Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Auteur: Mercury80

Status: En cours

Série: City Hunter

 

Total: 108 chapitres

Publiée: 08-05-22

Mise à jour: 25-04-24

 

Commentaires: 94 reviews

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GeneralRomance

 

Résumé: Notre passage sur Terre n'est qu'éphémère... Comment le rendre plus durable ?

 

Disclaimer: Les personnages de "Laisser une trace" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Laisser une trace

 

Chapitre 38 :: Chapitre 38

Publiée: 04-03-23 - Mise à jour: 04-03-23

Commentaires: Bonsoir, voici la suite de l'histoire et cette conversation si sérieuse qui semblait se profiler à la fin du chapitre précédente. J'espère que vous vous portez bien. Passez un agréable week-end. Bonne lecture et merci de suivre cette histoire et pour vos commentaires^^

 


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Chapitre 38  

 

Kaori hésita un moment, se demandant comment Ryô allait réagir. Quand elle y réfléchissait rationnellement, c’était de la pure folie mais, quand elle pensait avec son cœur, elle ne se posait aucune question, tout était si simple.  

 

- Ca me fait mal de le voir souffrir ainsi. Il ne demandait pas grand-chose après tout, juste à pouvoir aimer son enfant pendant le temps qui lui reste à vivre. Ca ne devrait pas être compliqué et, pourtant, tout semble se liguer contre lui., expliqua-t-elle, tendue.  

- Il y a des lois pour gérer tout cela et peu de personnes sont désireuses de briser ces règles en place, même pour de très compréhensibles raisons. Ca ouvrirait la porte à d’autres et parfois, pour de mauvaises raisons., répondit-il de manière posée.  

 

Ne pas s’emporter, se disait-il. Garder la tête froide et écouter jusqu’au bout. A voir le regard surpris qu’elle lui adressa, elle avait dû s’attendre à une autre réaction de sa part.  

 

- C’est toi qui me dis cela ?, répliqua-t-elle, laissant échapper un léger rire, plus désabusé qu’amusé.  

- Oui, moi. Je ne suis pas contre les lois., lui retourna-t-il avec un sourire en coin avant de se reprendre.  

- Tu as une idée derrière la tête, Kaori, n’est-ce pas ?, l’interrogea-t-il, le regard sombre.  

 

Elle baissa les yeux sur ses mains et prit plusieurs inspirations profondes pour calmer les battements de son cœur avant de décider de se lancer.  

 

- Oui…, soupira-t-elle.  

- Je… Je voudrais proposer à Yoshihide de porter son enfant., lui annonça-t-elle, sa voix diminuant au fur et à mesure.  

 

Dire qu’elle craignait la réaction de son partenaire était un euphémisme. Après tout ce qui s’était passé entre eux, il pouvait lui exploser à la figure, lui en faire voir de toutes les couleurs avant de la mettre à la porte… ou simplement partir avec un silence méprisant pour seule réponse.  

 

- Tu… voudrais… avoir un enfant avec lui ?, répéta-t-il d’une voix atone.  

 

Il n’arrivait pas à y croire. Il avait pensé que ça viendrait de lui mais non, il fallait que ça vienne d’elle.  

 

- Non ! Je ne veux pas avoir un enfant avec lui !, se récria-t-elle.  

- Je veux lui offrir de porter son enfant. Je jouerais les mères porteuses sans contrat, sans rémunération… Ce ne serait qu’une… espèce de mission XYZ mais sans flingue, sans bombe, sans danger en bref., se défendit-elle.  

- Une grossesse comporte son lot de dangers, Kaori…, lui opposa-t-il, les doigts crispés sur le garde-corps.  

- Je sais… mais de nos jours, ils sont quand même réduits., argumenta-t-elle.  

- Il n’y a pas que le côté physique. Tu… Tu imagines ce que tu ressentiras lorsque tu auras accouché et que tu devras laisser cet enfant à son père ? Kaori…, commença-t-il avant de pousser un long soupir.  

 

Avait-elle pensé à toutes les conséquences ? Vraiment toutes ? Non seulement, elle pouvait souffrir de complications physiques liées à sa grossesse dont la pire était la mort mais les complications émotionnelles… y survivrait-elle seulement ? Pour une femme comme elle qui adorait les enfants, comment survivre au fait d’avoir senti cet enfant grandir en elle, vivre en elle avant de s’en séparer ? Certes, elle lui serait liée d’une autre manière, elle ne le perdrait jamais de vue mais il ne serait pas avec elle. Elle ne serait pas celle qui le mettrait au lit le soir, qui soignerait ses bobos, la première vers qui il se tournerait quand il aurait besoin de réconfort.  

 

- Je sais que ce sera dur, Ryô. Je… le sais., admit-elle à mi-voix.  

- Mais si je ne le fais pas, j’aurais l’impression de ne pas avoir fait le maximum pour aider un ami.  

 

Il la connaissait assez pour savoir que c’était ce qu’elle ressentirait mais lui, il devait la protéger et parfois cela impliquait aussi de la protéger d’elle-même, de son côté impulsif, généreux, de lui rappeler qu’elle existait.  

 

- Ryô…, l’appela-t-elle doucement, se mordant la lèvre inférieure.  

- Je… Je n’envisage pas… Je n’envisage pas la fin de notre partenariat. Je sais que la grossesse me forcerait à prendre une pause et qu’il me faudra quelques semaines pour me remettre mais je ne veux pas arrêter ce que nous faisons., lui dit-elle.  

- Qu’est-ce que tu attends de moi, Kaori ?, la questionna-t-il d’un air sombre.  

 

Elle observa la ville, s’interrogeant sur ce qu’elle allait lui répondre, si elle avait le droit de le faire, si elle ne lui en demandait pas de trop. Elle aurait peut-être dû prendre plus de temps pour y réfléchir mais, d’un autre côté, Yoshihide n’avait pas le temps, son enfant non plus. Elle sentit de nouveau les larmes lui monter aux yeux et cligna pour les chasser.  

 

- Je ne sais pas. Que tu me donnes ton accord, que tu me dises que tu me laisseras revenir après…, fit-elle, se tournant vers lui.  

- Je… Tout a été si compliqué entre nous depuis quelques mois, Ryô. On s’est éloignés progressivement malgré un rapprochement éphémère. On s’est faits du mal et, soyons honnêtes, on a été à deux doigts de se perdre. On se reparle mais les choses ne sont pas encore revenues à la normale. Je… J’ai encore des sentiments pour toi. Je ne veux pas que tu crois que ce n’est plus le cas.  

- Tu devrais m’oublier, ne penser qu’à toi. Peut-être que tout cela, c’est un signe qu’il est temps que nos chemins se séparent., pipa-t-il d’une voix atone.  

 

Kaori sentit son cœur cesser de battre un instant. Il ne pouvait pas avoir dit cela, ce n’était pas possible. Comme il lui faisait mal ce cœur qui se brisait alors qu’il recommençait à battre. Elle était obligée de s’accrocher à la rambarde alors que ses jambes semblaient vouloir céder sous elle.  

 

- Tu… Tu y crois vraiment ? C’est vraiment ce que tu penses ? Après toutes ces années, tout ce que tu trouves à me dire, c’est… ça ?, souffla-t-elle, la colère montant en elle.  

- Alors quoi Ryô ? Tu saisis juste la première occasion possible pour te débarrasser de moi ?, lui asséna-t-elle.  

 

Elle ne put s’empêcher de le frapper sur le torse. Le premier geste en entraîna un autre puis un autre et encore un autre alors que la douleur et l’angoisse prenaient la place de la fureur. Elle se fit soudain encercler par deux bras et se retrouva pressée contre lui, ses mains coincées entre eux, incapable de bouger.  

 

- Je… Je ne veux pas partir. Je veux rester avec toi. Ne me dis pas que tout ce temps qu’on a passé ensemble n’aura servi à rien., plaida-t-elle, la voix étranglée.  

- S’il te plaît… Ryô…  

 

Il lutta un moment entre sa raison et son cœur, l’un lui disant de rester fort et de saisir cette occasion de lui permettre de retrouver une vie normale, l’autre de la rassurer, de lui dire que tout irait bien.  

 

- Je ne suis pas le principal concerné, Kaori. Tu fais comme lui, tu mets la charrue avant les bœufs., lui dit-il d’une voix impassible.  

- Tu devrais en parler d’abord avec lui. Moi, je n’ai pas mon mot à dire. Tu es libre de faire ce que tu veux., fit-il, la lâchant pour s’en aller.  

- Non ! Non, ne t’en vas pas ! Pas comme ça, c’est trop facile !, se fâcha-t-elle, le rattrapant.  

- Ryô, s’il te plaît… Tu… J’ai besoin de toi. Je ne veux pas aider un ami pour en perdre un autre… et tu sais que tu es plus qu’un ami. Tu es mon partenaire., lui rappela-t-elle d’une voix douce.  

- J’ai besoin de toi, de ton soutien… J’ai besoin de savoir que tu seras là si je le fais quand je reviendrai, que j’aurai le droit de rentrer et rester chez moi… chez nous., tenta-t-elle.  

- Je… Je dois y réfléchir., concéda-t-il, n’arrivant pas à lui dire de s’en aller, que ce n’était plus son affaire.  

- Mais toi, tu devrais le faire aussi. Cette… idée… je ne suis pas sûr que tu en mesures toutes les conséquences.  

 

Elle le lâcha et serra les bras autour d’elle, sentant le froid s’insinuer en elle. Même si sa décision avait été vite prise, elle savait ce qui l’attendait.  

 

- Détrompe-toi… J’ai conscience de la douleur que j’affronterai, j’ai conscience des risques que je vais prendre… mais j’ai aussi conscience que ce sera le seul enfant que je porterai et pourrai avoir, un enfant à qui je donnerai la vie sans le mettre en danger de mort et qui me permettra de rester avec toi. Je pourrai même le voir grandir. Ce n’est pas un sacrifice pour moi, c’est une chance., lui apprit-elle, très sérieuse.  

- Mais tout ça, je ne le ferai pas si tu me dis que derrière, je me retrouverai seule. Parce que je sais que j’ai besoin de toi, j’ai besoin de mon ami, de mon partenaire pour pouvoir traverser les moments plus difficiles. Je ne te demande pas de me dire qu’en revenant, tu décideras de nous laisser une chance. Je te demande juste d’être là pour moi comme on l’a toujours été l’un pour l’autre., plaida-t-elle.  

 

Ryô ferma les yeux tout en réfléchissant à ce qu’elle venait de lui dire. Que lui répondre ? Il ne voyait que le mauvais côté mais elle n’avait pas tort en parlant de l’autre. Jamais il ne lui proposerait autre chose qu’un partenariat et, même s’il décidait un jour, certainement lointain, de passer à une autre étape, ils n’auraient jamais d’enfant. Aurait-il l’égoïsme de lui refuser cela ? Aurait-il la force d’accepter de la voir enceinte d’un autre ? Il ne savait pas. Ce serait certainement difficile mais il ne se demandait pas s’il aurait la force de la soutenir par la suite, il saurait.  

 

- C’est… d’accord., finit-il par soupirer.  

- Si tu le fais et que tu veux revenir…  

- Je veux revenir., le coupa-t-elle, se mettant face à lui.  

- Quand tu voudras revenir, ta place sera là., admit-il.  

- Ce n’est pas une parole en l’air ?, l’interrogea-t-elle, émue.  

- Je t’en fais la promesse., lui affirma-t-il.  

 

Elle savait ce que ça signifiait et le soulagement balaya tout le reste. Elle ne put s’empêcher de l’enlacer en fermant les yeux.  

 

- Merci. Merci Ryô., murmura-t-elle.  

- Mais tu dois savoir que tu ne pourras probablement pas rester ici pendant ta grossesse, Kaori. Ce serait trop dangereux., lui fit-il savoir cependant, muselant sa propre peine.  

- Je m’en doutais même si j’espérais le contraire. D’un autre côté… peut-être que l’éloignement nous permettra de remettre les choses en perspective entre nous., lui retourna-t-elle, lui adressant un regard plein d’espoir.  

- Peut-être…, admit-il, se retenant de caresser ses cheveux.  

 

Il ne voulait pas dire qu’il l’espérait. C’était quelque part impensable pour lui qu’une séparation puisse les rapprocher mais, si le temps qu’elle passait avec l’autre leur avait permis de se reparler, peut-être que l’éloignement serait plus efficace que de se forcer à rester l’un avec l’autre…  

 

- Eh bien… Je pense qu’une certaine personne va sauter de joie., pipa-t-il.  

 

Il aurait aimé teinter la chose d’un soupçon de légèreté en esquissant un sourire en coin mais c’était trop dur. Il comprenait sa démarche, il était prêt à la soutenir parce qu’elle méritait qu’il le fasse, ne serait-ce qu’au nom de leur amitié et de tout ce qu’elle avait fait pour lui, mais il n’avait pas la force de s’enthousiasmer.  

 

- Je veux juste qu’il puisse réaliser son rêve et je me dis aussi que, pour ses parents, ce sera peut-être moins dur aussi d’avoir encore quelqu’un sur qui veiller. Eux aussi seront là pour cet enfant., répondit-elle.  

 

Que lui répondre ? De penser à elle avant tout ? Elle n’écouterait pas. Il se contenta donc d’acquiescer puis suggérer de rentrer.  

 

- Tu vas aller le voir dès maintenant ?, l’interrogea-t-il.  

- Je pensais attendre demain. Tu crois que je devrais y aller maintenant ?, lui retourna-t-elle.  

- Il commence à être tard mais pas trop non plus. Je suppose que, de toute manière, ça ne sert à rien de te dire d’y réfléchir encore. Tu as pris ta décision, n’est-ce pas ?, fit-il.  

- Oui. Je sais que ça paraît déraisonnable mais un peu comme toutes les idées qui viennent du cœur, non ? On en sait quelque chose., murmura-t-elle.  

- Euh… Oui., admit-il.  

- Va lui parler si tu le veux… mais essaie de ne pas rentrer trop tard. J’ai la dalle., maugréa-t-il, plus pour la forme qu’autre chose.  

 

Arrivés dans le séjour, elle s’arrêta et le regarda surprise. Elle avait craint le pire pour cette confrontation mais finalement, ça s’était plutôt bien passé. Ryô avait même été plutôt… compréhensif, passées les premières hésitations.  

 

- Je prendrai de quoi dîner sur le chemin du retour. Ryô… Merci., lui dit-elle, enfilant sa veste et ses chaussures.  

- Prends la panda. Tu iras plus vite., lui conseilla-t-il plutôt que de répondre de manière policée.  

- D’accord., acquiesça-t-elle, le regard pétillant.  

 

C’était une belle récompense pour lui. Comme quoi, ça payait de se montrer plus… raisonnable. C’était un développement qu’il n’avait pas prévu mais pourquoi pas ? Ce ne serait qu’une parenthèse dans leur vie qui aurait peut-être de bonnes retombées.  

 

Kaori arriva à peine quelques minutes plus tard à l’immeuble de Yoshihide et grimpa jusqu’au vingt-cinquième étage. Elle était nerveuse, espérant qu’il accepterait de l’écouter. Il lui avait après tout demandé de le laisser seul ce soir-là mais elle n’avait pas envie de l’imaginer entrain de broyer du noir et, qui sait ?, peut-être que la nouvelle avait provoqué une autre crise. Elle se sentit pâlir en se disant qu’il était peut-être inconscient par terre depuis qu’elle l’avait laissé… Aussi bondit-elle de la cabine dès que les portes s’ouvrirent et courut jusqu’au séjour. Il n’était pas là. Elle se rendit jusqu’à la cuisine, jeta un œil sur la terrasse en revenant dans le salon avant de se tourner vers le couloir qui menait aux chambres.  

 

Il devait dormir, simplement dormir, et elle arrivait comme un cheveu sur la soupe. Elle poussa un soupir, luttant contre l’envie d’aller jeter un œil pour s’assurer qu’il allait bien et finit par décider de s’en aller.  

 

- Kaori ?, entendit-elle, ayant à peine fait deux pas.  

 

Elle fit demi-tour et alla rejoindre Yoshihide qui était sorti de son bureau. Il avait les traits tirés, ses cheveux portaient les traces des doigts qu’il avait du passé à de nombreuses reprises dedans, certainement par nervosité et son regard était sombre.  

 

- Yoshi… Désolée, je sais que tu voulais être seul mais… je… j’ai quelque chose à te dire… et c’est important., lui apprit-elle.  

- Je n’ai pas vraiment envie de faire la conversation mais si c’est important…, soupira-t-il, lui faisant signe d’aller dans le salon.  

- Ca me changera peut-être les idées.  

 

Kaori lui jeta un regard en coin, peinée de le voir de si sombre humeur après l’entrain qui l’avait animé pendant toutes ces journées de recherche.  

 

- Tu veux un thé ?, lui proposa-t-elle, se disant que ça leur ferait du bien à tous les deux.  

- Vu qu’un alcool fort m’est déconseillé, un thé fera l’affaire., maugréa-t-il.  

- Le retour de l’ours mal léché ?, le taquina-t-elle, histoire d’alléger son humeur.  

- Rien ne t’obligeait à venir., répliqua-t-il.  

 

Kaori ne s’offusqua pas. La journée avait été rude pour lui et avec Ryô, elle avait déjà été habituée à bien pire. Elle partit en cuisine et leur prépara deux tasses du breuvage qu’ils avaient déjà partagés à de nombreuses reprises lors de leurs conversations ou parties de jeux de société.  

 

- Tiens… J’y ai mis un ingrédient spécial. Si tu devines…, lança-t-elle pour le faire sourire.  

- Un ingrédient spécial ? J’espère que ce n’est pas du poivre ou du sel…, pipa-t-il, observant de manière perplexe le contenu de la tasse avant d’y tremper les lèvres.  

- Je ne sens rien de particulier., finit-il par dire.  

- Cherche bien., l’incita-t-elle avec un petit sourire, satisfaite de voir les rides de souci qui barraient son front disparaître.  

 

Il prit une nouvelle gorgée, réfléchit avant de secouer négativement la tête.  

 

- Je ne vois toujours pas. Peut-être que ça se révélera après. Tu voulais me parler, Kaori., lui rappela-t-il, posant sa tasse.  

- Oui… c’est effectivement pour cela que je suis venue., murmura-t-elle, soudain très nerveuse.  

- Je ne vais pas te mordre. Je suis désolé d’avoir été désagréable tout à l’heure. C’était peut-être ça ton ingrédient mystère : un calmant ou autre., la taquina-t-il, posant brièvement sa main sur la sienne pour l’apaiser.  

- Non ! Je ne prendrai jamais le risque de te donner un médicament sans savoir si tu peux ou ce que tu risques !, lui affirma-t-elle, ses grands yeux écarquillés.  

 

Il lui sourit de manière indulgente avant de reprendre sa tasse et finir son thé.  

 

- Regarde, tu vois, j’ai confiance en toi., lui dit-il, lui montrant le fond de son mug.  

- Je… J’espère bien. Parce qu’il va être question de confiance dans ce que je vais te dire., lui avoua-t-elle.  

- Tu vas me dévoiler un nouveau pan de ta vie professionnelle à la limite du légal ? Pire… Tu vas m’apprendre que manier une massue n’est pas ta seule spécialité., plaisanta-t-il.  

- A vrai dire… ça ne l’est pas mais ce n’est pas l’objet de la discussion., répondit-elle, ne sachant comment embrayer.  

- Comment ça, ça ne l’est pas ?, s’étonna-t-il.  

- S’il te plaît, Yoshi… Je pense qu’on aura l’occasion d’en reparler mais je ne suis pas là pour ça ce soir., se décida-t-elle à recadrer.  

- D’accord. Je t’écoute., l’invita-t-il, se tournant vers elle.  

 

Elle en fit de même et prit une légère inspiration pour calmer sa tension soudaine.  

 

- Voilà, j’ai beaucoup réfléchi à la situation., commença-t-elle.  

 

Elle vit Yoshihide pâlir et l’empêcha de se lever quand il en fit le signe.  

 

- Attends ! Pourquoi tu t’en vas ?, l’interrogea-t-elle, ne comprenant pas sa réaction.  

- Je n’ai pas besoin de t’entendre me dire que tu t’en vas également. Je comprends que ce soit difficile pour toi alors pars simplement, sans explication, sans excuse, sans rien., lui dit-il sèchement.  

- Mais… mais non ! Je ne veux pas partir ! Tu me prends pour qui, Yoshihide Nishihara ? Pour quelqu’un de versatile et dont la parole n’a aucune valeur ?, se fâcha-t-elle.  

- Tu me connais mieux que cela, non ? Lorsque je donne mon amitié à quelqu’un, lorsque je lui fais une promesse, je ne me dédis jamais., lui rappela-t-elle.  

 

Il la jaugea du regard un moment avant de se calmer et de se rasseoir.  

 

- Je t’écoute… sans plus t’interrompre., lui promit-il.  

- Alors voilà… J’ai beaucoup réfléchi aux derniers… développements. J’ai vu à quelqu’un point ça t’a touché et je comprends que tu ne veuilles pas t’engager avec une inconnue sans être certain qu’elle ne te jouera pas d’entourloupes ni t’engager dans un mariage dont tu veux sortir sans être sûre d’y arriver sans difficulté., résuma-t-elle.  

- Tu as bien résumé la situation., fit-il amèrement.  

- Je sais aussi que ton envie d’être père est peut-être récente mais elle est aussi profonde et que la situation actuelle, avoir dû renoncer à ton projet… ça doit te faire horriblement mal., enchaîna-t-elle.  

- Je ne suis pas venue te dire ce que tu sais déjà, excuse-moi., fit-elle, le voyant s’assombrir.  

- J’espère bien. Je pensais que tu me distrairais de mes sombres pensées., maugréa-t-il.  

 

Kaori se mordilla la lèvre inférieure, s’en voulant d’avoir mis les pieds dans le plat.  

 

- En fait, j’ai pensé… j’ai une solution à te proposer., lui annonça-t-elle.  

- Une solution… Tu as relu tous les textes, eu le temps de faire le tour de l’annuaire pour me trouver un médecin qui accepterait de faire la procédure et que tout soit dans les règles ?, pipa-t-il, surpris.  

- A vrai dire, j’ai bien fait des recherches mais elles ont vite été terminées., admit-elle.  

- Je n’ai pas trouvé de faille sur laquelle nous reposer.  

- Alors je ne vois pas vraiment d’autre solution puisque je ne veux pas partir à l’étranger., lui opposa-t-il.  

- Il y en a une.  

 

Nerveuse, elle posa sa tasse sur la table basse à son tour.  

 

- Voilà… Yoshi… Je voudrais te proposer de po… d’être la mère porteuse de ton enfant., se lança-t-elle.  

 

A temps, se dit-elle. Elle s’était corrigée à temps d’un lapsus qui aurait pu être source de malaise entre eux.  

 

- Je ne te demande rien. Je ne veux pas être payée et j’accepterai de signer tout contrat que tu estimerais nécessaire entre nous., s’empressa-t-elle de compléter.  

- Tu veux… m’aider à mener à bien mon projet ?, répéta-t-il, incrédule.  

- Oui. Alors qu’en dis-tu ?, l’interrogea-t-elle, anxieuse. 

 


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