Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Auteur: Mercury80

Status: En cours

Série: City Hunter

 

Total: 108 chapitres

Publiée: 08-05-22

Mise à jour: 25-04-24

 

Commentaires: 94 reviews

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GeneralRomance

 

Résumé: Notre passage sur Terre n'est qu'éphémère... Comment le rendre plus durable ?

 

Disclaimer: Les personnages de "Laisser une trace" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Laisser une trace

 

Chapitre 10 :: Chapitre 10

Publiée: 23-07-22 - Mise à jour: 23-07-22

Commentaires: Bonsoir, voici la suite de l'histoire. J'espère que vous allez bien et que vous avez su gérer la canicule. Je suis heureuse de vous retrouver après cette aparté familiale. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


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Chapitre 10  

 

- C’est pour ce soir., annonça Kaori.  

 

Surpris, Ryô se tourna vers sa partenaire et la dévisagea, se demandant si elle avait eu des informations qu’il n’avait pas. Il garda difficilement un masque neutre en attendant d’en savoir plus.  

 

- Pour ce soir ?, l’interrogea-t-il nonchalamment.  

- Oui, ce soir., lui affirma-t-elle, soutenant son regard.  

- Et que va-t-il se passer ce soir ?, lui demanda-t-il avant de se reprendre, se disant que sa curiosité parlerait peut-être un peu trop.  

- Attends, laisse-moi deviner !, fit-il, posant deux doigts sur son menton.  

 

Il prit un moment d’intense réflexion, enfin d’une feinte intense réflexion, avant de la scruter comme s’il cherchait à lire en elle.  

 

- Tu as ton premier rencard !, annonça-t-il, sortant déjà des cotillons pour fêter l’évènement.  

- Visiblement non…, conclut-il à son regard noir.  

- Donc ce ne sera pas non plus ton premier baiser…, pipa-t-il.  

- J’ai déjà eu mon premier baiser, idiot !, pesta-t-elle, lui envoyant un maillet une tonne en pleine figure.  

- Ca compte vraiment à travers une vitre ?…, se demanda-t-il, cachant sa satisfaction à ce qu’elle le prenne ainsi.  

- Visiblement oui., apprit-il, recevant un deuxième maillet.  

- Bon, qu’est-ce que ça peut être alors ?, recommença-t-il à réfléchir.  

- Tu ne vas pas au Cat’s… Ni à l’orphelinat… Tu ne vas pas non plus faire ton premier jour comme bunny ou ce sera la fin du commerce…, fit-il, pensif.  

- Ryô !, se fâcha Kaori, tirant sur une corde qui actionna un tronc de bois qui écrasa le malotru dans le mur.  

 

Elle lui tourna le dos pour cacher la gêne qu’elle avait ressentie à cette dernière possibilité et qui avait occulté la déception suite à leur baiser tourné en dérision et manqua l’air satisfait de son partenaire lorsqu’il sortit de son enclave.  

 

- Franchement, tu n’as pas besoin d’être aussi violente. Regarde… Encore un trou à réparer dans le mur., lui signala-t-il, prenant un air ennuyé.  

- Bon alors… que se passe-t-il ce soir ? Tu as enfin pris un billet d’avion pour le Maroc pour subir ta transformation ?, lança-t-il.  

 

Elle ne pourrait pas se retenir là. Elle le massacrerait mais elle lui dirait ce qui devait arriver le soir même et, pour s’en assurer, il n’hésita pas à en rajouter une couche.  

 

- Ca doit être ça puisque tu as eu tes ragnagnas la semaine dernière… D’ailleurs, si tu pouvais éviter de laisser traîner…, commença-t-il.  

 

Il fut coupé dans son élan par le poing qu’elle lui balança en pleine bouche. Furieuse, Kaori se retint de ne pas en profiter pour l’enfoncer encore plus profondément et l’étouffer. Elle serait enfin tranquille avec toutes ses vannes débiles et, au moins, elle n’aurait plus à s’inquiéter pour lui… et elle ne serait pas inquiétée par la police non plus puisqu’il n’existait pas. Oh que l’idée était plaisante…, pensa-t-elle brièvement.  

 

- T’as de la chance que tu sois trop lourd pour que je puisse te porter jusqu’à la voiture pour aller cacher ton corps là où on ne le trouvera jamais…, fit-elle d’un ton dédaigneux.  

 

Elle retira sa main toute baveuse et l’essuya sur le torse masculin, cachant son émoi… Trop faible elle se sentait. Certes, elle en aurait fini avec ce débile profond mais l’homme qu’elle aimait encore plus profondément ne serait plus non plus… En plus, sous ses airs débonnaires, elle savait qu’il s’inquiétait plus d’elle qu’il ne voulait le laisser penser. Sa dernière phrase en disait long assez.  

 

- Je sens que ce soir, Nishihara va enfin me parler. Peut-être que ce sera le dernier jour où je travaillerai pour lui mais ce n’est pas grave si ça lui permet à sa mère et lui d’échanger sur ce qui ne va pas., lui expliqua-t-elle patiemment.  

- Oh… C’est uniquement ça ?, fit-il, haussant les épaules.  

 

Il était mitigé sur la fin du travail de Kaori. L’idée qu’un autre homme soit près d’elle le dérangeait fortement, raison pour laquelle il appréciait les absences répétées de l’homme, l’impolitesse de la situation étant loin de l’offusquer, mais, d’un autre côté, ce travail occupait sa partenaire et lui permettait de cacher la quête dangereuse dans laquelle il s’était lancé, quête qui au demeurant, semblait plutôt stagner…  

 

- Uniquement ça ? Dis, tu étais quand même bien content quand j’ai recommencé à ramener de quoi manger de manière satisfaisante. Parce qu’en attendant, on ne peut pas dire que tu te sois beaucoup bougé pour trouver du travail !, lui asséna-t-elle.  

- Il n’a pas une sœur, ton Nishimachin ? Moi aussi, je veux bien donner trois heures de ma journée pour la distraire…, fit-il en prenant un air pervers, un coucou faisant son apparition.  

- Tiens, la voilà ta réponse !, lui cria-t-elle, dégainant une massue labellisée « il est fils unique, crétin ! » qui ratatina son partenaire.  

 

Sans plus un mot, elle s’en alla au pas de charge. Elle irait tuer l’heure qui restait au Cat’s avant de se rendre à son travail. Le café était bien rempli. Miki et elle n’eurent donc pas beaucoup l’opportunité de conduire une discussion suivie, ce qui lui alla très bien. Elle n’avait vraiment pas envie de reparler encore une fois du baiser qu’elle avait donné à l’amie de Monsieur N. A voir le regard moqueur de la barmaid, ce sujet revêtait encore une certaine importance si elle en ciblait bien l’origine. L’heure venue, elle la salua brièvement de la main et s’en alla.  

 

Non loin, caché dans une allée, Ryô jeta sa cigarette au sol avant de l’écraser et de filer sa partenaire à son insu. Il aurait pu ne pas le faire et laisser Kaori seule au risque qu’elle se fasse enlever. Après tout, il l’avait toujours retrouvée et sauvée avant qu’elle soit blessée mais, cette fois et au risque de se disperser, il préférait être sur ses talons même si ça devait durer des semaines et s’avérer inutile.  

 

Quand il vit la silhouette du building se dresser derrière la barrière végétale du parc, il se rappela ce qu’il avait fini par comprendre : ce n’était pas l’enlèvement normal qu’il craignait. L’enlèvement qu’il redoutait était celui qui faisait se serrer son coeur lorsqu’il se demandait ce qu’ils faisaient, se disaient et qu’il finissait par vouloir être une petite souris qui se faufilerait avec elle au vingt-cinquième étage pour pouvoir prévenir le vol suprême : celui de son coeur, de ce coeur qui battait pour lui, ce miracle inespéré dont il ne savait que faire parce qu’il avait trop peur de le salir.  

 

- Qu’est-ce que tu as fait de moi, Sugar ? Je n’avais jamais filé une femme… même pas pour lui piquer au moins un de ses sous-vêtements…, murmura-t-il pour lui-même.  

 

Soudain, il ressentit une certaine tension dans l’air. Il venait juste de rentrer dans le parc, Kaori était quelques mètres devant lui et visiblement, elle l’avait sentie aussi. Deux hommes débouchèrent devant elle, une arme à la main et l’air menaçant. Même s’ils étaient invisibles, Ryô savait qu’il y en avait deux autres cachés des deux côtés du sentier. Confiant, il laissa sa partenaire gérer ses deux adversaires et partit neutraliser discrètement un premier homme.  

 

- Tu vas venir avec nous, ma jolie. On a très envie de t’emmener faire une petite balade., lui ordonna l’un des deux, lui faisant signe d’avancer.  

 

Kaori savait qu’à cette distance, ils lui auraient tiré dessus bien avant qu’elle eut le temps de sortir son arme ou une massue. Elle feignit donc la docilité et approcha. Quand elle fut non loin d’eux, elle glissa la main dans son sac.  

 

- Hep là ! Les mains bien visibles !, lui ordonna le chef.  

- Oh pardon… Je voulais juste sortir… ceci !, fit-elle, dégainant un plan touristique de la ville qu’elle commença à déplier.  

- Alors où voulez-vous aller ?, leur demanda-t-elle prenant un air naïf.  

 

Des corbeaux passant derrière eux, les deux hommes tombèrent à la renverse, surpris par sa désinvolture. Cette manœuvre lui laissa le temps de sortir sa massue et d’écrabouiller le premier et à Ryô de traverser l’allée pour aller neutraliser le deuxième homme. Il n’en fit qu’une bouchée avant de se tourner vers Kaori qui assommait le deuxième homme alors qu’il se relevait, arme en main.  

 

- Je ne vois vraiment pas pourquoi je me tue à te donner des cours d’arts martiaux…, s’amusa-t-il, la voyant s’éloigner en dédaignant les malfaiteurs.  

 

Il approcha des deux hommes qui traînaient au milieu de l’allée et en souleva un qui commençait à se réveiller.  

 

- Mauvaise pioche, hein ? Elle est plutôt du genre coriace. Bon, si tu ne veux pas souffrir plus, dis-moi pour qui tu travailles., ordonna-t-il à son prisonnier, posant un pied sur le torse de celui encore à terre qui reprenait connaissance à son tour.  

- Tu ne l’auras ja… mais., fit l’homme, prononçant sa dernière syllabe en crachant du sang.  

 

Ryô n’avait pas eu le temps de réagir à l’aura meurtrière qui était montée d’un coup. Il sortait son magnum que la tête du deuxième explosait, éclaboussant ses chaussures. L’aura s’effondrant, il partit voir si les deux autres hommes qu’il avait assommés étaient encore là mais il ne restait d’eux que la trace de leurs chaussures traînant sur le sol.  

 

- Merde !, s’exclama-t-il, fou de rage.  

 

Inquiet, il courut dans la direction où était partie Kaori et fut soulagé de la voir pénétrer dans l’immeuble de Nishihara. Contrairement à elle, il ne pensait pas qu’il se pointerait. Elle ne bougerait donc pas de là, ce qui lui laissait le temps de rentrer se changer, sentant l’odeur de sang et de cervelle envahir l’espace.  

 

- Bonsoir !, salua-t-elle le gardien avec un sourire.  

 

Kaori commençait à avoir ses habitudes dans l’immeuble. Elle se dirigea sans attendre vers l’ascenseur, scanna le passe et pénétra dans la cabine dès que les portes s’ouvrirent. Dans l’appartement, elle se rendit dans le salon et, comme d’habitude, après avoir jeté un œil pour voir si son client était là, elle se dirigea vers la baie vitrée et prit quelques minutes pour admirer la vue.  

 

A sa grande surprise, elle entendit peu de temps après l’ascenseur s’ouvrir de nouveau et des bruits de pas approcher. Elle se retourna et croisa le regard contrarié de Yoshihide Nishihara. Il avait vraiment l’air furieux mais, comparé à Ryô dans ces moments-là, ce n’était rien.  

 

- Je n’ai toujours pas baissé les bras., lui affirma-t-elle, relevant le menton.  

- C’est ce que je vois… Bah… Je ne suis plus à ça près pour aujourd’hui., lâcha-t-il, ennuyé.  

 

Sans un mot de plus, il partit vers sa chambre, laissant la jeune femme seule. Ne s’attendant pas à un miracle, Kaori en prit son parti et retourna admirer la vue. Après ce qu’il lui était arrivé, elle appréciait l’apparente immuabilité de la ville qu’elle affectionnait énormément… mais qui le lui rendait parfois très mal.  

 

- Vous appréciez la vue ?, entendit-elle soudain.  

 

Elle se retourna, surprise et un peu furieuse contre elle-même de cette négligence qui lui avait fait occulté l’arrivée de l’homme.  

 

- Oui. J’en ai déjà une très agréable de chez moi mais celle-ci est très jolie également., répondit-elle, l’observant se servir un verre.  

- Je vous en sers un ?, l’interrogea-t-il, par pure politesse.  

- Non merci. Mauvaise journée ?, tenta-t-elle, espérant ainsi initier une conversation entre eux.  

 

Même si ce n’était pas celle qu’elle espérait, ce serait déjà un bon début, la première vraie discussion qu’ils auraient à deux.  

 

- C’est peu de le dire…, ironisa-t-il, l’air sombre.  

- Un marché assez important vient tout juste de m’échapper., lui apprit-il, posant un regard étrange sur elle.  

 

Elle ne laissa rien paraître du trouble qui la prit et se contenta d’aller s’asseoir sur le canapé.  

 

- Très important ?, lui retourna-t-elle.  

- Suffisamment pour que ça me contrarie., lui fit-il savoir, finissant son verre d’une traite avant de s’en resservir un.  

- A qui la faute ?, l’interrogea-t-elle.  

- Un ensemble de conjonctions : je n’ai probablement pas mis assez de moyens, les bons hommes au bon endroit et sous-estimé… mon rival., lui expliqua-t-il, venant prendre place non loin d’elle.  

- Et alors, que comptez-vous faire ?, continua-t-elle, encouragée par le fait qu’il réponde.  

- Revoir ma stratégie, remplacer les hommes par ceux qui conviennent, voire augmenter mes moyens…, répondit-il avec un petit sourire narquois.  

- Pourquoi ne pas choisir un autre marché ?… Ou une autre approche moins… belliqueuse ?, suggéra-t-elle.  

 

Il sembla contempler un moment sa proposition d’un air amusé avant de boire une nouvelle gorgée.  

 

- Vous êtes naïve en affaires, ma chère., se moqua-t-il.  

- Je ne peux me passer de ce marché et je ne vois pas quelle autre approche me permettrait de le remporter… Vous ne me suggérez tout de même pas de séduire mon interlocuteur ?, plaisanta-t-il.  

- Et pourquoi pas ?… D’une certaine manière bien évidemment., nuança-t-elle.  

 

De nouveau, il garda le silence, l’observant sans aucune honte, avant de glisser un peu plus vers elle.  

 

- Et si je m’y prenais autrement avec vous, Kaori, changeriez-vous d’avis ?, l’interrogea-t-il à mi-voix.  

- Si vous pensez me séduire, vous pouvez tout de suite oublier., répliqua-t-elle sèchement.  

- Après vendredi soir, j’avais bien compris., se mit-il à rire.  

- Vous avez fait grande impression à Tami. Elle n’a pas tari d’éloges à votre sujet pendant l’heure qui a suivi., lui fit-il savoir.  

 

Sans le vouloir, Kaori se mit à rougir, se demandant à quel point elle devait s’inquiéter ou s’amuser de la chose.  

 

- Ne faites pas la timide, voyons. J’avoue que, pour ma part, voir deux femmes s’embrasser… je suppose que ça fait partie des fantasmes de beaucoup d’hommes…, lâcha-t-il, moqueur.  

- Je ne suis pas une exhibitionniste, Monsieur Nishihara ! Néanmoins, si la scène vous a distrait pendant quelques temps, ce sera certainement la première fois que j’ai l’occasion d’accomplir mon travail., répliqua-t-elle sèchement.  

- Je devrais peut-être inviter Tami, vous laisser toutes les deux et filmer. Ca aussi, ça me distrairait…, suggéra-t-il avec un sourire carnassier.  

- Vous n’êtes qu’un abject personnage !, se fâcha-t-elle, bondissant sur ses pieds pour s’éloigner de lui.  

 

Il la suivit et l’obligea à se retrouver collée contre la vitre, son corps plaqué contre celui de Nishihara.  

 

- Et maintenant ? Que comptez-vous faire ? Voir si votre amie a exagéré mes talents ?, osa-t-elle, se réfrénant encore de sortir une massue.  

- Pourquoi pas ? Peut-être que ça en vaut le coup…, suggéra-t-il, le visage incliné vers elle.  

 

Il était si près qu’elle sentait son souffle sur sa joue. Malgré la panique qui montait à l’idée qu’elle ne saurait peut-être pas se défendre, elle garda son calme comme le lui avait enseigné son partenaire.  

 

- Je vous conseille de vous éloigner de moi, Monsieur Nishihara. Si vous tentez quoi que ce soit, je serai contrainte d’user la force contre vous., le prévint-elle d’une voix ferme.  

 

Elle vit son regard la détailler à nouveau et un nouveau sourire amusé étirer ses lèvres.  

 

- J’avoue que j’ai beaucoup de mal à y croire. Qu’est-ce qu’une petite chose comme vous pourrait faire contre quelqu’un de mon gabarit ?, répliqua-t-il, un sourcil levé.  

- Ce que tout garde du corps et détective privé est capable de faire pour se défendre… et j’ai plus d’un tour dans mon sac., le menaça-t-elle.  

 

Il plongea dans son regard et elle put lire sa surprise. Il se mit soudain à rire de manière tonitruante et s’écarta d’elle.  

 

- Vous… garde du corps ? Détective privée ?, fit-il entre deux éclats de rire.  

- Oui et alors ? Ca vous pose un problème ?, gronda la rouquine, mécontente.  

- Pas du tout… si j’y croyais., lui retourna-t-il, se calmant difficilement.  

- Et pourquoi ne me croyez-vous pas ?, lui demanda-t-elle, contenant sa colère plus ou moins bien.  

- Vous ne feriez pas de mal à une mouche. Vous êtes une emmerdeuse mais pas une cogneuse, Kaori., lui affirma-t-il.  

 

Elle se demanda si elle n’allait pas lui faire la démonstration de ses capacités mais préféra ne pas le faire.  

 

- Merci pour l’emmerdeuse et croyez ce que vous voulez, Monsieur Nishihara. C’est peut-être là l’origine de votre échec : vous ne vous fiez qu’aux apparences., lui dit-elle d’un ton mordant.  

 

Cela sembla le vexer et il prit un air plus fermé, allant chercher son verre pour le finir d’un trait.  

 

- C’est peut-être un problème que nous avons en commun alors, Mademoiselle Makimura., lui retourna-t-il.  

- Tiens, je n’ai plus droit à Kaori ?, ironisa-t-elle.  

- Je pense que nous avons enfin eu une conversation sérieuse. Je vous serai donc gré de quitter mon appartement et de ne plus y remettre les pieds., lui demanda-t-il d’une voix dure.  

 

Elle l’observa calmement et, carrant les épaules, le contourna et alla s’asseoir de nouveau sur le canapé.  

 

- Nous avons eu une conversation effectivement mais je n’en suis pas satisfaite. De plus, j’ai été engagée par votre mère. Il n’y a donc qu’elle qui puisse rompre mon contrat. Voulez-vous continuer à discuter avec moi ?, l’interrogea-t-elle.  

 

Pour toute réponse, il serra les dents et tourna les talons, allant s’enfermer dans sa chambre comme un enfant récalcitrant. Elle ne le revit pas de la soirée et partit en criant un « au revoir et à demain ». Lorsqu’elle repassa par le parc, sur ses gardes, elle ne manqua pas les traces de sang sur le sol à l’endroit où elle avait laissé ses assaillants. Elle regarda partout autour d’elle avant de repartir en pressant le pas. Elle ne voulait même pas imaginer ce qu’il s’était passé. Même s’ils voulaient la kidnapper, elle ressentait un peu de culpabilité à l’idée qu’ils avaient été blessés ou pire parce qu’ils avaient échoué.  

 

Elle avait à peine posé son manteau dans le placard que la porte s’ouvrit et Ryô apparut. Soulagée, elle esquissa un sourire et approcha de lui. Elle hésita avant de toucher son avant-bras.  

 

- C’est moi, tu sais…, plaisanta-t-il, se retenant de la prendre dans ses bras.  

- Je sais… C’est juste que…, commença-t-elle, hésitant à aller plus loin.  

- On m’a dit qu’on avait essayé de t’enlever. Il paraît que tu t’es bien débrouillée pour te débarrasser des deux hommes., fit-il, la contournant et allant ôter la veste bleue qu’il portait depuis deux heures à peine.  

 

Il l’avait suivie de l’immeuble de Nishihara jusqu’à la porte de chez eux et avait attendue quelques minutes avant de monter, histoire de ne pas éveiller ses soupçons.  

 

- Qui t’a dit ça ?, l’interrogea-t-elle, curieuse.  

- Qui ? On s’en fout de qui !, éluda-t-il.  

- Le plus important, c’est que tu n’aies plus besoin de moi pour te protéger. Ca me laissera du temps pour faire d’autre chose…, fit-il, se frottant les mains.  

- Oh… Si ce n’est que ça, tu n’as qu’à continuer à faire ce que tu fais si bien me concernant, c’est à dire rien., pipa-t-elle d’un ton aigre.  

- Je pensais qu’on t’avait peut-être renseigné sur le commanditaire. Ca aurait été plus intéressant. Après tout, Monsieur N n’est peut-être pas le seul à devoir revoir ses méthodes pour réussir !, lâcha-t-elle, partant vers la cuisine.  

 

Intrigué, Ryô la suivit et s’appuya contre le chambranle de la porte. Les bras croisés, il l’observa mettre le plat sur la gazinière et le faire réchauffer avec un plaisir dissimulé.  

 

- Monsieur le grand patron a eu des petits échecs à affronter aujourd’hui., ironisa-t-il.  

- Visiblement, il venait de rater un marché important et il avait dû éjecter des hommes. Comme il y tient, il va devoir revoir sa stratégie et le nombre d’hommes assignés., expliqua-t-elle.  

- Bref, rien qui puisse t’intéresser., conclut-elle, prenant des couverts pour aller dresser la table.  

 

Le nettoyeur la regarda faire, ses paroles prenant un certain sens dans son esprit. Kaori gobait peut-être tout cela mais ses doutes à lui se renforçaient de jour en jour. S’il voyait juste, sa partenaire était son marché qu’il venait de manquer. Il était hors de question qu’il réussisse à l’enlever.  

 

- Tu n’auras pas le dessus, Nishihara. Je ne laisserai personne lui faire du mal., gronda-t-il d’une voix déterminée un peu plus tard, accoudé sur le garde-corps du toit-terrasse.  

 

Comme s’il jetait un gant à la tête de son adversaire, Ryô jeta sa cigarette dans les airs en direction de l’immeuble de son rival. Le duel était lancé. 

 


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