Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Auteur: Mercury80

Status: En cours

Série: City Hunter

 

Total: 108 chapitres

Publiée: 08-05-22

Mise à jour: 25-04-24

 

Commentaires: 94 reviews

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GeneralRomance

 

Résumé: Notre passage sur Terre n'est qu'éphémère... Comment le rendre plus durable ?

 

Disclaimer: Les personnages de "Laisser une trace" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Laisser une trace

 

Chapitre 11 :: Chapitre 11

Publiée: 30-07-22 - Mise à jour: 30-07-22

Commentaires: Bonsoir, voici la suite de l'histoire. Merci pour vos commentaires qui font super plaisir. Bonne lecture^^

 


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Chapitre 11  

 

Surprise, Saeko observa son ami pendant un long moment en silence. Elle ne s’était pas attendue à ça en le retrouvant dans le parc ce matin et il ne l’y avait pas préparée non plus, l’accueillant comme à son habitude en lui sautant dessus comme le pervers qu’il pouvait être. Soutenant son regard, Ryô restait de marbre, insondable, sérieux, nullement choqué par sa demande visiblement.  

 

- Je… Je ne peux pas faire ça, Ryô. Tu le sais bien., lui répondit-elle.  

- Tu ne peux pas ou tu ne veux pas ?, lui retourna-t-il d’un ton froid.  

- Je ne peux pas. Si on me tombe dessus, je n’aurai aucune excuse pour avoir été chercher de telles informations., lui opposa-t-elle.  

- Trouves-en une. Ca ne te gêne pas de m’embarquer dans des situations particulièrement dangereuses. Aujourd’hui, c’est à ton tour de te mouiller un peu plus, Saeko., lui répondit-il.  

 

Il savait qu’il lui demandait beaucoup, voire même l’impossible, tout comme il savait qu’il était injuste en lui assénant qu’elle la jouait facile avec lui. Elle leur avait tout de même sauvé la mise à de nombreuses reprises mais le temps n’était pas au sentimentalisme. Des pistes naissaient et s’effaçaient chaque jour. Les deux filles enlevées avaient été retrouvées, l’une vivante, l’autre morte. Le meurtrier avait été arrêté et n’avait aucun lien avec leur affaire. Piste éteinte. Ses indics lui remontaient des informations mais plus aucune de la zone qui l’intéressait. Il y avait déjà fait plusieurs descentes mais sans succès. Soit il faisait fausse route, soit ses adversaires étaient forts et particulièrement rusés.  

 

- Ryô !, s’offusqua l’inspectrice, blessée.  

- Cette affaire doit être réglée avant que Kaori n’y mette le nez. Je suppose que tu seras d’accord avec moi sur ce point-là, non ? Tu sais très bien qu’elle a le chic pour se retrouver là où il ne le faut pas quand elle apprend que je travaille pour toi., lui rappela-t-il.  

 

Si elle n’y était pas déjà, se dit-il, repensant à tout ce qui pointait dans la direction de Nishihara. Par moments, il ne pouvait s’empêcher de se dire que la vie aurait été beaucoup plus simple s’il l’avait envoyée ailleurs le jour de ses vingt ans. Une mallette à la main, un sac de voyage dans l’autre, dans le train ou l’avion et hop, bon débarras… Ca aurait été beaucoup plus simple… même s’il n’aurait pu vivre de très belles expériences avec elle…  

 

- Je sais… Et je voudrais pouvoir faire plus mais entreprendre des recherches sur Yoshihide Nishihara et te sortir un dossier sur lui et ses activités… Je n’ai aucune option pour le faire, Ryô. Toute fille du Préfet de Police que je sois, je serai à la porte immédiatement. Ca remonterait forcément jusqu’au ministre voire plus. Même si tu ne sais pas tout de cette homme, tu sais au moins ça, que sa famille a des amitiés très haut placées., lui rappela-t-elle.  

- Tu veux savoir où se trouve mon amitié, Saeko ?, lui demanda-t-il d’une voix impatiente.  

 

D’un geste brusque, il glissa la main dans la poche intérieure de sa veste et en sortit son carnet à coups… visiblement bien rempli.  

 

- Tiens, il est à toi. J’espère qu’en retour, tu me rembourseras toutes tes dettes accumulées. Si tu ne le fais pas pour moi, fais-le pour Kaori… ou même pour Hide., lui dit-il, se levant et vérifiant que sa veste était bien en place avant de lui tourner le dos.  

- Tu es injuste, Ryô !, explosa-t-elle, furieuse.  

- Comment oses-tu me traiter de la sorte ? Je sais que les apparences jouent contre moi, que je me joue souvent de toi et que mes actions ont mis en danger Kaori par moments mais laisser entendre que mon intérêt ne va que dans un sens… c’est archi faux et tu le sais !, lui asséna-t-elle.  

- Bonne journée, Saeko., répondit-il, imperméable, avant de s’en aller.  

 

Serrant les poings, l’inspectrice le regarda s’en aller avant de tourner les talons et rejoindre son bureau, pestant comme jamais.  

 

Dès qu’il regagna l’immeuble, Ryô se mit au volant de la mini mais n’alluma cependant pas le moteur. Frustré et ne pouvant plus contenir sa colère, il frappa le cercle de cuir violemment, ignorant la douleur qui irradia dans son bras. Elle n’était rien comparée à l’inquiétude qui lui vrillait l’estomac lorsque Kaori se rendait là-bas. Même s’il la suivait, même si souvent il faisait le pied de grue, même s’il avait doublé ses émetteurs, il n’était pas serein de la savoir dans cet immeuble seule avec cet homme. Il ne pouvait pas les voir ni contrôler le moindre de leurs gestes. Il ne pouvait pas s’assurer qu’une voiture ne l’avait pas sortie par une autre issue, donnant à ces malfaiteurs une avance non négligeable…  

 

Il n’avait qu’une solution : démasquer cet imposteur et le faire mettre en prison, loin d’elle. Il ne lui dirait pas cela en ces termes bien évidemment. Il lui sortirait certainement qu’elle n’avait aucun flair pour les hommes, qu’il avait de nouveau sauvé des milliers de jeunes femmes mokkori des griffes du vilain pas beau mais le résultat serait là. Pas la massue, se dit-il, esquissant un sourire malgré lui parce qu’elle ferait partie du package… Elle serait saine et sauve avec lui, seule sa fierté serait légèrement égratignée… mais elle s’en remettrait. C’était Kaori après tout.  

 

Un peu plus calme, il alluma une cigarette puis le moteur et repartit de là en direction du port, n’entendant pas la porte d’entrée s’ouvrir. Il roula, gardant un regard alerte sur les environs et les voitures autour de lui, tout en se remémorant ce qu’il savait déjà non seulement sur l’affaire mais sur les habitudes de l’indic qui avait été tué dans le bar. Peut-être après tout qu’il s’était trompé légèrement sur le lieu, ce qui expliquerait qu’il ne trouvait rien. Mettant en place un nouveau plan d’action pour la journée, il bifurqua et quitta la voie express.  

 

Dix minutes plus tard, il errait telle une ombre dans les ruelles du port, ne craignant pas les allées et venues plutôt rares dans cette partie dont la plupart des entrepôts étaient abandonnés ou servaient de lieux de stockage des marchandises confisquées par les douanes. Consciencieusement, il observa chaque porte, chaque cadenas, cherchant les traces de mouvements récents, de changements, jeta un œil par chaque ouverture et grimpa même sur le plus haut des entrepôts pour pouvoir surveiller à sa guise les environs.  

 

D’humeur sombre, il résuma le résultat de ses recherches : néant. Il n’avait rien trouvé et, quand il disait rien, c’était vraiment rien, même pas un sans-abri à interroger. Pourtant, s’il y avait quelque chose, il aurait dû le trouver… Et s’il y avait eu quelque chose mais que ce n’était plus le cas ?, pensa-t-il soudain. En pleine réflexion, il fronça les sourcils et balaya du regard la zone à nouveau, changeant de perspective. Il revisita en pensées toutes les allées, revit chaque détail, chaque caisse éventrée, chaque papier qui volait, chaque rat croisé, chaque… les rats, s’arrêta-t-il. Les rats étaient la clef, se dit-il, se rappelant en avoir vu une concentration plus importante à un endroit.  

 

Sans attendre, il redescendit de son poste d’observation et refit le chemin jusqu’à l’entrepôt concerné. Dès son arrivée, ses amis les rongeurs quittèrent les lieux affolés et il entreprit la fouille de leur royaume : les poubelles. Cela ne lui faisait ni chaud ni froid et ce n’était même pas dû au nombre de fois où il avait atterri la tête la première dedans. Ca faisait partie du métier, des lieux les plus courants où retrouver des informations. Il y avait eu de l’activité récente dans le coin et personne n’avait pris la peine de demander le ramassage exceptionnel dans ce coin où les éboueurs ne passaient plus que rarement.  

 

Des restes de repas, des journaux, des déchets divers signalaient la présence pendant un certain laps de temps d’une dizaine peut-être une quinzaine d’hommes. Il tourna et retourna ce qu’il trouvait, vida les sacs qui laissaient sur lui des traces et des odeurs peu ragoutantes, cherchant d’autres éléments qui lui apporteraient des pistes, pistes qui lui permettraient de faire tomber la tête pensante de cette nouvelle organisation, ce Nishihara. Ne trouvant rien de plus, il ressortit de là et décida de pénétrer à l’intérieur de chaque bâtiment qui pouvait abriter la bande autour de cette poubelle. Il irait même au-delà si c’était nécessaire.  

 

Sautant en bas du container, il choisit son premier lieu de visite et, après un rapide tour, trouva une entrée. Il y passa un long moment, vérifiant chaque recoin, chaque caisse, ouverte ou non, chaque bureau, chaque petite chose laissée en plan mais ne trouva rien. Il ne baissa pas les bras et passa au deuxième bâtiment. Il lui réserva le même sort qu’au premier et, quand le résultat fut le même, il passa au troisième.  

 

Quand une demi-heure plus tard il entra dans le quatrième bâtiment, il sut qu’il trouverait quelque chose. Il n’y avait pas plus de restes après tout. Il y en avait même très peu, trop peu. L’endroit était relativement propre même si la présence de quelques rats indiquait que ce n’était pas totalement clean. Il ne s’inquiétait pas de cette présence qui ne rivalisait pas avec la sienne. Eux cherchaient à manger et lui des indices. Ce qu’il avait vu des restes de repas dans la benne ne lui apprendrait rien. Il passa le triple de temps à vérifier chaque centimètre carré. Si quelque chose s’était passé, c’était ici, il le sentait.  

 

Il examina donc le hangar en lui-même, hangar dont le sol avait été passé au jet d’eau sur la plupart de la surface, seuls les coins avaient été négligés. Il entrevit des morceaux d’adhésif, minuscules mais existants, une fine cordelette s’était accrochée sur un bout rugueux du béton et un peu plus loin, il y avait des éclaboussures rouges. Peinture ou sang, il n’aurait pu le certifier mais son instinct le poussait vers la deuxième option. Il s’était bien passé quelque chose ici…  

 

Il continua son inspection dans les pièces du fond. Il ne trouva rien, même pas un minuscule bout de papier. Il reconnut cependant dans la dernière pièce l’odeur rance de l’urine. Comme si les murs communiquaient avec lui, il ressentit la peur. Il ferma les yeux un moment, un tableau se dessinant devant ses yeux d’une jeune femme recroquevillée dans un coin, pleurant, un scotch sur la bouche, les poings liés, terrifiée car elle ignorait le sort qu’on lui réservait.  

 

Son visage était floue mais, lorsqu’il pénétra plus dans la pièce, il croisa deux prunelles noisette, les cheveux se raccourcirent et les trais se précisèrent. Il serra les poings en entendant le cri de sa partenaire qui l’appela alors au secours alors que deux hommes pénétraient dans la pièce, le contournèrent et la soulevèrent sans ménagement. Il tenta de la prendre dans ses bras pour la leur arracher des mains mais il n’étreignit que du vide. Ce n’était qu’une illusion… Pourtant les cris derrière lui lui semblaient tellement réels, assourdissants qu’il dut faire un effort pour les reléguer au second plan.  

 

Pourquoi son inquiétude pour Kaori semblait-elle décupler ? Pourquoi sentait-il des gouttes de sueur froide couler le long de son dos à l’idée qu’elle puisse se retrouver dans une pièce comme celle-ci ? Il avait réussi à être maître de lui jusqu’à maintenant mais depuis quelques semaines, il ne se sentait plus aussi sûr de lui. Pourtant, il aurait dû être plus confiant : Kaori savait se défendre, elle le lui avait déjà prouvé après tout. Etait-ce juste la présence de ce Nishihara dans les environs qui le mettait si mal à l’aise ?  

 

Il ne voulait pas réfléchir à cela. Il devait garder la tête froide. Tournant les talons d’un coup, il ressortit de là et regagna la partie principale du hangar pour sortir. Marchant d’un pas brusque, il fit cliqueter une pièce métallique au sol sans en tenir compte. Soudain, il s’arrêta et se retourna avant de la contempler un moment. Ils avaient lavé le sol… Ils avaient lavé le sol à grands jets et ils n’avaient certainement pas pris le temps de racler le béton pour évacuer l’eau… Il balaya le sol du regard et, malgré la semi-pénombre, il vit la grille d’évacuation au centre du bâtiment. Avec un peu de chance, il y aurait peut-être d’autres preuves qu’on avait voulu évacuer…  

 

De la boucle de sa ceinture, il sortit son petit couteau qu’il déplia. Il avait l’impression que chaque geste lui prenait plus de temps que d’habitude mais il savait que ce n’était pas le cas. C’était juste qu’il avait conscience de chaque seconde qui s’écoulait comme si l’instant était crucial… alors qu’il n’avait aucune idée de ce qu’il trouverait… ou ne trouverait pas. Il glissa la lame en dessous du rebord de la grille et la souleva. Sortant une mini-lampe de poche, il éclaira la zone et examina tout ce qu’il trouva. Il poussa un long soupir. Rien… Il n’y avait rien, que de l’eau sale, croupie mais, au moment de la ranger, la lumière accrocha un reflet doré.  

 

Il s’allongea sur le sol pour avoir la longueur de bras nécessaire et, avec des gestes minutieux, il attrapa l’objet qui tenait précairement sur un éclat de béton. Autant dire que ça tenait du miracle qu’il n’ait pas été entraîné par le courant, comme s’il avait attendu qu’il vienne le chercher. S’asseyant sur le sol, il examina sa trouvaille. C’était une breloque dorée de bijou en forme de fer à cheval. L’accroche était cassée nette, signe de lutte ou peut-être qu’elle avait été arrachée volontairement dans un geste de désespoir, pour laisser une trace.  

 

Il aurait pu laisser le bijou là, sachant qu’il préviendrait Saeko de ce qu’il avait trouvé et qu’elle viendrait dès lors perquisitionner, mais il ne le fit pas. Il le garda en main un moment et ne le rangea dans sa poche qu’au moment où il se glissa sur le siège conducteur de la mini. Ce n’était qu’une sensation, il le savait, mais c’était comme si le bijou irradiait. Pourquoi tout devait-il prendre une telle proportion aujourd’hui ?, se demanda-t-il. Il ne voulait pas analyser tout cela mais, malgré lui, son cerveau se mit en marche et ne cessa que lorsqu’il coupa le moteur.  

 

- J’aurais dû marcher., se dit-il, sortant de la voiture.  

 

Il se sentait nerveux et encore plus lorsqu’il observa les escaliers devant lui. C’était le jour. Tout ce qui lui avait trotté dans la tête en roulant tournait autour d’un sujet, un seul : Kaori. Si les choses prenaient trop d’ampleur, c’était parce qu’il avait trop attendu, qu’il était temps pour lui, pour eux de passer à l’étape suivante. S’il avait si peur de la perdre soudain, c’était parce qu’il savait qu’ils n’auraient pas eu le temps de vivre grand-chose comme couple s’il ne se décidait pas à avancer. S’il était si anxieux de voir un autre homme tourner autour d’elle, c’était pas peur de la perdre, parce qu’elle se serait lassée d’attendre.  

 

Que lui dire ? « Je t’aime »… « Fais-moi une place dans ta vie. »… « Il est temps pour nous. »…  

 

- Argh…, grogna-t-il de dépit, s’ébouriffant les cheveux.  

 

C’était tellement difficile pour lui de laisser parler son cœur lorsque c’était vraiment sérieux. Et aujourd’hui, il n’avait pas un général fou qui l’avait enlevée pour déverrouiller le cadenas…  

 

- Non, juste un mec plein aux as qui ne sait plus comment pimenter sa vie…, pipa-t-il, amer.  

- J’improviserai., finit-il par murmurer.  

- Pas de vannes débiles, pas de Kaoru, pas de réflexions malvenues sur son physique ou sa cuisine… D’un autre côté, ne pas trop en faire non plus parce qu’elle ne me croira pas non plus…, se résolut-il, arrivant devant la porte de l’appartement.  

- On y est… C’est parti., s’enjoignit-il, prenant son courage à deux mains et ouvrant la porte.  

 

Il se fit immédiatement encastré dans le mur derrière lui par un kompeïto puissant. Ca, ce n’était pas prévu au programme, se dit-il. L’arme repartit en arrière et il glissa le long du mur, voyant à travers les corbeaux qui tournaient autour de sa tête sa partenaire visiblement furieuse, les poing sur les hanches. Pourquoi ?, se dit-il. Pourquoi le jour où il se décidait enfin, il se faisait d’emblée ratatiner avant même d’avoir pu parler ?  

 

- Où étais-tu ?, lui demanda-t-elle en colère.  

- Je… J’ai comme un trou de mémoire là…, bredouilla-t-il, encore sonné.  

- Un trou de mémoire ? Ah ah la bonne blague !, lâcha-t-elle d’un ton bien loin d’être humoristique.  

- Tu veux que je t’aide un peu peut-être ? Tu étais en balade, c’est cela ?, fit-elle.  

- Oui., répondit-il, trouvant que c’était plutôt approprié pour ce qu’il avait fait dans la mesure où il ne voulait toujours pas lui révéler son affaire.  

- Tu as été importuner les filles dans le parc…, enchaîna-t-elle.  

- Non, pas vraiment., objecta-t-il alors qu’il espérait toujours une ouverture pour effectuer un rapprochement avec sa partenaire.  

- Ah non ?…, fit-elle d’un ton suspicieux.  

 

Il se releva enfin et s’épousseta un peu, reprenant contenance. Il pouvait renverser la situation. C’était possible… même si Kaori était en colère et qu’il se sentait hyper nerveux… Il devait le faire.  

 

- Non., lui affirma-t-il, serein.  

- Alors où étais-tu toute la journée ?, l’interrogea-t-elle de nouveau.  

- Je me baladais., lui répondit-il, approchant d’elle, l’air très sérieux.  

 

D’habitude, Kaori aurait craqué pour ces grands yeux sombres qui semblaient la manger du regard, sa voix chaude, ses lèvres légèrement plissées dans un début de sourire mais, là, elle n’était vraiment pas d’humeur. Il lui mentait, elle le savait, et il ne faisait que cela depuis des semaines maintenant. Elle en avait plus qu’assez et il ne lui restait qu’une petite heure avant de devoir partir pour son travail pour lui tirer les vers du nez. Elle fit apparaître une énorme massue et lança un regard noir à son partenaire.  

 

Ryô déglutit en voyant le poids de la chose et se demanda ce qu’il pouvait faire pour éviter la sanction.  

 

- Kaori…, commença-t-il, nerveux.  

- Je devrais t’écrabouiller. C’est tout ce que tu mérites pour tous tes mensonges., lui fit-elle savoir.  

- Mais tu sais quoi ? J’en ai marre de ce petit jeu entre nous. Alors tu peux me dire tout ce que tu veux, je ne te croirai plus. Je n’ai même plus envie de t’écouter., ajouta-t-elle, faisant disparaître sa massue.  

- Kaori…, l’appela-t-il, incrédule alors qu’elle tournait les talons pour monter.  

- Je ne veux rien savoir, Ryô. Pendant que tu te « baladais »…, fit-elle, mimant des guillemets.  

- J’ai eu un rendez-vous suite à un message au tableau. On a du boulot à partir de demain. Tous les détails sont sur le papier sur la table., lui apprit-elle.  

- Kaori…, tenta-t-il à nouveau.  

 

Il n’en revenait pas que les choses lui aient ainsi échappé. Juste au moment où il se décidait à faire avancer les choses, tout partait à vau-l’eau…  

 

- Si tu as quelque chose à dire, va voir Saeko. Apparemment, avec elle, tu arrives encore à discuter…, lui répondit Kaori sans même se retourner.  

- De…, tenta-t-il d’objecter.  

- Ne me mens pas. Je vous ai vus ce matin dans le parc. Vous avez discuté un long moment et, à la fin, tu lui as même donné ton carnet à coups. C’est quoi le deal ? Elle a enfin décidé de te rembourser tous ces arriérés ? Tu vas profiter de ma soirée de travail pour aller chez elle ? Ou peut-être que tu vas lui proposer de passer ici ? Tu devrais profiter. Je peux aller au cinéma si tu le souhaites, il y a des séances jusqu’à minuit. Quand je rentrerai, je serai tellement épuisée que je dormirai tout de suite. Ca te permettra de prolonger jusqu’au bout de la nuit., suggéra-t-elle d’un ton aigre.  

 

Elle ne lui opposait toujours que son dos mais il savait qu’elle avait les larmes aux yeux. Il pouvait entendre sa voix étranglée, sentir sa tension. Il avait trop tardé. S’il s’était manifesté plus tôt, s’il avait eu le courage de lui parler bien avant…  

 

- Je… Je n’ai pas l’intention de faire payer Saeko, Kaori. Crois-moi ou non, je ne la ferai pas payer., lui affirma-t-il.  

- Je… Je ne sais plus, Ryô., soupira Kaori.  

- Ryô., entendirent-ils soudain alors que la porte s’ouvrait.  

 

Kaori ferma les yeux en entendant la voix de Saeko. Le nettoyeur grogna de dépit face à ce qui jouait contre lui. Il ne fallait pas être devin pour savoir ce qu’allait imaginer sa partenaire.  

 

- Je pars d’ici une demi-heure. Vous pouvez certainement vous contenter d’une tasse de café d’ici là… Ca ne vaudra même pas la peine que tu changes de vêtements…, fit cette dernière sèchement avant de monter.  

- Un souci ?, demanda l’inspectrice.  

- Tu tombes mal comme d’hab…, lui répondit-il acerbe.  

- Eh bien ! Quel accueil ! Quoique, avec toi, je suis habituée…, pipa-t-elle, allant s’asseoir sur le divan.  

- Elle nous a vus au parc ce matin et a mal interprété les choses., soupira-t-il.  

- Peut-être que tu devrais…, suggéra-t-elle.  

- Hors de question !, la coupa-t-il sèchement.  

 

Il savait très bien où elle voulait en venir. Dire la vérité à Kaori apaiserait les choses mais ce n’était pas la meilleure chose à faire. S’il lui disait tout y compris ses soupçons, elle ferait tout pour trouver des preuves chez Nishihara. C’était trop dangereux.  

 

- Pas un mot ni même une allusion., lui ordonna-t-il.  

 

Il jeta un œil vers l’étage avant de venir s’asseoir aux côtés de son amie. Il sortit un papier de sa poche et un crayon et griffonna quelques mots dessus.  

 

- Va perquisitionner cet entrepôt., lui conseilla-t-il à mi-voix, lui tendant la note.  

- Et si tu le peux, renseigne-toi pour savoir si une des filles disparues portait un bijou avec cette breloque., lui dit-il, sortant le fer à cheval de sa poche et le lui donnant.  

- Et pourquoi cet objet en particulier ?, l’interrogea-t-elle.  

- Tu connais beaucoup de malfrats qui portent une telle chose ou encore de nanas qui travaillent dans ces entrepôts ? Pour moi, la probabilité est plus forte qu’une des filles enlevées portait ceci. Il nous faut une piste, Saeko., murmura-t-il, entendant une porte s’ouvrir.  

 

Kaori apparut en haut de l’escalier et il vit l’effort surhumain qu’elle faisait pour ne pas les regarder. Il aurait aimé pouvoir la rejoindre, la prendre dans ses bras et la rassurer mais il ne pouvait pas et elle ne le laisserait certainement pas faire. Elle descendit les escaliers, prit sa veste et s’en alla. Pas un mot, pas un regard. Il n’aurait pas été là, ça aurait été la même chose sauf que l’appartement aurait peut-être eu le droit à un coup d’oeil, lui. La porte ne claqua même pas. Elle descendit les escaliers calmement. Etait-ce le signe qu’il l’avait définitivement perdue ? Ca n’arriverait pas. Il laisserait la tempête se calmer, réglerait cette affaire dans les meilleurs délais et il réussirait à la convaincre de lui donner une autre chance…  

 

- Fais-moi un retour sur ce que tu auras trouvé rapidement, Saeko. Je te laisse, je dois aller faire le tour de mes indics., mentit-il, enfilant ses chaussures et sortant de l’appartement.  

 

En moins de deux minutes, il était à une distance raisonnable de Kaori, ni trop près, ni trop loin, une distance avec laquelle il n’avait cessé de jouer depuis qu’ils se connaissaient. 

 


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