Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Auteur: Mercury80

Status: En cours

Série: City Hunter

 

Total: 108 chapitres

Publiée: 08-05-22

Mise à jour: 25-04-24

 

Commentaires: 94 reviews

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GeneralRomance

 

Résumé: Notre passage sur Terre n'est qu'éphémère... Comment le rendre plus durable ?

 

Disclaimer: Les personnages de "Laisser une trace" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Laisser une trace

 

Chapitre 24 :: Chapitre 24

Publiée: 21-11-22 - Mise à jour: 21-11-22

Commentaires: Coucou, voici la suite de l'histoire. Avons-nous eu une avancée dans tous nos questionnements? Quelle va être la réaction de nos nettoyeurs après leur coup de folie? Bonne lecture et merci pour vos commentaires ^^

 


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Chapitre 24  

 

Assise sur le divan, les jambes repliées sous elle, Kaori porta la tasse de thé à ses lèvres en regardant Yoshihide.  

 

- Vous voyagez moins dernièrement…, fit-elle remarquer, l’observant attentivement.  

 

Cela faisait une semaine maintenant qu’elle tentait de glaner des informations plus pointues sur lui, sur ses activités, ses relations, ses habitudes. Elle n’avait rien appris d’incriminant le concernant depuis tout ce temps et l’impression qu’elle avait à son égard n’avait pas changé d’un iota : cet homme n’était pas un dangereux malfrat.  

 

- Je n’en ai pas besoin pour le moment et, pour être honnête, je vais diminuer mes déplacements. J’ai d’autres choses à gérer, des choses plus importantes., lui répondit-il.  

- Est-ce qu’on peut parler un peu de vos anciens déplacements ? Je n’ai jamais quitté le Japon et j’avoue que tout cela me paraît passionnant., fit-elle, culpabilisant un peu de l’interroger ainsi.  

 

Elle détestait être malhonnête mais elle le faisait pour une bonne raison : elle retournerait le plan de Ryô contre lui, elle lui montrerait qu’il avait eu tort de ne pas l’impliquer, qu’il aurait dû tout lui dire, qu’elle aurait pu l’aider et lui faire gagner du temps plutôt que de passer son temps à suivre Yoshihide inutilement. Comme depuis une semaine, elle ravala les larmes amères qui menaçaient de couler en repensant à ces nuit et journée fatidiques où leur relation avait sombré du côté obscur.  

 

- On peut aussi parler d’autre chose si cela vous gêne…, offrit-elle face à son silence pensif.  

- Non… Ca ne me dérange pas. Y a-t-il un pays qui vous intéresse en particulier ?, lui répondit-il.  

- Parce que vous avez fait le tour de tous les pays ?, fit-elle, surprise.  

- Non, bien sûr que non !, rit-il de bon cœur.  

- J’en aurais eu les moyens mais pas le temps…, expliqua-t-il, le regard pétillant.  

- Mais vous en avez toujours les moyens et le temps, il suffit de le prendre., lui fit-elle remarquer.  

- Si je veux garder les moyens, je ne peux pas prendre le temps…, objecta-t-il.  

- C’est une façon de voir les choses. On ne peut pas rattraper le temps et l’argent… est-ce vraiment le plus important ?, répliqua-t-elle.  

 

Elle se mordit la lèvre en voyant son air s’assombrir. Elle avait fauté en lui disant cela. Il devait certainement voir cela comme une critique de son mode de vie, de ses priorités. Il pouvait se fâcher et la mettre à la porte pour la soirée, voire définitivement. Elle ne pouvait pas. Elle devait finir son enquête.  

 

- Je… Je suis désolée. Ce n’est pas un jugement… juste une considération philosophique., s’excusa-t-elle.  

- Je ne voulais pas vous vexer, Yoshihide., ajouta-t-elle, le voyant se lever.  

- Vous… Vous voulez que je vous laisse ?, balbutia-t-elle, espérant que sa demande aurait une réponse négative.  

 

Il observa la nuit un instant avant de lui jeter un regard bref.  

 

- Non. Je reviens dans quelques minutes… J’ai une chose à faire., lui répondit-il avant de partir dans son bureau.  

 

Kaori ne profita pas du soulagement qu’elle ressentit : chaque minute qu’elle avait seule était précieuse. Il était rare que Yoshihide la laisse seule. Ils passaient toujours énormément de temps à discuter ou à jouer. Elle n’avait que les moments où il allait leur préparer un thé. Elle se leva et alla vers l’un des meubles qu’elle avait commencé à fouiller. Tout doucement, elle ouvrit un autre tiroir et se mit à soulever les papiers et objets qui y étaient. Elle le referma et tira sur la poignée de la porte, grimaçant lorsqu’il y eut un clac un peu trop bruyant à son goût. Elle jeta un regard vers le couloir mais Yoshihide n’apparut pas. Elle souffla légèrement et retourna à son inspection. Elle eut en tout et pour tout dix minutes de liberté avant d’entendre son hôte revenir. Elle referma rapidement mais discrètement le meuble et s’y appuya comme si elle attendait.  

 

- Veuillez m’excuser pour mon absence., lui dit-il poliment.  

 

Il n’y avait plus de trace de contrariété sur son visage. Il semblait totalement impassible mais cela ne la déstabilisa pas. Elle était plus qu’habituée à cela avec Ryô.  

 

- Je vous en prie. Si vous avez besoin de plus de temps…, commença-t-elle.  

- Non… Il me semble que nous étions en pleine discussion. Alors si je vous parlais de l’Afrique par exemple ?, suggéra-t-il, désignant le divan.  

 

La proposition interpela la jeune femme même si elle n’en montra rien en passant devant lui pour aller s’asseoir. L’Afrique, ses guerres, ses trafics… comme beaucoup d’autres pays, nuança-t-elle, mais tout de même, ce n’était pas anodin à ses yeux.  

 

- Choix intéressant… C’est votre destination préférée ?, l’interrogea-t-elle avec un léger sourire.  

- Non… mais c’est plus exotique que l’Europe, n’est-ce pas ?, fit-il, amusé.  

- C’est vrai…, admit-elle, lâchant un léger rire.  

- Alors, parlez-moi de l’Afrique., l’invita-t-elle.  

- Que voulez-vous savoir ?, lui demanda-t-il.  

- Je ne sais pas, ce que vous voulez, les affaires que vous y avez traitées, les lieux que vous avez visités, les personnes rencontrées…, suggéra-t-elle.  

- Vaste sujet… Alors…  

 

Il commença à lui parler de ses découvertes lors de ses différents voyages. Alternant entre questions innocentes et plus ciblées, Kaori tentait d’en savoir plus sur lui.  

 

- Où est Kaori ?, demanda Miki, les sourcils froncés.  

- Chez Monsieur N., répondit Ryô d’un air impassible.  

- Ah oui… C’est vrai. Mais que fait-elle de ses journées ? Elle n’est pas passée au café depuis plus d’une semaine., se plaignit-elle.  

 

Ryô prit une gorgée de café, regrettant de ne pas avoir une boisson plus forte pour faire passer le goût amer qui lui tapissait le palais.  

 

- En fait, j’en sais rien. Elle est déjà partie quand je me lève et je suis parti avant qu’elle rentre., éluda-t-il, trouvant cette version plus simple que celle « on s’évite ».  

 

Il entendit le bruit d’une tasse qu’on posait juste à côté de lui et resta impassible en attendant la prochaine question qui viendrait de son américain d’ancien partenaire.  

 

- Vous vous évitez ? Qu’est-ce que t’as fichu ? Tu as couché avec une autre à l’appart’ ?, le questionna Mick sur un ton humoristique.  

- Elle a dû te massacrer…, ironisa-t-il.  

- Est-ce que j’ai l’air d’être amoché ? Je ne suis pas son père ! J’ai d’autres choses à faire en ce moment que de passer mon temps à savoir où elle est et ce qu’elle fait…, maugréa le japonais.  

- Bon, tu as des nouvelles ? Et Umi, il rentre bientôt ?, s’impatienta-t-il.  

- Ouh la… J’en connais un qui est sacrément en manque… Va tirer un coup, mon grand ! Ca te détendra !, ricana Mick, tapant dans le dos de son ami.  

- Ah ah ! Très fin, Mick. Tu as des infos plutôt que de raconter des conneries ?, se fâcha ce dernier.  

- Tu es vraiment… Ok ok man…, se défendit l’américain, levant les mains en signe de reddition.  

- J’ai entendu parler d’une livraison du côté de Yokohama qui devrait arriver dans les rues de Tokyo., fit-il.  

- Je l’ai aussi entendu, armes et drogue. Pas de nouvelles d’enlèvement ?, lui retourna Ryô.  

- Non. Saeko ne t’a pas remonté de nouveau cas ?, intervint Miki.  

 

Le nettoyeur secoua négativement la tête tout en regardant sa montre. Sept heures… Le temps semblait passer si lentement maintenant qu’il ne pouvait plus camper devant l’immeuble de Nishihara. Il n’était pas rassuré mais il refusait de se faire prendre par Kaori à nouveau. Les choses étaient déjà assez compliquées entre eux depuis qu’ils… La porte de service claqua, déviant ses pensées.  

 

- Ah… voilà les deux gais lurons…, grogna Umibozu, entrant dans le café.  

- Tu ne surveilles pas Kaori ce soir ?, interrogea-t-il Ryô sans préambule.  

- Non, je devais passer ici avant d’aller… faire autre chose., répondit-il.  

- Quoi ? Mais pourquoi alors avant tu passais tes soirées à la surveiller ? Tu as appris quelque chose qu’on ne sait pas ?, s’étonna Miki.  

- Non. Mais Kaori est suffisamment grande pour se défendre seule. Vous me l’avez assez dit pour qu’il soit temps que je m’en rende compte, non ?, objecta-t-il de manière imparable.  

- En plus, ce n’est pas comme si vous y aviez tous mis votre grain de sel pour l’entraîner…, laissa-t-il échapper intentionnellement.  

 

Le silence se fit pendant quelques instants dans le café, même pas brisé par une mouche.  

 

- Alors Umi, à part la livraison prévue de drogue et d’armes, as-tu eu des nouvelles ?, l’interrogea Ryô, recentrant la conversation.  

- Qu’il faudrait remplir de nouveau les cales., répondit simplement l’ex-mercenaire.  

- Donc ils projettent visiblement de nouveaux enlèvements… On va rester sur nos gardes et continuer à les traquer. Sur ce, je vous laisse. Je dois aller faire mon petit tour dans le monde de la nuit., lâcha-t-il, se levant et s’en allant sans autre forme de procès.  

 

C’était ainsi depuis une semaine : il passait encore au Cat’s mais y restait le moins longtemps possible, surtout en la présence d’un aveugle au regard d’aigle. Il n’avait pas encore digéré son aventure avec Kaori. Parce que c’était ce qu’il s’était passé, une aventure d’une nuit et une journée et il s’en voulait comme il se réjouissait d’avoir cédé à l’appel des sens. Putain… Ca avait été bon de la toucher, caresser et pénétrer ce corps dont il avait si souvent rêvé mais c’était quelque chose qui n’aurait jamais dû se passer, qui ne se serait pas passé s’il avait été complètement lucide. Il ne s’était pas attendu à ce qu’elle lui cède… ou qu’elle l’aguiche… Il ne savait même pas qui était vraiment responsable de leur rapprochement soudain.  

 

Aujourd’hui encore, il était furieux contre elle, contre lui de ce laisser aller et il était juste satisfait d’avoir réussi à remettre les choses en place entre eux. Ca avait été sec et brutal mais, comme un sparadrap enlevé, c’était la meilleure technique. Que se serait-il passé s’il lui avait laissé l’occasion de parler, si elle avait objecté ? Il ne voulait même pas l’imaginer, tout comme il ne voulait même pas imaginer les conséquences de leur acte. Après tout, maintenant débarrasser de ce petit obstacle si symbolique, elle pouvait coucher avec qui elle voulait sans grande conséquence… Sans s’en rendre compte, il écrasa la cigarette rougeoyante qu’il tenait entre ses doigts mais n’en ressentit aucune douleur physique tant sa colère dominait tous ses sens… C’était juste l’irresponsabilité de sa partenaire qui l’énervait, se convainquit-il et il s’en justifia encore quelques heures plus tard lorsqu’il se retrouva au love hotel avec une bunny ramassée au détour d’un cabaret.  

 

Ce fut rincé, empestant le parfum capiteux de cette autre femme qu’il rentra le lendemain matin aux petites heures. Il ne se précipita pas tout habillé dans son lit malgré l’envie de dormir mais décida de prendre une bonne douche qui lui offrirait un sommeil d’une meilleure qualité. En plus, à cette heure-là, il ne risquait pas encore de tomber sur Kaori…  

 

Sortant de la douche, il passa une serviette autour de ses reins et essuya la buée sur le miroir. Il se rasa rapidement, se brossa les dents et se coiffa, sachant qu’il serait ainsi fin prêt et surtout en mesure de quitter l’appartement sur la seconde en cas de nécessité. Fuir, encore et toujours, se dit-il amèrement. C’était étonnant comme il n’usait de cette capacité qu’avec une seule personne et en plus celle qui semblait la moins dangereuse de toutes… Désabusé, il jeta un regard vers les affaires posées de l’autre côté sur le plan de travail et, du bout des doigts, les effleura, juste par curiosité. Idiot, s’invectiva-t-il, faisant tomber un coton de la petite boîte où elle les empilait.  

 

- Qu’est-ce que…, murmura-t-il, s’immobilisant alors qu’il voulait le remettre en place.  

 

Son cœur se mit à battre sourdement alors que ses yeux restaient fixés sur l’objet qu’il venait de découvrir. Ce n’était pas possible… Les vestiges des verres qu’il avait avalés tout au long de la soirée se rappelèrent à sa mémoire même s’il contrôla la vague de nausée qui le prit. Sans réfléchir, il sortit de la salle de bains et se dirigea vers la chambre de Kaori. Ils devaient parler. Ils devaient…  

 

Il s’immobilisa, la main en attente juste au dessus de la poignée de sa porte, les yeux rivés dessus. Ils devaient parler… mais qu’allait-il lui dire ? Comment devait-il réagir ? Une nouvelle fois, il s’apprêtait à agir sous le coup de l’émotion avant d’avoir ne serait-ce qu’un minimum réfléchi à la question. C’était Kaori et il avait déjà suffisamment merdé avec elle pour ne pas envenimer plus la situation et quelle situation…  

 

Commençant à reprendre la maîtrise de lui, il recula de deux pas avec hésitation avant de franchement tourner les talons et aller se réfugier dans sa chambre. Réfléchir… Il devait réfléchir… et arrêter de déconner.  

 

Quand elle se réveilla une heure plus tard après une nuit agitée, Kaori passa quelques minutes à réfléchir et faire le tri des informations qu’elle avait glanées la veille. Elle ne pouvait s’empêcher de se dire qu’elle avait passé un bon moment avec Yoshihide. Il lui avait parlé avec complaisance de quelques endroits qu’il avait visités et elle avait découvert une nouvelle facette de sa personnalité : l’homme cosmopolite qui aimait rencontrer de nouvelles personnes. Loin, bien loin de l’homme mauvais que semblait voir en lui Ryô, elle faisait face à un homme très gentil et beaucoup plus chaleureux qu’elle l’imaginait, quelqu’un qu’elle pourrait facilement appeler son ami si elle ne travaillait pas pour lui.  

 

Toute cette histoire ne cadrait pas mais elle ne pouvait en parler avec Ryô. Elle n’était pas encore tout à fait prête à l’affronter après ce qu’il s’était passé entre eux et, à en juger par son comportement, l’évitement était aussi sa politique mais peut-être que ses raisons étaient différentes. Elle était blessée et en colère et lui devait ne certainement pas vouloir affronter ses probables larmes et ses cris. Si seulement il savait qu’elle n’avait nulle envie de pleurer et encore moins de crier… Il n’avait fait qu’ajouter quelques gouttes d’eau, bon peut-être quelques litres pour être honnête, mais son vase débordait déjà alors ça n’y changeait pas vraiment grand-chose…  

 

Se levant, elle se prépara pour la journée. Aujourd’hui, elle retournerait au Cat’s. Son absence avait dû lever beaucoup de questions et elle y répondrait à sa manière. Se trouvant un peu pâle, elle se maquilla légèrement et, rangeant son pinceau, elle se mordit la lèvre en voyant l’objet qu’elle avait laissé là la veille. Elle le ramassa et le mit dans sa poche de jean. Elle n’avait pas envie que Ryô tombe dessus et lui pose des questions. Elle n’était pas prête à y répondre. C’était trop tôt. Moins d’une demi-heure plus tard, elle sortait et se dirigeait vers la gare. Les petits rituels quotidiens lui avaient permis de garder la tête froide. Elle n’avait qu’écarté la visite au Cat’s par peur de craquer devant un de leurs amis. Elle n’avait pas envie de dire à qui que ce fut ce qui s’était passé entre Ryô et elle et encore moins d’entendre les cris, soutiens apitoyés ou imprécations contre son partenaire. Elle était suffisamment grande pour gérer tout cela, d’autant qu’elle en avait été principalement responsable si ses souvenirs étaient bons.  

 

Arrivée devant le Cat’s, elle carra les épaules et entra comme si de rien n’était dans le café lançant un bonjour tonitruant à la cantonade. Pour une fois, il y avait quelques clients dans la salle et ce n’était pas plus mal.  

 

- Kaori ! Comme je suis ravie de te voir ! Je m’inquiétais de ton absence !, s’exclama Miki, faisant le tour du comptoir et venant la serrer dans ses bras.  

- Oh ça… Désolée. J’aurais dû passer un appel au moins., s’excusa la rouquine.  

- Ah non non non, si tu crois t’en sortir ainsi, c’est trop facile, ma vieille !, fit son amie, l’entourant de son bras et l’emmenant jusqu’au comptoir.  

- Je veux tout savoir et, quand je dis tout, c’est tout !, insista-t-elle.  

 

Elle refit le tour du comptoir et s’accouda, lui montrant ainsi qu’elle était tout ouïe. Kaori retint le soupir d’exaspération et chercha un moyen de s’en sortir.  

 

- Il n’y a rien à dire. J’ai été très occupée, c’est tout. Des choses insignifiantes, des courses, des recherches pour occuper mon client. Je n’ai pas vu le temps passer., se défendit la jeune femme.  

 

Miki l’observa attentivement avant de sourire et de secouer la tête.  

 

- Eh noooon… Ca ne marche pas. Tu devras m’en dire plus. Si je n’avais pas vu Ryô régulièrement, j’aurais pu penser que vous avez passé la semaine au lit tous les deux… à moins qu’il n’ait donné de sa personne pour donner l’illusion en venant nous rendre visite…, suggéra la barmaid.  

- Eh bien… quelle imagination… On se serait donnés bien du mal juste pour sauver la face… Je te signale que j’ai eu rendez-vous tous les soirs de la semaine avec Yoshihide., lui signala Kaori d’un ton léger.  

- Là aussi, je suis sortie pour garder la face ?, l’interrogea-t-elle.  

- Eh bien… Ca serait tombé au bon moment, pile quand Ryô apparaissait ici. Eh ! Vous êtes super malins et à fond dans la chose… En vous coordonnant ainsi, vous aviez plus de temps pour…, s’extasia Miki, malicieuse.  

- Miki ! Tu ne veux pas le crier encore plus fort ? Ils n’ont pas entendu à Paris…, lui reprocha la rouquine.  

- Oh… T’es pas drôle. Allez, il y a bien quelque chose de neuf. Déjà qu’on ne vous voit plus à deux au café, ça fait beaucoup moins d’animation., soupira Miki.  

- Tu devrais être contente de ne plus avoir de casse dans le café., fit remarquer son amie.  

- Oui, c’est vrai…, admit l’ex-mercenaire.  

 

Kaori touilla son café avant d’en prendre une gorgée. Elle se demandait comment faire pour s’éclipser sans éveiller les soupçons de son amie. Elle ne trouvait cependant aucune échappatoire et devait encore supporter tout cela pour un temps.  

 

- Kaori… Tout va bien entre vous deux ? Je ne sais pas, j’ai une drôle de sensation depuis quelques temps…, indiqua Miki, soucieuse.  

- Tu te fais des idées. Ryô est comme toujours et moi pareil. Tu sais, ça fait un bout de temps qu’on n’a pas eu d’affaire. Moi, je me bouge et Ryô… Ben c’est Ryô, il passe son temps… comme il peut… ou veut., expliqua Kaori, haussant les épaules.  

- C’est un peu stressant, c’est tout., conclut-elle.  

- D’accord., répondit la barmaid, déçue.  

- Bon, je vais te laisser. Je vois que tu as du travail. Il faut que je rentre moi-même faire à manger et du ménage. Passe une belle journée, Miki., lui souhaita Kaori.  

 

Elle se leva et récupéra son sac à main, prête à partir, quand son amie l’interpela.  

 

- Attends ! Comment ça se passe avec ce Nishihara ? Tout va bien, hein, Kaori ?, lui demanda-t-elle.  

- Oui, bien sûr que oui., fit Kaori, amusée, passant la lanière de son sac sur son épaule.  

- Pourquoi voudrais-tu que ça se passe mal ?, lui retourna-t-elle.  

- Je… Oh rien… Je… Je demandais ça comme ça., répondit son amie, astiquant son comptoir avec une attention exagérée.  

 

Kaori fronça les sourcils avant de se détendre et de partir. A peine avait-elle tourné au coin de la rue que son air s’assombrit. Tout le monde était au courant des soupçons de Ryô, tout le monde savait et pas elle. Il n’était pas le seul à l’avoir mise à l’écart. Ils l’avaient tous fait. Elle posa la main sur sa poche arrière de jean et soupira. Sur qui pouvait-elle compter si tout le monde lui mentait ? Apparemment, il n’y en avait plus qu’un qu’elle pouvait croire et c’était celui que tous pensaient être mauvais. Qui pouvait-elle croire ? Qui devait-elle croire ? Les autres et leur amitié de longue durée ou son instinct qui lui soufflait que Yoshihide n’était pas un mauvais homme… et son instinct lui avait rarement été infidèle même s’il lui avait fallu du temps pour prouver qu’elle avait raison.  

 

Elle erra une bonne partie de la journée dans les rues de Tokyo et finit sa route dans le parc à côté de l’immeuble de Monsieur N, assise sur un banc à réfléchir, l’objet à cacher entre les doigts. A l’heure prévue, elle se leva et se rendit pour se rendre à son rendez-vous.  

 

- Kaori, c’est un plaisir de vous voir aujourd’hui., l’accueillit-il, ses yeux se fixant sur l’objet qui dépassait de sa main.  

- Vous voulez en parler ?, lui offrit-il.  

- Je… Non, tout va bien. Vous n’auriez pas un autre pays dont vous voudriez me parler ? J’ai encore envie de m’évader., lui dit-elle, forçant un sourire sur ses lèvres.  

- Avec plaisir. 

 


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