Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Auteur: Mercury80

Status: En cours

Série: City Hunter

 

Total: 108 chapitres

Publiée: 08-05-22

Mise à jour: 25-04-24

 

Commentaires: 94 reviews

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GeneralRomance

 

Résumé: Notre passage sur Terre n'est qu'éphémère... Comment le rendre plus durable ?

 

Disclaimer: Les personnages de "Laisser une trace" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Laisser une trace

 

Chapitre 30 :: Chapitre 30

Publiée: 10-01-23 - Mise à jour: 10-01-23

Commentaires: Bonsoir, voici la suite de l'histoire. Désolée de ne pas tenir les délais dernièrement mais entre la santé (vives les maladies d'hiver...) et ce chapitre qui m'a donné du fil à retordre, ça a été compliqué. J'espère qu'il vous plaira. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^. Portez-vous bien

 


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Chapitre 30  

 

Hésitant, Miki jeta un coup d’oeil à Ryô, assis face à elle au comptoir du Cat’s, avant de glisser une tasse de café vers lui. Elle était inquiète. Il avait commencé par lui épargner l’arrivée en fanfare, rentrant simplement dans le café et venant s’asseoir sur une chaise haute. Ensuite, il n’avait rien dit, ne l’avait pas baratinée et s’était contenté de lui demander quand Falcon serait là. Et depuis, il attendait le retour imminent de son mari.  

 

- Kaori n’est pas avec toi ?, l’interrogea-t-elle.  

- C’est plutôt évident, non ?, lui retourna-t-il, impassible.  

- Euh oui… mais elle va arriver ?, insista-t-elle.  

- J’en sais rien. Je ne suis pas au fait de son emploi du temps., grogna-t-il.  

- Tu dois quand même savoir où elle est, non ? Avec ce fou qui n’est toujours pas neutralisé, elle est encore en danger !, lui rappela-t-elle.  

- Celui qui est en danger, c’est plutôt lui., se moqua-t-il.  

 

Il n’était pas aussi insouciant qu’il le laissait paraître. Il était inquiet mais ils ne cessaient de se disputer depuis qu’elle avait rapporté quelques jours auparavant le dossier que Nishihara avait monté de son côté, dossier qu’il refusait de lire comme il le lui avait clairement fait savoir. Alors il avait choisi une voie qu’il n’avait plus empruntée depuis un moment : la fuite contrôlée. Il venait de suivre sa partenaire jusqu’à l’immeuble de son client… en plein milieu de l’après-midi. Il était revenu à chacune de ses sorties après l’avoir entendue faire son planning de la journée dans la matinée, s’assurant que rien ne lui arriverait.  

 

- Je n’arriverai jamais à te comprendre, je crois., soupira Miki.  

- Kaori m’a pourtant dit que vous travailliez sur la même affaire. Elle était même très contente., ajouta-t-elle.  

- Bah ça, tu m’étonnes. Avec le fric qu’elle va gagner, on va être tranquilles pendant des mois. Je pourrais même faire la fête des nuits entières !, s’exclama-t-il, cachant sa jalousie derrière un air sardonique.  

 

Il ne fut pas surpris de voir le plateau se lever dans les airs et s’abattre sur son crâne. Son amie était visiblement furieuse contre lui… et il pouvait le comprendre. A lui aussi, Kaori lui avait paru heureuse de travailler sur son enquête et il aurait pu l’être si ça ne signifiait pas qu’elle passait encore plus de temps avec Monsieur N et aussi qu’elle s’exposait davantage au danger. Seulement, il ne voulait pas corroborer ses dires. Il voulait seulement qu’elle lui épargne le sujet Kaori et il allait devoir faire diversion.  

 

- Oh ma petite Miki, si tu es en colère contre Ryô-chou, tu ferais mieux de l’exprimer dans un corps-à-corps comme tu sais si bien les faire. Une salle de gym, un ring, l’allée derrière… ou ton lit, mon endroit sera ton endroit et mon endroit se sent d’attaque., lui indiqua-t-il, ne cachant rien de son mokkori dressé alors qu’il tentait de l’attraper, crapahutant sur le comptoir.  

 

Soudain, apparut devant ses yeux la gueule d’un bazooka et quelques dixièmes de seconde plus tard la roquette qui en sortit. Ryô n’eut pas le temps de bouger qu’il se retrouva entouré de fumée, les dents en miette, les cheveux en pétard et, les yeux révulsés, tomba en arrière sur le sol, sonné. Il n’entendit que vaguement la clochette tinter et vit apparaître au dessus de lui son ami américain avec un sourire ironique aux lèvres.  

 

- Ca va, Ryô ?, l’interrogea Mick.  

- Impec… la forme…, murmura le japonais, levant un pouce qui retomba aussi vite.  

- Je vais te montrer comment on fait., fit son ami, lui adressant un clin d’oeil.  

 

Il mit plus de temps à lui annoncer qu’à se retrouver allongé à ses côtés, son costume blanc beaucoup moins blanc, les cheveux ressemblant à un champ de blé après une tornade et quelques dents manquantes.  

 

- Je vois…, ricana Ryô.  

- J’ai des choses à faire en arrière-cuisine. Je vous laisse à trois mais ne démolissez pas mon café !, leur annonça Miki, les sourcils froncés.  

- Compris Nounours ?, fit-elle, faisant rougir jusqu’à la racine des cheveux son mari.  

 

Il n’en fallut pas plus pour que les deux zigotos qui jouaient les serpillières par terre se redressent et viennent embêter le géant.  

 

- Vous n’avez pas mieux à faire ? Il me semble qu’on a des choses à se dire., finit par gronder Umibozu.  

 

Il attrapa les deux énergumènes et les balança contre un mur. Telles deux limaces, ils glissèrent jusqu’à se retrouver par terre. Mick se releva cependant plus rapidement que son ex-partenaire, se rajustant avant de revenir s’asseoir.  

 

- Umi a raison. On a des choses à se dire., confirma-t-il très sérieusement.  

 

Ryô ne se fit pas attendre. Après tout, c’était la raison principale de sa venue. Il avait besoin des informations de ses amis pour les recouper avec les siennes et peut-être pouvoir en tirer quelque chose qui le ferait enfin avancer dans la bonne direction… Ainsi, cette histoire se terminerait même s’il savait que tout ne serait pas fini sur tous les plans.  

 

- Je vous écoute. J’ai exploré les pistes du port mais elles n’ont rien donné., résuma-t-il à ses deux amis.  

- Ce sont des pistes froides. Ils ont déménagé depuis., fit-il d’une voix aussi froide que la frustration qui l’avait pris en découvrant qu’un temps il aurait été au bon endroit, ou au moins à un bon endroit.  

- On m’a indiqué qu’il y avait des nouveaux venus dans la zone industrielle désaffectée. Je vais aller y faire un tour ce soir., leur fit savoir Umibozu.  

- Tu veux de la compagnie ?, proposa Ryô, impatient d’en finir.  

- Pour que tu t’amuses avec mes jouets et me retardes ?, railla le géant.  

- Hors de question.  

- Je m’occuperai de ta femme alors si tu ne sais pas l’amuser…, ironisa le nettoyeur prenant une tête de pervers.  

 

Il rigola nettement moins en faisant de nouveau face au bazooka de l’ex-mercenaire et se planqua derrière Mick pour éviter les représailles.  

 

- Si tu ne sais pas quoi faire, tu n’auras qu’à étudier cette liste., fit ce dernier.  

 

Il sortit un papier de sa poche intérieure et le glissa vers la place qu’occupait Ryô juste avant.  

 

- Si c’est ta liste de courses, démerdes-toi tout seul., plaisanta le japonais.  

- Sauf si c’est pour les petites affaires de Kazue.  

- Tu ne saurais pas trouver ce qui lui plaît., lui lança l’américain, ne mordant pas à l’hameçon.  

- On peut tenter le coup. Je suis sûr de pouvoir aller jusqu’à le lui ôter., suggéra Ryô avec un ton de défi.  

 

Mick ricana en secouant la tête avant de poser la main sur l’épaule de son ami.  

 

- Tu vois, ces derniers temps, je me fais encore moins d’inquiétude sur le sujet., s’amusa-t-il, la pressant avant de le relâcher alors que Ryô fronçait les sourcils.  

- Je n’ai rien perdu de mon charme et de mes capacités., objecta ce dernier.  

- Je n’en doute pas… Bon, je préfère parler de cette liste que de ta lucidité alors jettes-y un œil., éluda Mick, faisant un petit geste de la tête vers le papier.  

 

Sans se séparer du froncement de sourcils, le nettoyeur déplia le feuillet. Il dut se retenir de ne pas le froisser et jeter mais eut beaucoup plus de mal à contenir sa colère et rester impassible. Il connaissait cette liste. Il ne l’avait consultée qu’une seule fois mais elle était restée gravée dans sa mémoire au fer rouge. C’était dans le dossier de Nishihara. Malgré sa résolution, malgré ce qu’il avait dit à sa partenaire, il n’avait pu s’empêcher de l’ouvrir, un soir tard alors qu’il rentrait d’une tournée des cabarets. Elle dormait. Il n’y avait donc aucun risque qu’elle le découvre en train de faire le contraire de ce qu’il avait dit et pour quelle raison ?  

 

De la fierté, ça avait été une simple question de fierté. Il n’avait pas prémédité le geste. Le dossier était là sur la table semblant l’attendre, le narguer peut-être. Kaori l’avait-elle laissé là intentionnellement ou pas ? Il n’en savait rien mais toujours était-il qu’il était là et qu’il n’avait pu résister à l’envie de l’ouvrir. La liste de noms était la première chose qu’il avait vue et ça l’avait fâché : il n’avait eu qu’un nom dans son viseur et en plus ça avait été une mauvaise piste. L’équipe de Nishihara en avait listé une dizaine… et il ne pouvait écarter le fait que l’un d’eux soit le bon.  

 

Malgré son envie d’envoyer valser le dossier dans les airs, il l’avait refermé calmement, ne laissant aucune trace de son passage et, bien évidemment, il s’était retenu d’en faire la moindre mention à sa partenaire alors qu’elle le harcelait pour qu’il y jette un œil. Visiblement, elle avait trouvé un autre moyen de lui transmettre ces informations. Il aurait dû le prévoir…  

 

- C’est quoi ? La liste des personnalités que tu dois contacter pour ta future œuvre de charité ?, ironisa le nettoyeur.  

- Je donne dans les cas désespérés mais, si le tien l’est, ce n’est pas pour les raisons qui m’intéressent.  

- Ah ah, très drôle. C’est une liste de personnes parmi lesquelles pourrait se cacher notre gars., l’informa Mick, lui adressant un regard peu amène.  

- Je ne vois pas ce que ça pourrait nous apporter. Nous n’avons jamais rien entendu sur ces personnes-là., répliqua Ryô, haussant les épaules.  

- Tu as trouvé ça où ? Dans la poubelle en bas de chez toi ?, le taquina-t-il de manière assez acerbe.  

 

Mick se contenta de lui adresser un sourire ironique plutôt que de lui casser la figure comme il en avait envie. Il avait fait une promesse et il comptait bien la tenir.  

 

- Tu as l’air énervée, ma belle., avait-il constaté alors que Kaori lui avait ouvert la porte de l’appartement quelques heures plus tôt.  

- Peut-être parce que je le suis…, avait-elle répondu en soupirant.  

- Excuse-moi. Merci d’être venu, Mick., s’était-elle reprise.  

- De rien. J’avoue que je suis curieux de savoir ce que tu veux de moi., avait-il répliqué avant de prendre un faciès de pervers.  

- Oh, tu veux enfin profiter de mon corps d’Apollon ! Je suis tout à toi, ma Kaori chérie !, s’était-il écrié, s’élançant sur elle.  

 

La massue s’était matérialisée juste devant ses yeux, remplaçant l’image de la jolie rouquine qui était sa cible. La douleur habituelle l’avait traversée et il était tombé lourdement au sol, entendant les pas de son amie s’éloigner vers le divan. Après s’être recoiffé, il l’avait rejointe et s’était assis à ses côtés, une cheville posée sur le genou, légèrement tourné vers elle.  

 

- Je t’écoute… bien sagement., lui avait-il annoncé.  

- Je… Tu sais que j’ai accepté une mission de la part de Yoshihide, une mission qui correspond à celle que Ryô effectue et pour laquelle il ne m’a pas dit grand-chose… mais je suppose… enfin j’ose espérer qu’il vous a demandé de l’aide à Umi et toi., avait commencé Kaori.  

- C’est possible…, avait-il déclaré, précautionneux.  

- Tu ne veux rien me dire non plus. Je comprends…, avait-elle soupiré.  

 

Il avait été tenté un moment de tout lui expliquer mais qui savait ce qu’elle serait capable de faire ? Elle pouvait être impulsive et, comme Ryô, il n’avait pas envie de la voir foncer tête baissée vers un danger qu’ils savaient important mais dont ils n’avaient pas encore défini exactement les contours.  

 

Il avait un moment cru qu’elle allait lui dire qu’il pouvait s’en aller lorsqu’elle s’était levée mais elle était revenue peu après avec un papier en main, papier qu’elle lui avait tendu sans attendre. Il l’avait survolé, voyant différents noms listés.  

 

- Ce sont des informations que j’ai obtenues de Yoshihide. L’une de ces personnes pourrait être derrière cette affaire., lui avait-elle dit.  

- Dans quelle mesure ?  

- Ce sont des personnes qui ont des contentieux avec sa société ou un intérêt à lui nuire. C’est loin de nos suspects habituels mais cette affaire est aussi loin d’être habituelle., avait-elle constaté.  

- Ce n’est effectivement pas à négliger. Tu devrais donner ça à Ryô., lui avait-il conseillé.  

 

Il l’avait entendue partir d’un rire désabusé et s’en était étonné. Il l’avait alors mieux observée et avait vu la fatigue qui marquait ses traits.  

 

- J’ai déjà essayé… Ca fait même une semaine que je le tanne pour qu’il regarde ce dossier mais il refuse tout net. Il en fait une espèce d’affaire d’honneur mal placée. Il est fâché parce que j’ai pris cette affaire mais je suis persuadée qu’en unissant toutes les informations possibles, on avancerait plus vite., lui avait-elle expliqué après s’être calmée.  

- Je ne peux pas te donner tort., avait admis l’américain.  

 

Il avait bien une idée de ce qui motivait son ami et c’était certainement de l’honneur mal placée plus une grande jalousie.  

 

- Donc comme on n’a pas vraiment le luxe du temps, je me suis dit… Je me suis dit que, si ça venait de toi, que tu lui disais que tu as trouvé ces informations dans la rue, il les prendrait enfin en compte. Tu veux bien ?, lui avait-elle demandé, l’espoir perçant dans sa voix.  

- Surtout, il ne doit pas savoir que ça vient de moi.  

 

Il avait contemplé la liste puis son amie et avait accepté de jouer les entremetteurs secrets. Quelle ironie de se retrouver à comploter pour que les informations d’un partenaire aillent à l’autre… Cela en disait long sur l’état de leurs relations actuelles. Cela en disait long sur les sentiments qu’éprouvait son ami sur la relation entre Yoshihide et Kaori.  

 

- Qui sait ? Peut-être que ces informations sorties de la poubelle en bas de chez moi seront plus efficaces que les tiennes… Parfois, il n’y a pas besoin de se déplacer loin pour trouver ce dont on a besoin., ironisa Mick.  

 

Il vit Ryô ouvrir la bouche et la refermer en fronçant les sourcils. Ce dernier replia sans précaution le feuillet et l’enfonça dans sa poche, bien décidé à ne pas s’en servir.  

 

- Tiens, Umi, j’ai pris la liberté de t’en faire une copie également., fit l’américain, se retenant de rire face à l’air irrité de son ami.  

- On pourrait peut-être se partager les noms pour aller plus vite. Je prends les cinq premiers., ajouta-t-il.  

- Les cinq suivants, acquiesça Falcon.  

 

Deux paires d’yeux rivés sur lui, Ryô n’eut d’autre choix que de dire qu’il prenait les cinq derniers, l’envie le démangeant d’enfoncer la liste dans la grande gueule de son ami. Il était en colère contre sa partenaire aussi pour l’avoir obligé à travailler sur le dossier de Yoshihide contre son gré… et, s’il ne l’avait pas été, il aurait été un peu fier d’elle aussi pour le tour qu’elle venait de lui jouer.  

 

- Je me tire. On a du boulot !, annonça-t-il, se levant et s’en allant sans un mot.  

- C’est Kaori qui t’a donné l’info, n’est-ce pas ?, l’interrogea Umi.  

- Je ne vois pas de quoi tu parles., s’amusa Mick.  

 

L’ex-mercenaire esquissa un léger sourire en coin même s’il était contrarié par ce que pouvait signifier ce fait. Il y avait de l’huile sur le feu entre les deux partenaires…  

 

- La soirée a été bonne ?  

 

Se débarrassant de sa veste de son holster, Ryô ne fut pas surpris de trouver Kaori encore debout malgré l’heure tardive. Depuis une semaine, c’était la même scène et il se prépara à devoir batailler une nouvelle fois pour ne pas lire son dossier. A quoi bon d’ailleurs puisqu’elle avait eu ce qu’elle voulait à travers Mick ? Il se retint cependant de lui faire la remarque : il la laisserait mettre les pieds dans le plat…  

 

- Très agréable., acquiesça-t-il.  

- Tant mieux. Je voulais te prévenir que je ne serai pas là demain après-midi ni le soir d’ailleurs., lui fit-elle savoir, se levant et approchant de lui.  

- Sortie entre filles… Je vais me dévouer pour venir tenir compagnie à Miki et Kazue. Ca sera un peu comme une sortie entre couples., fit-il, jouant les jolis cœurs.  

 

La massue qu’il attendait pour avoir insinué qu’elle était un homme ne vint pas et, sortant de sa réserve habituelle, il adressa un regard quelque peu surpris à sa partenaire.  

 

- Je ne suis pas transformée en femme pour une nuit, Ryô., lui asséna-t-elle assez froidement, ce qui était presque plus douloureux qu’une massue.  

- Et ta présence n’est pas requise… à moins que tu n’aies envie de discuter avec Yoshihide de l’affaire…  

 

Il eut beaucoup de mal à croire ce qu’il venait d’entendre. Alors maintenant, il ne se contentait plus des jours de semaine. Il la lui fallait aussi le week-end pour plusieurs heures d’affilée, ce qui incluait probablement un dîner en tête-à-tête dans ce qui serait certainement un restaurant très chic… ou peut-être ne prendrait-il pas cette peine et l’emmènerait dîner chez lui, là où sa chambre ne serait pas loin… Se dominant, difficilement, pour rester impassible, il ne put s’empêcher de serrer les poings qu’il enfonça au fond de ses poches.  

 

- Tu connais déjà mon point de vue., fit-il froidement.  

- Je sais. Je n’insisterai plus. Pour ton information, à moins que tu ne décides à nouveau de me suivre…, lança-t-elle, lui coulant un regard noir.  

- Nous allons aller à l’orphelinat l’après-midi…, lui apprit-elle.  

- Et le soir ? Au fond de son lit ? Après tout, tu n’as plus rien à perdre, juste à profiter., railla Ryô.  

 

Agacée, Kaori tourna les talons et prit les escaliers. Elle ne mordrait pas à l’hameçon, elle ne s’emporterait pas parce qu’elle n’avait aucune idée de la manière dont ça pouvait finir et, si elle mourait d’envie de retrouver la chaleur de ses bras, ce n’était pas la manière dont elle voulait le faire… Alors plutôt que de ternir complètement sa journée, elle préféra s’éloigner de lui et se plongea dans ses souvenirs pour retrouver la légèreté qui l’avait habitée jusque là.  

 

- A quoi tu penses ?, avait-elle interrogé son ami en le voyant le regard perdu dans le vague, quelques heures plus tôt.  

- A rien d’important., avait-il tenté d’éluder, reposant un papier sur la table basse.  

 

Revenant avec deux tasses de thé qu’elle posa juste à côté à peine quelques minutes après, Kaori put voir ce qui était marqué.  

 

- C’est une invitation. Tu vas t’y rendre ?, l’avait-elle questionné.  

- Je n’ai pas envie d’en parler., s’était-il refermé.  

- Parle-moi plutôt de ce que tu vas faire ce week-end., lui avait-il demandé, prenant un air intéressé.  

- Certainement travailler sur ton enquête… je prendrai peut-être aussi le temps d’aller à l’orphelinat. Ca fait quelques temps que je n’y suis pas allée., avait-elle réfléchi à voix haute.  

- Tu visites les orphelinats. Envie d’adopter ?, l’avait-il taquinée.  

 

Elle s’était sentie rosir en s’imaginant un instant être mère mais la réalité avait vite repris le dessus.  

 

- Non. J’adore les enfants mais je n’en aurai jamais à moi. Je ne mène pas la vie qu’il leur faut. Je me contente de leur donner un peu de temps, de chaleur et d’amour quand je peux., avait-elle répondu.  

- Ca te ressemble bien., avait-il affirmé avec beaucoup de douceur.  

 

Pensifs, ils étaient restés silencieux un long moment mais il n’y avait aucune gêne. C’étaient des moments apaisants pour chacun d’eux au contraire.  

 

- Pourquoi as-tu cessé de te rendre aux mondanités ? Tu n’en ratais pas une avant., avait soudain fait remarquer Kaori.  

- Quand on a découvert ma maladie… comment te dire ? J’ai commencé à trouver ça inutile, futile et je voulais consacrer mon temps à préparer l’après. Et puis…, avait-il continué, s’arrêtant soudain.  

- Et puis ?, l’avait-elle incité, sentant une certaine réticence de sa part.  

- Je n’ai pas envie qu’on me voie dépérir. Alors je préfère être le loup solitaire qu’on méprise plutôt que la personne réduite que l’on prend en pitié., avait-il avoué.  

- Mais tu n’es pas cette personne et, parmi tous ces gens que tu côtoyais, il y en a certainement qui éprouve une amitié ou un respect sincère pour toi et qui ont envie de profiter de ta présence le plus longtemps possible., avait-elle objecté avec beaucoup de sincérité.  

- La plupart n’en veulent qu’à mon argent, Kaori. Ne sois pas naïve., avait-il rétorqué avec amusement.  

- Moi, je ne veux pas de ton argent mais tu ne veux pas arrêter de m’en donner. Que faut-il que je te dise pour te convaincre ?, lui avait-elle retourné avec aplomb.  

 

Elle se souvint du rire qu’il avait laissé échapper et de l’éclat heureux de son regard et ne put s’empêcher de sourire. C’était une des images qu’elle n’oublierait pas de lui, elle le savait.  

 

- Rien. Ne dis rien et laisse-moi penser que je peux contribuer un peu à te rendre la vie plus facile, plus belle., lui avait-il répondu avec tendresse, l’invitant à se rapprocher de lui.  

- Ma vie est déjà belle. Je l’aime comme elle est., avait-elle affirmé, acceptant de le faire et la main qui prit la sienne.  

- Je n’en doute pas.  

- En plus, c’est le Lac des Cygnes par l’un des plus grands corps de ballet au monde. Ca doit être magnifique dans le décor du théâtre. C’est déjà beau à la télé mais ça doit être époustouflant sur place., avait-elle fait, rêveuse.  

- Ca doit l’être., avait-il acquiescé, l’observant avec un léger sourire.  

 

Il aimait la voir ainsi. Elle apportait de la lumière à sa vie et une chaleur qu’il n’avait plus ressentie depuis longtemps. Il savait qu’elle avait quelqu’un dans sa vie et, de toute manière, il n’avait rien à lui offrir sur ce plan-là mais il avait envie de plus de temps avec elle.  

 

- Emmène-moi à l’orphelinat avec toi demain., avait-il soudain suggéré.  

- Quoi ?!  

- Emmène-moi voir les enfants. Ce sera quelque chose de nouveau pour moi, comme si je rentrais un peu dans ton monde et j’ai envie de rentrer dans ton monde., avait-il expliqué.  

 

Il voulait voir en réalité la Kaori qu’il imaginait là-bas entourée de gamins, un sourire tendre aux lèvres. Peut-être qu’il serait déçu… non, il ne le serait pas, il en était sûr. Il repartirait de l’orphelinat avec des images douces pour l’aider à surmonter les jours plus sombres… surtout si elle ne résistait pas et sortait de sa vie.  

 

- Ca risque de te fatiguer. Les enfants sont adorables mais, tu sais ce que c’est, ils crient, courent dans tous les sens, parlent beaucoup et demandent de l’attention. Ca va être rude pour toi., avait-elle objecté sincèrement inquiète pour lui.  

- Ca ira., lui avait-il promis, touché par le souci qu’elle se faisait pour lui.  

- Pour te le prouver, on ira voir le soir même le ballet ensemble., avait-il proposé.  

- Quoi ?! Tu… Je… On ne me laissera pas rentrer. C’est ton invitation., s’était-elle exclamée.  

- Une invitation pour deux, Kaori. Lorsqu’on envoie une invitation à un homme célibataire, on s’attend toujours à le voir débarquer avec une jolie jeune femme à son bras., lui avait-il expliqué, tout sourire.  

- Quoique je ne leur ferai pas ce plaisir…, avait-il lâché, atténuant le malaise naissant de Kaori à l’idée qu’il la trouvait jolie, ce qu’elle trouvait ridicule.  

- Parce que je suis sûr que tu ne seras pas seulement jolie mais sublime dans une robe du soir., avait-il corrigé.  

 

Elle avait tenté d’objecter, gênée à l’idée de se retrouver dans ce monde-là, mais il avait été dur en affaires et elle avait fini par accepter, refusant cependant qu’il lui achète une robe qu’elle pourrait se faire prêter par Eriko.  

 

- Tous les hommes ne pensent pas qu’avec leur sexe, Ryô. Demain soir, il m’emmène au théâtre national pour voir le Lac des Cygnes. Ne t’inquiète pas, je ne finirai pas la soirée dans les poubelles d’une ruelle quelconque complètement ivre… ni au fond de son lit. Je dormirai dans le mien si jamais tu me cherches., répondit-elle à Ryô, une fois arrivée en haut.  

 

Il éprouva un certain soulagement à savoir qu’elle ne comptait pas passer la nuit là-bas… et encore plus de frustration à l’idée qu’il devrait lutter encore une nuit de plus contre l’envie de la rejoindre… S’il était bien un endroit où elle méritait de vivre, c’était dans la lumière et il devait admettre qu’il n’était pas celui qui pourrait lui offrir cela : Nishihara, lui, le pouvait. 

 


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