Hojo Fan City

 

 

 

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Rated G - Prose

 

Auteur: Mercury80

Status: En cours

Série: City Hunter

 

Total: 108 chapitres

Publiée: 08-05-22

Mise à jour: 25-04-24

 

Commentaires: 94 reviews

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GeneralRomance

 

Résumé: Notre passage sur Terre n'est qu'éphémère... Comment le rendre plus durable ?

 

Disclaimer: Les personnages de "Laisser une trace" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

Astuces & Conseils

Comment faire un jeu dont vous êtes le héros?

 

Il y a un lien tutorial qui peut vous aider. Tutorial

 

 

   Fanfiction :: Laisser une trace

 

Chapitre 5 :: Chapitre 5

Publiée: 04-06-22 - Mise à jour: 04-06-22

Commentaires: Bonsoir, voici la suite de l'histoire. Merci pour vos commentaires qui font plaisir, de partager vos avis sur le sujet., Bonne lecture^^

 


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Chapitre 5  

 

Le lendemain soir, cinq minutes avant l’heure du rendez-vous, Kaori se tenait debout face à un de ces grattes-ciels faits de verre et d’acier. Elle déglutit en ayant devant les yeux le monde dans lequel elle allait pénétrer et pour lequel elle allait travailler. Elle n’hésita cependant pas quand il fallut franchir le seuil et se diriger vers l’accueil.  

 

- Bonsoir, Kaori Makimura. Madame Nishihara m’attend., se présenta-t-elle.  

- Vingt-cinquième étage, je préviens., lui annonça l’homme, décrochant le téléphone en lui indiquant la direction des ascenseurs.  

 

Kaori lissa sa jupe et sa veste, souvenirs de la mission de protection de Keiichi Kashiwagi, l’acteur qu’elle avait emmené faire du shopping déguisé en femme. Ce choix venait à point aujourd’hui alors qu’elle passait un nouvel entretien qui pouvait les sauver financièrement.  

 

- Ils t’ont rappelée ?, avait répété Ryô le midi même quand elle lui avait annoncé la nouvelle.  

 

Il venait tout juste de se lever, étant rentré très tard le matin même de sa sortie nocturne.  

 

- Oui, ils m’ont rappelée et j’ai rendez-vous ce soir à dix-huit heures pour rencontrer la personne à laquelle je vais tenir compagnie., lui avait-elle appris.  

- Eh bien… Ils n’ont pas peur mais ça t’occupera en attendant., avait-il seulement répondu.  

 

Elle avait été vexée par son indifférence alors qu’elle trouvait une solution à leurs problèmes financiers. Il ne lui avait même pas posé de questions sur ce qu’elle devrait faire, où ça avait lieu, avec qui… bien sûr elle lui avait balancé une première fois que c’était un homme jeune et riche mais il n’était même pas revenu sur le sujet comme s’il s’en fichait. Avait-il tellement confiance en elle ou ses sentiments s’étaient-ils refroidis ? Elle aurait aimé savoir.  

 

- Ne me félicite surtout pas…, avait-elle répondu d’un ton aigre.  

- Il n’y a rien de fait encore alors ne t’emballe pas., avait-il répliqué.  

- Eh bien, encourage-moi alors. Dis-moi que ça va aller et que je vais avoir le boulot. Ce n’est pas tous les jours qu’on trouve un poste payé quatre mille yens l’heure pour juste tenir compagnie à quelqu’un. Ce ne sont que quelques heures par semaine mais quand même…, avait-elle enchaîné.  

- Tu as raison, remarque… Ca ne te fatiguera pas de trop, tu pourras continuer à tenir la maison., avait-il conclu, haussant les épaules avant de se replonger dans son journal.  

 

Elle avait vu rouge. Soudain, le journal avait volé dans les airs, les feuillets s’éparpillant sur le corps étendu au sol de son partenaire sous une massue un gigatonne. Elle finissait par se demander ce qui était pire : leur situation avant la clairière à attendre de savoir ce qu’il ressentait pour elle ou maintenant où elle savait mais rien ne changeait…  

 

La porte de l’ascenseur s’ouvrant, elle revint à la réalité et sortit de la cabine. Elle n’eut pas à chercher où elle devait frapper puisqu’elle était déjà dans l’appartement. Entendant des pas arriver, elle régna sur ses traits pour cacher son malaise face à l’environnement luxueux et surtout son anxiété à savoir si elle avait définitivement le job.  

 

A peine quelques minutes plus tard, Ryô s’arrêta au pied de l’immeuble où Kaori avait rendez-vous. Elle avait laissé l’adresse par habitude, comme il le lui avait demandé à chaque fois qu’elle avait une rendez-vous à un endroit qu’elle ne fréquentait pas habituellement. La plupart du temps, il ne prenait pas la peine de s’y rendre, ne le faisant que lorsqu’une demande le laissait sceptique mais jamais, ô grand jamais, il ne le lui aurait avoué.  

 

Il ne savait que penser de ce travail qui s’offrait à elle. C’était une aubaine pour eux, une rentrée d’argent bienvenue et un travail inoffensif. Malgré tout, il serrait les dents à l’idée qu’elle puisse travailler loin de lui. Ca l’horripilait de ne pas savoir qui elle allait voir, qui allait la regarder, à qui elle allait parler, bref celui qui allait la lui voler pendant quelques heures par jour, cinq jours par semaine. Il aurait voulu pouvoir l’empêcher d’accepter ce job mais il était encore passé au tableau des messages avant d’arriver ici et il n’y avait toujours aucun travail pour eux. Son dernier espoir était que Saeko se pointe le soir même avec une jolie enveloppe bien garnie mais il n’y croyait pas et Kaori aurait certainement déjà accepté le travail et ne s’en dédierait pas.  

 

Il ne lui restait plus qu’une option : faire foirer son entretien. Il imaginait déjà la scène. Il irait interroger l’agent d’accueil plus ou moins gentiment, plutôt moins d’ailleurs pour obtenir rapidement l’information de l’endroit où elle serait, il monterait jusqu’à l’étage indiqué et ferait tout un cirque, soit en faisant passer sa partenaire pour son petit frère à nouveau, soit en inventant toute autre sorte de folie douce mais suffisamment crédible pour la décrédibiliser justement. Il osait à peine imaginer le tonnage, devait-il directement penser au gigatonnage ?, de la massue qui le pulvériserait en réponse ainsi que, et c’était certainement ce qui l’empêchait d’agir, la douleur et le souci qu’il lui causerait.  

 

Il leva les yeux, se demandant à quel étage elle était. Il n’aurait su dire et ça le frustra encore plus. Il devait maintenant se décider : soit il intervenait, soit il s’en allait. Ca ne servait rien de rester là à se torturer. S’il intervenait, il devrait certainement répondre à des questions qui le mèneraient à d’autres questions plus personnelles. Etait-il prêt à y répondre ? Non. Cela ne lui laissait plus qu’une solution. Il tourna les talons et s’éloigna. Il ne saurait pas avant le lendemain matin le résultat de son entretien et il était presque sûr qu’elle réussirait. Il fallait être fou pour laisser passer une perle pareille. Lui, il l’était un peu ce soir et ce n’était pas le moment de lui parler. Contrarié, le regard sombre, il marcha rapidement et s’enfonça dans les lumières et la foule du Kabuki Cho, prêt à y perdre une partie de son esprit, celle qui le perturbait actuellement.  

 

- Mademoiselle Makimura, venez, je vais vous présenter., fit Madame Nishihara, la prenant par le coude.  

- Cet appartement est superbe., fit Kaori, histoire d’engager la conversation et de ne pas lui laisser savoir qu’elle était nerveuse.  

- En effet… bien que je le trouve parfois un peu impersonnel., admit son hôtesse.  

 

Kaori fronça légèrement les sourcils à ces paroles. Pourquoi trouvait-elle l’endroit où elle habitait impersonnel ? C’était étrange. Si des choses ne lui convenaient pas, pourquoi ne pas les changer tout simplement ? Elle se retint de poser la question et se laissa guider.  

 

- Je vous en prie, asseyez-vous. Yoshihide a un peu de retard contrairement à vous. Je lui avais pourtant bien demandé d’être là à l’heure., s’excusa son interlocutrice, visiblement contrariée.  

- Il avait un rendez-vous certainement., supposa la rouquine d’une voix neutre.  

- Un… si seulement il n’en avait qu’un…, soupira son interlocutrice.  

 

Kaori se demanda à quel point celui à qui elle allait tenir compagnie pouvait être handicapé, ce qu’elle allait pouvoir lui proposer comme activité, s’il y aurait seulement des activités ou s’il s’agirait uniquement de le surveiller… Elle fut cependant étonnée de ne voir aucune trace d’adaptation pour un fauteuil roulant, de ne percevoir aucune odeur spécifique à des soins. L’ascenseur était d’une taille plus que convenable mais était-ce suffisant pour faire sortir Yoshihide puisque c’était ainsi qu’il s’appelait visiblement ?  

 

- En attendant, je vais déjà vous faire visiter un peu l’appartement. Vous êtes venue en voiture ?, lui demanda Madame Nishihara.  

- Non, à pieds. J’habite à un quart d’heure d’ici en passant à travers le parc., lui répondit Kaori.  

- A travers le parc… Selon les horaires que vous définirez avec Yoshi, vous devrez peut-être venir en voiture. Je ne serai pas tranquille de vous savoir seule à pieds dans ce parc à des heures tardives. Nous demanderons qu’une place vous soit attribuée dans le parking souterrain de l’immeuble., l’informa son employeuse.  

- C’est très gentil de votre part mais il n’y a aucun danger., la rassura la jeune femme.  

- J’insiste. Alors ici, c’est la cuisine., lui expliqua son interlocutrice.  

 

C’était un espace sobre mais vaste largement éclairé par les fenêtres présentes. Le tout était immaculé, nickel, comme s’il n’était jamais utilisé.  

 

- Vous n’aurez pas à faire la cuisine mais, si vous avez besoin de quelque chose ou de faire un café à Yoshi, c’est ici que ça se passe., lui précisa Madame Nishihara.  

- D’accord. La personne qui cuisine ici a bien de la place pour œuvrer., pipa Kaori.  

- Personne ne cuisine ici…, répliqua son interlocutrice, exaspérée.  

 

Plutôt que de répliquer, la nettoyeuse se tut. Elle avait du mal à comprendre pourquoi un couple ne prenait aucun de ses repas chez lui… C’était étrange et si peu convivial mais, après tout, ce n’était pas son problème.  

 

- Donc ici salon séjour. Il y a la climatisation et une cheminée qui n’est que factice. On n’y met pas des bûches bien évidemment mais c’est malgré tout très agréable quand on l’allume. Nous avons ensuite le bureau de Yosh… Ah, enfin. Je pense que c’est lui qui arrive., s’interrompit-elle, entendant la sonnerie de l’ascenseur.  

 

Sans un mot, elle se dirigea vers l’entrée, Kaori la suivant quelques pas derrière. Elle s’arrêta cependant avant d’y être, laissant un peu d’espace pour les retrouvailles du couple.  

 

- Mon chéri, tu es enfin rentré !, s’exclama Madame Nishihara, ravie.  

- Oui comme tu peux le voir., entendit la rouquine, s’étonnant de la voix relativement jeune qu’elle entendit.  

 

Outre l’exaspération ressortant de cette voix grave, elle se fit immédiatement deux autres remarques : son « client » parlait, ce qui la renseigna sur une partie de son état de santé, et faisait-elle face à un de ces couples où la femme était beaucoup plus âgée que l’homme ? Qu’attendaient-ils alors d’elle ?, s’interrogea-t-elle, mal à l’aise. Etait-ce une espèce de contrat malsain où la femme offrait à son mari un jouet qui convenait plus à son âge ? Ils allaient voir ce qu’ils allaient voir si tel était le cas, se promit-elle, sentant la massue la démanger. Miki avait tort de la penser aussi naïve. Avec Ryô, elle était devenue experte en remise en place de pervers, hommes ou femmes.  

 

- Eh bien… Quel accueil ! J’espère que tu seras plus chaleureux avec notre invitée., fit Madame Nishihara.  

- C’était aujourd’hui ?!, s’exclama l’homme avant de grogner visiblement de dépit.  

- Oui, c’était aujourd’hui et sois plus discret !, le sermonna-t-elle sévèrement.  

 

C’était quoi ce couple, se dit Kaori qui était passée par un « pas trop chaleureux non plus », « quel malotru » pour finir sur un « elle le traite comme son gamin... ». Autant dire que les dernières minutes l’avaient un peu déstabilisée mais elle n’en laissa rien paraître lorsqu’il entra dans la pièce et qu’elle put le voir.  

 

- Kaori, excusez-moi de vous avoir fait patienter., s’excusa Madame Nishihara, lui offrant un sourire aimable.  

- Je vous en prie. Ces petits moments entre deux personnes sont appréciables., pipa Kaori.  

- Oh oui… et avec lui, ils se font plutôt rares…, plaisanta la dame, cherchant à ébouriffer les cheveux de l’homme qui s’écarta prestement.  

 

Eh bien, quel sens de l’affection…, pensa la rouquine, quoiqu’il était vrai que le geste ressemblait plus à un geste maternel qu’amoureux.  

 

- Kaori, je vous présente Yoshihide. Yoshi, je te présente Kaori Makimura. C’est la demoiselle que j’ai choisie pour te tenir compagnie., les présenta-t-elle officiellement.  

- Mademoiselle Makimura, enchanté de faire votre connaissance., fit-il, lui adressant un sourire poli mais impersonnel.  

 

Certainement un automatisme appris des mondanités auxquelles il devait participer régulièrement, pensa-t-elle, se retenant de laisser ses impressions se lire sur son visage.  

 

- Moi de même, Monsieur Nishihara., répondit-elle.  

- Pas de Monsieur. Appelez-le Yoshihide ou Yoshi même., intervint Madame Nishihara, s’interposant entre eux deux.  

- Bon, je vous laisse, les enfants. Yoshi, trois heures. Je te laisse le choix mais trois heures., lui rappela-t-elle, lui lançant un regard décidé.  

- J’ai reçu le message., affirma-t-il, l’air malgré tout mécontent.  

 

Kaori se demanda comment réagir alors qu’elle allait se retrouver seule avec cet homme et que le travail lui semblait de plus en plus louche. Elle réfléchit un instant à ce que ferait Ryô dans ces conditions et décida de rester et voir. Au pire, elle avait ses massues et aussi son revolver dans son sac à main…  

 

- Tu sais que tu es trop mignon, toi…, susurra à son oreille une bunny dont Ryô avait déjà oublié le prénom.  

- Mignon ? Revois tes définitions., railla-t-il dans le bruit ambiant.  

- Que dis-tu ?, lui demanda-t-elle.  

- C’est ton pompon que je trouve mignon., lui répondit-il un peu plus fort.  

 

Elle minauda de plaisir devant lui, plaisir qu’il savait faux mais il joua le jeu en lui lançant un sourire charmeur.  

 

- Va me chercher un verre. Whisky, pas du bas de gamme. Tu peux garder la monnaie., lui demanda-t-il, glissant un billet entre ses seins.  

 

Il ne lui en restait plus beaucoup de ces jolies coupures et, s’il avait voulu lui laisser penser qu’il prenait la situation au sérieux, il les aurait données à Kaori mais il n’avait pas su. Les habitudes, les masques, les mensonges, tout cela était difficile à outrepasser et c’était la raison pour laquelle il était là à boire et prendre du plaisir ou plutôt le simuler et non chez eux à attendre la malheureuse petite heure que devait durer cette rencontre. Parce qu’attendre, ça aurait signifié qu’il s’intéressait, voire s’inquiétait de l’endroit où elle mettait les pieds, de ce qui pourrait arriver.  

 

Et il avait de quoi s’inquiéter à vrai dire. Contrairement à elle, il avait fait des recherches un peu plus poussées. Comme elle, il savait que les Nishihara était une vieille famille tokyoïte qui avait fait fortune dans divers domaines et entretenait cette richesse de manière raisonnable et discrète, sans avoir jamais levé aucun soupçon. L’environnement lui semblait donc relativement sûr. Ce qui l’était moins à ses yeux, c’était l’endroit où elle avait dû se rendre ou plutôt chez qui…  

 

- Tiens, mon chou. A ta santé., fit la bunny, lui tendant son verre tout en se penchant pour mettre en avant son décolleté.  

 

Il le prit et sirota une gorgée. Il était habitué à cet alcool mais, aujourd’hui, la brûlure qui irrita sa trachée lui sembla particulièrement forte…  

 

- Donc… Kaori, c’est cela ?, l’interrogea Yoshihide, la toisant des pieds à la tête.  

- Ca n’a pas changé depuis tout à l’heure., répondit-elle, relevant le menton par défi.  

 

Elle allait lui montrer à qui il avait à faire. S’il pensait qu’elle était idiote, docile et manipulable, il en serait pour ses frais.  

 

- Je me doute. Les cheveux courts… ça change de toutes ces longues chevelures…, pipa-t-il, ironique.  

- Et alors ? Vous voulez juger mes capacités à la longueur de mes cheveux ? Il paraît que les hommes s’intéressent plus à la longueur des jambes d’une femme., répliqua-t-elle sans faillir.  

 

La remarque lui tira un sourire, légèrement narquois, qui mit encore plus Kaori sur la défensive. Alors qu’il n’avait pas bougé d’un pouce depuis qu’il était entré dans la pièce, même pas pour raccompagner Madame, il avança vers elle et, plutôt que de reculer comme son instinct le lui dictait, Kaori resta immobile. Là au moins, elle ne serait pas bloquée par le mur si elle devait le corriger ou fuir.  

 

- Vous avez raison et les vôtres sont particulièrement révélatrices., fit-il d’une voix suave.  

- Vraiment ? Et en quoi ?, lui retourna-t-elle, gardant son calme.  

- Vos jambes sont longues et fines. Leur galbe semble particulièrement… appétissant. Danse classique ?, l’interrogea-t-il.  

- Pff… Vous ne connaissez que cela ?, ironisa-t-elle.  

- Aérobic, si cela vous intéresse vraiment., ajouta-t-elle, guettant sa réaction.  

- Beaucoup plus dynamique… Vous avez un tempérament de feu, Kaori. Etes-vous aussi passionnée au lit ?, lui demanda-t-il.  

- Cela ne vous regarde pas. Si vous avez besoin de sexe, allez voir votre femme !, répliqua-t-elle d’un ton pincé.  

 

La colère surpassait la gêne qu’elle ressentait. La massue n’était vraiment pas loin et il en tâterait s’il n’avait qu’un geste déplacé, se promit-elle.  

 

- Ma femme…, lâcha-t-il d’un ton traînant.  

- Vous avez raison. Je devrais lui en parler., fit-il avec un sourire narquois.  

- Madame Nishihara m’a fait savoir que nous devions convenir de mes heures de présence à deux. Quelles sont vos préférences ?, lui demanda-t-elle, recadrant la discussion tout en le contournant et partant vers la table basse où son sac à main était posé.  

- Les mêmes que les vôtres…, répliqua-t-il, amusé.  

- Ca ne nous avance pas beaucoup… N’avez-vous donc pas un travail ?, lui retourna-t-elle, agacée.  

- Et vous ?, continua-t-il.  

- Mon travail est ici. Donc il vaut mieux que vous y soyez., lui fit-elle savoir.  

- A quelle heure finissez-vous ?, lui redemanda-t-elle.  

 

Elle prit son sac à main et en sortit son calepin et un stylo. Elle ne se retourna même pas en le sentant arriver derrière elle mais se méfia quand elle sentit son souffle contre son oreille.  

 

- Il y a beaucoup de pages déjà utilisées sur ce mémo. Des noms et des heures, des femmes principalement, des cafés ou bars d’hôtel… des lieux de rencontre, je suppose…, fit-il d’un air entendu.  

 

Kaori referma brusquement le carnet et se retourna, lui lançant un regard noir.  

 

- Est-ce que je fouille dans vos affaires ou lis votre courrier ?, l’interrogea-t-elle.  

- Vous y viendrez peut-être. Alors quelle profession exercez-vous, Kaori ? Escort ?, suggéra-t-il.  

- Jamais de la vie !, s’offusqua-t-elle, rougissant de gêne.  

- Pourquoi semblez-vous embarrassée ? Il n’y a pas de quoi. Les femmes ont souvent cherché à gravir les échelons sociaux grâce à leur corps, alors pourquoi pas vous ?, lui retourna-t-il, le regard dur.  

- Parce que ça ne m’intéresse pas. J’ai répondu à une annonce pour tenir compagnie à quelqu’un pendant quelques heures. Je ne suis pas ici pour vendre mon corps., lui affirma-t-elle.  

- Je réitère ma question, Monsieur Nishihara : à quelle heure finissez-vous votre travail ?, lui redemanda-t-elle d’un air déterminé.  

- Yoshihide., la corrigea-t-il platement.  

- Monsieur Nishihara. Je vous écoute., objecta-t-elle.  

 

Il l’observa un long moment et finit par soupirer, cessant de paraître aussi poli. Il lui lança à la place un long regard ennuyé tout en allant se servir un verre de saké qu’il but d’un trait.  

 

- Je n’ai pas besoin de vos services. Il n’y a donc nulle nécessité de définir une heure à laquelle vous viendrez demain., lui fit-il savoir, lui tournant le dos de manière très impolie.  

 

Elle comprit qu’il lui signifiait ainsi la fin de l’entretien et qu’elle pouvait prendre congé. Furieuse face à ce qu’elle prenait comme de la condescendance, elle carra les épaules et redressa le menton, rangeant son calepin dans son sac.  

 

- Vous avez raison, ne convenons pas d’une heure. En revanche, c’est Madame Nishihara qui m’a embauchée et elle est donc la seule dont j’entendrai mon renvoi. Je vous laisse seul avec vous-même, Monsieur Nishihara. Je vous dis à demain dix-huit heures que vous soyez là ou non. Je serai présente jusque vingt-et-une heures, au cas où vous décideriez de m’éviter. Bonne soirée., le salua-t-elle poliment.  

 

Sans attendre de réponse, elle tourna les talons.  

 

- Qu’est-ce que vous ne comprenez pas dans « je n’ai pas besoin de vos services » ?, lui demanda-t-il brusquement.  

- Ne me prenez pas pour une imbécile, Monsieur Nishihara. Vous pouvez peut-être vous permettre de snober les gens mais je ne peux me permettre de snober cet emploi., lui asséna-t-elle, partant vers l’ascenseur.  

- Je me fiche de vos besoins !, objecta-t-il, se retournant et la regardant partir.  

- Je le sais. Mais parlez-en avec votre femme !, lui conseilla-t-elle, lui faisant un petit geste de la main avant d’entrer dans la cabine.  

 

Elle le regarda, voyant ses sourcils se froncer. Il pouvait bien être en colère, elle s’en fichait. Elle ne baisserait pas les bras. Elle afficha un petit sourire affirmé lorsque les portes se refermèrent, l’entendant seulement répondre « ma femme » sans vraiment savoir s’il s’agissait d’une question ou d’une simple remarque… Elle perdit cependant son air amusé en trouvant Madame Nishihara assise dans l’un des fauteuils de l’entrée de l’immeuble qui se leva dès qu’elle sortit de l’ascenseur.  

 

- Alors de quels horaires avez-vous convenu ?, lui demanda-t-elle aussitôt, visiblement soucieuse.  

- Je… euh… je reviens demain à dix-huit heures, Madame., lui apprit Kaori.  

- C’est une bonne nouvelle…, laissa échapper la dame âgée, soulagée.  

- Je ne sais pas. Yoshihide n’avait pas l’air très heureux de me voir revenir., avoua la rouquine qui ne pouvait lui mentir.  

- Il se fera à l’idée., lui assura Madame Nishihara.  

- Je l’espère. Puis-je savoir ce que vous attendez exactement de moi, Madame ?, l’interrogea-t-elle, refusant de lui expliquer toutes les paroles indécentes que son mari avait eues envers elle.  

- Il ne vous l’a pas dit… Ca ne m’étonne même pas., soupira son interlocutrice.  

 

Elle l’emmena vers les fauteuils où elle était assise précédemment et l’invita à y prendre place.  

 

- Je vous demande simplement de distraire, Yoshi, de lui faire oublier pendant quelques heures son travail. J’aimerais qu’il profite des belles choses de la vie…, lui expliqua-t-elle d’une voix particulière.  

 

Kaori croisa son regard un bref instant et y lut de la tristesse et beaucoup d’amour. Elle eut de la compassion pour cette femme qui semblait mise à l’écart de la vie de son mari et qu’elle était appelée à remplacer d’une certaine manière.  

 

- C’est vous qui devriez être à ses côtés., murmura-t-elle même si ça risquait de lui faire perdre son emploi.  

- J’aimerais… mais non, ce n’est pas vraiment ma place tout comme il ne me laissera pas le faire., répondit Madame Nishihara.  

- Monsieur Nishihara a en effet l’air d’avoir un sacré caractère., pipa Kaori avec un léger sourire pour aider son interlocutrice à reprendre le dessus.  

- En effet… il a de qui tenir !, répliqua cette dernière avec un petit sourire tendre.  

- Certainement. Je vais vous laisser. Vous avez certainement envie de retrouver votre mari. Si jamais vous ne voulez plus que je vienne demain, téléphonez-moi. Je comprendrai., lui assura la rouquine.  

- Vous êtes tout à fait charmante…, apprécia l’épouse délaissée avant de froncer les sourcils d’une manière familière puis d’éclater de rire au grand désarroi de Kaori.  

- Ryô, tu ne vas jamais me croire…, fit-elle le lendemain matin quand il daigna enfin se lever.  

 

Elle n’avait même pas envie de lui faire remarquer qu’il était rentré tard, qu’il n’avait même pas laissé un mot pour dire s’il rentrait manger ou non la veille au soir ou de lui demander ce qu’il avait fait de toute sa nuit. Non, elle ne voulait pas être blessée à nouveau. En revanche, elle était curieuse de connaître sa réaction quand elle lui apprendrait la nouvelle.  

 

- Tu as été virée au bout d’une heure ?, lâcha-t-il, s’asseyant face à elle et prenant le journal.  

- Non ! Tu es vraiment…. Vraiment… argh ! Tu m’agaces., se fâcha-t-elle, retirant sa tasse de la table pour éviter de l’écraser, lui, sous une massue.  

- Bon, alors ? C’est quoi cette nouvelle incroyable ?, lui demanda-t-il feignant un enthousiasme qui sonnait bien faux.  

- J’avais raison : ce travail…, commença-t-elle, s’arrêtant pour faire durer le suspense.  

- Quoi ? Abrège ! J’ai pas toute ma journée !, la tança-t-il.  

 

Interpelée, elle s’assit aussitôt face à lui, l’air sérieux et intéressé.  

 

- Tu as trouvé du travail ? Tu as ramené une fille en détresse cette nuit ?, l’interrogea-t-elle, pleine d’espoir.  

- Non., répondit-il, tournant une page.  

- Bon ben alors, qu’est-ce que t’as à faire ?, lui demanda-t-elle, agacée.  

- Ah ! C’est là !, s’exclama-t-il, plongeant la tête dans les feuillets.  

- Temps ensoleillé, légère brise, températures plus hautes que les normales saisonnières… Ah ah… Il faut que je me prépare. Ca sent bon les filles mokkori !, conclut-il avant de finir encastré sous une énorme massue.  

 

Il avait obtenu ce qu’il voulait : détourner la conversation. Il ne savait pas s’il avait envie de savoir ce qu’avait donné cet entretien. Ca l’inquiétait, le mettait mal à l’aise et il avait du mal à gérer.  

 

- Mon entretien s’est bien passé !, mentit-elle.  

- On a bien accroché et j’y retourne dès ce soir de dix-huit à vingt-et-une heures et ne m’attends surtout pas des fois que je voudrais faire des heures supplémentaires !, lui lança-t-elle, fâchée.  

- Et j’avais raison sur un point : il est jeune et millionnaire parce que ce n’est pas du mari de Madame Nishihara dont je dois m’occuper mais de son fils ! Qui sait, peut-être qu’il voudra de moi, lui !, conclut-elle avant de quitter la pièce, regrettant déjà les paroles qu’elle avait prononcées.  

- Il n’aurait pas tort…, murmura Ryô, un nœud à l’estomac.  

 

C’était ce qu’il avait craint en apprenant que le fils vivait en plein centre de Tokyô à l’adresse où elle avait rendez-vous alors que les parents vivaient en périphérie dans un quartier résidentiel. Qu’allait-il advenir ? Que pouvait-il faire ?, se demanda-t-il sans avoir de réponse.  

 

 


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