Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Auteur: Mercury80

Status: En cours

Série: City Hunter

 

Total: 108 chapitres

Publiée: 08-05-22

Mise à jour: 25-04-24

 

Commentaires: 94 reviews

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GeneralRomance

 

Résumé: Notre passage sur Terre n'est qu'éphémère... Comment le rendre plus durable ?

 

Disclaimer: Les personnages de "Laisser une trace" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Laisser une trace

 

Chapitre 66 :: Chapitre 66

Publiée: 08-10-23 - Mise à jour: 08-10-23

Commentaires: Bonsoir, voici le chapitre suivant de cette histoire bien qu'on soit dimanche. Autant finir ce qui est commencé. Les choses sont parfois plus compliquées qu'on ne le pense comme l'ont noté certaines. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


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Chapitre 66  

 

Tendu, Ryô regarda les deux nourrissons chacun enfermé dans leur couveuse, hurlant, probablement apeurés par la sonnerie stridente qui leur vrillait les oreilles. L’alarme incendie venait de se mettre en marche et les infirmières s’occupaient des autres bébés, le tour des siens arrivant peu après. Son instinct lui dictait qu’il n’y avait pas de danger, qu’aucun feu ne les menaçait. Il ne sentait pas d’odeur de fumée, ni cette sensation infime qu’il avait toujours ressentie en cas d’incendie, la légère variation de température dans l’air alors même que les flammes n’étaient pas encore visibles. Il observa donc les nourrissons et les gestes des infirmières et, lorsque de loin il en vit une préparer une seringue alors que les autres ne l’avaient pas fait, il sut qu’il devait protéger les petits.  

 

Profitant de l’affairement ambiant, il sortit Hanae de sa couveuse, surpris de la voir se calmer alors qu’il venait juste de la toucher. Il ne s’attarda pas sur ce point cependant et la posa près de son frère. Leur présence respective les apaisa et ils cessèrent de pleurer. Il devait les éloigner de là. Le plus simple aurait été de les prendre à bras mais il avait peur de faire un mauvais geste en les tenant.  

 

Il avait attendu ce moment depuis quelques jours, celui où quelqu’un tenterait de profiter de leur vulnérabilité, et ce moment était arrivé. Il aurait aimé se tromper, se dire qu’il avait juste manqué de confiance en l’être humain mais ce n’était pas le cas. S’attaquer à des enfants, c’était vraiment… Il serra les dents en emmenant la couveuse discrètement hors du service.  

 

Il ne voulait pas penser à Kaori. Si celui ou celle derrière tout cela était suffisamment futé, il ferait d’une pierre deux coups et tenterait aussi de s’en prendre à elle. Kaori était plus apte à se défendre que les premiers jours. Elle avait déjà récupéré, plus que la normale des jeunes mamans puisqu’elle ne pouvait garder ses bébés avec elle, à son plus grand désespoir. Mais pour le coup, c’était un bon point pour eux. En plus, elle avait un autre atout à ses côtés, Mick, qui la distrayait certainement de manière très efficace mais la protégerait tout aussi efficacement.  

 

- Bon, alors là, ça va coincer avec la couveuse., murmura Ryô à voix basse face aux escaliers.  

- Heureusement que vous vous portez bien et qu’on vous a enlevés la tuyauterie. Seulement vous sortir de là alors que vous n’êtes qu’en couches, ça ne va pas être terrible et j’ai aussi besoin de mes deux mains., réfléchit-il à voix haute.  

 

Tenant la couveuse d’une main, il jeta un regard en arrière dans le couloir, cherchant son bonheur. Son regard scruta les lieux et tomba sur le chariot de ménage.  

 

- Votre mère risque de me tuer mais, entre vous et moi, c’est vite vu., jugea-t-il.  

 

Il laissa la couveuse dans la cage de l’escalier, courut attraper l’immense seau qu’il vida par terre sans aucune précaution, bourra le fond de serpillières propres et sèches et retourna vers les bébés, attrapant des draps de lit sur un chariot.  

 

- Ca devrait aller. Ca ne vaudra pas la poussette quinze étoiles qui vous attend mais vive l’école de la débrouille., fit-il, enjoué.  

 

Il enfonça un drap dans le seau s’assurant que la surface qui toucherait les enfants serait propre puis sortit Hide de la couveuse qu’il enroula dans une serviette, le posa dans le seau et en fit de même avec sa sœur. Emmaillotés comme ils l’étaient, ils ne risquaient rien. Leur tête était soutenue, leurs petits membres bien à l’abri… Il n’avait plus qu’à les mettre en sécurité.  

 

- On va aller chercher maman et trouver un endroit où vous pourrez enfin rester tous les trois., leur dit-il, cherchant à ce qu’ils restent calmes.  

 

Ca paraissait bien inutile puisqu’ils étaient sereins, se dit-il, jetant un œil sur eux alors qu’il descendait les escaliers. Encore une étage et ils seraient à celui de la maternité. Il dévala les marches en souplesse pour éviter les à-coups et, alors qu’il arrivait près de la porte, celle-ci s’ouvrit, laissant apparaître une rouquine en legging et pull, visiblement inquiète mais gardant son calme.  

 

- Ryô !, s’écria-t-elle, le voyant.  

 

Son regard se porta automatiquement sur son bras qui tenait le seau dans lequel il avait mis les enfants.  

 

- C’est original comme porte-bébé., pipa-t-elle, tendant les bras pour les avoir.  

- J’ai dû improviser., répondit-il.  

- Kaori, ava…, entendirent-ils alors que Mick arrivait.  

- Ok, petite réunion de famille. Tout le monde va bien alors on ferait peut-être mieux de sortir. J’ai vu deux mecs louches là-dedans et je n’ai rien contre une petite bagarre mais ces trois-là seront mieux ailleurs., fit ce dernier.  

- On est d’accord., approuva Ryô.  

- Tu es sûre de pouvoir les porter ?, s’inquiéta-t-il.  

- Oui. Assurez nos arrières. Je m’occupe d’eux., affirma-t-elle.  

 

Les deux hommes se regardèrent un instant avant d’acquiescer. Mick s’engagea alors en premier, descendant les marches prudemment en veillant ce qui arrivait du bas pendant que Ryô fermait la marche, surveillant leurs arrières.  

 

- Là !, entendirent-ils soudain.  

 

Seul le nettoyeur se retourna, prêt à viser. Il refusait de tirer à tout va alors que les enfants étaient non loin. Il fallait plus de distance, ce que Mick et Kaori s’employaient à mettre entre eux et les méchants. Lorsque le premier tir résonna dans la cage d’escalier, il entendit l’un des bébés hurler. Sa rage décupla mais il resta calme malgré tout. Il ne tira que lorsqu’il entendit la porte du bas claquer et surtout les présences familières s’éloigner. Il entendit un cri et sut qu’il avait touché l’un des hommes. Il reprit alors sa descente et rattrapa en moins d’une minute Mick, Kaori et les bébés, de nouveau calmés.  

 

- La voiture ?, murmura Kaori.  

- Par là., indiqua Ryô, les guidant vers un coin reculé où il avait planqué la mini.  

 

Il l’examina rapidement et leur fit signe qu’ils pouvaient monter. Kaori s’allongea au sol tenant le seau fermement contre elle, un autre bras passé au dessus pour qu’ils ne soient pas éjectés pendant qu’ils roulaient. Mick se fit tout petit sur le siège arrière pendant que Ryô prenait le volant.  

 

- Il n’y a pas vraiment le feu, n’est-ce pas ?, finit par murmurer la jeune mère.  

- Non. Ce n’était qu’une diversion., répondit Ryô.  

- Tant mieux. Ca ne fera pas de victime ainsi., soupira-t-elle, soulagée.  

- Tu nous emmènes à la police ?, ajouta-t-elle.  

- Tu es encore convalescente et eux aussi, il me semble. Alors on va te ramener dans une clinique, une clinique de confiance., lui assura-t-il.  

 

Il n’entendit aucune réponse mais il ressentit presque son soulagement. Il était à l’aune du sien. Chez le Professeur, Kaori pourrait profiter de ses bébés en toute sécurité et sérénité. Leur père pourrait aussi rester la nuit s’il le souhaitait et ne devrait pas attendre les horaires d’ouverture. C’était à Yoshihide de passer du temps avec eux. Il adorait avoir ce privilège mais ce n’était pas sa place.  

 

- Nous ne sommes pas suivis., les avertit-il au bout de quelques minutes.  

- Tu peux te relever et les prendre à bras. Je suis sûr que tu en meures d’envie.  

- Non, tu crois ?, pipa-t-elle, heureuse en s’asseyant.  

- Tu m’aides, Mick ?, lui demanda-t-elle.  

- Je ne suis pas sûr…, fit l’américain, mal à l’aise, montrant ses mains gantées.  

- Ils ne sont pas en sucre… et ils sont bien emmaillotés., approuva-t-elle.  

 

Elle serra Hanae contre elle, la cala de manière à laisser de la place pour son frère et attendit que son ami lui donne son fils. Mick regarda anxieusement le bébé qui semblait le regarder en retour, attendant un geste de sa part. L’adulte remit sa mèche en place avant de se pencher vers le seau.  

 

- Ne pleure pas, s’il te plaît., murmura-t-il, anxieux, l’attrapant.  

 

C’était tout petit et un peu lourd, mais à peine, mais le plus dur, c’était ce regard qui semblait plonger dans le sien. Il tenait le bébé de Kaori dans ses mains, un bébé qu’il avait un temps rêvé avoir avec elle, un temps, il y a longtemps, bien longtemps. Il se sentit soudain bien moins inquiet et se détendit, passant l’enfant à sa mère. Il la regarda passer un bras dans son dos pour le soutenir et le serrer, juste assez pour qu’il ne glisse pas mais pas de trop pour ne pas l’étouffer.  

 

- Tu veux de l’aide ?, lui demanda Ryô lorsqu’ils arrivèrent à la clinique.  

- S’il te plaît., acquiesça-t-elle.  

- Mick, tu peux appeler Yoshihide et le rassurer, lui dire où on est., fit-elle avant de se dégager pour sortir de la mini.  

 

Elle ne posa pas un pied sur le sol. Ryô la prit dans ses bras et la souleva, l’emmenant jusque dans le bâtiment.  

 

- Je peux marcher, tu sais., lui fit-elle savoir.  

- Tu as perdu tes chaussures en route., lui dit-il.  

 

Elle secoua les pieds et réalisa qu’il disait vrai. Peu importait, elle aurait quand même pu marcher mais le transport n’était pas déplaisant non plus et ainsi elle pouvait garder ses enfants contre elle. C’était un mal pour un bien, se dit-elle. Elle ne les avait pas tenus aussi longtemps qu’elle le voulait depuis leur naissance et devoir les regarder à travers du plexiglas, ça manquait de chaleur humaine. Elle avait fait ce que les médecins préconisaient mais elle avait ressenti quelque chose lorsqu’elle avait eu la chance de les avoir contre elle, comme si ça leur faisait du bien. Elle ressentait la même chose à ce moment-là. Ils dormaient paisiblement, beaucoup plus paisiblement que dans leurs couveuses. Elle sourit, se sentant un peu bête, ce n’était certainement qu’une impression, le reflet de son propre ressenti.  

 

- Tu vas bien ?, s’enquit Ryô, la trouvant bien silencieuse et calme.  

 

Il s’était attendu à la voir plus excitée, ravie, à pleurer peut-être même mais elle était là et ne disait rien.  

 

- Oui. Je… C’est un peu irréel pour moi. On nous a attaqués, on a essayé de les tuer mais c’est comme si ça n’avait pas eu lieu. Tout ce qui m’importe, c’est de les sentir contre moi., lui avoua-t-elle, posant la tête contre son épaule.  

 

C’était à lui qu’elle le devait. Il les avait protégés comme il l’avait promis et il avait permis de les réunir. Elle ne se posait aucune question sur leur arrivée à la clinique. Si vraiment le Professeur jugeait que leur place était à l’hôpital, ils y retourneraient mais quelque chose lui disait que ses enfants allaient bien et que la prudence des médecins tenait plus au nom de leur père qu’au réel danger médical qui les entourait.  

 

- De retour parmi nous ?, les accueillit avec gentillesse le Professeur.  

- Oui. Désolée de vous avoir faussé compagnie, j’avais… à faire., s’excusa Kaori, rosissant.  

- Je vous présente Hide et Hanae., lui dit-elle, montrant les deux enfants endormis.  

- Aussi beaux que leur mère mais plus calmes, j’espère., la taquina-t-il, l’oeil pétillant.  

- Je suppose que vous n’êtes pas arrivés ici par hasard., fit le médecin, les observant attentivement.  

 

Leur arrivée non annoncée, l’absence de bagages, de chaussure pour Kaori, les bébés enroulés dans des draps… Cela laissait présageait une sortie en fanfare.  

 

- On a tenté de les tuer., statua Ryô.  

- Vous pouvez les garder ?, l’interrogea-t-il.  

- Il faut que j’examine les enfants. Comme je te l’avais dit, je n’ai pas l’équipement pour m’occuper de prématurés qui ont besoin de soins spéciaux. Nous allons les prendre tous les deux et, d’ici une heure, je pense, je pourrai vous dire ce qu’il en est. Tu fais comme chez toi. Les portes des chambres libres sont ouvertes. Choisissez celle qui vous plaira., leur offrit le médecin.  

- Alors laquelle Madame ?, demanda Ryô après quelques secondes de silence.  

 

Kaori regarda anxieusement ses enfants s’éloigner d’elle et n’écouta pas un traître mot de ce que lui demanda son ex-partenaire.  

 

- Eh… Tu sais qu’ils sont en sécurité ici. Dans quelques minutes, tu pourras certainement les avoir à tes côtés et les prendre contre toi quand tu le voudras. Je t’ai connue plus patiente., la taquina-t-il, pressant son bras.  

- Alors, tu comptes me faire poireauter encore longtemps ? J’ai compris, tu te plais tellement dans mes bras que tu ne veux plus les quitter…, poursuivit-il, malicieux.  

- Pose-moi. On est à l’intérieur maintenant…, lui demanda-t-elle, cachant ses regrets.  

- C’est ça et que tu prennes froid en marchant pieds nus ? Jamais de la vie ! Ca serait à moi de changer les couches après…, s’offusqua-t-il, prenant un air dégoûté.  

 

Elle leva les yeux vers lui et sut qu’il le ferait s’il le devait. Elle fut une nouvelle fois étonnée de voir à quel point il avait changé.  

 

- La même chambre que la dernière fois. Elle était parfaite., dit-elle.  

- Il y en a une plus grande avec une plus belle vue juste là-bas., lui fit-il remarquer.  

- Non, je veux l’autre. J’y étais bien. Je n’ai pas besoin de plus grand ni d’une plus belle vue. Je suis suffisamment bien entourée., lui fit-elle savoir.  

 

Il esquissa un léger sourire, s’attendant à ce genre de réponse, et l’emmena dans la pièce désirée.  

 

- Ryô… Les deux hommes qui me suivaient…, commença Kaori avant de s’arrêter, s’asseyant sur le bord du lit.  

 

Il se tourna vers elle, attendant la suite de sa phrase mais elle regardait ses pieds nus, jouant avec ses orteils. Il ne l’avait jamais vue faire. C’était aussi attendrissant qu’intéressant et il devait avouer que ses dix appendices étaient diablement sexy. Il prit cependant sur lui pour sortir de ses pensées déviantes et revenir au présent.  

 

- Kaori, je ne lis pas dans les pensées. Tu as une question sur nos poursuivants ?, l’interrogea-t-il, approchant d’elle mais restant à une distance respectable.  

 

Il avait aimé la tenir et elle aussi s’il ne se trompait pas mais elle était mariée et il respectait cela comme il savait qu’elle le faisait.  

 

- Excuse-moi… Ces deux hommes, je crois que c’étaient des membres d’une organisation. Je n’ai pas vu de signe distinctif pour te dire laquelle mais j’en suis certaine., lui affirma-t-elle, lui lançant un regard sérieux.  

- La famille, les familles… Elle est drôlement compliquée ta vie normale., fit-il d’un ton léger bien loin de ce qu’il ressentait.  

 

Ce n’était pas la première fois qu’il avait cette sensation amère mais il la dompta comme les autres fois et, là encore, elle en fit de même. La chaleur qu’il sentit naître en lui lui fit un bien fou : ils retrouvaient leur connivence d’avant, même en version améliorée, il lui semblait.  

 

- Ca, tu peux le dire., ricana-t-elle légèrement, gardant son calme malgré les circonstances.  

- Mais elle a ses bons côtés… et, comme on le sait, elle n’est pas censée durer. C’est peut-être pour que ce soit moins dur après., plaisanta-t-elle.  

- C’est de l’espoir ou de l’ironie ?, lui retourna Ryô avec un petit sourire.  

- Un peu des deux peut-être, je ne sais pas… Tu crois qu’il en a encore longtemps avec les enfants ?, l’interrogea-t-elle, serrant les bras autour d’elle.  

- Tu as froid ? Tu devrais peut-être t’allonger un peu et te reposer., lui conseilla-t-il.  

- Je crois que je commence à réaliser qu’ils auraient pu… Je… Je ne veux pas y penser., bredouilla-t-elle.  

- Tu n’as plus confiance en moi ?, fit-il d’une voix plus douce.  

 

Il l’obligea à s’allonger et la recouvrit, l’entourant de la couverture.  

 

- Si, tu sais bien que si. C’est juste… C’est irrationnel, comme si j’étais incapable de ne pas penser au pire. Tu crois que ce sera toujours pareil ? Comment je pourrai fonctionner normalement si je suis incapable de réfléchir froidement ?, lui demanda-t-elle, le regard perdu dans le vide, en position foetale.  

 

Sujet délicat, pensa Ryô qui aurait vraiment aimé voir la porte s’ouvrir sur le Professeur avec Hide et Hanae. D’un autre côté, c’était peut-être un mal nécessaire. Il contourna le lit et alla s’asseoir de l’autre côté. Il ne lui faisait pas face mais il posa la main sur son bras et le frotta comme pour la réchauffer.  

 

- Donne-toi du temps, Kaori. Tu vas prendre tes marques avec tes enfants, vivre ta vie avec Yoshihide et après on verra. Tout ne devra pas forcément être comme avant. On s’ajustera. N’y pense pas pour le moment. Il y a des choses bien plus importantes., lui dit-il avec tendresse.  

- Mais ça aussi, c’est imp… ortant., finit-elle dans un murmure alors que la porte s’ouvrait.  

- Kaori., l’interpela Yoshi, pénétrant dans la chambre.  

 

Il n’était pas encore arrivé au lit que Ryô en était descendu pour lui laisser la place.  

 

- Je vais voir si le vieux ne s’est pas endormi sur son bureau et Kazue attendrie devant Hanae., fit-il, s’éclipsant.  

- Merci., répondit Kaori, sentant la main de son mari entourer la sienne.  

- Tu vas bien ?, s’inquiéta ce dernier.  

- Oui et les enfants aussi. Le Professeur et Kazue les examinent pour savoir si on peut tous rester ici. Ce serait tellement mieux., lui expliqua-t-elle.  

- Ca voudrait dire que tu pourrais être avec eux ? Jour et nuit ?, lui demanda-t-il.  

- Oui… et toi aussi. Le Professeur ne verrait certainement aucun inconvénient à ce que tu restes… dans la mesure où on fait attention à nous aussi., lui fit-elle savoir.  

- Je donnerais tant pour pouvoir rester avec vous trois plus que quelques heures par jour., lui avoua-t-il.  

- C’est horriblement frustrant de devoir rester loin de vous.  

- Viens., lui demanda-t-elle.  

 

Elle tapa sur le matelas derrière elle, là où était Ryô juste avant, et il vint s’allonger derrière elle, la prenant contre lui.  

 

- Ca fait du bien., murmura-t-il à son oreille, déposant un baiser sur sa nuque.  

- A moi aussi., admit-elle.  

 

Ils restèrent ainsi un moment, simplement enlacés, profitant l’un de l’autre jusqu’au moment où la porte s’ouvrit de nouveau et ils virent arriver les deux médecins avec leurs deux enfants dans les bras. Aussitôt, Kaori se redressa, anxieuse d’entendre le verdict.  

 

- Vous allez rester quelques jours en notre compagnie., leur apprit le Professeur.  

- Vos enfants vont bien mais je veux pouvoir les suivre encore quelques jours de manière régulière et vérifier qu’ils grandissent et s’alimentent bien. Vous me les gardez bien au chaud, habillés dans une couverture ou en peau à peau recouverts. Bref, profitez d’eux., leur souhaita-t-il, tendant Hanae à sa mère.  

 

Kazue donna Hide à son père et ils se retirèrent, la jeune doctoresse revenant avec un grand berceau.  

 

- Je vais aller au manoir chercher des affaires pour vous trois., fit Ryô, n’ayant pas envie de rester à tenir la chandelle.  

- Tu sais…, commença Kaori.  

- Kazue va venir avec moi pour m’aider à réunir les affaires plus vite. Vous ne craignez rien ici alors profitez de ce moment en famille., la coupa-t-il.  

 

C’était la logique des choses. Yoshihide était le père, Kaori la mère et ils devaient être à quatre. Il n’avait plus à veiller sur les bébés vingt-quatre heures sur vingt-quatre, surtout ici. Malgré tout, il ressentait la colère qui montait en lui. Il se sentait un peu dépossédé, jaloux et il avait besoin d’un moment seul pour pouvoir régner sur ce sentiment.  

 

Il croisa le regard de sa partenaire, ex-partenaire, se reprécisa-t-il, et vit flasher une lueur de compréhension. Elle esquissa un sourire d’excuse et de reconnaissance et lui adressa un léger signe de tête. Elle comprenait et il ne savait s’il en était heureux ou fâché. Pour le coup, il aurait peut-être aimé pouvoir se cacher d’elle.  

 

- Merci, Ryô., acquiesça-t-elle.  

- A plus., abrégea-t-il, s’en allant.  

 

Un peu d’éloignement lui ferait le plus grand bien. Ca lui permettrait de se remettre les idées en place… enfin surtout de retrouver sa place. Il avait une heure pour cela… ou un peu plus. Tout dépendait du temps que mettrait Kazue à rassembler quelques affaires sans s’emballer ou fondre devant chaque vêtement, se dit-il avec un peu de mauvaise foi. 

 


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