Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Auteur: Mercury80

Status: En cours

Série: City Hunter

 

Total: 108 chapitres

Publiée: 08-05-22

Mise à jour: 25-04-24

 

Commentaires: 94 reviews

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GeneralRomance

 

Résumé: Notre passage sur Terre n'est qu'éphémère... Comment le rendre plus durable ?

 

Disclaimer: Les personnages de "Laisser une trace" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

Astuces & Conseils

Comment faire pour mettre une image dans une fanfiction?

 

C’est simple. Pour illustrer votre texte, il suffit de m’envoyer les images en question et de me dire où elles devraient se situer dans le texte. Je m’occupe du reste. Il faut vous connecter et utiliser le même email que celui que vous m’avez donné en vous inscrivant.

 

 

   Fanfiction :: Laisser une trace

 

Chapitre 41 :: Chapitre 41

Publiée: 25-03-23 - Mise à jour: 25-03-23

Commentaires: Bonsoir, voici la suite de l'histoire. Eh oui, l'histoire a pris un tournant que certaines d'entre vous n'espéraient pas. Je continue à vous dire pourtant : ne baissez pas les bras et accrochez-vous, la vie emprunte parfois de drôles de chemins. Bonne lecture et merci pour vos commentaires ^^

 


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Chapitre 41  

 

Assise sur son lit, Kaori observa sa chambre. Elle venait d’en refermer les portes, laissant en attente une partie de ses vêtements, ceux plus pratiques pour les missions mais qui n’auraient pas vraiment leur place dans le monde qui l’accueillerait pendant quelques temps. Elle attrapa le cadre-photo et sourit face à l’image de son frère, y trouvant un peu d’apaisement dans le tourbillon qu’était devenue sa vie depuis trois jours. Trois jours… Trois jours depuis qu’elle avait accepté la proposition de Yoshihide. Ca lui semblait une éternité alors que tout s’était enchaîné à une vitesse inimaginable.  

 

Pendant plus de deux heures après le départ de Ryô, ils avaient mis à plat l’organisation des jours suivants, décidant de l’endroit où ils vivraient, du moment où ils se marieraient, du déménagement de la jeune femme, des rendez-vous médicaux à prendre, et des nombreux autres petits détails qui étaient apparus au cours de leur discussion. Trois jours plus tard, un tas de cartons trônait dans un coin de sa chambre, trois valises y étaient accolées et une autre attendait d’être fermée sur son lit.  

 

Trois jours pour faire tout cela et pas une minute pour s’arrêter et réfléchir, même pas le soir où, à peine allongée dans son lit, elle tombait comme une masse épuisée après les nuits blanches passées à pleurer et maintenant tout le travail qu’elle avait abattu. Parce qu’en plus d’avoir préparé son départ, elle avait ressenti le besoin de nettoyer l’appartement de fond en comble, par culpabilité, par besoin, pour montrer à quel point elle y était attachée même si elle s’en allait.  

 

Trois jours où Ryô l’avait évitée soigneusement… et elle n’avait pas fait mieux à vrai dire. Quand il était là… quand il était là, c’était l’enfer. Ils ne se disputaient pas, leur relation ne semblait pas pâtir de la situation mais, dans son cœur, dans sa tête, les doutes revenaient, la culpabilité aussi. Elle n’arrivait pas à croire qu’elle était capable d’aimer deux hommes en même temps. Son amour pour l’un était déraisonné, passionnel et lui avait toujours semblé exclusif mais pour l’autre, il était serein, posé et s’était insinué en elle progressivement. Aurait-elle dû prendre plus le temps de réfléchir, de se poser, d’en parler avec Ryô à tête reposée ?  

 

Non, c’était lui qui lui avait conseillée de se lancer. Il l’avait fait, la pousser dans les bras d’un autre mais, en même temps, il lui avait promis qu’il serait là après, qu’il la reprendrait même avec son enfant, qu’il ne doutait pas de ses sentiments pour lui, qu’il valait mieux pour elle qu’elle accepte cette opportunité plutôt que de ne jamais en avoir parce que lui ne pouvait la lui donner. Posant le cadre sur ses genoux, elle pressa ses yeux du bout des doigts pour chasser les larmes qui étaient montées. Foutu destin… Seraient-ils un jour capables d’avoir une vie simple et paisible ?  

 

Pourquoi pourrait-elle vivre une vie heureuse et reposante et laisser Ryô faire ce travail seul ? Comment pourrait-elle le laisser vivre seul ? Qu’adviendrait-il de lui ? Quel égoïsme de sa part de partir ainsi pour vivre une partie de ses rêves et laisser derrière elle celui qu’elle disait aimer… Dans ces moments-là, elle n’avait qu’une envie : hurler. Hurler sa rage et sa douleur, hurler face à ce choix qui lui avait été imposé et qu’elle avait fait, se laissant persuader que c’était la meilleure chose à faire.  

 

- Alors, ça y est…, entendit-elle soudain.  

 

Elle se tourna vers la porte et vit Ryô appuyé sur le chambranle, l’observant les bras croisés sur sa poitrine. Comme elle avait envie de se retrouver dans l’espace entre les deux, la tête posée contre son cœur. Elle savait qu’à cet endroit-là, elle ne penserait plus à rien… et ça ferait du bien.  

 

Il n’avait pas voulu être là. Trois jours auparavant, lorsqu’elle lui avait annoncé quand elle partirait pour emménager avec… lui, il s’était juré qu’il ne serait pas là pour la voir partir. Pendant trois jours, il s’était évertué à se trouver loin d’elle, pour éviter un geste inconsidéré, une parole désagréable ou simplement déplacée, le tourment de la voir préparer son départ, pour s’habituer à son absence mais voilà, le moment venu, il avait fait demi-tour, stoppant sa tournée des indics, et était revenu à la maison. Tout brillait, était propre et rangé. Il sentait l’odeur de cuisine et se demanda ce qu’elle avait préparé pour le repas du soir… sauf qu’elle ne serait plus là ce soir. Elle serait avec lui, chez lui. Ca faisait mal et, luttant une nouvelle fois pour ne pas lui promettre quelque chose qu’il ne serait pas capable d’assumer, il avait enfoui son égoïsme et repensait à la chance qui se présentait à elle.  

 

Il était donc là depuis quelques minutes et avait profité du fait qu’elle ne l’avait pas remarqué, plongée dans ses pensées, pour la contempler et essayer d’imaginer la femme qui allait éclore dans les mois à venir : une épouse, une mère… pour un autre. Pas pour lui. Ces femmes-là n’étaient pas pour lui quoiqu’il avait accepté de prendre sous sa protection la deuxième plus tard. Elles auraient peut-être pu l’être si, quelques mois en arrière, il n’avait pas tourné leur aparté passionnée et passionnelle en aventure passagère.  

 

- Oui… J’ai fini mes bagages., soupira-t-elle, reprenant le cadre dans ses mains.  

 

Elle hésita avant de se lever et l’approcher.  

 

- Tu le veux ?, l’interrogea-t-elle, lui tendant la photo.  

 

Il regarda l’image d’une jeune fille souriante et de son frère un peu maladroit et, bien que tenté d’accepter, il secoua la tête.  

 

- Garde-le. Tu le ramèneras quand tu reviendras., lui répondit-il.  

- Tu en auras plus besoin que moi. Tu auras certainement beaucoup de choses à lui dire dans les mois à venir.  

- Certainement… Ca… Est-ce que ça veut dire qu’on ne se verra pas du tout pendant tout ce temps ?, lui demanda-t-elle, la gorge serrée.  

 

Ce n’était pas imaginable pour elle. Elle savait qu’elle lui en demandait beaucoup mais elle avait besoin de le savoir encore présent, non loin.  

 

- Il y aura toujours le Cat’s, Kaori. Tu ne nous oublieras pas là où tu seras, n’est-ce pas ?, plaisanta-t-il, cachant son malaise à l’idée de sortir de sa vie.  

- Bien sûr que non ! Je… Je n’ai pas envie de partir, Ryô., lui confia-t-elle.  

 

Moi non plus, tut-il. Et l’autre solution…  

 

- Ne me demande pas de l’accueillir ici non plus. Je n’ai pas envie de tenir la chandelle., répondit-il, l’humour qu’il avait voulu insuffler absente.  

- Je sais… Je ne te l’aurais pas demandé non plus. Je n’aime pas te faire souffrir., murmura-t-elle, baissant les yeux.  

 

Elle s’était trompée. Elle s’était laissée guider par les paroles de son partenaire, l’amour-amitié qu’elle vouait à Yoshihide, l’envie de vivre un moment hors du temps mais elle avait oublié le plus important, elle avait…  

 

- Arrête de réfléchir, Kaori. Tu as pris la bonne décision et attendre ne t’aurait rien apporté de plus. Au contraire, tu aurais perdu un temps précieux., la coupa-t-il dans ses pensées.  

- Tu m’as apporté beaucoup de… positif, Kaori. Moi… moi, je t’ai fait souffrir. Alors profite de ce moment et, de toute façon, quoiqu’il arrive, on se retrouvera après., lui rappela-t-il.  

- De toute façon, tu ne seras pas si loin, à peine de l’autre côté du parc., la taquina-t-il.  

- Yoshihide envisage d’emménager dans la maison familiale d’ici quelques temps, quand on aura trouvé nos marques tous les deux., lui apprit-elle.  

 

Il se retint de froncer les sourcils à la nouvelle. Ce serait plus loin, ils se verraient moins souvent mais, de ce qu’il savait après les recherches effectuées lorsqu’il pensait que son rival était un truand, c’était une très belle demeure spacieuse avec un jardin. Monsieur N certainement limité dans ses déplacements, cela permettrait à Kaori de sortir, de ne pas être enfermée à longueur de journée.  

 

- Tu devrais y être bien., lâcha-t-il.  

- C’est… loin., répondit-elle, lui coulant un regard en se demandant ce qu’il en pensait.  

- C’est mieux. Loin des yeux, loin du cœur, Kaori. Tu seras moins en danger qu’en restant en plein cœur de Tokyo. Je ne m’attends pas à ce que les familles oublient notre lien aussi vite., expliqua-t-il posément.  

- Je ne veux pas oublier non plus., lui dit-elle.  

 

Il esquissa un sourire amusé, touché par son émotion mais ne voulant pas dramatiser les choses plus encore.  

 

- Te connaissant, je ne me fais pas de crainte., répliqua-t-il.  

- A quelle heure viennent les déménageurs ?, l’interrogea-t-il, observant les cartons et valises.  

- Je me débrouille toute seule. Je ne voulais pas d’inconnus ici., l’informa-t-elle.  

- J’ai dit à Yoshi que je serai chez lui vers quinze heures. On… Je vais aller à la mairie faire enregistrer notre mariage cette après-midi.  

- C’est rapide… mais ça doit être fait. Tu as raison de ne pas traîner. Ca facilitera les choses après, non ?, fit-il, digérant la nouvelle.  

- Oui., souffla-t-elle.  

 

Le silence s’installa entre eux quelques instants. C’étaient les derniers moments de leur vie d’avant. La prochaine fois qu’elle dormirait dans cette chambre, tout aurait changé. Elle serait veuve et mère. Elle aurait aussi vécu avec un autre.  

 

- Fais-moi plaisir : ne tarde pas à informer la bande de ton mariage. Mick est déjà en pétard contre moi, je n’ai pas envie de me faire assassiner., lui demanda-t-il.  

- Je passerai au Cat’s en revenant de la mairie… et je parlerai à Mick en tête-à-tête., lui promit-elle.  

- Bon, je suppose qu’il faut que je me mette en route., soupira-t-elle, retournant à sa valise et y déposant le cadre avant de la refermer.  

 

Elle la souleva et en prit une autre au passage avant de se rapprocher de lui. Il s’écarta d’elle pour la laisser passer mais elle s’arrêta à son niveau.  

 

- Tu n’as aucun regret ?, le questionna-t-elle, un regard troublé posé sur lui.  

- Des regrets ? J’en ai beaucoup depuis quelques années mais pas aujourd’hui… Vis ta vie, Kaori. Profite de ce qui va arriver., lui conseilla-t-il, lui prenant ses valises des mains.  

- J’ai l’impression de nous trahir… et j’ai aussi l’impression de le trahir. C’est comme si je vous étais infidèle à tous les deux., lui avoua-t-elle, la gorge serrée.  

- Kaori… Tu ne peux pas être infidèle si tu ne couches pas avec deux hommes., la rembarra-t-il.  

- Tu as raison, sur ce plan-là, je ne tromperai personne puisque je ne coucherai avec aucun de vous deux., répliqua-t-elle sèchement, vexée.  

- Tu devras bien coucher avec lui pour tomber enceinte., lui fit-il remarquer.  

- Il est impuissant, Ryô. Je ne vais pas coucher avec lui pour avoir un enfant, ce sera une fécondation in vitro., lui apprit-elle, fâchée.  

 

La nouvelle le ravit même si c’était égoïste de sa part. Il aurait quelque chose d’elle rien qu’à lui. Nishihara aurait sa main, son enfant mais lui, il aurait eu son corps, cette communion des corps et des sens.  

 

- Je ne parlais pas de sexe, Ryô. Je parlais de sentiments !, lui fit-elle savoir, reprenant ses valises et s’en allant.  

 

Il ne dit rien mais il avait bien compris. Il ne pouvait rien y faire, rien à part éviter d’envenimer les choses. Elle devait apprendre à faire la parts des choses, à comprendre qu’elle ne trompait personne même si sentimentalement, elle aimait deux hommes, deux hommes qui étaient en plus parfaitement au courant de la situation. Si on appelait ça tromper, alors il y aurait beaucoup de cornus sur Terre…Malgré la rebuffade, il attrapa deux cartons qu’il descendit et posa devant l’ascenseur avant de retourner chercher les autres.  

 

Lorsque Kaori remonta, elle s’était un peu calmée. Elle avait eu le temps de réfléchir et s’en voulait d’avoir foncé tête baissée. C’était Ryô. Il faisait des efforts, surtout en devant affronter toutes ces choses sérieuses qui l’entouraient depuis quelques temps. Alors ramener la discussion au sexe, c’était une chose normale pour lui, quelque chose qui n’aurait pas dû la fâcher. Voyant les cartons amoncelés près de l’ascenseur, elle s’arrêta, se demandant si c’était sa façon à lui de lui répondre.  

 

- Je voulais t’aider… un peu., lui fit-il savoir, arrivant au même moment.  

- Je suis désolée…  

- J’avais compris…, dirent-ils en même temps.  

- N’oublie pas : pas de regrets, Kaori., lui rappela-t-il avec tendresse.  

- C’est tellement dur… mais d’accord., acquiesça-t-elle.  

- Je t’aide à descendre tout cela ?, lui proposa-t-il.  

- Non, ça ira. Il vaut peut-être mieux se dire au revoir ici., suggéra-t-elle, la gorge serrée.  

- Tu veux bien… me prendre dans tes bras une dernière fois avant…, demanda-t-elle, incapable de finir.  

- Avant ton retour ? Viens., accepta-t-il, autant pour elle que pour lui.  

 

Il l’entoura de ses bras et la serra contre lui. Il bloqua toutes les pensées sauf une : elle reviendrait. Leur histoire était entre parenthèses mais elle n’était pas finie. Ils restèrent ainsi un long moment, Kaori profitant de la situation pour se faire encore d’autres souvenirs pour garder confiance, pour continuer son chemin, pour se rassurer sur le fait qu’il ne lui en voulait pas. Quand ils se séparèrent, ils échangèrent juste un regard et Ryô s’en alla. Tout avait été dit. Il n’y avait rien à rajouter.  

 

- Tu es enfin là !, s’exclama Yoshihide avec un sourire heureux.  

- Oui… J’ai un peu de retard mais ça m’a pris un peu plus de temps que prévu de finir., lui apprit-elle.  

- Il était là pour te dire au revoir ?, l’interrogea-t-il, prenant son visage entre ses mains et sondant son regard.  

- Oui., souffla-t-elle, ses yeux s’embrumant.  

 

Yoshihide aurait aimé un emménagement uniquement placé sous le signe du bonheur mais il savait que c’était illusoire. Elle quittait une vie bien établie avec l’homme qu’elle aimait depuis tant de temps pour venir vivre avec lui qu’elle aimait mais différemment. Il était jaloux de cet autre avec lequel il devait partager son cœur, qui avait eu plus de temps, plus de liens avec elle. Néanmoins, il n’avait d’autre choix que d’accepter et faire avec.  

 

- Kaori… Le mariage peut attendre. Prends le temps de t’installer, de trouver tes marques ici., lui conseilla-t-il.  

- C’est gentil de ta part mais ça ira. Je n’ai aucun regret concernant ma décision, Yoshihide. Je veux t’épouser et avoir cet enfant avec toi., lui affirma-t-elle.  

- Ca aussi, ça peut attendre., lui dit-il.  

- Non. N’annule surtout pas le rendez-vous chez le médecin. Je vais vider le coffre de ma voiture et après, j’irai à la mairie., fit-elle, posant son sac à main sur la console de l’entrée.  

- Prends ma voiture et laisse-moi gérer tes affaires. Je ferai tout mettre dans ta chambre. Tu n’auras qu’à tout ranger en rentrant., lui proposa-t-il.  

- D’accord. Tu as le contrat de mariage ?, l’interrogea-t-elle.  

- Oui. Tiens, il te suffit de signer là., l’informa-t-il, lui tendant le document après avoir été le chercher.  

 

Elle s’accomplit et replia le document avant de le mettre dans son sac à main. Elle posa les clefs de sa voiture sur la table et fit face à Yoshihide. Elle vit son air un peu plus fermé qu’à son arrivée et se rendit compte qu’elle avait certainement été un peu froide à son égard. Certes, sa proposition avait perturbé les choses mais il n’en restait pas moins une personne qu’elle appréciait, qu’elle aimait même même si c’était différent de la manière dont elle aimait Ryô. Elle se détendit un peu et approcha de son futur mari, posant une main sur sa joue.  

 

- Excuse-moi, Yoshi. Les derniers jours ont été un peu rudes mais je veux que tu saches que je ne regrette rien et que je suis heureuse d’être ici… même si ça me fait un peu bizarre aussi., lui confia-t-elle avec un sourire rassurant.  

- Je ne veux que ton bonheur, tu le sais., lui répondit-il.  

- Je sais et moi aussi mais tu sais ce que c’est lorsque quelqu’un vient perturber ton quotidien., lui dit-elle, faisant allusion à leurs premières semaines, malicieuse.  

- Tout ira bien, j’en suis sûre. Il faut juste que les choses se calment un peu.  

- Mais promets-moi de me parler si ça ne va pas. Je ne veux pas de malaise entre nous., lui demanda-t-il.  

- Je te le promets. Je vais passer voir mes amis après être allée à la mairie pour leur annoncer la nouvelle… enfin les nouvelles. Tu veux m’accompagner ?, lui proposa-t-elle.  

- Je dois voir mon avocat pour des questions liées à la société en fin de journée. Prends ton temps. Je t’attendrai pour le dîner., lui dit-il.  

 

Elle acquiesça et le regarda un instant avant de prendre son courage à deux mains et s’affranchir d’une barrière existant entre eux. Elle approcha et posa les lèvres sur sa joue. Surpris, il tourna légèrement le visage vers elle et l’observa attentivement. Incapable de bouger, Kaori le vit approcher d’elle et sentit ses lèvres se poser sur les siennes. Il l’avait déjà embrassée certes mais c’était différent cette fois, plus doux, amoureux. Elle se sentit tressaillir, faillit s’écarter de lui mais resta là et posa même une main sur son épaule. Ils allaient se marier, ils s’aimaient, elle n’avait pas à culpabiliser de ce qui se passait. Elle apprendrait à gérer ce sentiment négatif qui naissait au fond de son cœur.  

 

- C’était agréable., murmura Yoshihide.  

- J’espère ne pas t’avoir offusquée., s’excusa-t-il.  

- Ne dis pas de bêtise. On aura l’occasion de voir si le sentiment perdure., plaisanta-t-elle, incapable de lui retourner le compliment, partagée entre plaisir et culpabilité.  

- Je vais y aller maintenant. Je ne rentrerai pas tard., lui promit-elle, pressant sa main avant de s’en aller.  

 

Kaori se retrouva dans le garage et se maudit lorsqu’elle se rendit compte que prendre la voiture de Yoshi revenait également à prendre son chauffeur. Elle n’avait pas envisagé ces choses-là encore. Pour la femme indépendante qu’elle était, c’était gênant de se faire conduire. Elle dut malgré tout admettre que c’était un gain de temps de ne pas devoir chercher une place près de la mairie, le chauffeur la déposant après lui avoir expliqué comment le contacter pour revenir la chercher au même endroit.  

 

Un quart d’heure plus tard, elle ressortit de là, mariée. C’était étrange de changer ainsi de statut, seule… Ce n’était pas la façon dont elle avait envisagé les choses. Comme convenu, elle retrouva le chauffeur non loin et lui indiqua l’adresse du Cat’s Eye. Lorsqu’elle y fut, elle lui fit savoir qu’elle rentrerait à pieds et il finit, après une longue conversation, par accepter et partir.  

 

Nerveuse, elle se retourna vers le café et resta immobile un moment avant de se décider à entrer.  

 

- Kaori ! Enfin te voilà !, s’exclama Miki, tout de suite suivie par un :  

- Ma Kaori chérie !!!! Dans mes bras !!!, par un Mick qui volait vers elle.  

 

La massue sortit par automatisme alors qu’elle se demandait comment ils allaient tous réagir et encore, elle devrait annoncer la nouvelle aux absents une prochaine fois.  

 

- Pourquoi tant de haine, ma douce ?, chouina l’américain à ses pieds.  

 

Ryô et elle, ça avait été un fait certain bien qu’intangible depuis des années. Certains comme Umibozu ou Saeko les avaient vus grandir, Miki l’avait soutenue dans les moments difficiles, Reika, Kasumi et Kazue avaient été des poisons bénéfiques d’une certaine manière. Mick… Mick avait fait les frais du lien indéfectible et exclusif qui les liait. Comment leur dire ? Comment leur annoncer l’incroyable vérité que le monde semblait soudain tourner d’un autre sens, que ce lien inaltérable s’était altéré et que ce n’était pas Ryô à qui elle venait de lier sa vie mais Yoshihide qui serait en plus le père de son enfant.  

 

- Kaori ? Kaori, ça va ?, s’inquiéta Miki face à son silence et son immobilisme.  

- C’est Ryô ? Il a encore fait des siennes ? Ah celui-là, je te jure ! S’il arrive, il va tâter de mon plateau., éructait son amie non loin.  

 

C’était comme si elle était loin, comme si elle l’entendait à peine tout comme le fait que Mick tournait autour d’elle, profitant de son absence pour profiter de sa personne sans qu’elle ne le massacre pour une fois. Tout cela était irréel. Elle n’était pas au Cat’s sur le point de faire imploser leur monde, elle n’allait pas leur annoncer qu’elle…  

 

- Je viens de me marier., lâcha-t-elle soudain.  

 

Le monde se fit soudain silencieux et cessa de tourner autour d’elle. Elle l’avait dit et ce fut comme si les rôles s’étaient inversés, que ce n’était plus elle qui avait cessé de fonctionner mais les autres et elle le observa tour à tour : Miki la bouche ouverte, Mick ébahi, Umi… qui restait Umi mais immobile et, derrière elle, arrivée à l’instant, Saeko aussi surprise qu’elle.  

 

- Quoi ?, finit par souffler la barmaid, estomaquée.  

- Je… Je viens de me marier., répéta la rouquine.  

- Ryô et toi vous…, commença Miki, son sourire s’élargissant.  

- Avec Yoshihide. Je viens de me marier et d’emménager chez Yoshihide et nous allons avoir un enfant ensemble., leur apprit Kaori.  

 

Elle vit la stupéfaction peindre leurs traits et, certainement fatiguée, elle eut l’impression de voir leur monde physique s’effondrer. Elle prenait conscience qu’elle venait de briser une espèce de mythe mais si Ryô et elle étaient sur la même longueur d’onde, il n’y avait pas de problème, non ?  

 

Elle ressentit le besoin de s’isoler, de retrouver ses marques et sortit du café, se dirigeant vers l’immeuble aux briques rouges. Lorsqu’elle aperçut le bâtiment, elle s’immobilisa, réalisant que ce n’était plus chez elle… pour le moment. Elle se sentit perdue un temps, voyant défiler dans son cerveau toute une série d’images de moments entre son partenaire et elle, le son montant au fur et à mesure jusqu’à arriver aux derniers jours. Elle retrouva un certain apaisement, suffisamment pour rentrer à son nouveau domicile et rebroussa chemin passant de nouveau devant le café.  

 

- Kaori !, entendit-elle soudain crier.  

 

Elle se retourna et vit Mick courir vers elle, l’air visiblement contrarié… et blessé.  

 

- C’était un peu court, non ?, lui reprocha-t-il.  

- Qu’est-ce qu’il t’a fait ?  

 

Elle le regarda sans comprendre, se demandant duquel des deux hommes il parlait.  

 

- Ryô ? Ryô, que t’a-t-il fait pour que tu en arrives là ?, précisa-t-il.  

 

Elle sentait sa colère… non sa fureur monter et elle se rappela les mots de son partenaire.  

 

- Il… Il n’a rien fait… mais toi et moi, on doit certainement parler., lui dit-elle, plongeant dans le regard bleu orage qui la fixait. 

 


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