Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Auteur: Mercury80

Status: En cours

Série: City Hunter

 

Total: 108 chapitres

Publiée: 08-05-22

Mise à jour: 25-04-24

 

Commentaires: 94 reviews

» Ecrire une review

 

GeneralRomance

 

Résumé: Notre passage sur Terre n'est qu'éphémère... Comment le rendre plus durable ?

 

Disclaimer: Les personnages de "Laisser une trace" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

Astuces & Conseils

Comment faire pour poster un jeu intéractif?

 

Il suffit de se connecter. Puis, dans la section Games, - créer un nouveau jeu - ajouter/modifier les pages du jeu: les nouvelles pages sont créer automatiquement si elles sont référencées dans une autre page. - Il y a 2 types de pages: une page à proposition et une page à Question/Réponse. - Il y a aussi la possibilité de faire une page combat (C'est une page à propositions où u ...

Pour en lire plus ...

 

 

   Fanfiction :: Laisser une trace

 

Chapitre 31 :: Chapitre 31

Publiée: 16-01-23 - Mise à jour: 16-01-23

Commentaires: Bonsoir, voici la suite de l'histoire. J'espère que vous vous portez bien et que tous les virus et autres maladies hivernales vous laissent en paix. Les publications ont été assez erratiques ces dernières semaines mais j'essaie de reprendre un meilleur rythme pour ne trop vous laisser dans l'attente. J'espère que, malgré les choses qui se précisent, vous aurez l'envie de la suivre jusqu'au bout. Merci pour les commentaires laissés et merci à tous les lecteurs même anonymes. Bonne lecture et portez-vous bien.^^

 


Chapitre: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 51 52 53 54 55 56 57 58 59 60 61 62 63 64 65 66 67 68 69 70 71 72 73 74 75 76 77 78 79 80 81 82 83 84 85 86 87 88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 100 101 102 103 104 105 106


 

Chapitre 31  

 

Allongé dans le divan le lendemain, un magazine en main, Ryô observa sa partenaire descendre les escaliers, tenant un sac à la main. S’il ne l’avait suivie le matin même jusqu’à la boutique de chez Eriko, il aurait pu se demander ce qu’elle trimballait mais, sans l’avoir vue, il savait que c’était une robe du soir avec certainement les chaussures assorties. Malgré son indifférence apparente, il était curieux de savoir à quoi ressemblait cette fameuse robe.  

 

- J’aurai l’émetteur sur moi. Ce n’est pas la peine de me suivre. Je ne compte pas aller ailleurs qu’à l’orphelinat et au théâtre. Entre temps, je serai chez Yoshihide., l’informa-t-elle.  

- Il ne t’emmène pas au restaurant ? Il préfère profiter de toi en privé ?, lança-t-il d’un ton dédaigneux.  

 

C’était le mieux qu’il pouvait offrir à la place de la jalousie qui montait inexorablement. Savoir qu’à un moment, elle serait nue chez cet homme était encore plus insupportable que de savoir qu’elle passerait la journée avec lui. Il pouvait se passer tant de choses même si rien n’était prévu. Il le savait bien pour l’avoir vécu. Ce fut encore plus difficile de se réfréner en se souvenant de ces moments et de l’envie qui la taraudait depuis de retrouver la douceur de sa peau et la saveur de leurs étreintes. Si Nishihara y goûtait, il ne la lâcherait plus, c’était impossible.  

 

Kaori s’arrêta et fronça les sourcils. Elle ne s’était pas posée la question. Elle ne craignait pas de geste déplacé de la part de Yoshihide mais elle espérait qu’il ne lui ferait pas cette surprise à la dernière minute. C’était déjà une épreuve de devoir se rendre au ballet à ses côtés et d’imaginer qu’ils croiseraient des personnes de son environnement mais, au moins, une fois le ballet commencé, ils n’auraient plus à tenir la conversation. Au restaurant, ce ne serait pas la même chose…  

 

- Je n’ai pas besoin qu’il m’emmène au restaurant. Je pense qu’il prendra un peu de temps pour se reposer. Alors même si je pourrais rentrer, je vais rester là-bas et en faire de même., l’informa-t-elle.  

- Ca te fera une épine en moins dans le pied., ajouta-t-elle.  

- Et toi, en plus dans…, railla Ryô.  

 

Il fut interrompu par une massue immense qui l’écrasa sans prévenir. Le silence se fit, seulement perturbé par le bruit des feuilles de papier glacé qui volaient dans les airs, des naïades dénudées étalant un sourire aguicheur.  

 

- Je me passe de tes blagues vaseuses, Ryô. Et si c’est de la jalousie, elle est bien mal placée puisque c’est toi qui n’oses pas te lancer ! Tu crois que j’ai oublié ce qui s’est passé entre nous ? Tu crois que ça ne me fait rien que tu m’es rejetée une nouvelle fois ? Je crève à côté de toi et je suis incapable de vivre sans toi alors ne viens pas salir ce qu’il se passe de bien dans ma vie ! Yoshihide est un ami et un homme qui me respecte ! J’aimerais bien que l’homme que j’aime en fasse autant !, s’écria-t-elle, les poings serrés.  

 

Ryô ferma les yeux en entendant cela, couvert par le fait qu’il soulevait la massue d’où tombaient des éclats de bois. Il se sentait minable face à elle. Comment pouvait-elle continuer à l’aimer après tout le mal qu’il lui avait fait ? Quand il les rouvrit lui faisant face, il la vit porter à la main à sa bouche avant de tourner les talons et s’en aller. C’était tout elle : c’était lui le salaud et elle qui s’en voulait, devait partir pour ne pas lui imposer ses sentiments…  

 

Lorsqu’elle réalisa ce qu’elle venait de dire, Kaori culpabilisa. Elle était en colère contre lui mais surtout contre elle. Elle avait juré de ne plus se laisser atteindre par ses remarques et elle venait de céder mais comment faire autrement quand il suggérait qu’elle puisse coucher avec un autre homme avec cette espèce de détachement amusé ? Que devait-elle penser ? Qu’il avait eu ce qu’il voulait et qu’une fois le sexe expérimenté avec elle, ses sentiments avaient disparu ? En fait, elle s’était leurrée toutes ces années sur des sentiments partagés inavouables qui ne se résumait qu’en l’attrait du fruit inatteignable ? Elle n’arrivait pas à y croire. Elle n’avait pas pu se tromper autant de temps.  

 

Tournant au coin de la rue de Yoshihide, Kaori se rendit compte de la tension qui l’habitait. Ce n’était pas du tout ce qui devait guider son après-midi. Il n’avait pas à supporter les conséquences de ses problèmes avec Ryô, les enfants de l’orphelinat non plus. Après s’être garée, elle resta quelques instants au volant et se força à repousser ses pensées négatives au plus loin. Quand elle parvint à se détendre quelque peu, elle sortit de sa voiture et se rendit chez son ami.  

 

- Ah… Voilà ma compagne pour le restant de la journée… en tout bien tout honneur bien sûr., s’exclama-t-il, venant l’étreindre brièvement.  

- Bonjour Yoshihide., le salua-t-elle avec un sourire ravi.  

- Tu ne veux toujours m’appeler Yoshi ? Ca me ferait plaisir. Ca serait moins formel., plaida-t-il avec un regard implorant.  

- Je vais essayer., lui promit-elle.  

- C’est ta robe pour ce soir ? Viens, tu peux laisser ça ici. Tu pourras t’y changer tout à l’heure., lui proposa-t-il, ouvrant la porte sur une chambre spacieuse et lumineuse.  

- D’ailleurs, si jamais tu as besoin d’un endroit où t’isoler par moments quand tu es là, tu peux l’utiliser aussi. Considère-toi chez toi ici, Kaori., lui fit-il savoir avec douceur.  

- C’est gentil, merci., murmura-t-elle, touchée.  

 

Elle posa le sac avec sa robe et tout ce dont elle aurait besoin avant de rejoindre Yoshihide dans le séjour.  

 

- Ca te va ? Sinon, j’ai d’autres chambres qui pourraient te plaire., lui demanda-t-il, soucieux.  

- C’est parfait. Je n’en avais pas besoin autant. La chambre est très belle., le remercia-t-elle.  

- Tu as refait sa décoration il y a peu ? On dirait que ça sent encore la peinture., fit-elle remarquer, curieuse.  

 

Il sembla un peu gêné et détourna le regard en se raclant la gorge.  

 

- Il y a une quinzaine de jours., avoua-t-il.  

- C’est très joli, simple, discret mais très chaleureux. J’aime beaucoup., le félicita-t-elle.  

- Merci. On y va ?, suggéra-t-il.  

 

Elle leva un sourcil face à son empressement soudain mais le suivit. Quand il refusa de la regarder pendant toute la descente de l’ascenseur, elle s’interrogea et se demanda ce qu’elle avait pu dire de mal.  

 

- Ca te pose un souci que j’aime la décoration de cette chambre ?, le questionna-t-elle quand ils prirent place dans la berline de Yoshihide.  

- Si c’est le cas, je peux te dire que je déteste.  

- Ce serait la vérité ?, lui retourna-t-il, un peu moins tendu.  

- Non… mais il paraît qu’il ne faut pas contrarier un homme., le taquina-t-elle, le regard pétillant.  

- Ah… large débat… mais je préfère l’honnêteté., lui répondit-il.  

- Alors pourquoi cela t’embête que j’aime cette décoration ?, insista-t-elle.  

- Il y a beaucoup d’enfants à l’orphelinat ?, lui demanda-t-il.  

- Tu changes de conversation., lui fit-elle remarquer.  

 

Il lui lança un regard sévère qu’elle soutint sans broncher, gardant un calme olympien. Au bout de quelques minutes de cet affrontement oculaire, il finit par sourire et rire de manière légère.  

 

- Tu ne réponds pas à ma question non plus., lui signala-t-il.  

- Toi en premier., rétorqua-t-elle.  

- En quoi ça peut importer ?, grogna-t-il.  

- Bon d’accord., finit-il par abdiquer face à son sourire ironique.  

- J’ai choisi ces couleurs en pensant à toi., admit-il.  

- Moi ? Mais… Je ne sais pas quoi dire., souffla-t-elle.  

- Ne dis rien… enfin rien de plus. Je sais ce que j’ai à savoir., fit-il, prenant sa main.  

 

Elle hocha la tête et pressa ses doigts. Elle avait presque envie de pleurer, obtenant de lui ce qu’elle n’arrivait à avoir de Ryô. Elle se répétait pourtant que ce n’étaient pas les mêmes personnalités mais rien qu’une fois de temps à autre, était-ce trop demandé ?  

 

- Quarante… Il y a quarante enfants à l’orphelinat de zéro à vingt ans. Le directeur est un homme charmant et très organisé., lui expliqua-t-elle.  

- Il le faut pour élever ces enfants avec des moyens que je suppose restreints…, observa-t-il.  

- Oui, c’est vrai mais Yoshi… je ne t’emmène pas là-bas pour obtenir de l’argent, on est bien d’accord ? Tu voulais venir avec moi mais je ne te demande rien du tout., lui rappela-t-elle, soudain nerveuse.  

- Je le sais, ne t’inquiète pas. Et là-bas, ne t’occupe pas de moi., lui enjoignit-il alors que la voiture entrait dans la cour de l’orphelinat.  

- Je pensais que c’était plus loin… et que ce serait plus sinistre. C’est très joli et apaisant comme paysage., apprécia-t-il.  

- Comment as-tu choisi cet orphelinat ?  

 

Kaori observa les lieux, imaginant son frère dans les lieux, sous cet arbre là-bas ou marchant vers l’entrée comme ils le faisaient, sourire à l’arrivée des enfants.  

 

- Je ne l’ai pas choisi, c’est mon frère qui l’a fait. J’ai juste pris la relève lorsque j’en ai eu connaissance., lui expliqua-t-elle d’une voix nostalgique.  

- Ton frère… Je ne sais pas ce que c’est mais je crois que je comprends., répondit-il, posant une main dans le bas de son dos.  

- Prépare-toi, ça va être bruyant., le prévint-elle alors qu’elle poussait une porte.  

 

Il n’eut pas l’occasion de lui répondre que l’agitation le saisit. Il n’y avait pas de débordements, de bousculades, d’enfants qui couraient dans tous les sens comme il s’y attendait mais le bruit était là : les babillages, échanges, bruitages des petits qui jouaient en groupe. Lorsqu’il baissa les yeux vers Kaori, il vit la tendresse qui peignait ses traits et rien que cela lui tira un sourire.  

 

Soudain pourtant, le chaos sembla émerger. Ils furent soudain entourés d’enfants qui criaient et le bousculaient pour atteindre leur cible, la femme à ses côtés qui semblait s’éloigner alors qu’il était repoussé au loin par les mini-humains. Comme dans un film fantastique, Kaori sembla perdre plusieurs centimètres dans cette cohue mais il revint à la réalité en se disant qu’elle s’était simplement agenouillée pour se mettre au niveau des petits. C’était bien quelque chose qui lui ressemblait, donner l’impression… non, se corrigea-t-il, elle ne donnait pas l’impression, elle se préoccupait vraiment de les mettre à l’aise, elle les respectait sans les prendre de haut à la fois dans son attitude et sa posture.  

 

- … Yoshi., entendit-il soudain.  

 

Il releva les yeux et croisa ceux pétillants de son amie et tous ceux interrogateurs des enfants.  

 

- Bonjour Monsieur Yoshi !, claironnèrent-ils.  

 

L’ensemble n’était pas synchronisé et ressemblait plutôt à une cacophonie mais il ne put s’empêcher de sourire, se sentant un peu bête alors qu’il ne savait pas trop quoi leur dire.  

 

- Euh… Bonjour, les enfants., les salua-t-il, levant la main et agitant les doigts.  

 

Avait-il vraiment fait cela ? Agiter les doigts ? Il se sentit un peu bête mais quand il sentit un frôlement contre sa jambe, il baissa les yeux et vit une petite fille qui tendit les bras vers lui. Il ne se posa pas de question et la prit malgré sa crainte que son corps ne le trahisse et qu’il la lâche.  

 

- Ca va aller ?, s’inquiéta à voix basse Kaori, arrivée à ses côtés.  

- Oui… mais reste non loin s’il te plaît., lui demanda-t-il.  

 

Ce fut ainsi que débuta l’après-midi à l’orphelinat de Yoshihide qui se retrouva, comme Kaori, entouré par les enfants, en câlinant certains, maladroitement au départ, jouant avec d’autres à certains moments avec un ange roux qui veillait toujours à son confort tout en s’occupant des plus petits. Lorsqu’il sortit de là quelques heures plus tard, il était exténué mais se sentait bien.  

 

- Comment tu te sens ?, s’inquiéta Kaori, l’observant attentivement.  

- Bien., lui répondit-il d’une voix fatiguée.  

- Yoshi…, commença-t-elle, soucieuse.  

- Je me reposerai en rentrant., la coupa-t-il, refusant de l’inquiéter.  

- On peut remettre pour ce soir si ça fait trop. Tu dois faire attention à toi., lui dit-elle.  

- Hors de question. Je vais aller dormir en rentrant. Le dîner est déjà prêt dans le frigo. Je te laisse le réchauffer pour dix-neuf heures. C’est ton rôle de femme, non ?, plaisanta-t-il.  

- C’est le genre de réplique qui pourrait te coûter cher si j’étais de mauvaise humeur., lui retourna-t-elle, n’insistant pas.  

 

Elle le surveillerait de près et trouverait une excuse quelconque s’il ne lui semblait pas assez en forme pour tenir la soirée. Comme annoncé à peine rentré, il s’allongea sur le canapé et, malgré ses efforts pour lutter contre le sommeil et profiter d’un temps avec son invitée, s’endormit en à peine quelques secondes. Instinctivement, Kaori le recouvrit d’une couverture comme elle le faisait pour Ryô avant, quand leurs relations ne s’étaient pas tellement dégradées qu’elle ne se savait plus si elle devait être en colère ou plus douce avec lui. Elle laissa échapper un soupir de frustration, se rendant compte qu’elle le comprenait de moins en moins bien. Elle avait peur de le perdre parce que, malgré tout, il restait le pilier de sa vie, l’homme qui avait hanté les dix dernières années de sa vie, voire un peu plus.  

 

Réalisant le cours de ses pensées, elle alla faire face à la baie vitrée et observa la nuit noire éclairée de la lumière artificielle de la ville. Cette vue-là l’apaisait même si elle ne pouvait s’empêcher de se demander où était Ryô, avec qui et où il finirait la nuit… Combien de fois avait-elle déjà eu ces pensées ? Ca ne se comptait ni en dizaine ni en centaine de fois… plutôt des milliers… et elle le referait encore et encore dans le futur malgré l’indifférence à laquelle elle tentait de s’astreindre.  

 

L’heure tournant, elle alla se maquiller et se coiffer avant de se rendre en cuisine réchauffer le dîner et mettre la table. A l’heure dite, elle réveilla son hôte qui mit quelques minutes à émerger.  

 

- Tu es sûr de vouloir y aller ?, l’interrogea-t-elle à nouveau, soucieuse.  

- Oui. Au pire, je dormirai sur mon siège. Tu n’auras qu’à me donner un coup de coude si je ronfle trop fort., plaisanta-t-il avec un léger sourire.  

- Demain, ce sera repos. Si tu veux, tu peux venir me surveiller., suggéra-t-il, cachant l’espoir naissant qu’elle accepte sa proposition.  

- Je te fais confiance. Si je viens, tu ne dormiras probablement pas et j’ai du ménage à faire chez moi., refusa-t-elle avec tact.  

- Dommage…, regretta-t-il sincèrement.  

 

Le dîner se poursuivit avec une conversation légère et amicale qui se poursuivit jusqu’à ce qu’ils se séparent pour se préparer à sortir.  

 

- Tu es… Je vais faire la une des magazines people avec toi à mon bras., souffla Yoshihide en voyant son invitée en tenue de soirée.  

- Tu es très élégant., pipa Kaori, les joues rosies par le compliment.  

- C’est le smoking. Où as-tu trouvé cette robe ?, lui demanda-t-il, tournant autour d’elle et admirant la coupe raffinée qui mettait subtilement les formes de la jeune femme en avant.  

- C’est une amie qui l’a créée. Elle tient une boutique dans le centre de la ville., expliqua la rouquine.  

- Tu la féliciteras. Si elle a besoin d’un coup de pouce pour démarrer, ça pourrait même m’intéresser., admit-il.  

- Eri ? Non, elle est déjà parfaitement autonome et connue dans son secteur. Je pense que vous vous accrocheriez assez vite. Elle ne vit que pour son travail., rit-elle légèrement.  

- Eri ? Eri Kitahara ?, s’étonna-t-il.  

 

Kaori le dévisagea, surprise qu’il ait fait le lien aussi vite. Elle ne pensait pas qu’un homme comme lui s’intéressait à la mode féminine mais visiblement elle s’était trompée… à moins qu’ils ne se soient connus dans d’autres circonstances plus personnelles, ce qui aurait été tout aussi surprenant de la part de sa meilleure amie. Elle aurait néanmoins pu le comprendre puisque Yoshihide était un bel homme, répondant certainement aux critères d’Eriko.  

 

- Vous… vous connaissez ?, lui retourna-t-elle prudemment.  

- Non mais j’en ai souvent entendu parler par mes… accompagnatrices d’un soir., répondit-il tout aussi prudemment.  

 

Elle s’en voulut du soulagement qui la prit en sachant cela et s’en demanda la raison pendant un instant, rapidement détournée de ses pensées par le bras que lui tendit Yoshihide.  

 

- Détends-toi, reste naturelle et tout ira bien si on rencontre quelqu’un., lui conseilla-t-il avant qu’ils ne sortent de la voiture quelques minutes plus tard devant le théâtre national.  

- T’en as de drôle, toi…, gronda-t-elle en voyant les journalistes et photographes sur le parterre.  

- J’aurais certainement dû te préciser que c’était une avant-première et qu’il y aurait du monde., songea-t-il.  

- Ca aurait en effet été une bonne idée., approuva-t-elle, se sentant oppressée.  

- Kaori…, l’appela-t-il.  

 

Elle tourna le visage vers lui et sentit ses lèvres se poser sur les siennes. Elle ne répondit pas à son baiser mais ne le repoussa pas non plus. Ses pensées s’évanouissant, elle ferma les yeux et ne put qu’apprécier sa douceur.  

 

- Pardonne-moi…, murmura-t-il quand il s’écarta.  

- Je voulais te faire oublier tout cela… et honnêtement, j’en avais aussi envie., avoua-t-il, caressant sa joue.  

- Je…, tenta-t-elle de lui répondre alors que rien ne lui venait à l’esprit.  

- Ne t’inquiète pas, je ne le referai pas… Enfin, j’essaierai., lui promit-il avant d’ouvrir la portière et de sortir.  

 

Parce que c’était ce qu’il fallait faire, elle sortit, acceptant la main qu’il lui tendait. Son cerveau tournant toujours à vide, elle se laissa guider vers les marches, sourit quand on le lui demanda, le suivit jusqu’en haut de l’escalier, salua les personnes qui étaient là, répondit machinalement à des questions dont il lui semblait ne même pas comprendre le sens. Tout ce qui lui semblait réel, c’était la main de Yoshihide dans son dos et le son apaisant de sa voix même si les paroles ne lui parvenaient pas de manière distincte. Une partie d’elle criait de sortir de sa transe et remettre de la distance, qu’elle ne devait accorder ces moments qu’à un seul homme, mais une autre, plus chaude, plus en attente de cette douceur qu’on lui offrait, lui soufflait de profiter du moment, que rien de mal ne se passait, qu’elle ne trahissait personne.  

 

- Kaori, tout va bien ?, entendit-elle soudain.  

 

Elle leva les yeux vers son compagnon de soirée et se rendit compte qu’ils étaient arrivés à leurs places.  

 

- Oui. Je… Je suis juste sous le coup de la découverte., répondit-elle, observant les lieux.  

 

Ils n’étaient pas au milieu des spectateurs en bas mais ils avaient un balcon rien que pour eux. Quand elle observa de chaque côté, elle se rendit compte que leurs plus proches voisins étaient tout de même assez éloignés, ce qui leur conférait une certaine intimité. Elle se surprit elle-même en se sentant pas mal à l’aise. Elle avait confiance en lui comme elle pouvait avoir confiance en Mick, malgré ses airs de pervers parfois, et en Umi. Pourtant, il venait de l’embrasser, ce qui aurait dû l’effaroucher mais ça ne changeait rien en fait.  

 

- Fais-toi plaisir. Si tu as faim ou soif, il y a tout ce qu’il faut derrière nous. Sers-toi., l’invita-t-il.  

- Je n’ai besoin de rien. J’ai tout ce qu’il me faut, merci. Et toi ?, l’interrogea-t-elle.  

 

Un silence lui répondit alors que la lumière baissait annonçant le début du spectacle.  

 

- J’ai tout ce qu’il me faut aussi, Kaori. Merci., lui répondit-il d’une voix étrange qui la fit frissonner.  

 

Ou alors était-ce le début de la musique ? Elle se sentit troublée mais la magie du ballet, l’émotion qui s’en dégageait la happèrent rapidement et elle en oublia tout ce qui la perturbait. Il n’y avait plus de Ryô, plus de Yoshihide, plus de danger, juste la beauté des gestes alliés à la musique et l’émouvante histoire d’amour de ce prince et du cygne, ce cygne qui avait un sosie et troublait le couple naissant. Cette histoire lui parlait tellement qu’elle en avait les larmes aux yeux lorsque le spectacle se termina.  

 

- Ca t’a plu ?, lui demanda Yoshi, l’observant attentivement alors que les lumières revenaient.  

- Visiblement, cela t’a beaucoup émue., remarqua-t-il, passant un doigt sur sa joue.  

- Oui. C’était… magnifique., souffla-t-elle, un sourire légèrement tremblant aux lèvres.  

- Et toi ?, lui retourna-t-elle avec un peu de retard, s’en voulant de son manque de tact.  

- Le spectacle était plus qu’à la hauteur de mes attentes., lui confia-t-il alors qu’il n’avait qu’à peine regardé la scène.  

 

Il l’avait déjà vu deux ou trois fois et les ballets étaient loin d’être ce qu’il préférait. Son spectacle avait été unique et totalement privé pour son plus grand plaisir : pouvoir observer la jeune femme à ses côtés, profiter de sa présence, de son émerveillement avait donné une toute autre nuance à sa soirée, tout comme l’avait fait leur après-midi. Depuis qu’il savait sa fin beaucoup plus proche qu’il ne l’avait pensé, il n’avait pas franchement réfléchi aux regrets qu’il pourrait avoir. Mais cette journée lui avait donné matière à réfléchir.  

 

- Il y a une réception après. Je dois y faire un saut mais on ne s’attardera pas. J’ai envie de rentrer., lui fit-il savoir.  

 

La fatigue se faisait ressentir et un sentiment doux-amer prenait le pas sur le bien-être qui l’avait habité jusque là. Kaori acquiesça et l’accompagna jusqu’à une salle du rez-de-chaussée. Elle le suivit de groupe en groupe, discuta avec quelques personnes, éluda les quelques allusions qu’elle jugea déplacées avec un sourire poli avant qu’ils ne s’en aillent, retrouvant la voiture devant le théâtre.  

 

- Pour une débutante, tu t’en es bien tirée., la félicita-t-il.  

- Merci… et merci pour cette soirée., fit-elle, reconnaissante et encore sur un petit nuage.  

- De rien. Ce serait plutôt à moi de te remercier de m’avoir poussé à ressortir… quoiqu’on en reparlera demain après une bonne nuit de sommeil., plaisanta-t-il.  

 

Quelque chose pourtant dans sa voix interpela Kaori, une légère teinte qu’elle entendait parfois dans la voix de Ryô lorsque quelque chose le tracassait et qu’il ne voulait pas le dire.  

 

- Tout va bien, Yoshihide ?, s’inquiéta-t-elle.  

- Non…, fit-il un peu plus sèchement que voulu.  

- Tu m’appelles à nouveau Yoshihide., se reprit-il avec un sourire taquin.  

- Je suis juste fatigué. Ne t’inquiète pas., la rassura-t-il, prenant sa main.  

- Dans quelques minutes, tu seras rentré. Repose-toi., lui conseilla-t-elle.  

 

Elle ne retira pas sa main mais le silence s’établit dans la voiture qui les ramenait chez le milliardaire…  

 


Chapitre: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 51 52 53 54 55 56 57 58 59 60 61 62 63 64 65 66 67 68 69 70 71 72 73 74 75 76 77 78 79 80 81 82 83 84 85 86 87 88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 100 101 102 103 104 105 106


 

 

 

 

 

   Angelus City © 2001/2005

 

Angelus City || City Hunter || City Hunter Media City || Cat's Eye || Family Compo || Komorebi no moto de