Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Auteur: Mercury80

Status: En cours

Série: City Hunter

 

Total: 108 chapitres

Publiée: 08-05-22

Mise à jour: 25-04-24

 

Commentaires: 94 reviews

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GeneralRomance

 

Résumé: Notre passage sur Terre n'est qu'éphémère... Comment le rendre plus durable ?

 

Disclaimer: Les personnages de "Laisser une trace" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Laisser une trace

 

Chapitre 79 :: Chapitre 79

Publiée: 04-01-24 - Mise à jour: 04-01-24

Commentaires: Bonsoir, voici la suite de l'histoire. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


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Chapitre 79  

 

- Quand tu t’es effacé, Ryô… quand tu as décidé de nous laisser seuls…, commença-t-elle, sa gorge se serrant.  

- Je n’en pouvais plus, Kaori. Te voir et ne pas pouvoir te toucher, savoir que cette fois, je le voulais mais que tu n’étais plus disponible, que tu étais sa femme. C’était trop dur. Je ne pouvais pas risquer de faillir et de te mettre dans une position compromettante., lui confia-t-il.  

- Tu veux dire…, souffla-t-elle.  

- J’avais envie de toi comme un dingue : t’embrasser, te toucher, être à côté de toi… te faire l’amour., lui confia-t-il.  

- Pourtant, je n’étais pas au mieux… de ma personne., pipa-t-elle, posant une main sur son ventre.  

- Tu étais rayonnante, fatiguée mais rayonnante. Tu n’as jamais été aussi belle… et tu l’es restée., lui dit-il, effleurant sa tempe des lèvres.  

- Et puis ça n’a pas duré très longtemps., ajouta-t-il.  

- Non, c’est vrai., admit-elle.  

 

Elle se serra contre lui un peu plus et sentit ses bras l’entourer un peu plus, la protégeant encore et toujours. Elle laissa sa tête partir en arrière jusqu’à être posée sur son épaule et il se pencha, sa joue contre ses cheveux. Ce n’était plus un geste interdit, que ce fut par ses craintes antérieures ou parce qu’elle était mariée. Désormais, il pouvait la toucher, l’embrasser comme il le voulait.  

 

- Je n’ai pas toujours été facile. Tu m’avais poussée vers une autre vie et je ne savais jamais de quel côté regarder., soupira-t-elle.  

- Mais toi, tu as toujours été là quand il le fallait, tu as toujours veillé sur nous, et pas que nous trois parce que tu veillais aussi sur lui. Ca m’a touchée, tu sais. Je te savais généreux mais j’avais du mal à croire que tu puisses aller jusque là, jusqu’à tendre la main à l’homme qui me prenait à toi. Ca fait peut-être un peu égocentrique dit ainsi., grimaça-t-elle.  

 

Il ricana légèrement en l’entendant mais déposa un baiser sur sa tempe.  

 

- Techniquement, c’est plutôt moi qui t’ai donnée à lui… pour un temps donné. Et là ça fait plutôt machiste, non ?, pensa-t-il à voix haute.  

- Surtout qu’au final, il n’a pas été qu’un rouage passif dans cet engrenage. Il a tout fait pour qu’on reste proches et que je trouve ma place dans votre famille pour que ce ne soit pas un choc lorsqu’il s’en irait. Et lorsqu’il n’en était pas à l’initiative, il approuvait toujours. Je crois que, sans lui, on en serait toujours sept ans en arrière., acheva-t-il.  

- Et pour tout t’avouer, je préfère nettement notre situation d’aujourd’hui., lui confia-t-il, pressant sa main.  

 

******************************  

 

- Où je pose ça, Kaori ?, demanda Miki, tenant deux paquets cadeau.  

- Sous le sapin., fit la rouquine, consultant sa montre avec inquiétude.  

 

Elle sentit une main se poser sur son poignet et releva le regard pour croiser celui de sa belle-mère, indulgent.  

 

- Ils ne vont pas tarder. Ils ont certainement été un peu retardés avec les papiers., l’apaisa-t-elle.  

- Oui, tu as raison. C’est juste que j’ai hâte de le voir., admit Kaori, pressant la main avec chaleur.  

- Moi aussi. Je n’aurais jamais cru qu’il pourrait être là. Certes, ce n’est que pour la journée mais au moins, il fêtera Noël en famille avec ses enfants et c’est le plus important., s’émut Madame Nishihara.  

- Il se bat et il continuera à le faire. Je ne crois pas, je ne veux pas que ça s’arrête à aujourd’hui., affirma sa belle-fille avec force.  

 

Elles entendirent des pleurs venir de l’étage et se regardèrent attendries.  

 

- Je vais aller chercher Hanae. Je reviens., lui apprit Kaori.  

- Vous êtes sûre que c’est Hanae ?, s’étonna sa belle-mère.  

 

Kaori se contenta d’acquiescer avec un sourire et la laissa, observant ses amis finir de mettre en place la table. Ils s’y étaient tous mis du matin pour préparer un repas et surtout une fête qui resterait mémorable pour Yoshihide et ses parents.  

 

- On va essayer de ne pas encore réveiller ton frère, Hanae., murmura Kaori, attrapant sa fille et la prenant à bras.  

 

Aussitôt, la petite se calma et n’avait plus que quelques hoquets alors qu’elle la posait sur la table à langer. Elle la changea et l’habilla d’une jolie robe vert émeraude pour Noël, une robe qui mettait en valeur ses fins cheveux roux et son regard sombre. Elle la releva et la tint debout un moment, juste l’observant et sa fille la touchait du bout des doigts en faisant de grands sourires baveux avec des petites quenottes tout blanches faisant leur apparition.  

 

En silence, elle la prit contre elle et jeta un œil vers Hide qui dormait encore avant de sortir de la chambre. Elle préférait le laisser encore un peu et qu’il puisse profiter de son père lorsqu’il serait là. C’était déjà un exploit d’avoir réussi à les mettre à dormir au matin, ce qu’ils ne faisaient plus depuis quelques temps mais, après la nuit agitée qu’ils avaient eue avec les dents qui les travaillaient, finalement, ils n’avaient pas demandé leur reste.  

 

- On va aller voir le sapin que Ryô a installé. Avec les belles guirlandes et les jolies boules de Noël toutes colorées., lui vanta Kaori, descendant les escaliers.  

 

Au même moment, la porte d’entrée s’ouvrit et apparurent dans l’ordre le propriétaire des lieux, son mari et son beau-père qui poussait le fauteuil roulant.  

 

- Ou on va aller voir papa qui sera plus que ravi de voir sa princesse., rectifia-t-elle, émue.  

- Vous êtes enfin arrivés…, soupira-t-elle, approchant du groupe, Hanae s’agitant dans ses bras.  

- Tu la veux ?, demanda-t-elle à Yoshi, ne sachant dans quel état il se sentait.  

- Avec plaisir., répondit-il avec un large sourire.  

 

Rien qu’entre le moment où il était entré et celui où il entoura sa fille de ses bras, il sembla revivre. Un sourire ému aux lèvres, Kaori s’agenouilla près d’eux alors que les deux autres hommes les laissaient seuls.  

 

- Qu’est-ce qu’elle a grandi…, murmura-t-il, étonné.  

- Oh oui, ils n’arrêtent pas tous les deux. Et fais attention à tes doigts parce qu’ils ont une petite dentition que l’on sent passer., le prévint-elle, amusée.  

- Les tétines n’y survivent pas plus de quelques jours.  

- Où est Hide ?, lui demanda-t-il, curieux.  

- Il dort encore. Ils ont beaucoup souffert de leurs dents cette nuit., lui apprit-elle.  

- Donc toi, tu n’as encore une fois pas beaucoup dormi., fit-il soucieux.  

- J’ai pu récupérer un peu les nuits précédentes et j’ai eu de l’aide., fit-elle, jetant un regard vers Ryô pour lui expliquer.  

 

Comme s’il l’avait senti, le nettoyeur se retourna et soutint son regard un instant avant d’approcher.  

 

- Si tu as besoin de quoi que ce soit, tu le dis, d’accord ?, lui rappela-t-il.  

- Même si c’est d’un peu de temps seuls à quatre., précisa-t-il.  

- D’accord., acquiesça Yoshi.  

- Et merci Ryô pour tout, pour les avoir accueillis, avoir veillé sur eux, être venu me chercher… Merci., fit-il humblement.  

- Il n’y a pas de merci qui tienne en famille. Je vous laisse un peu seuls et, quand vous serez prêts, venez nous rejoindre., leur offrit leur hôte.  

- D’accord., lâcha Kaori.  

- Visiblement, son papa lui a manqué., fit-elle remarquer alors que sa fille se serrait simplement contre son père.  

- Pourtant j’aurais pensé qu’elle ne se serait aperçue de rien…, s’étonna-t-il, sachant comment Ryô s’était bien occupé de leurs deux enfants.  

 

Kaori n’avait pas été expansive sur le sujet, certainement pour ne pas le mettre mal à l’aise, mais ses parents avaient répondu franchement à ses questions sur le sujet. Il devait avouer qu’il avait été jaloux, avait craint de ne plus avoir ces moments mais ça avait été idiot. Hanae l’aimait et ne l’avait pas oublié et bientôt, il pourrait aussi serrer son fils contre lui.  

 

- Tu peux la reprendre, s’il te plaît ? Je fatigue., lui demanda-t-il, sentant son étreinte faiblir autour de sa fille.  

- On va la laisser vadrouiller un peu., proposa Kaori, la posant à terre.  

 

Assise, la petite observa un moment son environnement avant de se tourner vers son père. A quatre pattes, elle approcha du fauteuil sur lequel elle s’appuya pour se relever et elle poussa sur ses jambes pour se tenir droite.  

 

- Tatatatata !, s’écria-t-elle, faisant se retourner tout le monde.  

- J’ai été absent si longtemps…, murmura Yoshi, un peu submergé par tant de changements.  

- Ca va vite à cet âge-là. Ne t’en veux pas., tenta de l’apaiser Kaori avant d’entendre d’autres pleurs.  

- Hide est réveillé., remarqua-t-elle, jetant un regard anxieux vers Hanae qu’elle ne pouvait laisser seule.  

- Je vais le chercher. Restez ensemble. Je ne pense pas que le changement de couche t’est vraiment manqué..., plaisanta Ryô, posant une main sur l’épaule de sa partenaire.  

- Non, pas vraiment… et je ne pourrais monter là-haut de toute façon., répliqua Yoshi.  

- J’ai laissé ses vêtements sur la table à langer., précisa Kaori.  

 

Il ne dit rien et s’en alla. Il ne traîna pas à habiller le petit tout en douceur malgré tout.  

 

- Tu vas voir papa aujourd’hui, Hide. Ca fait un moment, hein ?, lui dit-il, le prenant à bras.  

- Evite de trop faire l’asticot parce qu’il est encore faible mais je suis sûr qu’il voudra te faire un gros câlin. Prends ça., lui conseilla-t-il, lui tendant un jouet spécial pour mettre à sa bouche et soulager la douleur.  

 

Il redescendit et vit que le couple était toujours dans l’entrée, Hanae accrochée au fauteuil d’une main, laissant ses autres doigts courir et découvrir.  

 

- Et voilà papa. Livraison de petit garçon baveux., annonça-t-il.  

- Lui aussi a poussé !, s’exclama Yoshi plongeant dans le regard sombre de son fils avant de s’attarder sur ses joues rouges et gonflées.  

 

Doucement, hésitant, il leva la main et la posa sur l’une d’elles, sentant la chaleur qui en émanait.  

 

- Il fait de la fièvre ?, s’inquiéta-t-il.  

- A cause des dents. Ne t’inquiète pas, on gère., le rassura-t-elle avec un sourire.  

 

Hide ne fut pas aussi prompt à vouloir rester dans ses bras, portant un intérêt manifeste à ce que faisait sa sœur. Ca avait l’air si intéressant qu’il montra rapidement des signes d’impatience et chercha à glisser des genoux de son père, ce qu’il fit sécurisé par les mains de sa mère. Il se tint alors droit devant Yoshi, agrippé à son pantalon, regardant vers Hanae mais sans savoir comment faire pour la rejoindre. Frustré, il lança un regard aux deux adultes qui sourirent et il fut soulevé et déplacé à côté de sa sœur… et le babillage commença.  

 

- Bienvenu dans leur monde. Ils parlent sans cesse lorsqu’ils sont à deux., s’amusa Kaori.  

 

Yoshi acquiesça, fasciné par le spectacle son et mains qui se tenait sous ses yeux, concernant visiblement un simple fauteuil roulant.  

 

- Si on ne les bouge pas de là, tu vas camper dans le hall d’entrée pour toute la journée et je pense que tu n’es pas venu que pour ça… Tu dois être à quelle heure à l’hôpital ?, lui demanda-t-elle, s’assombrissant.  

 

Malgré le bonheur de l’avoir avec eux, elle restait consciente que son état était fragile et qu’il n’avait eu qu’une permission de sortie de quelques heures. Son état s’était suffisamment amélioré pour l’obtenir mais pas assez pour une sortie définitive.  

 

- Dix-huit heures mais oublie ça pour le moment, s’il te plaît., lui demanda-t-il, caressant sa joue avec tendresse.  

- J’ai demandé au chauffeur de venir me rechercher pour que vous restiez ensemble après., lui apprit-il.  

- Je t’accompagnerai., lui affirma-t-elle.  

- On verra., répondit-il, ne souhaitant pas perdre de temps à se battre avec elle, pas pour ça.  

- On fait comment avec eux ?, lui demanda-t-il, curieux.  

- Ne me dis pas qu’ils marchent déjà !, s’exclama-t-il.  

 

Il se prit à prier pour qu’elle lui réponde non. Il voulait être là pour voir leurs premiers pas. Près de quatre semaines sans eux étaient déjà durs mais s’il avait raté ça en plus, il ne savait pas comment il réagirait.  

 

- Oh non… J’ai encore bien le temps pour cette étape-là. Allez mes grands, on fait l’avion., annonça Kaori, se relevant.  

 

Elle les attrapa chacun sous un bras avant de les soulever et les emmener vers leur parc où ils pourraient jouer en toute sécurité. Yoshi regretta de les voir disparaître mais se sentit mieux en voyant qu’ils seraient au centre d’eux tous, le parc trônant au milieu de la pièce, non loin de la table dressée et du sapin. Les deux petits atterrirent dans leur aire de jeux sans encombre, leur mère s’assurant qu’ils soient soit assis soit de nouveau accroché avant de les lâcher complètement.  

 

- On va se mêler à la foule ? Tout le monde t’attendait avec impatience., lui fit-elle savoir.  

 

Il acquiesça et la laissa l’amener vers les invités qui l’accueillirent avec joie. Alors qu’il avait craint de devoir affronter des conversations sans fin et des regards apitoyés sur sa santé, il n’en fut rien. Il eut l’occasion, bien au contraire, de rire des déboires de son rival ou complice, quel était le terme exact, il n’en avait aucune idée, en amour et de son acolyte, d’écouter les projets d’avenir et d’aménagement du Cat’s pour faciliter la coordination entre leur rôle de parents et celui de commerçants de Miki, d’écouter Kazue expliquer sans aucune morgue comment elle avait patiemment concocté divers onguents et crèmes qui avaient permis d’améliorer la cicatrisation et d’amoindrir les risques d’infection des plaies et d’entendre la reconnaissance qu’elle portait à son homme pour lui avoir servi parfois de cobaye. Ces deux-là s’aimaient, tous ces couples s’aimaient et c’était rassurant de savoir que ses enfants vivraient entourés de beaux exemples de familles unies et aimantes.  

 

Etonnamment, Ryô s’était installé de l’autre côté de la table, loin de Kaori qui était en bout de table. Ils n’étaient ni côte à côte, ni face à face et, pourtant, lors des rares regards qui se croisaient, il sentait ce lien si fort qui existait entre eux. Il n’était pas question de désir ou d’amour dans ces regards. Ils intensifiaient juste cette connaissance de la présence de l’autre, proche sans trop l’être. Il ne se demanda même pas si, pendant ces quelques semaines, quelque chose s’était passé parce qu’ils portaient en eux également le respect de ce qui existait. Il l’avait senti à chaque fois que Ryô lui parlait ou qu’il jouait avec l’un des enfants en passant. D’un regard, il lui demandait sans un seul mot échangé s’il voulait avoir l’un ou l’autre et il lui suffisait de hocher ou secouer la tête pour lui répondre. C’était étrange, un peu comme si ce lien invisible s’étendait un tout petit peu à lui et il sut avec certitude qu’il ne serait jamais oublié lorsqu’il devrait les laisser entre ses mains.  

 

- Yoshi, ça va ?, s’inquiéta Kaori, voyant ses yeux brillant de larmes.  

 

Elle attrapa sa main et la pressa mais il la dégagea et vint la poser sur sa joue, lui adressant un sourire humide.  

 

- Oui, ne t’inquiète pas. Tu penses qu’on pourrait faire une photo à quatre puis tous ensemble ?, lui demanda-t-il avant de se tourner vers la table entière.  

- Je vais chercher l’appareil photo., fit Mick, se levant d’un bond.  

- Je pense que ça veut dire oui., acquiesça-t-elle.  

- J’irai chercher les enfants dès qu’on sera prêts. Ce ne sont pas des modèles de patience., plaisanta-t-elle.  

- Où veux-tu te mettre ?  

- Je ne sais pas. Avec ce fauteuil…, regretta-t-il.  

- Et si vous vous mettiez dans le fauteuil ? Kaori pourrait s’asseoir sur l’accoudoir à tes côtés., suggéra Ryô.  

- Mais je ne peux pas me lever seul…, lui rappela Yoshi, gêné.  

 

Ryô approcha et lui tendit la main avant de désigner tout le monde.  

 

- Tu n’es pas seul et personne ne se moquera de toi ici., lui rappela-t-il.  

- Alors accepte juste que l’on t’aide. Tu as même le choix des bras : les miens ou ceux d’Umi., fit-il.  

- Je pense qu’il serait plus prudent de le soulever à deux… pour ne pas prendre de risque., intervint Kaori, prudente.  

- Alors on fait comme Madame à décider., concéda le nettoyeur.  

 

Moins d’une dizaine de minutes plus tard, plusieurs photos avaient été prises, immortalisant un Noël passé en famille plus ou moins élargie, des visages souriants, des regards pétillants et même de papiers cadeaux déballés sans aucun égard par quatre petites mains curieuses et impatientes.  

 

Yoshi profita autant que possible de ces heures de liberté volées à la maladie, des heures insouciantes où il pouvait juste contempler sa femme et ses enfants, leurs amis, ses parents discuter et rire ensemble et, si la fatigue arrivait, il n’en dit rien, pas un seul mot même au moment de partir.  

 

- Que fais-tu ?, demanda-t-il à sa femme qui enfilait son manteau alors que le chauffeur venait de s’annoncer pour le ramener à l’hôpital.  

- Je te raccompagne et c’est non-négociable., lui fit-elle savoir.  

- Mais les enf…, commença-t-il.  

- Ont l’air entre de bonnes mains., lui fit-elle remarquer alors que les petits avaient l’attention de leurs grands-parents et de Miki.  

- On ferait mieux de partir avant qu’ils ne nous voient. Là, ça risque de devenir pénible pour eux et nous., lui conseilla-t-elle.  

 

Il hésita puis acquiesça avant de se laisser pousser vers l’ascenseur. Les au-revoirs avaient déjà été dits un peu plus tôt puis ils s’étaient isolés à quatre dans l’entrée de l’appartement, moment où il avait pu murmurer beaucoup de choses aux oreilles de deux enfants dont l’attention était fluctuante mais il avait fait ce dont il avait besoin, leur parler, leur dire qu’il les aimait, qu’il reviendrait… parce qu’il reviendrait… cette fois-ci.  

 

Regardant Kaori dans le reflet de la porte de l’ascenseur, il se dit que c’était peut-être une bonne chose qu’ils aient ce temps à deux aussi.  

 

- Tu es la meilleure chose qui me soit arrivée, Kaori., lui avoua-t-il soudain.  

- Ne dis pas ça., éluda-t-elle, gênée.  

- Si, je t’assure. Et très égoïstement, je suis heureux que tu sois là pour m’accompagner pendant mes derniers jours. Ca a rendu tout ce temps beaucoup moins sordide et douloureux., lui fit-il savoir avant de se rendre compte de sa maladresse par le silence qui s’en suivit.  

- Je ne veux pas dire que je pense mourir dans les jours à venir. Kaori, je suis sûr que je vais rentrer à la maison. On a encore du temps., lui promit-il, l’entendant respirer plus librement.  

- Idiot… Tu m’as fichu la trouille., le houspilla-t-elle avant de passer les bras autour de son cou.  

- Je t’aime, Yoshi. Je t’aime et j’aime la famille qu’on a créée alors je veux encore du temps., lui confia-t-elle.  

- On en aura encore., lui affirma-t-il, posant une main sur ses bras.  

 

La route se fit dans le plus grand silence. Ils se contentèrent de se tenir la main même si c’était malaisé.  

 

- On y est., soupira-t-il, arrivé devant l’hôpital.  

- Je viendrai demain., lui assura-t-elle.  

 

Il en avait envie, vraiment envie mais il devait aussi être honnête avec lui-même et avec elle.  

 

- Tu sais, je suis vraiment fatigué. Je pense que je vais beaucoup dormir demain alors… il serait peut-être mieux que tu ne viennes pas. Profites-en pour prendre du temps pour toi et te reposer aussi. Tu en as besoin., lui dit-il avec tendresse.  

- Je t’appellerai entre deux quand je ne dors pas si tu es d’accord. Une fois le matin et l’après-midi. Ca te rassurera., proposa-t-il.  

- Bon… d’accord., accepta-t-elle après un très long moment d’hésitation.  

- Et si tu changes d’avis, dis-le moi.  

 

Elle se pencha vers lui et l’embrassa avec tendresse. Quand elle s’écarta, il leva la main et caressa sa joue un court instant avant de la laisser retomber.  

 

- La fatigue…, se justifia-t-il.  

- Tu devrais y aller. Je vais me mettre au lit et dormir., lui dit-il.  

- Bonne nuit, Yoshi. N’oublie pas que je t’aime., le salua-t-elle avec un sourire aimant.  

- Moi aussi, Kaori. Moi aussi., murmura-t-il.  

 

Elle acquiesça et s’en alla, lui jetant un regard en arrière de temps à autre jusqu’à ce qu’elle disparaisse dans l’ascenseur. L’équipe médicale le prit alors en charge et le réinstalla dans son lit, lui apportant son repas. Installé, il prit sur lui pour avaler quelques bouchées pour reprendre des forces mais, soudain, la cuillère lui glissa entre les doigts. Il lui lança un regard noir et fut bien tenté d’envoyer valser le plateau mais ne le fit pas… parce qu’il n’avait tout simplement pas la force dans le bras pour le soulever, juste assez pour appuyer sur le bouton d’appel pour qu’on le débarrasse et le mette à dormir. C’était déjà une chance qu’il n’ait pas fait de catastrophe pendant qu’il était en famille, se dit-il soulagé avant de s’endormir, de belles images dansant devant ses paupières. 

 


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