Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Auteur: Mercury80

Status: En cours

Série: City Hunter

 

Total: 108 chapitres

Publiée: 08-05-22

Mise à jour: 25-04-24

 

Commentaires: 94 reviews

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GeneralRomance

 

Résumé: Notre passage sur Terre n'est qu'éphémère... Comment le rendre plus durable ?

 

Disclaimer: Les personnages de "Laisser une trace" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Laisser une trace

 

Chapitre 25 :: Chapitre 25

Publiée: 28-11-22 - Mise à jour: 28-11-22

Commentaires: Bonjour, voici la suite de l'histoire et un petit indice sur cet objet qu'a vu Ryô. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


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Chapitre 25  

 

- Tu as du nouveau ?  

 

Saeko adressa un regard noir à son ami nonchalamment assis sur un banc. Elle n’aimait pas du tout le ton brusque et froid qu’il avait employé à son égard. Aucun homme ne lui parlerait ainsi, même son père.  

 

- Tu vas commencer par me parler autrement, sinon je m’en vais sur le champ., lui fit-elle savoir sèchement.  

- Ouh… Chatouilleuse aujourd’hui., ironisa Ryô sombrement.  

- Tu manques de passion dans ta vie, Saeko. Si tu veux, tu as encore des dettes à éponger. Ca te décoincerait., lâcha-t-il sur un ton mordant.  

- Puisque c’est ainsi…, répondit-elle, se retournant et s’éloignant.  

 

Jamais, ô grand jamais, il ne lui avait parlé de cette sorte. Ils se remettaient volontiers en place l’un l’autre, s’envoyaient des piques mais le tout était toujours resté dans les limites amicales. Cette fois, il avait dépassé les bornes et, s’il avait besoin de se défouler, elle ne serait pas celle qui lui servirait de punching-ball. Elle préférait de loin le laisser se calmer et lui adresser la parole plus tard. Ce qu’elle avait à lui apprendre pouvait attendre quelques heures. C’était peut-être des faits récents mais ça n’apportait pas grand-chose à leur moulin.  

 

Les bras étendus sur le dossier du banc, Ryô ne regarda pas partir l’inspectrice. Il ne lui vint même pas à l’esprit de la rattraper et de s’excuser de s’être montré sous un si mauvais jour. Après tout, elle était bien le cadet de ses soucis. Un éclat de soleil sur un poteau en métal lui ramena l’image qu’il avait vue le matin même en mémoire et son humeur s’assombrit de nouveau. La première envie qui lui vint était de sortir son magnum et d’aller descendre Nishihara. Sans lui, tout cela ne serait jamais arrivé.  

 

Que risquait-il ? Rien. Saeko le couvrirait, soulagée de voir un réseau mafieux s’écrouler. Les victimes seraient vengées, celles potentielles seraient sauvées et il n’aurait plus à cacher à Kaori ce qu’il faisait. Peut-être pourrait-il enfin lui expliquer ce qu’il s’était passé ? Ou peut-être pas, le mal était fait après tout, ça ne changerait rien aux évènements. Il n’effacerait pas ce moment de folie, ne lui rendrait pas ce qu’il lui avait pris ni ne ferait disparaître la culpabilité qu’il ressentait. Il aurait voulu ne pas avoir cette vision. Il ne savait plus quoi faire.  

 

- Tu traînes au parc par une belle journée entourée de belles femmes et tu restes immobile sans rien faire ?, entendit soudain Ryô.  

 

Mick prit place aux côtés de son ami, étendant ses jambes et les croisant devant lui. Il tendit son étui à cigarettes à son ami qui l’ignora sans même prétendre ne pas l’avoir vu. Il se fichait de la bienséance.  

 

- T’as vraiment besoin de tirer un coup. Lance-toi. Il y a suffisamment matière., l’incita l’américain.  

- Tu m’incites à coucher avec une autre femme que Kaori ? C’est nouveau…, railla le japonais.  

- Tu n’es visiblement toujours pas décidé à conclure avec elle alors… il faut bien parer aux besoins primaires., lâcha Mick, haussant les épaules.  

- Je te remercie de te préoccuper de la santé de…, ironisa Ryô avant d’être coupé par son ami qui leva la main.  

- Je vois le tableau. Je me passe du langage fleuri. C’est quoi ton problème, Ryô ?  

- Toi… Tu me casses les c… oreilles et j’ai d’autres chats à fouetter., le rabroua le nettoyeur, se levant et s’en allant.  

 

Il fit le tour de ses indics, chercha de nouvelles pistes, retourna voir les lieux déjà visités, fouilla les décombres de l’immeuble qui avait explosé avant de rentrer à l’appartement et de tourner en rond dans le séjour, cogitant sur tout ce qu’il savait. Régulièrement, il s’immobilisait et se concentrait, ses pensées dérivant sur un autre sujet, une image précisément. Il devait le faire parce qu’il n’était pas aux aguets et que Kaori pouvait débarquer à n’importe quel moment. Il n’était pas prêt à lui parler : s’il le faisait, il risquait d’exploser et de lui en mettre plein la figure.  

 

Cependant, il vit le soir arriver mais pas Kaori. Elle était retournée là-bas et elle le ferait jusqu’au bout. Tout cela devait s’arrêter…  

 

- On aura beau faire le maximum : un cappuccino ne sera jamais aussi bon qu’en Italie, un burger aux Etats-Unis, un croissant à Paris… et les ramens ici. J’avoue que celles-ci sont particulièrement délicieuses., affirma Yoshihide, un sourire aux lèvres.  

 

Kaori et lui se faisaient face, partageant un repas pour la deuxième fois ensemble. Elle ne pouvait se mentir : cette soirée lui faisait du bien. Pour la première fois depuis une semaine, elle ne pensait pas au fait qu’il pouvait être un dangereux malfrat. C’était tellement incongru qu’elle était sûre d’elle. Alors quand il lui avait proposé de dîner après avoir su qu’elle n’avait rien avalé de la journée, elle n’avait pas refusé et avait même suggéré le lieu habituel où Ryô et elle commandaient. Il l’avait laissée choisir et maintenant ils mangeaient dans la bonne humeur en discutant.  

 

- C’est une petite boutique familiale. Elle avait été créée par une dame et, à son décès, sa fille a repris. Elle a failli fermer car elle ne savait pas bien cuisiner., lui expliqua la jeune femme.  

- Si elle ne sait pas bien cuisiner, qu’est-ce que je dois dire ?…, rit-il.  

- Rien parce qu’elle ne savait vraiment pas cuisiner… C’était infâme.., lui affirma-t-elle.  

 

Elle se retint de justesse de dire que seul Ryô s’empiffrait de sa nourriture parce qu’il trouvait la jeune fille jolie et qu’il voulait l’encourager. Elle n’avait pas envie de penser à lui maintenant.  

 

- Alors comment a-t-elle fait ?, s’enquit-il, curieux.  

- Une mauvaise rencontre., dit-elle, laissant durer le suspense.  

 

Sa ruse fut cependant découverte à en juger le sourire de son interlocuteur. Malgré tout, Yoshihide se plia à son jeu.  

 

- Une mauvaise rencontre ? Vous en avez trop dit ou pas assez. Alors je dis : je veux toute l’histoire. C’est à votre tour de me faire découvrir un peu votre monde., la taquina-t-il.  

 

Elle le regarda, se sentit rougir face à la lueur amusée de ses prunelles et l’intérêt qu’elle y lisait également, et attrapa des nouilles dans son assiette.  

 

- D’accord. J’espère que vous n’êtes pas sensible du cœur…, plaisanta-t-elle.  

- Non. Tout va bien de ce côté-là., musa-t-il avec un sourire.  

- Elle a été prise en otage par un évadé de prison., lui apprit-elle.  

- Un évadé… Vous plaisantez ? Et je suppose que ce ne sera pas le type qui aura juste fauché une pomme…, pipa-t-il, intéressé.  

- Non, plutôt le genre assassin.  

 

Elle lui raconta alors comment il était arrivé là avec son complice, poussé par la nostalgie de des nouilles délicieuses de la première restauratrice. Dégoûté, il avait formé la jeune femme avec beaucoup de sévérité, délaissant complètement son idée de fuir au loin pendant qu’il en était temps.  

 

- Elle a failli baisser les bras mais elle a finalement persévéré et ça s’est avéré payant., conclut-elle.  

- Et l’évadé ? Il a continué sa route ? Il ne vous a pas fait de mal ?, s’inquiéta-t-il, comprenant que cette scène avait été vécue.  

- Non. Il s’est rendu en faisant de la publicité pour le restaurant et, depuis, il ne désemplit plus., répondit-elle.  

 

Il l’observa un instant avant de lui sourire.  

 

- Une mauvaise rencontre qui a bien tourné donc… Ca me rappelle un peu notre rencontre., fit-il, pensif.  

- Et qui joue le rôle de l’évadé ?, lui demanda-t-elle.  

- Je crois que c’est vous. C’est vous qui changez ma vie., murmura-t-il, attrapant l’objet posé entre eux sur la table.  

- Alors ?, lui demanda-t-il, le touchant.  

- Vous voulez en parler maintenant ?, lui redemanda-t-il posément, plongeant dans son regard.  

 

Elle ne détourna pas les yeux, prenant le temps de réfléchir.  

 

Il était largement passé vingt-deux heures lorsqu’elle rentra à l’immeuble. Toutes les lumières étaient éteintes, ce qui ne l’étonnait pas vraiment. Depuis leur… aventure, ils ne s’étaient quasiment pas vus… peut-être même qu’ils ne s’étaient pas vus du tout, elle ne savait plus vraiment dire… Elle n’avait rien changé à ses habitudes d’après elle même si elle devait avouer qu’ayant besoin de réfléchir par moments ou simplement de régner sur ses émotions, elle prolongeait volontiers ses pérégrinations en ville, ce qui n’était pas vraiment une nouveauté.  

 

Etrangement, elle n’avait même pas été sur la tombe de son frère. Elle ne savait pas quoi lui dire et lui faire face après avoir succombé à un moment de folie et s’être ajoutée à la liste des conquêtes éphémères de son partenaire lui semblait au-delà de ses forces. Elle n’était pas fière de ce qui s’était passé même si elle ne pouvait pas non plus dire qu’elle le regrettait… sauf peut-être les circonstances. Elle poussa un long soupir, réalisant une nouvelle fois à quel point ses sentiments et émotions étaient devenus complètement chaotiques depuis une semaine. Et dire qu’elle pensait que ça ne pouvait pas être plus compliqué avant cette nuit fatidique…  

 

Prenant son temps, elle passa par la cuisine et se servit un verre d’eau. Appuyée contre le plan de travail, elle le but lentement, trouvant le silence environnant pesant. Même si elle était toujours en colère contre Ryô et aussi gênée, sa présence, ses silences, leurs conversations lui manquaient. Du regard, elle chercha des signes de sa présence mais ne trouva rien. Lui qui était habitué à laisser des choses traîner s’était apparemment acheté une conduite ou alors se dissimulait même dans les petits traits du quotidien. Epuisée par toutes les questions qui la taraudaient depuis tous ces jours, elle posa son verre et s’en alla, gagnant sa chambre. Interdite, elle s’arrêta sur le seuil avant même d’avoir ouvert la lumière.  

 

- Que… Que fais-tu là ?, balbutia-t-elle, sentant la présence de son partenaire dans son antre.  

 

Bonne question, se dit Ryô. Jusqu’au moment présent, il s’était dit que c’était une bonne idée et attendre dans sa chambre, dans le noir avait été loin d’être désagréable. Ca lui rappelait des choses qui ne le laissaient pas insensible. Cependant, maintenant qu’elle était là, il se rendait compte que les raisons qui l’avaient poussé à l’attendre pour la confronter n’étaient plus aussi bonnes.  

 

- Tu rentres bien tard…, éluda-t-il d’une voix dure.  

 

Elle faillit s’étouffer de surprise face à sa réplique qu’elle jugeait bien déplacée venant de sa part. La colère revenant en force, elle sortit de sa torpeur et appuya sur l’interrupteur pour les mettre clairement face à face.  

 

- Tu te penses permis de contrôler mes faits et gestes parce qu’on a couché ensemble ?, lui retourna-t-elle, retirant son gilet et le jetant sur une chaise.  

- Redescends de ton estrade, Ryô. Ce qui est arrivé ne te donne aucun droit sur moi. Alors je peux bien faire un détour en rentrant du travail. Tu en fais beaucoup toi aussi à ce que je sache… et il ne s’agit pas que de marcher un peu plus longtemps., ajouta-t-elle, les poing sur les hanches.  

- Jalouse ?, ironisa-t-il, refusant d’admettre qu’elle avait marqué un point.  

- De quoi ? Des filles qui défilent sous toi ? Je suis habituée depuis le temps…, éluda-t-elle, détournant le regard.  

 

Enervé parce qu’elle lui tenait tête ouvertement, la colère du nettoyeur monta d’un cran mais ne se manifesta pas ouvertement. Nonchalamment, il s’installa un peu plus à son aise sur le lit de sa partenaire tout en l’observant, narquois.  

 

- Tu n’as pas envie d’essayer de me persuader de les laisser tomber ?, la titilla-t-il.  

- Tu fais ce que tu veux de ta vie, Ryô. Je te l’ai déjà dit et répété : je m’en fiche. Je t’ai dit ce que je ressentais pour toi, tu semblais le partager mais c’est comme toujours, tu fuis., lui fit-elle remarquer d’une voix sans concession.  

 

Touché dans son ego, il se redressa, les yeux plissés, et la fixa, s’attendant à la voir baisser le regard… ce qui n’arriva pas.  

 

- Je suis là., constata-t-il.  

- Hourra ! Je crois bien que c’est la première fois que je te vois depuis une semaine. J’aurais presque pu jurer que tu avais quitté la place., répondit-elle d’un ton acide.  

- Arrête d’insinuer que je suis un fuyard., gronda-t-il, vexé.  

- Pourquoi ? Parce que ça fait mal ?, lui retourna-t-elle, redressant le menton.  

- Tu t’es toujours arrangé pour me faire éviter les conversations gênantes mais je n’ai plus envie.  

- Je me suis arrangé… Tu plaisantes ? C’est toi qui t’effarouchais comme une pucelle dès qu’on évoquait certains sujets., lui reprocha-t-il, se levant et venant lui faire face.  

- Tu as raison. Je me suis laissée impressionner… mais c’est fini. Après tout, maintenant, je sais tout ce que j’ai à savoir… te concernant., fit-elle, le contournant et retirant ses boucles d’oreilles.  

 

Elle ne pouvait pas continuer à lui faire face. Elle avait envie de se jeter à son cou et l’embrasser comme sept jours auparavant. Sa présence, son odeur qui la frappait enflammaient ses sens, faisaient renaître le désir qu’elle avait de lui, désir visiblement loin d’être éteint après une semaine de sevrage.  

 

Son affirmation mit Ryô en rage et il l’attrapa par l’épaule, l’obligeant à se retourner et lui faire face. Elle allait voir ce qu’il retournait de le provoquer ainsi. Il plongea dans son regard, prêt à l’invectiver, et, comme s’il le brûlait, il s’écarta brusquement. Ce n’étaient pas des mots qui allaient sortir de ses lèvres. Il venait de se voir, l’attirant à lui et l’embrassant sauvagement, et il savait ce qui s’ensuivrait : la même chose qu’une semaine auparavant parce qu’il avait encore envie d’elle mais une petite chose, la vision matinale, le retenait de se jeter sur elle.  

 

- Qu’est-ce que tu vas faire, Ryô ?, osa lui demander Kaori, ne sachant d’où lui venait l’audace.  

- Ne me dis pas que tu as envie de remettre ça ? Tu ne couches jamais deux fois avec la même fille., lui rappela-t-elle malgré le mal de chien que ça lui causait.  

 

Ca en passait par là peut-être de pouvoir guérir de tout ça. Affronter ouvertement les choses, admette ce qui n’arriverait pas et le faire devant lui était nécessaire… enfin elle l’espérait, sinon elle se faisait du mal pour rien.  

 

- Tu as raison. Je n’ai pas l’intention de remettre le couvert., cracha-t-il.  

- Et puis visiblement tu as trouvé de quoi combler ton manque affectif., ironisa-t-il, baissant le regard vers son poignet.  

 

Kaori le suivit et tomba sur le bracelet qu’elle portait. C’était le bracelet que Yoshihide lui avait offert la veille.  

 

- Ca te gêne ?, lui demanda-t-elle, levant son bras entre eux.  

- C’est Yoshihide qui me l’a offert hier soir. Un geste de pure amitié. Tu sais, ça arrive entre un homme et une femme. Tout ne se résume pas au sexe. D’ailleurs à un moment, ça nous suffisait., lui rappela-t-elle.  

 

Ryô ne put ignorer l’éclat de nostalgie qui éclaira son regard un instant.  

 

- Tu n’aurais pas dû accepter., murmura-t-il d’un air fermé.  

 

Elle l’observa, tenté un moment de lui dire qu’elle avait compris son petit jeu, ses soupçons, mais elle se réfréna.  

 

- Pourquoi ? Ce n’est qu’une babiole., fit-elle innocemment.  

- Parce qu’en plus, il n’y met pas le prix. Il est un peu pingre, non ?, ironisa-t-il, se sachant de très mauvaise foi.  

 

Comment réagir quand on ne pouvait pas dévoiler ses cartes mais que la jalousie et l’inquiétude le rongeaient de l’intérieur ? Nishihara venait de passer au poignet de Kaori la menotte qui l’emmènerait bientôt loin de lui. Il n’avait qu’une envie : arracher le bijou et l’envoyer par la fenêtre. D’un autre côté, le professionnel en lui voyait l’opportunité d’en finir avec ce salaud. S’il laissait Kaori être enlevée, il trouverait les autres jeunes femmes kidnappées et mettrait fin aux trafics de Nishihara.  

 

Il serra les poings. Il était face à un dilemme cornélien. Soit il avouait à Kaori ce qu’il savait et devait décider s’il la mettait en danger ou non, soit il se taisait et la laissait courir ce danger en la gardant dans l’ignorance.  

 

- J’aurais refusé si ça avait été plus cher. J’ai d’ailleurs hésité à accepter celui-là., lui apprit-elle.  

- Tu aurais dû refuser. Après tout, il te paye, tu es sa salariée. A moins qu’il ne cherche à obtenir plus de toi…, insinua-t-il, la jalousie reprenant le dessus.  

- Oh non, tu ne vas pas encore me faire une de tes remarques déplacées sur le fait qu’un homme aurait enfin de l’attirance pour moi, Ryô. N’oublie pas que ce corps te plaisait bien la semaine dernière, alors revois tes standards., le prévint-elle, pointant du doigt vers lui.  

- Et puis, pour Yoshihide, on est en couple. C’est une illusion que tu as mise en place et qu’il continue à avoir malgré la réalité que nous connaissons !  

 

Pendant un long moment, ils s’affrontèrent du regard. Il se souvenait de ce moment, la seule fois où il avait rencontré Nishihara et où il avait sciemment instauré ce quiproquo. Il n’arrivait pas à croire que Kaori pouvait se laisser amadouer par ce bellâtre. Jusqu’où ça allait ?  

 

- Tu sais, les couples, ça peut battre de l’aile… Tu ne serais pas la première à tromper ton conjoint., ironisa-t-il.  

- Si jamais il devait se passer quelque chose entre Yoshihide et moi, je lui avouerais d’abord la supercherie. Après tout, je ne serais pas la première à coucher avec un homme avec qui je ne suis pas en couple., rétorqua-t-elle, relevant le menton.  

 

Elle ne lâcherait donc pas, se dit Ryô, contenant difficilement sa colère. Plus il voulait la pousser dans ses retranchements, plus elle montait au front. Où était la Kaori qui cédait devant lui et lui laissait le dernier mot ? Où était la Kaori qui aurait conclu cette conversation depuis longtemps avec une massue ? L’avait-il définitivement perdue ? Il ne s’était jamais senti aussi fébrile mais ça ne le poussa pas à changer de stratégie. Elle le déstabilisait.  

 

- Finalement, tu admets que tu aimerais bien qu’il se passe quelque chose entre vous. Il t’a déjà embrassée… peut-être même touchée ? Tu sais, à raison de trois heures par soir, cinq soirs par semaine, ça fait quinze heures de sexe par semaine, c’est tout à fait honorable… même si c’est ce qu’on a fait en une fois. Tous les hommes ne sont pas aussi performants que moi., se targua-t-il.  

 

Kaori le regarda, hésitant entre le gifler et entrer dans son jeu pour voir comment il réagirait mais finalement, ce fut une autre voie qu’elle emprunta.  

 

- La performance ne fait pas la qualité, Ryô. Parce que finalement au bout de la quinzième heure d’affilée, un coup reste un coup alors qu’en espaçant les choses, l’attente aiguise la faim et rend le tout plus mémorable., lui répondit-elle, le touchant dans son orgueil de mâle.  

- Sors de ma chambre maintenant. J’aimerais me coucher., lui fit-elle savoir, lui faisant un geste de la main.  

 

Ryô vit le bracelet briller devant son nez et vit rouge. Il attrapa son poignet et la força à se retourner vers lui. Elle allait savoir qui était vraiment ce salaud dont elle s’amourachait et acceptait les attentions.  

 

- Je pensais que tu avais appris depuis sept ans, Kaori. Je pensais que tu savais distinguer les méchants des gentils., cracha-t-il, furieux.  

- J’ai appris, Ryô. J’ai un instinct sûr sur le sujet., lui répondit-elle, ne cherchant même pas à se dégager.  

- Vraiment ? Alors tu penses que Nishihara est un gentil ?, ironisa-t-il.  

- Pourquoi ? Ce n’est pas le cas ?, l’interrogea-t-elle, levant un sourcil.  

 

Allait-il enfin lui dire tout ce qu’il pensait réellement, ce qu’il savait et qu’il lui cachait depuis tout ce temps ? Elle vit dans son regard une lueur d’hésitation et comprit qu’il ne lui dirait toujours rien.  

 

- Ton instinct doit te faire défaut alors…, railla-t-il cyniquement.  

- Détrompe-toi… Il me dit que Yoshihide est aussi bon que tu l’es. Alors s’il me trompe sur lui, il me trompe sur toi… Est-ce que je me trompe sur toi, Ryô ?, le questionna-t-elle.  

- Ton instinct avait-il prévu ce qu’il s’est passé la semaine dernière ?, lui retourna-t-il, refusant de lui répondre.  

- Oui et non… mais on était deux cette nuit-là, deux personnes responsables et consentantes. Ca ne change rien à ce que je pense de toi… encore et toujours. Malgré nos différends, je pense toujours que tu es un homme bien… et je pense que Yoshihide l’est aussi., lui affirma-t-elle.  

- J’espère que ton instinct ne te trompe pas alors…, murmura-t-il, le regard sombre.  

 

Il l’observa encore un instant avant de la lâcher et de s’éloigner d’elle. Il ne résisterait plus aussi longtemps, d’autant qu’elle venait de l’ébranler en lui assurant qu’elle avait toujours une certaine estime pour lui. Il était jaloux, toujours en colère mais en même temps elle venait de toucher une corde sensible qu’il ne maîtrisait pas encore assez bien, surtout quand le désir s’en mêlait.  

 

- Avant que tu t’en ailles et pour qu’on n’ait plus à en reparler, ne t’inquiète pas des conséquences de la semaine dernière. Il n’y en aura pas., lui apprit-elle.  

 

Elle ne savait pas s’il lui aurait posé la question d’ici quelques temps mais elle voulait clore le sujet définitivement.  

 

- Je ne m’en inquiétais pas., lui répondit-il, sortant de la chambre.  

 

Pour le coup, il ne mentait pas. Il avait d’autre sujet de préoccupation pour le moment mais peut-être qu’il se serait posé la question plus tard.  

 

Restée seule, Kaori se laissa tomber sur son lit et toucha le bracelet à breloques que lui avait offert Yoshihide.  

 

- Ce n’est qu’un symbole d’amitié, Kaori. Et si ça peut vous rassurer, j’ai donné le même à Tami. Alors acceptez-le., lui avait-il dit la veille.  

 

C’était ce qu’il lui avait redit le soir même et il avait de nouveau bataillé pour qu’elle accepte de le porter.  

 

- Un signe d’amitié, Kaori, rien de plus, rien de moins., avait-il répété au moment de leur dîner.  

- Si j’accepte, vous devez cesser de me payer parce que je ne fais pas payer mes amis pour passer du temps avec eux., lui avait-elle opposé.  

- Je refuse. Je continue à vous payer et vous acceptez le bracelet., avait-il objecté avec un petit sourire.  

- Je ne peux pas. Ce n’est pas honnête., avait-elle répondu.  

- Non, ce qui ne serait pas honnête, ce serait de vous forcer à supporter mon mauvais caractère sans compensation., avait-il plaisanté.  

- Vous n’avez pas mauvais caractère., l’avait-elle contré.  

- Et vous, vous êtes têtue. Alors, je vais user de mon pouvoir dictatorial : si je ne peux plus vous payer et que vous refusez une simple babiole en cadeau, ce n’est plus la peine de venir. Vous allez devoir vous priver de ma personne et de mes innombrables récits de voyage… et connaissances sur les étoiles., l’avait-il menacé, tout sourire.  

 

Si elle n’avait eu à cœur de prouver qu’il n’était pas le malfrat que Ryô pensait, elle aurait certainement décliné l’offre. Au lieu de cela, elle avait acquiescé et avait tendu son poignet quand il le lui avait demandé pour y accrocher le bracelet.  

 

- Ce n’est qu’un ami, rien de plus, Ryô. Toi, tu restes bien plus que cela. Je n’ai pas à me sentir coupable d’accepter un cadeau de sa part., murmura-t-elle avant de se préparer pour dormir. 

 


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