Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Auteur: Mercury80

Status: En cours

Série: City Hunter

 

Total: 108 chapitres

Publiée: 08-05-22

Mise à jour: 25-04-24

 

Commentaires: 94 reviews

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GeneralRomance

 

Résumé: Notre passage sur Terre n'est qu'éphémère... Comment le rendre plus durable ?

 

Disclaimer: Les personnages de "Laisser une trace" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Laisser une trace

 

Chapitre 39 :: Chapitre 39

Publiée: 12-03-23 - Mise à jour: 12-03-23

Commentaires: Bonsoir, voici la suite de l'histoire. J'espère que vous vous portez bien. Alors quelle sera la réponse de notre milliardaire qui joue les trouble-fêtes ? Découvrez la suite. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


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Chapitre 39  

 

Passant de la porte de la chambre de sa partenaire deux jours plus tard, Ryô s’arrêta, hésita puis poursuivit son chemin. Il ne prit même pas la peine de passer par la cuisine. Il n’y avait pas de café prêt et il n’avait pas envie de le faire. Il voulait juste sortir de là.  

 

Il se dirigea vers la gare pour consulter le tableau. Aucun message ne l’attendait. Ca commençait à faire un moment maintenant qu’il n’avait pas eu de travail. Il n’aurait pas été contre un peu de distraction en ces temps troublés mais le hasard n’était visiblement pas de son côté. Il décida de prolonger son tour en faisant le tour de ses indics. Il aurait pu s’en passer après être sorti la nuit même et attendre l’après-midi pour laisser le temps aux informations de remonter mais c’était ça ou se retrouver au Cat’s à devoir répondre aux questions de Miki, voire Mick comme la veille et l’avant-veille.  

 

Son ami était plus que remonté contre lui, pensant qu’il laissait Kaori tomber sous le charme de son nouvel ami. Contrairement à d’habitude, il ne lâchait pas l’affaire. C’était certes touchant de les voir tous très protecteurs envers elle mais c’était aussi frustrant de se retrouver sous le feu de leur colère. C’était pourquoi il n’était pas plus pressé que cela de se rendre au café.  

 

Aussi ne pressa-t-il pas le pas pour aller rendre visite à ses indics et discuter avec eux. Il n’apprit rien de particulier, à part quelques menus larcins qui lui permettraient de se distraire un peu le moment venu… si la police ne lui coupait pas l’herbe sous le pied avant. Il verrait bien. Après tout, ce n’était pas comme si les mauvais garçons manquaient à Tokyo…  

 

- Monsieur Saeba ?  

 

Il aurait peut-être mieux fait d’aller au Cat’s finalement, pensa-t-il en entendant la voix de Monsieur N derrière lui. Il se retourna bien qu’il n’en ait pas envie et fit face à son ancien ennemi.  

 

- Monsieur Nishihara. Je ne pensais pas vous voir ici., lui répondit-il poliment, restant calme et posé.  

- Moi non plus mais ça m’ôte une épine du pied. Vous étiez la deuxième affaire de ma journée., lui apprit Yoshihide.  

- Votre… deuxième affaire ? Je ne sais pas si je dois en être flatté., railla Ryô.  

- Personnellement, je n’ai rien à vous dire, Monsieur Nishihara.  

 

Il valait mieux qu’il ne lui dise rien. Il ne savait pas s’il serait capable de rester calme.  

 

- Je me doute… et je préférerais ne pas avoir à le faire non plus mais je n’ai pas le choix. Je n’ai pas le temps de me passer de cette discussion… et de votre aide., lui fit savoir Yoshihide.  

- Pourquoi devrais-je vous aider ?, lui retourna le nettoyeur, le regard sombre.  

- Pour Kaori., répondit l’homme d’affaires.  

 

Les deux hommes se toisèrent pendant un moment, chacun attendant de voir ce que l’autre allait faire ou dire.  

 

- Je n’ai jamais eu envie de me retrouver entre vous deux. Je suis l’ami de Kaori mais pas le vôtre alors si vous avez quelque chose à lui dire, allez-la voir elle !, lui asséna Ryô qui en avait assez de se retrouver entre le marteau et l’enclume.  

- J’aimerais bien… mais je ne sais pas où elle… vous habitez., lui répondit Nishihara, s’appuyant un peu plus sur sa canne.  

- Et moi, je ne sais pas si je devrais vous laisser l’approcher., répliqua le nettoyeur.  

 

Son interlocuteur détourna les yeux, visiblement embarrassé, avant de lui faire de nouveau face.  

 

- Je ne voulais pas la blesser. Je voulais la protéger… comme vous le faites, n’est-ce pas, Ryô ?, fit Yoshihide.  

- C’est ma partenaire, la petite sœur de mon meilleur ami. C’est mon rôle., se défendit le nettoyeur.  

- Et vous l’aimez aussi. Je le sais, je le sens, tout comme je sais qu’elle vous aime., lui fit savoir son rival.  

- Si j’avais du temps, nous n’aurions pas cette discussion. Je m’emploierais à mieux la connaître, à faire en sorte qu’elle m’aime pour ne plus penser à vous mais…  

- Vous allez crever… alors foutez-lui la paix si vous l’aimez comme vous le dites., cracha Ryô.  

- C’est vous qui le dites… mais oui, j’aime Kaori et c’est la raison pour laquelle…  

- Vous l’avez jetée comme une malpropre., le coupa à nouveau le nettoyeur.  

- Vous êtes toujours aussi malpoli ? Comment vous supporte-t-elle ?, lui demanda Monsieur N.  

 

Sentant la réponse cinglante monter qui trahirait ses sentiments, Ryô sortit une cigarette et l’alluma, tirant une bouffée avec un petit sourire ironique qui cachait derrière un flegme à semblait-il toute épreuve la jalousie qui le dévorait un peu plus chaque jour.  

 

- Ce n’est pas elle qui me supporte. C’est plutôt le contraire., répondit-il, exhalant un nuage de nicotine, évitant cependant de la lui projeter en pleine figure comme il l’aurait fait avec les autres.  

- Alors vous n’aurez aucun scrupule à m’amener à elle. Avec un peu de chance, vous n’aurez plus ce poids à supporter très longtemps., répliqua Yoshihide, le regard plissé.  

 

Merde, se dit Ryô… Il ne l’avait pas vue venir celle-là. Que dire, que faire sans passer pour une idiot ?  

 

- Vous n’avez rien à dire ? Pas de remarque spirituelle ?, ajouta-t-il au bout de quelques secondes de silence.  

- Si vous voulez voir Kaori, appelez-la. C’est ainsi que font les personnes civilisées, il me semble. Ou alors laissez un message au tableau. Peut-être qu’elle vous rappellera., lâcha Ryô, lui lançant un regard noir.  

 

Il n’en fit pas plus de cas et tourna les talons avant de s’éloigner. Il s’attendait à ce que Monsieur N l’interpelle mais il n’en fit rien. Il entendit juste une portière claquer et une voiture démarrer. Se dirigeant vers leur immeuble, il bifurqua au dernier moment. Il ne voulait pas la voir. Il ne voulait pas avoir à lui expliquer pourquoi il était de mauvaise humeur et risquer son incompréhension face à son refus d’amener Monsieur N à elle. Il ne voulait surtout pas qu’elle y voit un changement quelconque dans leur relation. Il voyait peut-être trop loin mais trop de choses s’étaient passées qu’il n’avait pas vues venir. A vrai dire, il ne savait plus vraiment sur quel pied danser depuis qu’elle était rentrée deux soirs auparavant, lui lançant un regard perdu. Ce n’était pas ce à quoi il s’était attendu.  

 

- Il… Il a refusé. Je ne comprends pas, Ryô. Il a refusé. Je voulais juste l’aider, réaliser son rêve mais… il a refusé., avait-elle bafouillé, les bras serrés autour d’elle.  

 

Il avait été… ravi, soulagé. Pour une fois, ce n’était pas lui le salaud qui lui faisait du mal mais un mec normal. Il s’était senti ignoble en pensant à ça mais ça avait été plus fort que lui. Un type avait fait souffrir Kaori et, pour une fois, il n’avait pas envie de le dézinguer mais presque de le remercier… presque… Il s’était approché d’elle et il l’avait enlacée, refusant de lutter contre la partie de lui qui lui disait que ce n’était pas raisonnable, qu’il ne devait pas tenter le diable.  

 

Ami… Il voulait juste être un ami pour elle et, alors qu’il la tenait contre lui, sentant sa tension, il s’était alors demandé pourquoi Nishihara avait refusé ce cadeau quelque part inespéré. Il connaissait le penchant qu’il avait pour Kaori. C’était une belle opportunité pour lui, qu’elle vienne et s’offre à lui pour porter son enfant.  

 

- Il t’a donné une raison ?, n’avait-il pu s’empêcher de lui demander.  

- Il refuse ma pitié. J’ai eu beau lui expliquer, lui répéter que ça n’en était pas, il m’a juste dit qu’il ne voulait pas de ma pitié, qu’il s’était attendu à mieux de ma part et que je devais m’en aller., avait-elle répondu, la gorge serrée.  

 

Là, il avait eu envie de le dézinguer. Il n’était même pas sûr qu’il aurait été aussi fort à sa place, pas alors qu’on lui proposait la lune sur un plateau d’argent.  

 

- Je ne sais pas quoi te dire, Kaori. Je ne pense pas que « c’est peut-être mieux ainsi » soit la réponse que tu attendes., avait-il dit d’une voix posée.  

 

Il l’avait sentie rire contre lui, d’un rire pas vraiment gai, juste réaliste, puis elle s’était écartée de lui et avait plongé dans son regard.  

 

- Non, effectivement., avait-elle acquiescé.  

- Mais… merci Ryô. Merci d’être là.  

- Tu es revenue un peu plus tôt que je ne m’y attendais, c’est tout…, avait-il plaisanté pour alléger l’ambiance.  

 

Elle avait esquissé un sourire un peu plus franc et son regard s’était un peu apaisé. C’était tout ce qu’il voulait.  

 

- Je vais monter me coucher. J’ai besoin d’être un peu seule., lui avait-elle alors dit.  

 

Et il l’avait laissée faire, pensant honnêtement que cette affaire était classée ou le serait le lendemain matin mais il s’était trompé. Il avait sous-estimé l’implication de Kaori et les répercussions du refus de Monsieur N parce qu’il ne s’était pas inquiété en l’entendant de nouveau pleurer en allant se coucher, elle devait digérer sa déception mais il l’avait fait quand il l’avait encore entendue le lendemain matin et qu’elle n’était pas sortie de sa chambre de la journée… et elle ne l’avait toujours pas fait depuis lors.  

 

- Miki ché…, commença-t-il, passant le seuil du café et s’arrêtant en voyant Monsieur N assis sur un tabouret.  

- C’est étrange, je jurerai vous avoir vu il y a peu., ironisa-t-il, venant s’asseoir à sa place habituelle.  

 

Si Miki n’avait pas été là à guetter sa réaction, il aurait tourné les talons et serait parti. Mais le faire devant elle serait montré que ce s… cet homme, l’ami de Kaori avait de l’emprise sur lui et, chose encore moins négligeable, à ne pas pouvoir contrôler ses paroles devant la barmaid. Miki n’avait pas besoin de savoir ce que Kaori avait envisagé, personne n’avait besoin de le savoir et venir lui poser des questions après. C’était son jardin secret, quelque part leur secret à tous les trois même s’il n’avait pas envie de partager des choses avec Monsieur N en plus du temps de sa partenaire.  

 

- Toujours autant le sens de l’humour, Monsieur Saeba., apprécia Yoshihide, tout sourire.  

- Je me suis peut-être trompé à votre sujet. Vous êtes de ceux qui mettent une jolie fille à leur bras pour éviter qu’on sache qu’ils plus sont attirés par les services trois-pièces que par le gazon ?, ironisa le nettoyeur, volontairement vulgaire.  

- Parce que je suis totalement pour la verdure., ajouta-t-il sèchement.  

- Drôle… J’aurais dû dire hilarant., se corrigea Yoshihide sans se départir de son sourire amusé.  

- Je ne trompe pas les apparences. En revanche, je n’ai pas de mal à admettre mes erreurs. Est-ce votre cas ?, lui retourna-t-il.  

 

Miki observa tour à tour les deux hommes, sentant la tension monter. Elle ne s’était pas vraiment attendue à ça en les voyant arriver chacun leur tour et, maintenant, elle ne priait que pour une chose : l’arrivée de Kaori qui saurait certainement gérer le combat de coqs qui n’allait pas tarder à éclater. Elle jeta un œil vers l’horloge et se demanda si elle était déjà allée à la gare. Normalement oui donc elle ne devrait pas tarder à arriver, surtout qu’elle n’était pas venue la veille.  

 

- Non… Je ne fais pas d’erreur., mentit Ryô avec arrogance pour reclaquer le bec à son interlocuteur.  

- Surtout pas celle de taper sur la main qu’on me tend en toute amitié., ne put-il s’empêcher d’ajouter.  

- Parfois, il faut savoir blesser pour protéger mais vous me certifierez certainement le contraire., osa le milliardaire.  

- Je suis un homme réaliste. Le monde n’est pas parfait, sinon je serais entrain de séduire la belle Miki plutôt que de bavasser avec un homme., lui asséna le nettoyeur.  

- Si le monde était parfait, Monsieur Saeba, je ne serais pas ici à quémander votre aide pour pouvoir parler à Kaori. En fait, je n’aurais même pas à vous demander à vous parler à tous les deux, parce que je n’aurais pas eu à lui dire non., lui fit savoir Yoshihide, les dents serrés.  

- Alors, s’il vous plaît, Monsieur Saeba, emmenez-moi la voir et laissez-moi vous parler à tous les deux., reprit-il avec dignité.  

 

Ryô hésita sur la suite à donner. Miki les observait attentivement et devait certainement attendre la moindre opportunité pour lui demander ce qu’il se passait. Il était hors de question qu’elle parle seule à Yoshihide et il ferait en sorte de ne pas devoir l’éconduire plus ou moins grossièrement avant d’avoir parlé avec Kaori de l’histoire qu’ils devraient servir à leurs amis s’ils devaient s’expliquer.  

 

- Suivez-moi., dit-il à Yoshihide.  

 

Ils sortirent du café et marchèrent jusqu’à la voiture où les attendait le chauffeur.  

 

- Je vous remercie, Monsieur Saeba., lui fit savoir son interlocuteur.  

- Je ne vous ai pas dit que je vous amènerai à Kaori. Juste de me suivre pour sortir du café et éviter que sa meilleure amie ne pose des questions indélicates qui pourraient la blesser., lui apprit sèchement le nettoyeur.  

- Que vous faut-il pour le faire ?, s’impatienta Monsieur N, s’assombrissant.  

- Peut-être commencer par me promettre que vous allez cesser de la faire souffrir…, pipa Ryô.  

- Je vais mourir. C’est une promesse que je ne peux pas tenir., lui fit remarquer son interlocuteur.  

- D’ici là, c’est une promesse que vous pouvez tenir, non ?  

 

Yoshihide détourna le regard, fixant un point dans le vide et réfléchissant visiblement. Ça ne plus pas au nettoyeur qui ricana cyniquement.  

 

- Je vois. Alors adieu Monsieur Nishihara., lâcha-t-il avant de s’éloigner.  

- Non, attendez ! Je… Je n’ai pas tout dit à Kaori., lui avoua ce dernier.  

- Elle sait déjà que vous êtes mourant alors que pouvez-vous lui avoir caché ? Que vous êtes déjà marié ?, ironisa Ryô.  

- Non, bien sûr que non. Ca aurait été plus facile., soupira Yoshihide, s’asseyant sur le siège arrière de sa voiture, visiblement épuisé.  

 

Ryô hésita un moment entre l’ignorer et partir ou terminer proprement cette conversation. Si ça n’avait concerné que lui, il serait déjà loin mais ça concernait Kaori qui à l’heure actuelle pleurait peut-être encore enfermée dans sa chambre, la perte de son ami, le fait qu’elle aurait pu vivre une grossesse et procurer du bonheur à quelqu’un et certainement d’autre choses encore qu’il ne maîtrisait pas.  

 

- On va arrêter les exercices de style et parler franchement, Monsieur Nishihara. Je vous accorde dix minutes pour me convaincre de vous emmener la voir et je vous garantis que je fais preuve d’une grande patience à votre égard. Et si vous vous posez la question, je ne le fais pas pour vous., lui fit savoir Ryô.  

- Je m’en doute. Vous voulez bien monter en voiture, s’il vous plaît ? Je n’ai pas pour habitude d’étaler ma vie privée au grand public., l’invita Yoshihide alors que le passage s’intensifiait dans la rue.  

- D’accord mais éloignons-nous d’ici., lui accorda le nettoyeur, sentant Mick arriver.  

 

Lorsque la voiture s’arrêta dix minutes plus tard, les deux hommes descendirent devant l’immeuble de briques rouges. Instinctivement, Ryô leva les yeux vers le toit, espérant voir la silhouette de sa partenaire accoudée au garde-corps. Ce serait déjà un point positif pour lui, la savoir hors de sa chambre mais elle n’était pas là.  

 

- Quand on sera là-haut, vous attendrez dans le séjour et j’irai la chercher., dit-il à son invité.  

- Pour des raisons de sécurité ?, l’interrogea Yoshihide, curieux et appréciant visiblement la manœuvre.  

- Non. Parce qu’elle s’est enfermée dans sa chambre pour pleurer depuis qu’elle est rentrée de chez vous., lui répondit Ryô d’une voix dure.  

 

Et c’était bien la principale raison pour laquelle il avait finalement décidé que cette entrevue était peut-être la meilleure chose qui pouvait arriver pour elle.  

 

- Oh… D’accord. Si je comprends bien, si elle refuse de me voir, je n’aurai d’autre choix que de m’en aller.  

- Tout à fait. C’est par ici., lui indiqua le nettoyeur, l’emmenant vers l’ascenseur.  

 

Le reste du trajet s’effectua dans un silence tendu entre les deux hommes et Ryô montra le divan de la main avant de disparaître dans les escaliers sans un regard en arrière. Devant la chambre de Kaori, il s’arrêta et attendit un moment avant de se décider à frapper. Comment allait-elle réagir ? Est-ce que cette conversation la sortirait de sa tristesse ? Quelles en seraient les conséquences exactes ? Il n’en avait aucune idée mais il savait que les choses ne pouvaient rester ainsi.  

 

- Kaori ?, l’appela-t-il en frappant.  

- R… Ryô ?, l’entendit-il murmurer.  

 

Visiblement, elle était surprise et il n’en était pas surpris. Il l’avait plutôt habituée à être… absent, même pas discret, juste absent.  

 

- Tu m’ouvres ?, lui demanda-t-il.  

- Je… non, je veux rester seule., lui opposa-t-elle, visiblement tendue.  

- Tu vas rester enfermée combien de temps encore ? C’est que… j’ai faim., plaida-t-il, espérant que ça la ferait sortir.  

- J’ai fait des courses. Il doit encore rester à manger., lui répondit-elle, apparemment mécontente.  

- J’ai été à la gare., lui apprit-il.  

- Tu as été à la gare ?, répéta-t-elle.  

 

Sa voix était plus proche, ce qui signifiait qu’il avait réussi à capter son attention.  

 

- Si tu veux savoir si on a un travail, il faudra m’ouvrir., lui vendit-il, faisant taire sa conscience.  

 

Il dut attendre quelques secondes avant que la porte soit entrouverte. L’entendant s’éloigner, il poussa le battant et pénétra dans sa chambre, refermant derrière lui. Sans rien lui demander, il se dirigea vers les fenêtres et tira les rideaux ouverts avant d’entrouvrir. Un peu d’air frais lui ferait du bien, remettrait de la normalité dans sa vie.  

 

- Alors ?, lui demanda-t-elle, espérant visiblement une réponse positive, certainement pour tromper sa douleur.  

- Il n’y avait pas de message au tableau., lui apprit-il, voyant sa déception.  

- Mais… quelqu’un est venu me trouver.  

- Une jolie demoiselle, je suppose., pipa-t-elle, s’en fichant un peu.  

 

Pour une fois, elle ne ferait pas la fine bouche. Elle avait juste besoin de s’occuper, se vider l’esprit. Même chasser Ryô lors d’une visite nocturne lui irait bien.  

 

- Pas vraiment. J’ai ramené un homme à la maison., plaisanta-t-il pour alléger son humeur.  

- Tu es tombé sur la tête ?, l’interrogea-t-elle, sceptique.  

 

Il l’observa un instant, contemplant ses traits tirés, les traces de larmes sur ses joues, son visage pâle et ses yeux cernés. L’abcès devait être crevé et, quoiqu’il advienne, il ne dérogerait pas à la promesse qu’il lui avait faite : il serait là après.  

 

- Non… je suis tombé sur Yoshihide., lui apprit-il.  

 

Il vit la douleur remonter dans son regard et approcha d’elle.  

 

- Il est en bas. Il veut te parler.  

- Je… Je ne veux pas. Pas après… Non, je ne veux pas., objecta-t-elle, serrant les bras autour d’elle.  

- Kaori… Je pense que tu devrais l’écouter. Je crois… que ça te ferait du bien., l’incita-t-il.  

- Je ne vois pas en quoi. Fais-le partir., lui dit-elle, prenant un air fermé.  

- Tu es sûre de toi ?, l’interrogea-t-il.  

 

Il était surpris par sa réponse. Il pensait qu’elle sauterait sur l’occasion pour renouer le contact mais visiblement, le mal était plus profond et, pour une fois, elle semblait vouloir se protéger.  

 

- Oui. Dis-lui… Dis-lui de partir… ou toute autre manière qui te plaira., lui redemanda-t-elle, lui tournant le dos.  

- Je sais que tu sauras lui faire passer le message. Laisse-moi maintenant, s’il te plaît., soupira-t-elle, la gorge serrée.  

- Non !, lui opposa-t-il fermement.  

 

Il ne la laisserait pas abandonner aussi facilement et se réfugier derrière lui pour ne pas affronter ce qui lui faisait mal. Ce n’était pas elle et, même si ça devait la faire souffrir, il ne la suivrait pas : elle devait faire face.  

 

- Tu vas sortir de cette chambre, aller prendre une douche et je t’attends dans un quart d’heure en bas., lui fit-il savoir d’une voix autoritaire.  

- Mais…, tenta-t-elle d’objecter.  

- Il n’y a pas de mais. Si dans un quart d’heure, tu n’es pas en bas, je viendrai te chercher même si tu es nue sous la douche., la prévint-il.  

- Ne me fais pas ça, Kaori. Ni à toi ni à moi. Ce serait difficile., murmura-t-il, laissant pour la première fois depuis longtemps tomber les apparences.  

- Mais alors… pourquoi ?, souffla-t-elle, stupéfaite.  

- Un quart d’heure, Kaori. Tu dois lui parler. Fais-le pour toi., lui conseilla-t-il avant de sortir de sa chambre et redescendre.  

- Alors ?, le questionna Yoshihide, anxieux.  

 

Ryô l’observa, se demandant s’il avait bien fait. Il repensa à tout ce que Yoshihide lui avait dit et il ne douta plus. Kaori devait lui parler, ils devaient aplanir les choses et écouter ce qu’il voulait leur dire. Après, elle choisirait et il serait là, peu importait ce qui se passerait. 

 


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