Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Auteur: Mercury80

Status: En cours

Série: City Hunter

 

Total: 108 chapitres

Publiée: 08-05-22

Mise à jour: 25-04-24

 

Commentaires: 94 reviews

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GeneralRomance

 

Résumé: Notre passage sur Terre n'est qu'éphémère... Comment le rendre plus durable ?

 

Disclaimer: Les personnages de "Laisser une trace" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Laisser une trace

 

Chapitre 9 :: Chapitre 9

Publiée: 02-07-22 - Mise à jour: 02-07-22

Commentaires: Bonsoir, voici la suite de l'histoire. Prochaine publication d'ici trois à quatre semaines probablement à moins que j'ai le temps d'en écrire un la semaine prochaine... Vacances obligent, je fais une pause. Portez-vous bien et à bientôt. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


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Chapitre 9  

 

A dix-huit heures précises le vendredi soir, Kaori pénétra dans l’appartement de Yoshihide Nishihara. Elle ne se laissa pas abattre en le trouvant vide de toute présence. Ainsi, malgré quelques jours de réflexion et un marché qu’elle jugeait plutôt honnête, Monsieur n’avait pas changé d’avis. Mal lui en prenait parce qu’elle non plus n’avait pas changé d’avis. Elle était prête à se bagarrer si c’était nécessaire et elle savait qu’elle prendrait feu à la moindre étincelle. Ryô en avait déjà fait les frais depuis ce matin.  

 

Elle fronça les sourcils en se rappelant comment elle s’était sentie au réveil, vaseuse, un peu groggy, et les évènements de la veille lui revenant, elle avait rapidement fait le lien. La colère était montée d’un coup. Il l’avait droguée. C’était une chose intolérable pour elle : il l’avait droguée et, en plus, il lui avait menti, les yeux dans les yeux. Elle se leva d’un bond, loin, bien loin au-delà de la fureur. Soudain, elle croisa son reflet dans le miroir et vit qu’elle portait son pyjama. Elle n’en croyait pas ses yeux, d’autant qu’elle ne se souvenait absolument pas s’être changée.  

 

Trouvant ses vêtements posés en vrac sur la chaise non loin, ce qui n’était pas dans ses habitudes, elle se mit à rougir furieusement en comprenant qu’IL l’avait changée. IL l’avait donc vue nue, touchée alors qu’elle était inconsciente. Elle se doutait qu’il ne lui avait rien fait de bizarre mais, malgré tout, elle était gênée comme jamais. Qu’avait-il pensé d’elle ? Avait-il bandé ?, ne put-elle s’empêcher de se demander. Ces questions vinrent alimenter encore plus sa colère et elle partit au pas de charge trouver son « cher » partenaire qui prit très cher pour le coup. La massue, dont le poids n’arrivait même pas à s’afficher totalement sur le bois, l’écrasa avant même qu’il ait eu le temps de réagir, lui infligeant une douleur cuisante et inédite et détruisant son lit.  

 

Par la suite, la moindre petite pique avait été immédiatement sanctionnée violemment et il avait fini par se faire tout petit par mesure de prudence, n’ayant plus un espace intouché sur son crâne et se sentant pétri de douleurs. Etait-il utile d’ajouter qu’elle était partie sans même lui faire à manger pour bien lui signifier à quel point elle était mécontente ? Elle n’avait même pas eu pitié de lui après avoir mangé un délicieux repas le midi alors qu’il n’avait eu droit qu’à un bol de riz blanc… et encore elle s’était estimée faible. Elle aurait dû le laisser se débrouiller…  

 

Elle entendit soudain les portes de l’ascenseur s’ouvrir et des pas approcher. Avait-elle été un peu trop vite à juger Monsieur Nishihara ? Eh bien, ce serait au moins une bonne surprise dans sa journée, pensa-t-elle, se calmant un peu. Le rire féminin qui parvint à ses oreilles tempéra rapidement ses espérances cependant et juste après, elle vit apparaître son « client » avec une belle jeune femme pendue à son bras.  

 

- Qui est-ce, Yoshi ?, lui demanda la nouvelle venue.  

- Hum… Ne fais pas attention… C’est personne., répondit-il, envoyant un regard narquois à Kaori avant d’emmener la jeune femme jusqu’à sa chambre.  

 

La porte claqua bruyamment et Kaori entendit un bruit sourd l’instant d’après. Ils n’allaient tout de même pas… alors qu’elle était là ? Les cris et « Yoshi » langoureux qui suivirent furent sa réponse. Incapable de bouger, elle resta un moment debout à regarder en direction de la pièce sans savoir quoi faire. C’en était trop pour son cerveau déjà malmené depuis une semaine. Elle pouvait dire qu’entre l’attitude de Ryô et celle de Monsieur Nishihara, elle était servie et même bien servie… Un énième « oh oui ! » prononcé avec beaucoup d’exaltation finit par la sortir de sa léthargie et elle attrapa sa veste pour s’en aller.  

 

Debout devant l’ascenseur, le rouge aux pommettes, elle attendait avec impatience que les portes s’ouvrent mais, au moment où elles le firent, elle ne put entrer dans la cabine. Repensant à tout ce qui était arrivé, à ce qu’elle lui avait dit la semaine précédente, la colère remonta en elle et elle tourna les talons de nouveau pour aller s’asseoir dans le canapé. Peu importait ce qu’il se passait dans cette pièce, elle resterait là jusqu’à ce qu’ils aient eu ces trois heures ensemble. Elle n’en démordrait pas. Si ce monsieur Nishihara pensait qu’il pouvait l’effrayer de la sorte, il se mettait le doigt dans l’oeil et profondément… pour rester polie.  

 

Pendant plus de deux heures, elle resta là à écouter les cris incessants, féminins ou masculins, les crissements du matelas, les meubles qui bougeaient… Elle repensa à la façon dont il l’avait présentée à sa conquête, chose qui lui fit serrer les poings de colère, et, soudain, elle se mit à sourire de manière machiavélique. Elle était une Makimura et elle ne se laisserait pas marcher sur les pieds de cette façon, s’affirma-t-elle.  

 

- Désolée, Hide… Tu ne vas peut-être pas apprécier., s’excusa-t-elle à voix basse, se levant.  

 

Moins de dix minutes plus tard, elle se présenta devant la porte de la chambre, prit une profonde inspiration et entra sans même frapper. Elle réfréna le petit sourire narquois en voyant les draps épars sur lesquels les deux adultes échevelés, les joues rouges reposaient… encore totalement habillés.  

 

- Personne s’est dit que vous auriez un petit creux alors personne a ramené ceci pour vous. Ne vous inquiétez pas, personne sait être discret et ne dira rien. De toute manière, personne ne croira personne., leur dit-elle, se retenant de rire face à leur air ahuri.  

 

Sans plus un mot, elle posa le plateau sur lequel elle avait disposé quelques biscuits, fruits et deux jus de fruits et s’en alla, refermant la porte derrière elle. Elle n’avait pas fait trois pas qu’elle entendit la jeune femme éclater de rire pendant que l’homme jurait à n’en plus finir. Eh bien oui, Monsieur Nishihara ! Kaori Makimura ne s’en laisse pas conter, pensa-t-elle, amusée. Au final, elle était quand même soulagée qu’ils aient voulu lui jouer une mauvaise farce plutôt que de les avoir réellement surpris en plein acte sexuel, ce qui aurait été vraiment gênant… mais bon, sa colère avait quelque peu occulté le reste…  

 

L’air de rien, elle reprit place dans le canapé, ses mots croisés sur lesquels elle se concentra, attendant l’heure à laquelle elle devait finir. C’était sans compter sur son hôte qui surgit, furieux, dans le salon, suivi par son amie qui avait un sourire éclatant, signe que la chute n’avait pas été si déplaisante pour elle.  

 

- Ca suffit !, rugit Monsieur Nishihara.  

- Vous allez vous en aller et me foutre la paix !, lui ordonna-t-il.  

 

Sereine, Kaori referma son cahier et se leva avant de venir lui faire face.  

 

- Non., lui répondit-elle posément.  

- Non ? Vous allez voir ce que vous allez voir !, gronda-t-il, mécontent.  

 

Il tenta de l’empoigner par le bras mais elle se défendit et ce fut lui qui termina coincé par elle contre son divan.  

 

- Je ne vois pas grand-chose, Monsieur Nishihara., pipa-t-elle.  

- Impressionnant…, lâcha son amie.  

- Tami…, grogna-t-il de dépit.  

- Ben quoi ? Il faut quand même avouer qu’elle en jette. Elle est loin d’être aussi ennuyeuse que tu me le disais., ajouta Tami.  

- Pour être ennuyeuse, il faudrait au moins que vous m’accordiez plus de deux minutes pou discuter, Monsieur Nishihara…, fit la rouquine, ironique.  

- Vous vouliez peut-être me traiter d’emmerdeuse… mais ce mot n’est peut-être pas assez bien pour votre milieu alors nous pourrions dire enquiquineuse., suggéra-t-elle, le relâchant enfin.  

- Emmerdeuse vous sied assez bien., cracha-t-il, furieux.  

- Je vous remercie du compliment. Vous êtes le premier à me qualifier ainsi., répliqua-t-elle avec politesse.  

 

La réponse fit de nouveau rire Tami qui ne cessa pas malgré le regard noir de son ami.  

 

- Je ne vais pas vous importuner plus longtemps. Je vous revois lundi à dix-huit heures, Monsieur Nishihara., lui apprit-elle, récupérant ses affaires.  

- Encore ? Vous n’en avez pas marre ?, s’exclama-t-il, visiblement excédé.  

- Vous connaissez mes conditions. Alors à vous de voir si vous préférez m’accorder trois heures définitivement ou recommencer ce simulacre… quoique quelque part, cela a dû vous distraire donc j’ai au moins eu l’occasion de faire mon travail aujourd’hui., lui dit Kaori, très calme.  

 

S’était-elle imaginée pouvoir être aussi calme après une journée pareille ? Non, jamais, se dit-elle. Elle aurait peut-être dû l’écraser sous une massue pour agir normalement mais bon, elle avait dépassé ses limites, fallait-il croire…  

 

- Ne seriez-vous pas un peu voyeuse, Mademoiselle Makimura ?, se moqua-t-il soudain.  

- Moi ? Non., répondit-elle calmement.  

- Vraiment ? Vous voulez dire que vous êtes restée là calmement à nous écoute batifoler…, commença-t-il.  

- Simuler., le reprit-elle.  

- Vous ne pouviez le savoir., objecta-t-il.  

- Deux heures à nous écouter baiser sans rien penser, sans imaginer être à sa place, sans jouir ?, tenta-t-il de la troubler.  

 

Elle l’observa un instant et vit son sourire satisfait, narquois et, alors que la gêne aurait dû s’inviter, elle esquissa un sourire amusé avant de lui répondre :  

 

- Et vous, Monsieur Nishihara ? Est-ce que me savoir là à vous écouter vous a excité ?, lui retourna-t-elle.  

- Vous ne répondez pas à ma question, Mademoiselle Makimura…, lui fit-il remarquer, légèrement déstabilisé.  

- En effet…, acquiesça-t-elle.  

- Tu as fait quoi ?!, s’exclama Miki le lendemain matin.  

 

Après une nuit agitée, Kaori s’était levée de bon matin et rendue au Cat’s dès l’ouverture. Elle avait envie autant que besoin de parler avec son amie après cette journée rocambolesque. De fil en aiguille, elle avait déballé toute son histoire, ses altercations avec Ryô puis avec Monsieur N jusqu’à la conclusion de leur conversation et maintenant, elle affrontait le regard sidéré de son amie, tellement stupéfaite qu’elle en oublia que la tasse était pleine et versa du café à côté…  

 

- Attention à ne pas te brûler !, la prévint Kaori, se mordillant la lèvre de gêne.  

- Mince ! J’arrive pas à en croire mes oreilles. Tu… Tu as vraiment fait ça ?, s’exclama à nouveau la barmaid.  

- Ben… oui…, avoua la rouquine tout bas.  

- Kaori Makimura… Je n’aurais jamais pensé ça de ta part…, souffla Miki.  

- Ah… dommage que Ryô n’ait pas été là à ce moment-là…, soupira-t-elle.  

- Ryô ? Mais que vient-il faire dans cette histoire ?, s’étonna Kaori, fronçant les sourcils.  

- A ton avis ? Peut-être que c’est lui que tu aurais…, commença son amie.  

- Jamais ! Je ne… Il n’aurait pas… Non…, fit la rouquine, embarrassée.  

 

Miki éclata de rire face à la gêne de son amie avant de lui redonner une tasse de café correctement servie.  

 

- C’est bien dommage… Ca aurait certainement fait avancer les choses., pipa-t-elle, le regard pétillant.  

- Pas hier…, soupira Kaori, prenant une gorgée, pensive.  

- Ma Kaori chérie !, hurla soudain Mick, entrant dans le café.  

 

Elle laissa retomber sa tasse et se retourna sortant une massue gigantesque. Mick la voyant tenta de s’arrêter mais il n’y arriva pas et ne put échapper à la sentence quelque peu exagérée.  

 

- Tu es très dure ce matin, Kaori honey., chouina-t-il, sortant de sa prison.  

- Euh… C’est vrai. Je suis désolée, Mick… Un reste d’hier., s’excusa-t-elle, navrée.  

- Oh… Des déboires ? Avec Ryô peut-être ?, s’intéressa-t-il, s’asseyant à ses côtés.  

 

La colère revint en elle et elle serra les poings, son regard prenant une couleur feu.  

 

- Cet infâme… cet immonde…, commença-t-elle à gronder.  

- Il a encore dragué à tout va ? Il t’a traitée d’homme ? Oh ma pauvre chérie, viens que je te prenne dans mes bras et te console, ma belle !, fit-il, se lançant sur elle.  

 

Il se retrouva de nouveau sous une massue au poids beaucoup plus élevé que d’ordinaire dont il hésita à ressortir. Kaori ne s’en aperçut pas, ayant agi machinalement, et continua à déblatérer sur son partenaire.  

 

- Visiblement, il n’a pas lésiné sur les moyens., admit Mick, osant enfin se rasseoir à ses côtés.  

- Et toi, non plus., lui fit-il remarquer, désignant la massue derrière lui.  

- Oh zut ! Je suis navrée, Mick., s’excusa de nouveau Kaori.  

- Un petit baiser pour te faire pardonner ?, suggéra-t-il.  

 

A ces mots, Miki éclata de rire et il se tourna vers elle, surpris.  

 

- Qu’est-ce que j’ai dit ?, s’étonna-t-il.  

- R… Rien… C’est pl… plutôt… ce que… qu’elle a fait…, pouffa la barmaid, désignant Kaori qui détourna le regard.  

- Miki !, la rabroua-t-elle.  

- Qu’est-ce que tu as fait, ma Kaori chérie ?, s’intéressa-t-il.  

- Non ! Laisse-moi deviner… Tu as sauté au cou de Ryô et tu l’as embrassé pour le faire réagir., supposa-t-il, amusé.  

- Manqué !, lança Miki, goguenarde.  

- Miki !, se fâcha Kaori.  

 

L’américain les regarda toutes les deux et se demanda ce qu’elles savaient qu’il ne savait pas mais qui générait une telle hilarité chez leur amie.  

 

- Tu as embrassé ce riche pour rendre Ryô jaloux ?, suggéra-t-il, ne sachant quoi en penser.  

- Non !, objecta Miki, ayant du mal à se calmer.  

- Non, je n’ai pas embrassé monsieur Nishihara… encore moins pour rendre Ryô jaloux., se justifia Kaori.  

- Je me disais aussi. Alors qu’est-ce qui provoque l’hilarité de Miki ? Vous ne pouvez pas me laisser dans le flou ainsi, les filles., insista l’américain.  

- Miki., gronda Kaori, voyant que son amie n’allait pas tarder à lâcher le morceau.  

 

Cette dernière l’observa et pinça les lèvres pour se taire et respecter le vœu de son amie.  

 

- Allez…, fit Mick, jetant un regard perçant à la barmaid.  

- Miki…, susurra-t-il.  

- Je… Je ne peux pas…, répondit-elle, ayant de plus en plus de mal à se retenir.  

- Allez… Tu meurs d’envie de partager ce que tu sais…, fit-il d’un ton complice.  

- Je…, commença-t-elle.  

- Miki…, gronda à nouveau Kaori.  

- Allez…, fit encore Mick.  

- Mik…, commença la rouquine, se tournant en entendant la sonnette tinter et sentant une aura familière entrer.  

 

Elle lança un regard noir à son partenaire, regard qu’il soutint sans broncher. Au moins ce matin il n’avait pas eu le droit à une massue au réveil. C’était déjà un premier signe que sa colère commençait à diminuer. Il ne s’était pas attendu à être accueilli par un sourire radieux le lendemain matin de sa supercherie. Il avait quelque part brisé une partie de la confiance qui s’était établie entre eux.  

 

- Elle a embrassé l’amie de Monsieur N., finit par lâcher Miki, posant une main sur sa bouche dès qu’elle eut lâché l’information.  

 

Elle affronta un peu gênée le regard consterné de son amie qui s’était tournée vers elle en un instant. Le silence s’installa un moment. Kaori observait ses pieds, s’attendant au verdict, aux questions qui ne manqueraient pas de pleuvoir mais une question la taraudait : qu’allait dire ou faire Ryô ?  

 

- Tu… Tu as embrassé un homme ?, fit Mick, incrédule.  

 

Kaori faillit tomber de sa chaise. Elle n’avait pas imaginé qu’il y aurait confusion de genre mais forcément… Elle jeta un regard vers son partenaire qui affichait un air impassible. C’était la seule réaction qu’il pouvait avoir. S’il laissait ses sentiments s’exprimer, il lui opposerait sa colère, sa désillusion, sa jalousie et il ne voulait pas qu’elle voit à quel point il était blessé alors qu’il était quelque part responsable de ce qui arrivait…  

 

- Non ! Ce n’était pas un ami mais une amie !, s’exclama Miki, faisant grogner son amie.  

- Tu as embrassé une femme ?!, s’écria Mick, sidéré.  

- Mais j’étais là si tu étais à ce point désespérée !, ajouta-t-il.  

- Aïe !, lâcha-t-il, recevant un taquet derrière la tête.  

 

Il se tourna vers le fautif et croisa le regard sombre de son ex-partenaire. Malgré la situation, il était quand même satisfait de le voir ainsi réagir et se demander quelle serait la suite. Dans ses visions les plus folles, Ryô enlacerait sa partenaire et l’embrasserait fougueusement, lui lançant un « c’est pas plus agréable de m’embrasser ? » à la fin… mais ça, c’était juste dans ses visions les plus folles parce que le japonais se contenta de s’asseoir aux côtés de sa partenaire et de lui jeter un petit regard interrogateur et aussi contrit.  

 

- J’ignorais les effets secondaires…, fit-il, faisant allusion au médicament qu’il lui avait donné.  

- Une explication peut-être ?, lui demanda-t-il sans allusion moqueuse.  

 

Elle le regarda, se demandant s’il se contenait avant de lui sortir une vacherie mais ne lut rien d’autre que de la curiosité. Finalement, savoir qu’elle avait embrassé une femme plutôt qu’un homme avait calmé sa jalousie mais attisé son imagination. Comment sa Kaori si discrète, si pudique en était-elle arrivé là ?  

 

- Je… En fait, il est rentré hier peu après mon arrivée accompagné d’une demoiselle., commença-t-elle.  

- Donc c’est vraiment un homme…, pipa-t-il avec un sourire ironique.  

- Très drôle…, gronda-t-elle, lui lançant un regard noir.  

 

Elle ne put s’empêcher malgré tout de lui sourire en voyant le sien.  

 

- Ils se sont enfermés dans sa chambre et autant dire que la suite… était plutôt gênante., admit-elle avec le recul.  

- Pourquoi tu n’es pas partie ?, l’interrogea Mick, coupant l’herbe sous le pied de Ryô.  

- Il l’a présentée comme Personne., intervint Miki.  

- Vous y croyez, vous ?, ajouta-t-elle, les sourcils froncés de mécontentement.  

- Je lui aurais botté les fesses, moi…  

 

La remarque fit sourire les deux hommes ainsi que Kaori.  

 

- Donc il t’ignore et s’enferme dans la chambre avec la fille et ?, reprend Ryô, le visage posé sur son poing fermé.  

 

Kaori se sentit un peu valorisée par son intérêt, loin des vannes douteuses. Il aurait pu recommencer à la traiter d’homme, Mick aurait certainement enchaîné en se moquant de son ex-partenaire qui avait moins de succès qu’elle. Elle n’avait pas envie de ça. Elle préférait nettement la situation actuelle.  

 

- Au bout d’un temps, je leur ai apporté un plateau, fait un petit baratin sur le fait que personne n’était entré ou un truc du genre et les ai laissés. Ils étaient habillés et j’ai compris qu’ils n’avaient fait que simuler pour me gêner., expliqua-t-elle.  

- Tu es rentrée dans une chambre où un couple s’ébattait… enfin était sensé s’ébattre ?, reprit Ryô, surpris.  

- Oui… J’étais un peu sur les nerfs hier., fit-elle.  

- N’empêche qu’oser simuler alors qu’on a une femme dans ses bras… T’es sûre que c’est un vrai homme ?, se moqua-t-il, ne voulant pas remettre de l’huile sur le feu de leur dispute.  

- Argh… tu m’agaces !, grogna-t-elle, pas vraiment furieuse.  

 

Sa réponse fit sourire son partenaire qui appréciait le calme qui revenait peu à peu entre eux. Mick cependant voulait avoir plus d’explications.  

 

- Et alors comment tu en es venue à embrasser une femme ?, demanda-t-il à son amie.  

- Eh bien…, commença Kaori avant de se remémorer la scène.  

- Vous ne répondez pas à ma question, Mademoiselle Makimura…, avait fait Monsieur Nishihara  

- En effet…, avait-elle répondu.  

 

Elle avait esquissé un sourire amusé, ne sachant d’où lui venait cette force soudaine, et s’était approchée de Tami. Elle l’avait attrapée par le cou et avait posé les lèvres sur les siennes. Elle l’avait embrassée pendant quelques secondes avant de s’écarter d’elle et de se tourner vers lui, affichant un air serein et un sourire amusé.  

 

- Je pense avoir répondu à votre question. Je ne m’imaginais pas du tout à sa place, Monsieur Nishihara. On se voit lundi à dix-huit heures., l’avait-elle salué avant de partir.  

 

Elle baissa les yeux en se demandant quelle serait leur réaction. Elle connaissait déjà celle de Miki qui avait été stupéfaite de son audace soudaine mais celle de Mick et surtout Ryô lui étaient inconnues.  

 

- Eh bien… Je me doutais que le feu couvait en toi… mais t’imaginer embrassant une autre femme…, commença Mick, sortant de son étonnement.  

- Kaori chérie, tu es la femme de ma vie. On persuadera Kazue d’accepter un ménage à trois !, s’écria-t-il, se lançant sur elle.  

 

Elle fit un bond en arrière avant d’abattre une massue sur son crâne et en brandit une nouvelle tout en se tournant vers Ryô qui lui lança un regard amusé.  

 

- Eh bien…, fit-il.  

- Ca a dû lui rabattre le caquet à celui-là… On rentre ?, suggéra-t-il, se levant.  

 

Surprise, elle sentit fondre sa massue entre ses mains puis acquiesça, le suivant.  

 

- Tu penses comme moi, Miki ?, l’interrogea Mick en les regardant partir.  

- Si ça ne concerne pas ton histoire de ménage à trois, c’est fort possible., lui répondit-elle, lui décochant un coup de plateau sur la tête.  

- Aïe ! Non, ça concernait l’audace de Kaori et la cible choisie…, grogna-t-il, se frottant le crâne.  

- Alors on est d’accord., approuva-t-elle.  

 

Ryô aurait été une cible plus adéquate et ça aurait enfin fait bouger les choses entre eux…  

 

- Ryô…, l’appela-t-elle alors qu’ils étaient dans une ruelle.  

- Hmm., répondit-il seulement.  

- Et si ça avait été toi…, fit Kaori, ne ressentant pas le besoin d’expliciter plus sa question.  

 

Il réfléchit un instant. Si elle l’avait embrassé, qu’aurait-il fait ? Il aurait été cuit, foutu. Il ne l’aurait jamais laissée partir, l’aurait serrée et embrassée jusqu’à avoir suffisamment étanché son envie d’elle pour pouvoir la lâcher quelques secondes avant de recommencer. Bien sûr, il aurait pu le lui dire mais trop de choses se passaient au même moment et il doutait donc que ce fut le bon pour entamer quelque chose… Alors il biaisa.  

 

- Oh tu sais… J’aurais aussi embrassé la fille mais je ne me serais pas arrêté là., fit-il, prenant un air pervers.  

 

Le sol trembla soudain et un tas informe resta là alors qu’une furie rouquine s’éloignait d’un pas vif. 

 


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