Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Auteur: Mercury80

Status: En cours

Série: City Hunter

 

Total: 108 chapitres

Publiée: 08-05-22

Mise à jour: 25-04-24

 

Commentaires: 94 reviews

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GeneralRomance

 

Résumé: Notre passage sur Terre n'est qu'éphémère... Comment le rendre plus durable ?

 

Disclaimer: Les personnages de "Laisser une trace" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

Astuces & Conseils

Comment faire un jeu dont vous êtes le héros?

 

Il y a un lien tutorial qui peut vous aider. Tutorial

 

 

   Fanfiction :: Laisser une trace

 

Chapitre 49 :: Chapitre 49

Publiée: 29-05-23 - Mise à jour: 29-05-23

Commentaires: Bonsoir, voici la suite de l'histoire. Bonne lecture et merci pour vos commentaires éventuels^^

 


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Chapitre 49  

 

Ca n’aurait pas dû arriver. Ca n’aurait jamais dû arriver. Il avait craint cette situation un nombre incalculable de fois, c’était même déjà arrivé mais ça ne devait plus se produire désormais. Ca n’aurait plus dû se produire aujourd’hui.  

 

Ryô reposa le téléphone, le regard sombre. Kaori avait été enlevée pour l’atteindre lui à nouveau. Son rival s’était empressé de le prévenir. S’il ne venait pas, c’était elle qui paierait. Eux, corrigea-t-il mentalement, se gardant bien de lui faire savoir que son ex-partenaire était enceinte de bientôt trois mois de jumeaux. Loin de l’attendrir, ça aurait pu lui donner de mauvaises idées. Cette fois, il n’allait donc pas sauver une personne mais trois… quatre si on comptait Yoshihide qui ne survivrait certainement pas à cette perte. Lui, il ne savait pas. Il vivrait peut-être mais quelque chose en lui mourrait, c’était certain.  

 

Avant de partir, il avait cependant une chose à faire, une chose qu’il n’avait jamais dû faire. Il descendit les marches quatre à quatre et traversa la rue qui le séparait de l’un des immeubles voisins. Il remonta les escaliers le menant au quatrième étage, bien incapable d’attendre l’ascenseur, et alla frapper à la porte de ses amis. Mick vivait toujours chez lui mais Kazue lui avait proposé qu’ils passent les jours où elle n’était pas à la clinique ensemble pour voir s’ils pourraient réussir à recoller les morceaux.  

 

- Ryô ?, s’étonna la doctoresse en ouvrant la porte.  

- Désolé de vous déranger mais j’ai besoin de votre aide., expliqua-t-il, fermant derrière lui.  

- Kaori a été enlevée pour s’assurer que je me présenterai à un duel., les informa-t-il.  

- Tu as besoin d’un coup de main pour aller la rechercher ? C’est étonnant de ta part., plaisanta Mick, le regard pourtant très sérieux.  

- Non. J’ai besoin que vous alliez avertir Yoshihide et que vous le souteniez. Tes compétences seront précieuses, Kazue., répliqua-t-il, cherchant le soutien de son amie.  

- Je… Je ne sais pas si c’est une bonne idée…, fit-elle, jetant un regard à son prétendant, mal à l’aise.  

 

L’américain comprenait parfaitement les réserves de celle qu’il voulait reconquérir. Elle devait encore douter de sa sincérité et devait craindre sa réaction face au rival qui avait remporté le cœur de leur rouquine d’amie.  

 

- C’en est une. Kaori n’a pas besoin de sortir d’un enlèvement pour courir à l’hôpital au chevet de son mari., intervint-il donc.  

- On va faire équipe, toi et moi, Kazue. Il va en avoir de la chance de t’avoir comme médecin personnel et ça nous donnera une bonne occasion de mieux le connaître., ajouta-t-il avec un sourire rassurant.  

- Et toi, tu nous ramènes Kaori en bonne santé. Je dois encore lui prouver que les choses sont rentrées dans l’ordre. J’aimerais bien être parrain…, plaisanta-t-il.  

 

Kazue l’observa un moment avant de se détendre un peu.  

 

- D’accord. On va y aller. On pourrait lui suggérer d’aller à la clinique. Lorsque Kaori reviendra, ils voudront certainement être rassurés sur leurs bébés et nous, ça nous permettrait d’avoir l’équipement nécessaire au cas où il aurait un souci., proposa-t-elle.  

- On fait ça. Je ramènerai Kaori à la clinique., acquiesça Ryô.  

 

Il les laissa et retourna chez lui préparer sa mission de sauvetage. Il n’attendrait pas l’heure du rendez-vous pour intervenir. Il ne connaissait pas ce nouveau venu du circuit alors il était impossible pour lui de savoir de quelle manière il traiterait son otage. Il ne pouvait rien laisser au hasard, encore moins qu’avant. Il nettoya et vérifia son arme minutieusement, prépara plusieurs barillets de rechange, aiguisa son couteau de secours, et enfin, se munit d’une arme de secours, juste au cas où ou alors peut-être qu’il la donnerait à Kaori pour se protéger. Il aviserait sur place.  

 

Le tout lui prit deux bonnes heures et le soir commençait à tomber lorsqu’il quitta l’immeuble pour se diriger vers l’endroit que lui avait indiqué son rival. Dès qu’il fut à portée de l’émetteur qu’elle avait accepté de porter sur elle en permanence, il alluma le récepteur. C’était une mesure de prudence qui lui avait servi d’excuse à l’époque, alors qu’il refusait de lui dire que c’était un moyen détourné pour lui de se sentir proche d’elle, de toujours savoir où elle était. C’était cependant la première fois qu’il l’utilisait. Savoir qu’elle l’avait était suffisant à ses yeux.  

 

Fronçant les sourcils, Yoshihide raccrocha le téléphone, se demandant pour quelle raison Kazue et Mick, les deux personnes qui leur étaient le plus opposées, avaient décidé de venir le voir. Bien que Kaori n’était pas là, il avait décidé d’accepter la rencontre. Pour elle, rien que pour elle, parce qu’il avait bien compris à quel point ses amis comptaient à ses yeux malgré le mal qu’ils lui avaient fait. Elle aurait besoin d’eux lorsqu’il ne serait plus là. Alors il faisait cet effort.  

 

- Bonjour, Kazue, Mick., les accueillit-il lorsque les portes de l’ascenseur s’ouvrirent.  

- Bonjour Yoshihide. Merci de nous avoir laissés monter., fit Kazue, lui tendant la main.  

 

Il la serra amicalement et les invita à le suivre dans le salon, les priant de s’asseoir.  

 

- Kaori n’est pas encore rentrée. Elle ne devrait pas tarder. Comment allez-vous ?, leur demanda-t-il, s’asseyant face à eux.  

- Hmmm… ça va, merci., pipa la doctoresse, ne sachant comment aborder le sujet.  

- En fait, nous savions déjà que Kaori ne serait pas là., commença Mick.  

- C’est la raison de notre présence.  

- Je ne comprends pas. Il lui est arrivé quelque chose ? Elle est à l’hôpital ?, s’inquiéta Yoshihide, serrant le pommeau de sa canne à s’en blanchir les phalanges.  

- Elle n’est pas à l’hôpital, Yoshihide., intervint de suite Kazue.  

- Elle a été enlevée par quelqu’un qui voulait faire pression sur Ryô., compléta l’américain.  

- Mais… c’est fini pour elle… elle n’est plus avec lui., balbutia l’époux atterré.  

 

Il ne pouvait pas croire qu’une telle chose soit arrivée. Il savait qu’elle avait évolué dans un milieu dangereux mais il pensait tout cela derrière elle. A vrai dire, il était tout à son bonheur, avec la femme qu’il aimait, qui l’aimait, leur mariage et leurs bébés… tout le reste… tout le reste semblait si loin maintenant.  

 

- Ce n’est pas fini. La nouvelle n’a pas encore suffisamment circulé. Pour beaucoup… ils sont encore liés., lui répondit Mick.  

- Je… J’aimerais dire que je comprends mais ce n’est pas le cas. Kaori… Je n’arrive même pas à comprendre qu’elle ait pu tomber dans ce genre… d’environnement., soupira Yoshihide.  

- Je suppose qu’il ne sert à rien d’appeler la police…, ajouta-t-il.  

- Ryô va la ramener. Il le fait toujours., lui assura Kazue.  

- Il a dit qu’il l’amènerait à la clinique pour qu’elle puisse être sûre que les bébés vont bien.  

- La clinique ? Quelle clinique ? Elle est déjà suivie., pipa-t-il.  

- C’est l’endroit où je travaille avec le Professeur. Il a tout ce qu’il faut pour assurer des examens complets. Je pense que tu voudras t’en assurer aussi alors, si tu veux, nous pouvons t’y emmener., lui proposa-t-elle.  

- Qu’attendons-nous ?, répliqua-t-il, se levant.  

 

Il craignait pour la vie de sa femme, pour leurs enfants et, incontrôlable, la colère monta en lui. C’était la faute de Ryô si Kaori était aujourd’hui en danger et c’était à lui qu’il devait s’en remettre pour la sauver. Comment pouvait-on être coupable et sauveur ? Lui, il ne pouvait que rester là à attendre et le laisser jouer les preux chevaliers… C’était injuste. Il se sentait… fragile, inutile, un sous-homme incapable de protéger celle qu’il aimait.  

 

- Yoshihide, reste calme, s’il te plaît., intervint Kazue, le voyant blêmir.  

- Elle reviendra et tout ira bien., lui promit-elle.  

- Allez, les amis, on décolle. C’est à nous d’attendre la mariée, pas le contraire., les coupa Mick.  

 

C’était le meilleur moyen qu’il avait trouvé pour couper court aux sombres pensées qui devaient tarauder Monsieur N. Il le sentait, comme si ça suintait des pores de sa peau. Il n’attendit pas leur accord et se leva, tendant une main à Kazue avant d’encourager celui qu’il avait considéré pendant quelques temps comme un ennemi à les suivre. Il garda un œil sur l’homme malade, prêt à le rattraper au cas où il faillirait, le tout sans rien laisser paraître.  

 

- Tu sais que tu es belle, ma jolie. Je comprends que ce grand séducteur ait succombé à tes charmes., ironisa l’Aigle noir, comme il s’était lui-même présenté.  

- Et si je profitais un peu de toi ?, suggéra-t-il, approchant d’elle.  

- Ce serait une mauvaise affaire., répliqua Kaori.  

- Tout cela, c’est du toc. Je rembourre mes soutiens-gorge et je porte une gaine., fit-elle.  

- Mensonges. Un si joli décolleté aussi… appétissant… Ca ne peut qu’être du naturel., se gaussa-t-il, approchant la main.  

 

Sans comprendre comment, sa main se retrouva clouée au sol par une massue et il hurla de douleur.  

 

- Mais… mais…, fit-il, regardant Kaori.  

- Je ne sais pas… Elle a dû se décrocher…, répondit-elle en toute innocence, jetant un regard vers le plafond où pendaient de nombreuses objets en bois dont des massues…  

 

Ca, si ce n’était pas de l’ironie, pensa-t-elle. Ils entendirent soudain un clic et un objet en bois tomba juste derrière lui. Cela suffit à effrayer son geôlier et le faire partir. Kaori souffla de soulagement. Elle n’avait aucune envie de savoir ce qui aurait pu arriver. Tout ce qu’elle voulait, c’était pouvoir se concentrer pour percevoir l’aura de Ryô. Elle savait qu’elle servait d’appât pour l’attirer et elle savait aussi qu’il viendrait la chercher et qu’il la sortirait de là.  

 

Elle posa une main sur le bas de son ventre, sur le petit renflement qui commençait à trahir la présence de ses enfants. Elle devait rester calme pour eux. Si elle voyait une ouverture, elle ne se ferait pas prier pour s’échapper mais son devoir premier était de rester calme et sereine, de les protéger. Yoshi…, pensa-t-elle soudain. A cette heure, Yoshi devait s’être rendu compte de son absence et il devait s’inquiéter. Elle s’en voulut. Elle n’avait rien pu faire. Il était arrivé derrière elle et avait appuyé une arme dans son dos. Il lui avait enjoint de le suivre et elle avait obéi, simplement parce qu’il n’y avait pas que sa vie en jeu. Elle espérait que son mari ne ferait pas une crise à cause de l’inquiétude.  

 

Soudain, elle sentit une certaine chaleur l’envahir en même temps que du soulagement. Il était là. Ryô était là. Tout irait bien maintenant. Et elle n’aurait même pas à attendre l’heure du rendez-vous. Parce qu’elle savait que celui qui la retenait avait prévu une petite mise en scène et qu’il n’était pas encore venu la chercher. Ne souhaitant pas rester une minute de plus dans cet endroit, elle se leva et se dégourdit les jambes, histoire de ne pas avoir de crampes ou raideurs lorsqu’il arriverait. Elle ne serait pas un poids supplémentaire pour lui, alors qu’il devait déjà venir la sauver une nouvelle fois.  

 

Anxieuse, elle approcha de la porte et colla son oreille dessus pour mieux entendre ce qu’il se passait de l’autre côté. Elle guettait le moindre bruit de coup de feu, de pas, de choc, n’importe quoi… qui pouvait lui donner des indications. Elle entendit soudain des pas approcher et resta là à écouter jusqu’à ce qu’ils s’arrêtent derrière la porte. Elle ne voulait pas perdre cette sensation que la délivrance était proche.  

 

- Si tu ne t’écartes pas de là, je vais t’assommer., lança Ryô, goguenard.  

 

Il était rassuré de sentir sa présence non loin, juste là derrière la porte. Il s’étonna une fois encore de cette capacité qu’il avait à pouvoir la localiser aussi précisément, c’était presque instinctif.  

 

- C’est bon., lança-t-elle, s’écartant rapidement, un sourire aux lèvres.  

 

Le barillet de la porte explosa sous l’impact d’une balle et le panneau vola au coup de pied puissant qui la frappa. Juste après, ce fut l’apparition tant attendue et les retrouvailles.  

 

- Tu vas bien ?, s’inquiéta le nettoyeur, l’observant de la tête aux pieds.  

- Oui. J’ai hâte qu’on sorte de là. Ce n’est pas la meilleure cellule qu’on m’ait assignée., plaisanta-t-elle, jugulant sa nervosité.  

 

Il acquiesça et lui fit signe de patienter un instant avant de se diriger vers la porte. Il passa la tête pour voir les risques potentiels dans le couloir. Il sentit la tension envahir l’air et se recula à temps pour éviter la balle qui frappa le bâti de la porte juste de l’autre côté. Sans un mot, Kaori vint se mettre derrière lui. Ce ne serait pas une sortie aussi facile qu’elle l’avait espérée mais elle avait confiance malgré tout.  

 

- T’es en avance, City Hunter !, ironisa son adversaire.  

- C’est que j’ai des choses importantes à faire ce soir ! Mes petites bunnies m’attendent au Kabuki., répliqua Ryô d’un ton moqueur.  

- Tu as gâché ma petite surprise. J’avoue que ça me fâche., entendirent-ils.  

- Tu m’en vois navré mais les bunnies… bah elles ne peuvent pas attendre., insista le nettoyeur.  

- Ma massue me démange., grogna Kaori.  

 

La réflexion fit sourire son ex-partenaire mais ne lui fit pas perdre de vue son objectif : sortir de là le plus vite possible.  

 

- Bon, si on gagnait du temps tous les deux ? On se le fait ce duel ?, suggéra-t-il.  

- Ryô…, souffla Kaori, soucieuse.  

- Tu connais la chanson, Kaori…, répondit-il calmement.  

- Je sais…, murmura-t-elle.  

- Ok, si tu as envie de mourir plus rapidement, ça me va. Dommage, tu vas louper le spectacle. Mes anciens adversaires ont souvent apprécié ma petite mise en scène d’accueil., ironisa le geôlier.  

- Que veux-tu ? Tout le monde n’a pas la sensibilité de Spielberg., se moqua Ryô, sortant de sa poche une arme.  

- Pour te protéger et ça… pour aller à la clinique où Yoshihide t’attend., ajouta-t-il, lui tendant les clefs de la mini en plus.  

- Je ne pars pas sans toi !, lui affirma-t-elle.  

 

Il se tourna légèrement vers elle et lui adressa un regard sérieux.  

 

- Un peu de marche ne me fera pas de mal, Kaori. Toi, tu dois retrouver ta vie normale au plus vite., lui fit-il savoir.  

- Non, on sort de là ensemble. J’irai à la voiture mais je t’attendrai. Je ne partirai que si c’est lui qui sort mais ce ne sera pas le cas. C’est pour cela que je te laisse la place au volant., fit-elle d’une voix impérieuse.  

- Quelle tête de mule… Ton mari…, commença Ryô.  

- Je ne me vois pas comme un Spielberg mais comme un Molière mais tu dois ignorer qui il est., le coupa l’autre.  

- Deux minutes, je m’engueule avec mon ex-partenaire., répliqua le nettoyeur sèchement.  

 

Ils entendirent un boum et des libellules passèrent dans le couloir mais c’était bien le cadet de leurs soucis.  

 

- Ton mari t’attend Kaori et tu l’as déjà dit, le stress n’est pas une bonne chose pour lui., lui opposa-t-il.  

- Et, pour moi non plus ! Je ne pourrais pas être sereine si je t’abandonne derrière moi. Alors grouille-toi de faire ce que tu as à faire et viens me rejoindre., lui imposa-t-elle.  

- Sinon je viens avec toi., ajouta-t-elle, le voyant prêt à objecter.  

- Même maintenant, tu continues à n’en faire qu’à ta tête…, grogna-t-il, comprenant qu’il n’obtiendrait pas gain de cause.  

- Bon… euh… vous avez fini ?, entendirent-ils.  

- Ouais, je peux venir m’occuper de toi. J’espère que t’es prêt., lança-t-il.  

- Et toi, tu files à la voiture ou je t’y envoie à coup de pied au c… enfin tu vois quoi…, la menaça-t-il.  

- D’accord. Ryô, fais… enfin, tu vois quoi…, répondit-elle, le regard anxieux.  

 

Il esquissa un léger sourire et acquiesça. Juste après, il sortit une pièce de sa veste.  

 

- Je vais lancer une pièce dans le couloir. Quand elle heurtera le sol, le duel commencera. N’oublie pas que c’est un duel entre toi et moi. Si tu es un vrai pro avec un tant soit peu d’honneur, tu sauras ce que je veux dire., cria-t-il, enjoignant à Kaori de s’allonger par terre, là où elle risquait le moins de se prendre une balle en attendant qu’ils s’éloignent et qu’elle puisse sortir.  

- Kaori, gauche au fond à droite., lui indiqua-t-il, le chemin de la sortie.  

- D’accord., murmura-t-elle, posant les mains sur son crâne, face contre terre.  

 

Elle ne le vit pas faire mais entendit soudain le cliquetis de la pièce sur le sol.  

 

Ryô passa la tête par l’ouverture de la porte et laissa son adversaire tirer le premier, le localisant. Il put ainsi le viser à son tour et l’obliger à partir du côté qu’il voulait. Il put ainsi sortir de la pièce et partir à sa poursuite, laissant le chemin de la sortie libre pour elle. Même si elle eut un regard en arrière, Kaori tint sa promesse et sortit de la pièce, arme à la main. Elle courut jusqu’à la sortie et ouvrit la porte, portant une main devant ses yeux, éblouie par le soleil. Quelques secondes après, elle avança et chercha la mini, se souvenant avec précision des habitudes de son ex-partenaire. Elle la trouva et s’installa à l’intérieur, essayant de ne pas penser à ce qui se passait dans le hangar, de ne pas retourner le chercher.  

 

Après plusieurs échanges de tirs infructueux, les deux adversaires se retrouvèrent face à face. Ryô était calme malgré ce qui était arrivé. Kaori était vivante et apparemment sauve. Elle ne semblait pas mal en point, donc il osait croire que ses enfants se porteraient bien.  

 

- On en finit maintenant., annonça-t-il.  

- Oui… et après, je vais retrouver ta chérie et m’occuper d’elle avec grand plaisir., ricana son adversaire.  

- Je ne pense pas, non. Tu vas la laisser tranquille définitivement., répliqua le nettoyeur.  

 

Ils se regardèrent en chiens de faïence un instant puis tout alla très vite. Ils dégainèrent en même temps mais un coup de feu partit plus vite que l’autre. Ryô sentit la balle passer non loin de sa joue mais ne bougea pas d’un pouce. Il se contenta de regarder son adversaire porter la main au cœur puis s’effondrer. Il n’aurait pas dû menacer Kaori une deuxième fois. Ce gars n’avait aucun honneur. Il n’avait donc pas droit à la solution qui lui aurait laissé la vie même s’il aurait été handicapé d’un bras. Sans un regard en arrière, il s’en alla et regagna la mini, soulagé de voir Kaori assise à l’attendre. Elle esquissa un sourire, rassurée, pendant que ses phalanges reprenaient des couleurs alors qu’elle desserrait les doigts du tableau de bord.  

 

- Une vraie tête de mule…, pesta-t-il pour la forme.  

- Je croyais que la maternité te rendrait plus docile., plaisanta-t-il.  

- Pas du tout, je me sens pousser des ailes., répliqua-t-elle.  

- On n’est pas sauvés…, geignit-il faussement, ravi de la voir épanouie même s’il risquait de se faire des cheveux blancs.  

- Un petit tour par la clinique pour vérifier que les têtards vont bien ?, suggéra-t-il avec un sourire chaleureux.  

- Euh… oui, je préférerais quand même., admit-elle, se sentant soudain anxieuse pour une autre raison.  

- Vous croyez que ça se passe bien ? Il ne faudrait pas appeler la police ?, insista Yoshihide une nouvelle fois, jetant un regard anxieux à l’horloge dans le hall de la clinique.  

 

Malgré l’insistance de Mick et Kazue, il avait refusé de s’éloigner. Il voulait entendre la voiture arriver, être là pour pouvoir prendre sa femme dans ses bras.  

 

- Tout va bien se passer. Si tu nous racontais un peu plus ta première rencontre avec Kaori ?, suggéra Mick.  

- Je te parlerai de la mienne après., ajouta-t-il, histoire de le convaincre.  

 

Il était loin d’avoir envie de raconter une nouvelle étape de leur histoire, surtout celle-là où il avait été particulièrement odieux, mais il se rassit, se disant que ça lui éviterait de tourner en boucle et risquer de se retrouver dans un lit d’hôpital avant de l’avoir revue.  

 

- A vrai dire, il n’y a pas grand-chose à raconter. Je ne voulais pas la voir., admit-il, se prenant à sourire au souvenir de cette première soirée où il n’avait franchement pas fait preuve de son côté gentleman.  

- Quelle idée !, s’exclama Mick.  

- C’est vrai… Je suis bien heureux qu’elle se soit accrochée. Ca m’a permis de mieux la connaître et…, s’arrêta-t-il, entendant un bruit de moteur.  

 

Il se leva mais n’eut pas le temps d’arriver à l’entrée que Ryô arriva, portant Kaori inconsciente dans ses bras. Il sentit son cœur arrêter de battre, cherchant des traces de blessure.  

 

- Elle est juste endormie., lui fit tout de suite savoir le nettoyeur.  

- Elle n’a rien. Elle devait rouler sur l’adrénaline parce qu’elle est tombée endormie en moins de trente secondes alors qu’on prenait la route., expliqua-t-il.  

- Elle reste fatiguée… Il lui a fait quelque chose ?, l’interrogea Yoshihide.  

- Non. Viens, suis-moi jusqu’à une chambre., suggéra Ryô, voyant Kazue lui tenir une porte ouverte.  

- Vous attendez dehors, je vais l’examiner et vous pourrez revenir., leur indiqua-t-elle, les chassant de là.  

- T’inquiète pas. Kazue est excellente., le rassura le nettoyeur, voyant la contrariété de Yoshihide.  

 

Dix minutes plus tard, la porte s’ouvrit et ils purent rentrer, Kazue les rassurant de suite. Ils approchèrent tous deux du lit et regardèrent l’endormie sommeiller paisiblement.  

 

- Je vais lui faire une écho tout de suite. On en refera une plus tard pour qu’elle puisse les voir., proposa la doctoresse, revenant avec le matériel nécessaire.  

- Je vais vous laisser., pipa Ryô, mal à l’aise.  

 

Il sortit de là et referma la porte, s’adossant au mur voisin. Il ferma les yeux, soulagé de l’issue de cet incident, et laissa son propre corps redescendre en tension. Soudain, son cœur fit un bond. Un battement puissant et régulier lui parvint de manière assourdie à travers le mur et il n’eut pas besoin qu’on lui explique ce que c’était : le cœur d’un ou des bébés. Ca le prit aux tripes et renforça cette envie féroce de les protéger. Il aurait presque eu envie de rentrer dans cette pièce et pouvoir les voir. Ce n’était pas sa place cependant, tout comme ce qui venait de se passer n’aurait jamais dû arriver. Il y avait des mesures qui devaient être prises pour le bien de cette famille et il ne laisserait pas son cœur le contredire.  

 

- Ils vont bien., l’informa Yoshihide lorsqu’il sortit de la chambre à sa recherche.  

- Merci, Ryô. Merci de les avoir ramenés. J’étais furieux contre toi pour… ça mais tu n’y peux rien. Alors merci de les avoir sauvés., fit-il, lui tendant la main.  

 

Il la prit et la serra, comprenant tout à fait les mots de Yoshihide. Lui aussi avait été furieux contre lui-même. Si Kaori ne l’avait pas connu, ce ne serait jamais arrivé après tout.  

 

- De rien… mais c’est à ton tour de faire quelque chose pour elle. Il faut l’éloigner du centre-ville. Elle est encore trop visible en ville., répondit le nettoyeur d’un air impassible malgré la douleur de devoir éloigner Kaori.  

- Tu veux dire…, pipa Yoshihide.  

- Il est temps que vous alliez emménager chez tes parents. Vous y serez bien mieux., confirma Ryô. 

 


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