je suis sûr que tu seras toujours magnifique même en mode dinosaure marin., plaisanta-t-il.  

- Ben dis donc, ce n’est pas vraiment le compliment que j’attendais., grommela-t-elle, fronçant les sourcils.  

- Je pourrais dire beaucoup de choses, je ne suis pas sûr que tu le prendrais bien., répondit-il, serein et souriant.  

- Je suis soupe au lait en ce moment… Je suis désolée., s’excusa-t-elle.  

- Madame Nishihara., entendirent-ils soudain.  

 

Le couple se leva et suivit le médecin jusqu’à son bureau. Il fit la revue du dossier, leur posant quelques questions avant de les diriger vers la salle d’examen adjacente. Il l’examina silencieusement pendant quelques minutes, quelques minutes qui parurent très longues aux deux futurs parents.  

 

- Tout semble normal. Je vais laisser notre médecin échographe continuer l’examen., leur indiqua-t-il avant de sortir et revenir peu après avec son collègue.  

- Bonjour, je suis en général le médecin que les patients, et surtout patientes, préfèrent voir., plaisanta ce dernier avec un sourire chaleureux.  

- Je pense que ma femme ne vous contredira pas sauf peut-être si vous lui dites que tous les embryons ont pris., répondit Yoshihide, sentant les doigts crispés de Kaori autour des siens.  

- Je veux juste être sûre d’être toujours enceinte., répliqua-t-elle, forçant un sourire sur ses traits anxieux.  

- Je suis sûr que tu l’es. Alors il ne reste qu’à savoir combien d’enfant nous allons avoir., lui assura Yoshihide  

- Combien d’embryons ont été implantés ?, leur demanda le médecin alors qu’il préparait la sonde.  

- Cinq., répondit Kaori, posant la tête en arrière et fermant les yeux.  

 

Elle devait calmer son cœur qui battait de manière erratique et faire confiance à la nature comme le faisait son mari. Ce n’était pas son genre de se laisser ainsi à paniquer.  

 

- Alors je suis d’accord avec Monsieur. Vous ne serez peut-être pas ma plus grande fan si je vous dis que vous les attendez tous., fit-il, le regard pétillant.  

- C’est parti. C’est un peu froid., prévint-il, répandant du gel sur son ventre.  

 

Le silence se fit alors qu’il posait la sonde et la faisait voyager sur sa peau jusqu’à avoir l’image qu’il voulait.  

 

- On y est. Regardez là., pointa-t-il sur l’écran.  

- C’est votre bébé et il bouge donc il est vivant., leur annonça-t-il.  

 

Les yeux rivés sur l’écran, Kaori ne pouvait en détacher les yeux. C’était leur bébé et il était bien vivant. Après des semaines d’inquiétude, elle sentit le soulagement l’envahir et des larmes perlèrent à ses yeux. Lorsqu’elle réalisa que c’était bien vrai, elle tourna enfin le visage vers son mari et lui sourit, émue par l’émotion qu’elle voyait dans son regard.  

 

- On a vraiment réussi, Yoshi., murmura-t-elle, la gorge serrée.  

- Oui, on a réussi. Merci Kaori., lui répondit-il, déposant un baiser sur ses doigts.  

- Que vois-je là ? On dirait que ce petit bout n’est pas seul., leur annonça le médecin.  

 

Les deux parents se tournèrent de nouveau vers l’écran et virent un deuxième bébé apparaître, tout aussi remuant.  

 

- Avec un peu de chance, on aura un garçon et une fille, Kaori., murmura Yoshihide.  

- Je serais heureux peu importe le sexe de ces enfants mais j’aimerais avoir ce plaisir-là., lui confia-t-il.  

- Alors croisons les doigts pour que ce soit le cas., répondit-elle, caressant son visage avec tendresse.  

- Il y en a deux. C’est un bon résultat. Pour le sexe, il faudra attendre le deuxième trimestre., leur annonça l’échographe.  

- On patientera. Ils sont vivants et tout va bien., fit la future maman, soudain beaucoup plus calme.  

 

Ils avaient réussi, ils attendaient des jumeaux qui étaient bien vivants au creux de son ventre. Ils n’auraient pas à retenter leur chance sans savoir si ça marcherait. C’était fait et, dans moins de huit mois, ils les tiendraient dans leurs bras.  

 

- Oui. Si tu savais comme j’ai attendu de te voir sourire comme maintenant, Kaori., lui fit-il savoir.  

- Je suis totalement rassurée. J’avais tellement peur d’avoir une mauvaise surprise., lui avoua-t-elle.  

- Je l’ai compris. Profitons-en maintenant., l’encouragea-t-il avec tendresse.  

- Je vous laisse vous rhabiller et me rejoindre dans la pièce d’à-côté., leur indiqua le médecin.  

- Et moi, je vous laisse. A dans quelques mois et félicitations., les salua l’échographe.  

- Merci Docteur., le remercièrent-ils.  

 

Le reste de la consultation se passa rapidement entre recommandations, traitements à prendre en cas de petits soucis et calendrier des prochains rendez-vous et examens. Après une dernière prise de sang, ils sortirent de la clinique.  

 

- Que veux-tu faire maintenant ?, demanda Yoshihide à sa femme.  

- J’ai envie d’aller voir mes amis, peut-être leur annoncer la nouvelle si l’occasion se présente… mais on peut rentrer si tu préfères., lui répondit-elle.  

- Tes amis ou d’abord Ryô ? Ca fait un moment que vous ne vous êtes pas vus après tout., suggéra Yoshihide.  

- Mes amis. Si Ryô est là, tant mieux. Sinon, j’aurais bien une autre occasion de lui apprendre la nouvelle., répondit-elle posément.  

 

Elle avait envie de le voir, il lui manquait, mais elle apprenait à s’appuyer plus sur son mari, à laisser plus d’espace entre elle et son ex-partenaire. Même s’il comptait sur la présence de Ryô pour protéger sa femme et ses enfants, les soutenir quand il ne serait plus là, ça le soulagea d’entendre sa réponse. Ils commençaient enfin à prendre leurs marques comme couple, Kaori à se confier à lui et il aimait être celui qui était le plus proche d’elle. Il n’aurait que trop peu de temps pour l’être. Ryô l’avait eue avant et l’aurait pour toute la suite. Il voulait profiter de ce temps qu’ils auraient à deux. Ce n’était pas évident tous les jours de savoir que son cœur ne lui était pas entièrement acquis même s’il ne doutait pas qu’elle l’aimait sincèrement.  

 

- Direction le Cat’s, je suppose. Ca me fera plaisir de les voir aussi., lui affirma-t-il.  

 

Elle acquiesça et se laissa aller sur le siège, une main sur son ventre. Ils attendaient des jumeaux. Elle savait que l’arrivée d’un enfant était un grand bouleversement mais deux, elle n’imaginait même pas. Si elle craignait encore un peu pour le bon déroulement de sa grossesse, elle n’avait pas peur de ce qui suivrait. Ils s’adapteraient… en espérant que la maladie de Yoshi ne le rattrape pas trop vite. Il devait avoir du temps avec leurs enfants. Ils ne pouvaient pas avoir fait tout cela en vain. Elle se souvint de la lueur de joie qui s’était allumée dans son regard quand le premier test était revenu positif, lueur qui n’avait cessé de grandir avec le deuxième test puis la confirmation par prise de sang. Elle tourna le regard vers lui et contempla ses traits apaisés, le léger sourire qui étirait ses lèvres. Elle voulait voir sa réaction à la naissance de leurs enfants et après.  

 

- A quoi tu penses ?, la surprit-il.  

 

Perdue dans ses pensées, elle n’avait pas réagi de suite lorsqu’il avait tourné la tête vers elle et croisé son regard pensif.  

 

- A nous et au temps. J’espère…, commença-t-elle avant de s’arrêter et prendre une profonde inspiration pour juguler l’émotion dans sa voix.  

- J’espère qu’on aura du temps à quatre., lui confia-t-elle.  

- On en aura, Kaori. Ca ne sera jamais assez mais on en aura., lui promit-il, prenant sa main.  

- Oui. C’est compliqué de gérer cet afflux d’émotions. J’ai l’impression que la moindre petite chose prend des proportions inimaginables., s’excusa-t-elle, riant légèrement.  

- Tout va bien. J’espère que ça marche dans les deux sens et que tu vas prendre un plaisir incommensurable à passer du temps avec tes amis., lui répondit-il avec un sourire chaleureux.  

- Je pense. Surtout dis-moi si tu veux rentrer., lui demanda-t-elle.  

- Cesse de t’inquiéter pour moi et profite, Kaori., lui recommanda-t-il, sortant de la voiture.  

 

Elle l’imita et le précéda dans le café, un peu nerveuse en apercevant Kazue et Mick assis à une table à l’écart.  

 

- Kaori !, s’écria Miki, visiblement ravie de la voir.  

- Ca fait si longtemps qu’on ne t’a pas vue. Tu es avec, Yoshihide. C’est un plaisir de te voir aussi., leur fit-elle savoir, contournant le comptoir et venant étreindre son amie.  

 

Elle la garda un long moment contre elle avant de se tourner vers son mari et de l’enlacer brièvement.  

 

- Vous avez beaucoup de choses à nous raconter tous les deux. Alors cette lune de miel ?, les interrogea-t-elle, passant un bras sous celui de la rouquine.  

- C’était reposant. Ca nous a fait beaucoup de bien., répondit cette dernière, jetant un regard vers la table au fond où leurs deux autres amis étaient encore attablés, se regardant visiblement de manière anxieuse.  

- Si tu crois que tu vas t’en sortir avec une réponse aussi laconique, tu te mets le doigt dans l’oeil jusqu’au coude, ma vieille., la taquina Miki.  

- Mais il n’y a pas grand-chose d’autre à en dire, Miki. On a passé du temps à deux, à se prélasser au soleil ou se balader autour du point d’eau non loin. On voulait du calme et éviter le stress pour maximiser la réussite de l’insémination., lui expliqua Kaori, prenant place au comptoir.  

- Et du calme, on en a eu. Après l’effervescence pour préparer le mariage et débuter le protocole médical, c’était ce dont on avait besoin., renchérit Yoshihide, posant la main sur celle de sa femme.  

 

La barmaid les observa tour à tour cherchant le moindre signe relatif à la procédure, hésitant à leur poser des questions si jamais ça avait été un échec.  

 

- J’espère ne pas mettre les pieds dans le plat…, pipa-t-elle mal à l’aise.  

- Mais… tu es enceinte ?  

 

Le couple s’adressa un regard de connivence et un sourire revint éclairer leurs lèvres.  

 

- Oui. La procédure a marché dès la première fois. C’est assez inespéré et, sur les cinq embryons implantés, deux se sont développés. On attend des jumeaux., lui apprit Kaori, toujours aussi émue qu’une heure plus tôt.  

- Des jumeaux…, répéta Miki, les mains devant la bouche comme pour contenir son émotion.  

- Je suis si contente pour vous., ajouta-t-elle, refaisant une nouvelle fois le tour du comptoir pour étreindre son amie.  

 

Ce faisant, elle serra brièvement le bras de Yoshihide qui apprécia ce geste, l’incluant progressivement dans ce groupe très proche d’amis.  

 

- Tu ne dis rien, Falcon ! Tu pourrais au moins les féliciter !, le sermonna sa femme alors que son mari avait gardé le silence depuis leur arrivée.  

- Hmm… C’est une bonne nouvelle., fit-il, détournant le regard alors qu’il piquait un fard.  

 

C’était le mieux qu’il pouvait faire, ne sachant comment exprimer ce qu’il ressentait. C’était un évènement qu’il n’avait pas imaginé arriver dans leur univers après tout.  

 

- Merci à vous deux., les remercia Kaori.  

- Et comment tu te sens pour le moment ? Des nausées ? Des vertiges ?, s’enquit son amie, prenant place à ses côtés.  

- De la fatigue, beaucoup de fatigue et des émotions plutôt… fluctuantes voire incontrôlables., admit la future maman, jetant un regard amusé à son mari.  

- On s’habitue à tout pour la bonne cause., fit-il, magnanime, un petit sourire traduisant sa tendresse.  

 

Elle vit ses traits se durcir juste avant d’être interpelée. Elle se retourna et vit Mick et Kazue approcher et Yoshihide s’interposer entre elle et eux.  

 

- Si c’est pour lui faire du mal à nouveau, passez votre chemin. Plus aucun de vous deux n’aura de geste ou mot déplacé envers ma femme., les prévint-il, levant sa canne en leur direction pour les tenir à distance.  

 

Ils furent aussi surpris que Kaori. Venant d’un homme d’un milieu plutôt discret et policé, ce n’était pas un geste qu’ils avaient attendu et, pour sa femme, il y avait en plus l’enjeu de santé puisque Yoshihide avait de plus en plus de difficultés à tenir debout de manière stable sans sa canne. Or, là, il était droit comme un i et ne semblait pas souffrir de la disparition de son appui.  

 

- Je… Non… Je sais que j’ai agi comme un con et je voulais juste m’excuser., s’expliqua Mick, très sérieux.  

- Je ne parlerais pas pour Kaori mais sachez que je n’ai pas du tout apprécié les mots que vous avez eus à son encontre lors de notre mariage et encore moins de nous savoir espionnés pendant un moment spécial de notre vie., lui asséna Yoshihide d’un ton sévère.  

- Je sais que notre relation est un grand choc pour la plupart d’entre vous mais votre jugement envers elle… il n’était pas digne de l’amitié que vous disiez partager., ajouta-t-il.  

 

Sur ces mots, il reposa sa canne et se tourna vers sa femme, l’observant attentivement. Ils échangèrent un long regard avant qu’il ne lève la main vers sa joue et la caresse, voyant les larmes qui perlaient à ses yeux. Kaori n’avait jamais douté des sentiments que son mari lui portait mais elle ignorait encore beaucoup de choses de lui et sa manière de réagir, de la protéger comme il venait de le faire l’avait émue. Elle ne l’avait jamais senti aussi fort depuis qu’ils se connaissaient, de cette force presque féroce de ceux qui veulent protéger ceux qu’ils aiment.  

 

- Je te laisse libre de choisir ce que tu veux faire, Kaori. Je suis là pour te soutenir., lui dit-il, repassant derrière elle pour s’asseoir.  

- Est-ce qu’on peut te parler ?, demanda Kazue.  

- Oui., souffla Kaori du bout des lèvres.  

 

Au même moment, la porte du café s’ouvrit et elle sentit une présence bien connue entrer. Sans un mot, Ryô approcha et s’immobilisa à mi-chemin entre les deux couples. C’était la première rencontre entre eux depuis le mariage. Mick habitant chez lui, il savait qu’ils ne s’étaient pas vus avant. Visiblement, Yoshihide était vigilant et furieux, Kaori anxieuse et Kazue et Mick dans leurs petits souliers. Il n’avait aucune idée de la manière dont ça pouvait tourner et il n’avait qu’une idée en tête : la protéger.  

 

- Mick et moi…, commença Kazue, lançant un regard anxieux à son ex.  

- Nous sommes tous les deux désolés de ce qui s’est passé., fit-elle.  

- Je n’aurais pas dû te gifler à ton mariage et te mettre… nos problèmes sur le dos., expliqua-t-elle.  

- Je ne veux pas mettre fin à une longue amitié sur… une erreur liée à une grande douleur., répondit Kaori, prudente.  

- Tu veux bien me pardonner ?, demanda Kazue, nerveuse.  

- Oui. Je veux qu’on oublie tout cela et qu’on aille de l’avant., affirma la rouquine avec un sourire amical.  

 

Kazue se mordit la lèvre pour ne pas la laisser trembler et approcha pour prendre les mains de son amie entre les siennes.  

 

- Moi aussi. Merci Kaori… et félicitations pour le mariage et ta grossesse., lui souhaita la doctoresse.  

- Merci Kazue., répondit Kaori avant de se tourner vers l’américain.  

 

Mick jeta un regard à son ami, confident même ces dernières semaines, avant de faire un pas en avant. Involontairement, Kaori se tendit. Même s’il était devant elle pour apparemment s’excuser, elle ne pouvait oublier la virulence de ses gestes et de ses paroles et encore moins qu’il les avait épiés pendant des jours, tapi dans l’ombre. Elle avait l’impression de ne plus le connaître et se méfiait d’un revirement soudain d’attitude de l’homme qui lui avait dit comprendre et vouloir rester son ami quelques semaines plus tôt sur ce banc du jardin public.  

 

- Je comprends., fit Mick avec un sourire désabusé.  

- Je ne t’ai pas vraiment donné matière à avoir confiance en moi., lui dit-il.  

- Je peux m’asseoir ?, l’interrogea-t-il.  

- Je ne suis pas chez moi. Tu te mets où tu veux., répondit-elle avec réserve.  

- Je ne veux plus t’importuner alors si tu n’es pas prête, j’attendrai., lui opposa-t-il, ne s’asseyant pas.  

- Assieds-toi et cesse de prendre des pincettes, Mick. Tu ne fais de bien à personne., lui asséna-t-elle dans un mouvement d’impatience.  

 

Voyant son regard tempétueux, il ne se le fit pas dire deux fois et prit place face à elle.  

 

- J’ai été naze, Kaori. Je t’ai dit que je comprenais, que je voulais être ton ami et là pour t’aider quand tu en aurais besoin et j’ai complètement pété les plombs. Je pourrais t’expliquer en long, en large, en travers tout ce qui m’est passé par la tête mais rien n’excuserait tout ce que j’ai pu te dire ou insinuer., commença-t-il.  

- La base du problème, c’est que j’ai été vexé et que je ne pouvais… non je ne voulais pas comprendre que tu pouvais aimer un autre homme que Ryô parce que, moi, j’avais échoué à te conquérir. Je n’aurais pas dû non plus te chercher pendant ta lune de miel et t’épier mais je ne réfléchissais plus. Mais j’ai compris maintenant et je sais que j’ai fait des erreurs.  

 

Kaori l’écouta attentivement. Elle avait envie de lui pardonner parce que c’était sa façon d’être mais elle avait encore une certaine réserve après les changements successifs de comportement. Elle se sentait un peu oppressée et avait besoin de prendre l’air. Sans même y réfléchir, elle se leva et sortit.  

 

- Je pense que j’ai ma réponse., soupira-t-il, passant une main dans ses cheveux nerveusement.  

- Laisse-lui…, commença Ryô.  

- Elle a…, fit Yoshihide en même temps.  

 

Les deux hommes se regardèrent et le nettoyeur lui fit signe de continuer. C’était son rôle de parler pour elle, c’était lui son mari.  

 

- Elle a besoin de temps pour réfléchir., finit ce dernier, reconnaissant.  

- Tu ne l’as pas habituée à tant de violence de ta part., enchaîna Ryô.  

- Tu devrais aller lui parler. Tu connais mieux Mick que moi., enchaîna Yoshihide, observant sa femme avec inquiétude.  

 

Il connaissait suffisamment Kaori pour savoir qu’elle avait le cœur sur la main et à la manière dont elle avait rapidement excusé Kazue, il se doutait que ne pas pouvoir spontanément en faire de même avec Mick devait la troubler.  

 

- Tu es sûr ?, s’enquit Ryô, étonné.  

- Oui et elle voudra certainement te parler de l’écho ce matin., ajouta-t-il, un sourire aux lèvres.  

 

Le nettoyeur acquiesça et sortit du café, rejoignant son ex-partenaire.  

 

- C’est étonnant de voir…, fit Mick, faisant un signe de la main dans les airs.  

- De voir que deux hommes qui aiment la même femme puissent s’entendre ?, compléta Yoshihide.  

- Oui… Je ne l’aurais jamais cru possible., acquiesça l’américain.  

- Vous avez cessé de parler à Ryô en vous rendant compte qu’elle ne répondait pas à vos sentiments ?, lui retourna le japonais.  

- Non, c’était mon pote et puis Kaori… Elle était heureuse., fit l’ex-nettoyeur.  

- Et aujourd’hui vous la trouvez malheureuse ?, l’interrogea Yoshi.  

- Je ne pense pas. Et peut-être que si nous nous entendons, c’est parce que nous avons un objectif en commun : son bonheur., conclut-il.  

- Pourrais-je avoir un café, Miki ?, demanda-t-il, mettant un point final à cette discussion.  

- Ca va ?, demanda Ryô à Kaori.  

 

Perdue dans ses pensées, elle lui jeta un regard étonné avant de lui sourire.  

 

- Je crois, oui. Je ne sais pas quoi penser de ce que m’a dit Mick., lui confia-t-elle.  

- Alors prends le temps d’y réfléchir. Je sais que tu pardonnes facilement mais il a été assez loin alors il n’y aurait rien de choquant à le laisser mariner ainsi pendant un certain temps., ironisa-t-il, la faisant réfléchir.  

- Non, ce ne serait pas juste. Je le connais depuis longtemps maintenant. Je pense que c’est mon côté maternel qui commence à parler., plaisanta-t-elle.  

- J’attends des jumeaux, Ryô. Je suis tombée enceinte et deux sur cinq ont tenu. C’était plus que ce que j’espérais., lui apprit-elle, heureuse.  

- C’est une bonne nouvelle., fit-il, passant un bras autour de ses épaules et la serrant contre lui.  

- Oui, une excellente nouvelle… que je voulais partager avec mes amis. Je suis heureuse que tu sois arrivé. Je ne voulais pas attendre une autre occasion de te le dire., lui confia-t-elle.  

 

Il ferma les yeux et lutta contre l’envie de la prendre dans ses bras et de l’emmener dans un endroit à l’abri de toutes les mauvaises choses, de tous les dangers. Ce n’était pas sa place. Elle était forte et suffisamment armée pour se défendre.  

 

- Je suis content pour vous. Maintenant, je sais à combien vous reviendrez, le plus tard possible bien sûr., murmura-t-il.  

- Oui. Tu crois qu’il ne sera jamais trop tard ?, l’interrogea-t-elle avant de s’en vouloir de sa question.  

- Oublie ce que je viens de dire, c’était idiot. J’ai besoin de me reposer, je vais rentrer., lui fit-elle savoir, s’écartant et retournant dans le café.  

- Il ne sera jamais trop tard, Kaori…, chuchota-t-il, réprimant difficilement l’impatience de la retrouver, alors que la porte du café se fermait derrière elle.  

- Mick… je ne veux pas vivre ainsi pendant des semaines ou des mois. Les choses doivent reprendre leur cours. Certaines seront certainement plus difficiles que d’autres…, fit-elle, jetant un regard vers Kazue.  

- Mais en ce qui nous concerne ça ne devrait pas l’être. Oublions tout ça. Yoshi, on rentre ? Je suis fatiguée., lui fit-elle savoir.  

- Bien sûr. A bientôt, tout le monde., les salua-t-il.  

- Ryô., fit-il, lui adressant un signe de tête alors qu’ils passaient devant lui.  

 

Ce dernier leur fit un signe de la main alors qu’il venait de porter sa cigarette à la bouche. Il regarda Kaori rentrer dans la voiture sans lui adresser un regard. Elle devait être gênée de cet « écart de conduite ». Ca ne changeait rien pour lui… à part de le rassurer sur ses sentiments.  

 

- Elle m’a pardonné., soupira Mick, arrivant à ses côtés en allumant une cigarette.  

- Tu t’attendais à autre chose ?, lui retourna Ryô, fermant le tiroir de ses émotions personnelles.  

- Après la manière dont j’ai merdé ? Qu’elle m’envoie chier., répondit l’américain, lâchant un rire cynique.  

- Il faut croire qu’elle a encore les moyens de nous surprendre., pipa le japonais.  

- Oui. Ca va toi ? Je veux dire, elle attend des jumeaux., fit son ami, lui adressant un regard attentif.  

 

Ryô tira une bouffée de nicotine avant d’exhaler lentement la fumée.  

 

- Elle aurait pu attendre des quintuplés que ça aurait été pareil. Elle est heureuse et, quand elle aura besoin de moi, je serai là., répondit-il.  

 

Peu importait quand, peu importait comment, il serait là, comme ami, comme garde du corps, comme amant, peu importait. Il serait là et il l’aiderait et la soutiendrait comme elle en aurait besoin, elle et ses enfants. 

 


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