Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Auteur: Mercury80

Status: En cours

Série: City Hunter

 

Total: 108 chapitres

Publiée: 08-05-22

Mise à jour: 25-04-24

 

Commentaires: 94 reviews

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GeneralRomance

 

Résumé: Notre passage sur Terre n'est qu'éphémère... Comment le rendre plus durable ?

 

Disclaimer: Les personnages de "Laisser une trace" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

Astuces & Conseils

Quelques conseils pour écrire une bonne fanfiction

 

Quelques conseils de base à suivre pour les fanfictions: - Vérifier l'orthographe avant de poster vos histoires. C'est essentiel. Plus il y a de fautes d'orthographe, plus les lecteurs auront dû mal à apprécier pleinement la fanfic. Donc, relisez-vous. Cela vous donnera aussi l'occasion de rectifier les passages mal tournés par la même occasion. - En ce qui concerne la longueur d ...

Pour en lire plus ...

 

 

   Fanfiction :: Laisser une trace

 

Chapitre 13 :: Chapitre 13

Publiée: 15-08-22 - Mise à jour: 15-08-22

Commentaires: Bonjour, voici la suite de l'histoire avec un peu de retard. J'espère que vous vous portez bien malgré ces derniers jours bien trop chauds à mon goût. Moi, ça m'a ramolli le cerveau . Portez-vous bien. Bonne lecture et merci pour vos commentaires qui font chaud au coeur comme toujours (et cette chaleur-là, je prends lol)

 


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Chapitre 13  

 

Assise sur un banc du parc, Saeko attendait patiemment l’arrivée de Ryô tout en jouant avec l’objet dans sa poche. Elle n’avait pas placé beaucoup d’espoir dans une si petite chose mais, comme le lui avait demandé son ami dont l’instinct était beaucoup plus développé que le sien, elle avait malgré tout enquêté. Toujours surprise de ce qu’elle avait découvert, elle sortit la breloque de sa cachette et l’observa, précieusement emballée dans un sachet plastique.  

 

- Tu te demandes où en acheter ?, entendit-elle soudain.  

 

Elle n’était pas surprise de son arrivée, elle l’avait senti. Prenant son temps, elle releva les yeux vers lui.  

 

- Je sais où en acheter mais je doute que ça nous avance., répondit-elle, lui tendant l’objet qu’il avait trouvé.  

- En revanche, je dois admettre que tu es tombé sur quelque chose., pipa-t-elle, remettant une mèche derrière son oreille.  

- Je t’écoute., fit le nettoyeur patiemment.  

- J’ai interrogé l’entourage des dernières filles disparues puis j’ai approfondi en remontant un peu plus dans le temps. Une dizaine de filles portaient ce bracelet. Apparemment, il leur avait été offert récemment mais personne n’a su me dire par qui. Je n’ai pas de nom, pas de description, rien…, lui apprit-elle, sa frustration s’affichant un instant sur ses traits avant qu’elle les dompte.  

- Donc on a un lien entre plusieurs disparitions qui potentiellement peuvent être des enlèvements. Pourquoi dis-tu que le lieu d’achat ne nous mènera à rien ?, lui demanda-t-il, concentré.  

- Parce qu’on peut trouver ce genre de babioles n’importe où en ville et même en dehors de Tokyô, dans toute boutique qui vend des bijoux fantaisies., lui expliqua-t-elle.  

- Effectivement…, lâcha-t-il.  

 

Le silence s’établit un moment entre eux, un silence pensif qui fut brisé par Saeko.  

 

- Ryô, le lien que nous avons découvert entre ces filles, il… nous a permis d’en découvrir un autre auquel personne n’avait fait attention, les enquêtes étant menées par différentes unités.  

- Je t’écoute., fit-il, intéressé.  

- Elles avaient toutes répondu à des petites annonces pour un job de modèles, serveuses dans des bars de luxe… ou dames de compagnie., lui fit-elle savoir, lui jetant un regard en coin pour voir sa réaction.  

 

Dès qu’elle avait trouvé cette donnée, elle n’avait pu s’empêcher de penser à Kaori. Elle comprenait mieux les demandes de Ryô concernant l’employeur de sa partenaire. Visiblement, il avait dans l’idée que Yoshihide Nishihara était leur homme et que, par le plus grand, et malheureux, des hasards, Kaori se retrouvait à nouveau au milieu du danger. Il ne pourrait pas l’en rendre coupable cette fois mais ce n’était pas ce qui allait la soulager.  

 

Ryô ne cilla pas à la nouvelle. Saeko avait déjà été le témoin de son manque de maîtrise. Il ne lui ferait pas le coup une deuxième fois, d’autant que la nouvelle ne le surprit même pas. Après tout, il avait Nishihara dans le collimateur depuis le départ. Il savait ce qu’il lui restait à faire en rentrant à l’appartement.  

 

- Elles avaient été prises ? On sait à quelles annonces elles avaient répondu ?, lui demanda-t-il calmement.  

- Pour certaines, on a eu confirmation qu’elles avaient au moins eu un premier entretien mais on n’a pas pu identifier les annonces., l’informa-t-elle, fixant les arbres face à eux.  

- Très bien. Eh bien… je pense que tout cela me vaudra bien quelque récompense…, fit-il, lui adressant un sourire amusé.  

- Tu attends vraiment quelque chose en retour alors que tu m’as donné ça ?, lui dit-elle, sortant son carnet à coups de sa poche intérieure.  

- Des regrets ?, l’interrogea-t-il, approchant d’elle.  

- Ce serait plutôt à toi de regretter… ou ça le sera peut-être dans le futur., répliqua-t-elle.  

- Ryô… On a tous vu ce qui se passait entre Kaori et toi. Tu veux vraiment la laisser s’éloigner ainsi ? Il n’y aura peut-être pas de retour possible cette fois. Tout le monde a ses limites après tout., lui fit-elle remarquer.  

 

Quand elle n’obtint pas de réponse de sa part, elle se tourna vers lui et constata qu’il avait disparu. Elle poussa un soupir de frustration. Elle ne s’était pas attendue à grand-chose en tentant sa chance sur le sujet mais c’était toujours rageant de le voir ainsi se défiler. Malgré le départ de Ryô, elle resta encore là un moment, rangeant la breloque qu’il avait laissée discrètement sur le banc avant de disparaître. Elle ne resta pas seule longtemps cependant.  

 

- Hi, Saeko… Alors tu as pu lui parler un peu ?, l’interrogea Mick, ne lui sautant même pas dessus.  

- Disons que j’ai plutôt parlé dans le vide. Tu le connais : dès qu’on parle de Kaori, il ne veut rien entendre., murmura-t-elle.  

- Et pourtant, il faudrait que quelqu’un arrive à lui faire entendre raison et, cette fois-ci, on ne peut pas se reposer sur Kaori. Elle baisse les bras, Saeko., lui dit-il.  

- Tu crois qu’elle ne l’aime plus ?, lui demanda-t-elle, soucieuse.  

- Oh non… Kaori… reste Kaori. La seule nouveauté, c’est qu’elle cherche certainement enfin à se protéger un peu en s’éloignant… et ce travail l’aide un peu à s’aérer l’esprit., pipa-t-il.  

- Tu l’as vue ? Elle aime vraiment ce qu’elle fait avec cet homme ?, l’interrogea-t-elle, curieuse.  

 

Elle se souvenait de ce que sa discussion avec Ryô avait apporté comme conclusion peu avant. Elle voulait en savoir plus sur ce que pensait Kaori.  

 

- On s’est croisés ce matin et on a pris un café ensemble. Elle n’a pas beaucoup parlé de Ryô. Tout ce que j’ai su, c’est qu’ils s’étaient disputés suite au dîner qu’elle avait partagé avec son patron. Ryô lui a reproché de ne pas avoir su où elle était…, lui apprit-il.  

- C’est plutôt gonflé de sa part. Après toutes ses sorties nocturnes…, pesta l’inspectrice.  

- Oui… Sinon, elle a l’air de se plaire dans ce travail. Il lui donne du fil à retordre mais elle a envie d’aider cette mère avec son fils. Et puis… enfin je ne sais pas… il y a quelque chose en plus que je ne saurais vraiment t’expliquer., lui avoua-t-il, se frottant le menton.  

- Il l’attire ?, s’enquit-elle, ayant beaucoup de mal à y croire.  

- Hmm…, fit-il, pensif.  

- Je n’ai pas l’impression. C’est autre chose, je crois… quoique je peux me tromper. Après tout, ce serait normal qu’elle aille voir ailleurs après toutes ces années à l’attendre., lâcha-t-il, son regard bleu acier fixé sur un point invisible.  

- Ryô… Kaori… je n’arrive pas à les imaginer l’un sans l’autre et cet homme… Elle va encore une fois souffrir…, soupira l’inspectrice.  

 

Mick acquiesça avant de s’arrêter et de se tourner vers son amie, les sourcils froncés. Ces derniers mots l’avaient interpelé.  

 

- Pourquoi tu dis ça ?, fit-il.  

- Le client de Kaori… Ryô pense… non, en fait, nous pensons qu’il est impliqué dans plusieurs trafics illégaux dont de la traite de femmes., lui apprit-elle.  

- C’est pas vrai…, lâcha l’américain, stupéfait.  

- On a commencé à amasser des indices qui mènent à lui., lui indiqua-t-elle.  

- Et Kaori ? Elle est au courant ? Ne me dites pas que vous l’avez volontairement laissée faire ?, lui demanda-t-il, incrédule.  

 

A ses poings crispés, Saeko comprit qu’il se maîtrisait pour ne pas exploser. Sa colère était évidente et elle était compréhensible, légitimement alimentée par son inquiétude.  

 

- Kaori n’est pas au courant. Et non, nous ne l’avons pas impliquée. En fait, elle était déjà en place lorsqu’on a découvert ces indices qui mènent à lui. Avant cela, Ryô enquêtait sur l’affaire sans savoir ce qu’il en était et ça semblait tellement dangereux qu’il ne voulait pas impliquer Kaori. Maintenant… maintenant, je ne sais pas ce qu’il compte faire., lui dit-elle.  

- La protéger… Il va la protéger. C’est ce qu’il fait toujours., lui affirma-t-il.  

- Il devrait tout lui expliquer selon moi… mais il m’a dit qu’il n’était pas d’accord. Il ne veut rien lui dire alors je respecte son choix., lui expliqua-t-elle.  

- Respecte-le., lui conseilla Mick.  

- Si j’ai bien cerné ce qu’elle m’a dit, si Ryô lui explique ses soupçons, elle cherchera soit à lui prouver qu’il a tort soit à confronter cet homme pour qu’il cesse ses trafics. Bref, elle se mettra en danger d’une manière ou d’une autre… et Ryô le sait., ajouta-t-il, l’air sombre.  

 

Saeko médita ses paroles un temps puis acquiesça. C’était bien le genre de la sœur de Maki de vouloir aider les gens, les sauver, peu importait leur statut ou de quel côté de la loi ils se trouvaient.  

 

- Holy shit… C’est une sale histoire et les deux qui ne s’entendent pas…, soupira-t-il.  

- Tout à fait. Ce n’était vraiment pas le moment., affirma Saeko.  

- Non, pas vraiment. Si je peux vous aider, dites-le., lui offrit-il.  

- Merci. Tiens-nous au courant de l’évolution entre Kaori et son client sans violer votre amitié. Il faudrait juste qu’on puisse la protéger du mieux qu’on peut., lui demanda-t-elle.  

- Je ne vous dirai rien sur ce qui se passe… mais j’essaierai de lui faire garder la tête froide… et de convaincre my dear friend d’être un peu moins con., répliqua-t-il, se levant.  

 

Kaori avait le droit à sa vie et elle lui faisait confiance en lui parlant de certaines choses. Jamais il ne trahirait cela. En revanche, en tant qu’ami, il pouvait aussi la conseiller et essayer de la guider sur le chemin. Il salua son amie et retourna chez lui. Il n’avait aucune envie de profiter des lieux de manière divertissante. Il avait besoin de réfléchir.  

 

De retour chez lui, Ryô monta les escaliers en courant et, en l’absence de Kaori, surgit dans sa chambre. Il se dirigea sans attendre vers sa boîte à bijoux. Il l’ouvrit et fouilla le premier compartiment avant de le lever et de fouiller le deuxième. Il fut soulagé de ne pas trouver de bijou avec la breloque. Reposant la boîte, il se retourna et son regard se porta sur l’écrin qui contenait la bague de sa mère. Tenait-elle tellement à ce bijou qu’elle l’aurait rangé avec sa bague fétiche ? Avec appréhension, il attrapa le boîtier et l’ouvrit. Il n’y avait que la bague qui semblait le narguer en affichant un léger et bref éclat.  

 

Qu’est-ce que Maki lui dirait s’il était là ? Est-ce qu’il l’engueulerait pour son inaction, pour avoir fait souffrir sa petite sœur, le faire encore d’ailleurs, pour l’avoir laissée se mettre en danger et ne pas lui dire de se tenir à l’écart ? Devait-il lui parler, lui dire tout ce qu’il savait, pensait ? Il se mit à rire, amer. Lui dire… Il imaginait bien la scène. Elle l’écouterait, selon l’amitié qui les liait, le défendrait. Elle risquait de fouiner chez lui pour chercher des preuves soit de son innocence soit de sa culpabilité et donc de se mettre en danger. Nishihara ne tergiverserait pas : il ne risquerait pas de la garder en vie, même au loin, il la tuerait et la torturerait peut-être même avant pour savoir ce qu’elle savait et ce qu’elle avait dit.  

 

- Qu’est-ce que tu fais dans ma chambre ?, entendit-il soudain.  

 

Il ferma les yeux, se morigénant de ne pas avoir fait attention. Maintenant, il devait se justifier, lui donner une raison plausible de sa présence dans sa chambre autre que devoir s’assurer qu’elle n’avait pas reçu un petit cadeau de son client, un petit cadeau à la symbolique funeste qu’elle ignorerait. Il était un peu trop tard pour se jeter dans ses tiroirs de sous-vêtements, surtout qu’il avait encore l’écrin de sa bague entre les mains.  

 

- Je pensais à ton frère., commença-t-il.  

 

Il laissa le silence s’installer quelques instants, le temps de faire taire la petite voix qui se moquait de lui, d’avoir usé d’un stratagème si peu louable pour la berner. Il posa la boîte sur l’étagère et se retourna. Il vit qu’il avait fait mouche : Kaori avait cette lueur triste et nostalgique dans le regard.  

 

- Franchement, il aurait pu faire un effort et mettre un peu plus pour cette bague. C’est une véritable babiole en fait…, mentit-il, prenant un air ironique.  

- Sors d’ici., murmura-t-elle.  

 

Il avait réussi. Kaori était fâchée. Son regard était braqué sur lui, lançant des éclairs. Il avait touché un point sensible, hyper sensible même. Critiquer Maki, c’était la limite à ne pas franchir… et il venait de le faire. Il s’attendait à une réaction explosive voire nucléaire. Elle allait l’écraser, non ? Elle ne se contenterait pas d’un simple « sors d’ici. ».  

 

- J’ai dit : sors d’ici, Ryô., répéta-t-elle d’un ton anormalement calme pour la situation.  

- Quoi ? C’est vrai, non ?, insista-t-il, ne pouvant s’empêcher d’insister pour savoir jusqu’où il pouvait aller.  

- Tu sors d’ici., continua-t-elle, blessée par sa volonté de salir la mémoire de son frère et de ce cadeau posthume qu’il lui avait fait.  

- Quoi ? Ce n’est même pas une vraie pierre !, ajouta-t-il, reprenant l’écrin et jouant avec négligemment.  

 

Comme tétanisée par ses gestes, Kaori l’observa faire un moment. La boîte volait dans les airs, passait d’une main à l’autre, disparut derrière son dos pour réapparaître au dessus de sa tête… Quand il manque de la faire tomber par terre, elle sortit de sa transe et alla prestement rattraper l’objet qu’elle serra contre son cœur qui lui faisait un mal de chien.  

 

- Tu… Tu n’aurais pas dû faire ça, Ryô., lui fit-elle savoir avant de tourner les talons et de sortir de sa propre chambre.  

 

Comment avait-il pu s’en prendre ainsi à son frère, celui qu’il avait dit être son meilleur ami, qui était mort dans ses bras ? Ils se rendaient tous les ans à la même date sur sa tombe, plusieurs autres fois par an aussi. Ce qu’il venait de dire… Il ne pouvait pas… Arrivée en bas des escaliers de l’immeuble, elle s’arrêta. Elle s’était laissée avoir. Il la connaissait si bien qu’il ne lui avait pas été difficile de la mettre en colère et encore moins de lui faire atteindre des sommets. Il s’était peut-être attendu à une massue mais elle était partie. Que faisait-il dans sa chambre qu’il ne voulait pas qu’elle sache ?  

 

Ne sachant plus trop où elle en était, elle s’assit sur les marches. Elle ouvrit la boîte et observa le bijou. Progressivement, elle se calma et tenta de se mettre à la place d’Hide. Que lui dirait-il sur la situation ? Que ferait-il ? Elle rassembla ses pensées, remonta en arrière et tenta de remettre en place le schéma qui s’était dessiné au fil des semaines. Quand elle eut fini de faire le point, elle monta de nouveau à l’appartement puis jusqu’à sa chambre. Ryô n’y était plus. Elle vérifia les lieux et tenta de savoir ce qu’il avait pu toucher d’autre… Peine perdue, remarqua-t-elle. Ryô était un pro : s’il avait trifouillé dans ses affaires, il était fort capable d’avoir tout laissé en place. Le bordel qu’il mettait dans ses tiroirs à sous-vêtements était volontaire, elle en était certaine. Frustrée, elle remit l’écrin sur l’étagère habituelle puis monta sur le toit.  

 

- Je ne sais pas ce que tu cherches, Ryô, mais, si c’est que je parte, tu devras me le dire en face., lui fit-elle savoir sans préambule.  

- Je ne cherche rien., mentit-il.  

 

Il avait été étonné de ne pas l’entendre sortir de l’immeuble et encore plus de la sentir approcher de lui. Il pensait qu’il avait réussi à l’éloigner mais elle était là, pire qu’une sangsue s’accrochant à sa proie. Quand allait-il réussir à l’éloigner ? Ca le tuait de devoir continuer à la blesser ainsi mais il n’avait pas le choix s’il devait la protéger. Il était en colère contre elle, qu’elle le force à continuer à lui faire du mal. Cela ne se voyait cependant pas sur ses traits.  

 

- Si, tu cherches à me cacher quelque chose. Je le sais, je le sens. Ca fait plusieurs semaines que ça dure. Et lorsque j’ai le malheur de chercher à le découvrir, tu fais tout pour m’éloigner., lui asséna-t-elle.  

- Je ne…, tenta-t-il d’objecter.  

- Ne me dis pas que tu ne fais pas ça., Je ne croirai plus un mot de tes mensonges., lui affirma-t-elle, sûre d’elle.  

 

Il se retourna, s’accoudant nonchalamment à la rambarde. Il arborait un air amusé, un sourcil levé, et aspira longuement sur sa cigarette avant de relâcher la fumée, bien loin de ce qu’il ressentait vraiment alors qu’une nouvelle bataille s’annonçait entre eux.  

 

- Vraiment ? Donc tu ne croiras plus un mot de ce que je te dis ?, fit-il.  

- De tes mensonges., le corrigea-t-elle, soutenant son regard.  

- Et comment comptes-tu distinguer mes mensonges de la vérité puisque tu ne prends pas les vérités que je dis pour la vérité ? Je n’ai pas l’habitude de parler en l’air, Kaori., lui retourna-t-il.  

- C’est généralement vrai… sauf avec moi. Je suis probablement celle à qui tu mens le plus alors que je suis celle qui t’écoute le plus., répliqua-t-elle, ne se laissant pas avoir.  

- Je ne peux pas te forcer à me parler mais cesse de me mentir., lui demanda-t-elle calmement.  

- Si mon comportement ne te plaît pas, va voir ailleurs. Tu as même quelqu’un vers qui tu peux te tourner. Va voir Eriko, elle t’aidera à lui faire tourner la tête., lui conseilla-t-il, sarcastique.  

- Tu n’es pas croyable…, soupira-t-elle.  

- Je m’en fiche de Nishihara. C’est toi que j’aime. Je ne sais pas en quelle langue il faudra que je te le dise pour que tu comprennes. Je m’en fiche des autres. C’est toi., lui affirma-t-elle.  

 

Comment expliquer ce qu’il ressentit en l’entendant lui réitérer son amour fidèle, inconditionnel malgré tout ce qu’il lui avait fait subir ? C’était rassurant, vivifiant mais en même temps tellement frustrant parce qu’il ne pouvait rien se passer, qu’il ne pouvait y répondre, qu’elle resterait encore là, objet de ses tentations et fantasmes les plus secrets, des fantasmes qui n’étaient pas forcément tous érotiques.  

 

- Et comment dois-je te dire ou que dois-je faire pour que tu comprennes ?, lui retourna-t-il, insistant sur le « tu ».  

- Ne me dis pas que tu ne m’aimes pas. Ce serait encore un mensonge., lui répondit-elle, serrant les poings.  

- Ce n’est pas ce que j’ai dit, Kaori. Peu importe ce que je ressens pour toi, il ne se passera jamais rien entre nous. Alors cesse de te bercer d’illusions., lui asséna-t-il durement.  

- Et ça, c’est une pure vérité., ajouta-t-il.  

- Tu peux me dire tout ce que tu voudras, je ne cesserai jamais de t’aimer ni d’espérer. Et si ce qu’on partage à présent est tout ce que nous pourrons avoir, alors je m’en contenterai., lui assura-t-elle.  

 

Il savait qu’elle disait vrai, qu’elle pouvait rester ainsi jusqu’à la fin de leur vie et lui aussi à vrai dire… même si c’était dur et frustrant. La joie de savoir qu’elle serait là soir après soir, qu’il pourrait la voir, l’entendre, la toucher plus rarement compensait largement les difficultés. Ce n’était cependant pas la vie qu’elle méritait… et il ne savait quoi faire. La partie altruiste en lui, celle qui l’aimait et voulait la rendre heureuse lui disait de la pousser à partir alors que celle égoïste qui se réchauffait à son contact et savait comme son absence serait dure l’intimait de la garder là même si leur relation n’avait rien d’épanouissant pour elle.  

 

- Je ne te demande qu’une chose, Ryô. Cesse de nous mener la vie dure et je dis bien nous parce que, te connaissant, je doute que tu te sentes tout à fait à l’aise avec tout le mal que tu me fais., lui fit-elle savoir.  

- Je n’ai jamais eu de mal à dormir alors ne te fais pas d’illusion sur mon compte., lui répondit-il, affichant un air narquois.  

 

Relevant le menton, elle approcha de lui et se planta à juste une portée de bras de lui. Elle plongea dans son regard pendant un moment. Ryô n’avait qu’une envie : se barrer. Elle était bien la seule qui pouvait lui faire cela, le mettre suffisamment mal à l’aise pour le faire fuir. Dans ces cas-là, en général, il se conduisait comme un mufle, l’excédait pour qu’elle parte d’elle-même, quitte à se faire assommer, mais, là, il savait qu’elle n’en ferait rien. Elle avait décidé de le confronter et, visiblement, rien ne la ferait démordre de son objectif.  

 

- Je crois que tu es le seul à encore t’illusionner sur ton compte. Il est loin le salaud qui se fichait de tout et de rien… si jamais il a vraiment existé un jour., pipa-t-elle, le défiant de lui dire le contraire silencieusement.  

- Tu ne veux pas qu’on soit un couple, je peux l’accepter, mais cesse de nous empêcher de pouvoir être au moins amis. Je veux pouvoir compter sur toi comme tu peux compter sur moi. J’ai confiance en toi. Alors aie un peu confiance en moi., lui demanda-t-elle.  

 

Il l’observa un long moment en silence, se laissant doucement entourer par sa présence, son odeur, chavirer par son regard, ses traits fins et sereins. Sa jalousie s’apaisa et il abandonna ce combat-là.  

 

- J’ai confiance en toi., murmura-t-il, l’attirant dans ses bras.  

 

Surprise par ce revirement soudain alors qu’elle s’était attendue à devoir se battre encore un long moment, elle resta immobile contre lui pendant quelques secondes avant de reprendre ses esprits et passer les bras autour de lui. Son cœur battait à tout rompre, elle se sentait un peu ivre alors qu’elle n’avait rien bu mais ça lui faisait bien de le retrouver.  

 

Ils restèrent un long moment en silence à apprécier la présence de l’autre, la détente qui revenait enfin entre eux, leur complicité retrouvée avant de se séparer et de s’accouder côte à côte sur le garde-corps.  

 

- Bon maintenant, tu peux me dire ce que tu me caches depuis toutes ces semaines ?, lui demanda-t-elle.  

 

De nouveau sur la défensive, Ryô sortit une cigarette et l’alluma tranquillement. Alors qu’il sentait le regard impatient de sa partenaire, il prit le temps de tirer deux bouffées et de les relâcher avant de se tourner vers elle avec un petit sourire amusé.  

 

- Je ne te cache rien, Kaori… enfin, juste mes frasques habituelles., répondit-il.  

 

Il mentait, elle le savait, elle le sentait et elle régna sur la colère qui montait à le voir recommencer son petit jeu.  

 

- D’accord… Et que faisais-tu dans ma chambre tout à l’heure ?, insista-t-elle malgré tout.  

- Ah ça… Si seulement je le savais moi-même…, fit-il, tirant une nouvelle bouffée de nicotine.  

- Je vois… Les choses ne changent pas alors…, murmura-t-elle, la colère perçant dans sa voix.  

- Eh bien, débrouille-toi tout seul. De toute manière, j’ai toujours un travail auquel je dois me rendre., fit-elle, se retournant et s’en allant.  

- Quand comptes-tu arrêter ce boulot ?, lui demanda-t-il négligemment sans se retourner.  

 

Kaori ne se le fit pas non plus, ce qui fait qu’elle n’aperçut pas sa mâchoire crispée, ses traits tendus.  

 

- Je ne sais pas. Lorsque j’aurai été au bout de ma mission ou lorsque tu arrêteras de me mentir peut-être… Bonne soirée, Ryô., fit-elle.  

 

Il ne prit pas la peine de lui répondre et, quelques minutes plus tard, il la vit quitter l’immeuble et se diriger vers le parc qu’elle traverserait avant de rejoindre ce salaud. Elle pouvait le traiter de menteur, pensa-t-il cyniquement, elle en côtoyait un de beaucoup plus retors et dangereux que lui. Jetant sa cigarette par dessus la rambarde, il descendit les escaliers et la suivit. La protéger, c’était sa mission même si parfois il fallait la blesser pour y arriver. 

 


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