Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Auteur: Mercury80

Status: En cours

Série: City Hunter

 

Total: 108 chapitres

Publiée: 08-05-22

Mise à jour: 25-04-24

 

Commentaires: 94 reviews

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GeneralRomance

 

Résumé: Notre passage sur Terre n'est qu'éphémère... Comment le rendre plus durable ?

 

Disclaimer: Les personnages de "Laisser une trace" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Laisser une trace

 

Chapitre 93 :: Chapitre 93

Publiée: 15-02-24 - Mise à jour: 15-02-24

Commentaires: Bonsoir, voici la suite de l'histoire. La journée fatidique est arrivée. Je ne vais pas m'étaler sur le sujet mais je peux vous promettre qu'après cela les choses vont devenir plus légères. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


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Chapitre 93  

 

- Maman !  

 

Dès qu’ils la virent, Hanae et Hide se précipitèrent vers leur mère et se jetèrent dans ses bras, ravis de la revoir après de longues heures d’absence. Du divan, Ryô observa les traits de sa partenaire et lui trouva l’air défait. Visiblement et comme il s’y attendait, la journée n’avait pas été une partie de plaisir.  

 

- Comment vous allez ? Vous avez passé une bonne journée ?, leur demanda Kaori, la voix éraillée.  

 

Il la vit déglutir péniblement et sentit qu’elle avait encore les nerfs à fleur de peau mais il n’eut pas le temps de s’appesantir sur la question Mick et les autres arrivant à leur tour avec des valises et cartons qu’ils posèrent à côté de ceux ramenés par Kaori.  

 

- Reste avec eux. Je descends les aider., suggéra Ryô.  

 

Il aurait aimé rester là en soutien mais, la connaissant, elle n’aurait pas laissé ses amis monter ses affaires sans les aider et elle avait certainement plus besoin d’être auprès de ses enfants qu’à jouer les déménageuses.  

 

- Comment ça s’est passé ?, interrogea-t-il son compère américain.  

- Ca a été… dur., admit Mick, poussant un long soupir pour relâcher la tension, chose qu’il avait retenue pendant de longues heures.  

- Quand on est arrivés, elle avait déjà commencé à ranger les affaires des enfants et on a tous vu que c’était déjà compliqué pour elle. Seulement…, commença-t-il avant de s’arrêter, passant une main dans ses cheveux.  

- Quoi ? Que s’est-il passé ? Ses beaux-parents sont rentrés ?, s’inquiéta le nettoyeur.  

- Non… Non, on était seuls., lui opposa l’américain, attrapant sa compagne qui revenait par la taille et l’attirant à lui.  

 

Sans qu’aucun mot soit échangé, Miki approcha également et Ryô ne put ignorer les traces de tristesse qui marquaient le visage des deux femmes.  

 

- Alors que s’est-il passé ?, insista-t-il, souhaitant comprendre et pouvoir aider Kaori.  

- Elle a demandé que je finisse d’empaqueter les affaires des enfants et les filles ses affaires., continua Mick.  

- Mais elle ?, lâcha Ryô dans l’incompréhension.  

 

Les trois amis se jetèrent un regard peiné avant que Miki ne prenne la parole.  

 

- Elle a voulu débarrasser la chambre de Yoshihide pour que ses parents n’aient pas à le faire.  

- Bordel…, jura le nettoyeur, n’imaginant même pas l’enfer qu’elle avait dû traverser.  

- Tu as tout compris., acquiesça son ami, le regard sombre.  

- Ca a été horrible à entendre et encore, elle n’a voulu aucun d’entre nous à ses côtés., murmura Kazue, frottant ses bras de ses mains pour se réchauffer.  

 

Elle ne se rappelait que trop bien des pleurs, des cris étouffés qu’ils avaient entendu, de Mick frappant à la porte fermée à clef pour qu’elle le laisse entrer, qu’elle ne reste pas seule mais elle n’avait pas ouvert et ils avaient attendu qu’elle le fasse, ne sachant si c’était ce qu’elle souhaitait ou si elle aurait préféré qu’ils partent avec les affaires des enfants et les siennes.  

 

- On avait tellement peur pour elle qu’on n’a pas osé la laisser seule., admit Miki.  

- Je ne sais pas si c’était le bon choix mais…, fit-elle, coupée par un sanglot.  

- Mais on ne pouvait pas partir alors qu’elle était dans une telle détresse., acheva-t-elle, essuyant ses yeux où perlaient des larmes.  

 

Ryô l’enlaça et lui apporta un peu de réconfort.  

 

- Tu devrais rentrer chez toi voir Hime., lui conseilla-t-il avec tendresse.  

 

Miki hocha la tête contre lui. Elle en avait besoin. Elle n’avait pas imaginé à quel point ce serait dur pour Kaori et pour eux. Elle avait pensé qu’elle saurait faire face, qu’elle supporterait mais elle devait avouer qu’elle n’aurait pas tenu une heure de plus. La douleur de son amie l’avait éprouvée.  

 

- J’appellerai demain pour savoir comment elle va si tu veux bien., lui dit-elle, le regard interrogateur.  

- Quand tu veux. Merci Miki. Merci pour elle., lui retourna-t-il, reconnaissant qu’elle ait été là pour Kaori.  

 

Intérieurement, il rageait après avoir entendu cela. Il aurait dû insister pour qu’ils fassent garder les jumeaux et qu’il se joigne à elle mais il avait voulu lui laisser l’espace et la liberté dont elle avait besoin. Il avait voulu qu’elle ait l’esprit tranquille pour pouvoir accomplir sa tâche et tourner la page. Il s’était trompé. Il aurait dû être avec elle. Il aurait su la convaincre de le laisser gérer cette partie-là ou tout simplement de ne rien faire. Les affaires de Yoshihide auraient encore pu attendre…  

 

- Vous devriez rentrer aussi. La journée a été éprouvante., incita-t-il son ami et sa compagne.  

- Tu crois que ça ira pour elle ?, demanda Kazue d’une voix tendue.  

 

Il réfléchit un moment, essayant de faire un pronostic raisonnable à l’aune de ce qu’il savait sur Kaori et de ses capacités.  

 

- Elle remontera la pente. Ca lui prendra peut-être du temps mais elle s’en sortira, au moins pour les enfants., affirma-t-il.  

 

Elle avait réussi à retrouver le chemin après deux décès déjà. Elle le ferait cette fois-ci aussi. Hanae et Hide avaient besoin d’elle et elle ne leur ferait pas défaut, il le savait. Elle avait juste besoin de temps et de soutien, chose qu’il était prêt à lui accorder sans réserve.  

 

- Je vais vider la camionnette de location et je rentrerai après. Rentre Kazue., l’encouragea Mick.  

- Non, pas sans toi., refusa-t-elle.  

 

Elle avait besoin de lui et refusait de le laisser. Plus encore qu’au moment de l’enterrement, elle s’était rendue compte de l’impact qu’avait eu le décès de Yoshi sur Kaori et elle n’avait pu s’empêcher de se mettre à sa place. Imaginer perdre Mick l’avait pétrifiée sur place. Elle se sentait glacée et terrifiée et sa présence lui était indispensable pour sortir de là. Elle savait que ça passerait, qu’elle se raisonnerait mais elle avait besoin de lui jusque là et elle était certaine qu’il avait tout autant besoin d’elle à en juger le regard bleu nuit qu’il arborait, signe qu’il était vraiment tourmenté.  

 

- Je vais gérer., leur opposa Ryô.  

- Je vais vider et monter le reste des cartons et j’irai rendre la camionnette demain. Vous en avez suffisamment fait., leur expliqua-t-il, la mâchoire serrée.  

 

Mick l’observa et acquiesça avant de poser une main sur son épaule.  

 

- C’était mieux que tu sois avec les enfants. Ils n’avaient pas besoin d’assister à ça. Ca m’a soulagé., avoua-t-il.  

- Je pense aussi… enfin j’espère… que c’était ce dont elle avait besoin. Tu comprends, pouvoir extérioriser tout ce qu’elle ressentait., ajouta-t-il.  

- Elle aurait pu le faire ici., répondit sombrement Ryô, se demandant pourquoi elle l’avait quelque part exclu de ce processus.  

- Face à l’homme qui a été là pour la soutenir pendant tout ce temps, l’homme qu’elle sait l’aimait et qu’elle a toujours admiré pour sa force et sa constance ?, lui retourna Mick, un sourire triste aux lèvres.  

- Je ne pense pas, pas la Kaori que je connais et qui veut se montrer forte, pas la femme qui doit culpabiliser de flancher devant toi ou les enfants. Je pense qu’elle culpabilisera déjà de s’être effondrée devant nous mais elle ne vit pas avec nous. Elle aura le temps de prendre du recul.  

 

Ryô observa son ami qu’il n’avait jamais vu aussi sérieux et réfléchi et laissa ses paroles imprégner son esprit, l’éclairer sous un nouveau jour et peut-être lui permettre de comprendre la décision de Kaori de faire appel à leurs amis et pas lui, outre le fait qu’il connaissait mieux les enfants. Après avoir entendu tout cela, il était au moins soulagé de ne pas avoir cédé à l’envie d’aller au manoir avec les enfants pour voir comment il pouvait aider. Les jumeaux auraient certainement été effrayés de ce qu’il s’y passait et Kaori aurait peut-être encore muselé les restes de colère et de tristesse qui venaient de sortir.  

 

- On va accepter l’offre et rentrer. Tiens-nous au courant de la situation demain, s’il te plaît., lui demanda Mick, soucieux.  

- Et si ça ne va pas, même cette nuit, qu’elle fait une crise d’angoisse ou autre, n’hésite pas à m’appeler., ajouta Kazue avec sollicitude.  

- Je le ferai. Merci à vous deux et essayez de passer une bonne soirée., leur conseilla Ryô.  

 

Il les regarda partir et attrapa deux cartons avant de remonter à l’appartement. Quand il y entra, il trouva Kaori assise dans le divan, serrant les jumeaux contre elle alors qu’ils prenaient leur biberon du soir. Elle était immobile, si ce n’étaient ses pouces qui allaient et venaient sur leurs ventres, et avait le regard perdu dans le vide, hagard.  

 

Il posa les cartons à côté du reste des affaires rapportées et approcha d’eux, s’asseyant sur la table basse en leur faisant face. Comme si elle se rendait soudain compte de sa présence, Kaori tourna le regard vers lui et, après quelques instants, se força à esquisser un sourire qui ne ressemblait pas à grand-chose.  

 

- Tu voudras dîner ?, lui demanda-t-il.  

- Je n’ai pas vraiment faim., lui apprit-elle d’une voix éteinte.  

 

En temps normal, il aurait insisté pour qu’elle avale quelque chose mais, pour ce soir, il préférait laisser passer. Il pouvait comprendre que la fatigue pouvait primer, que les sensations étaient certainement anesthésiées et la faim, le cadet de ses soucis.  

 

- Comment tu te sens ?, l’interrogea-t-il.  

 

Kaori le fixa un instant, cherchant la réponse en elle, analysant ce qu’elle ressentait. Elle détourna le regard qui se posa sur les cartons et valises posées dans un coin près de l’entrée et une larme roula sur sa joue qui brisa le cœur de son partenaire.  

 

- Je ne sais pas vraiment., admit-elle.  

- Fatiguée., finit-elle par conclure.  

- Veux-tu… Veux-tu que je reste avec toi cette nuit ? Pour ne pas être seule ?, lui proposa-t-il.  

 

Il se rappelait que sa présence lui avait fait du bien la semaine après la mort de Yoshi et il espérait que ça lui permettrait à nouveau de dormir plus sereinement et remonter la pente plus vite parce qu’il rêvait de revoir son sourire et aussi il culpabilisait de l’avoir peut-être poussée à aller plus vite que la musique. Peut-être qu’elle n’avait pas encore été prête à faire ce pas-là, peut-être qu’il avait surestimé sa force et même si ce n’était pas lui qui avait décidé du jour, il lui avait quand même fait savoir à plusieurs reprises qu’il aimait les avoir avec lui, qu’il aimerait que ça dure et il n’avait certainement pas assez caché sa déception, sa frustration à les voir partir à chaque fois qu’ils retournaient au manoir.  

 

- Je… Je ne sais pas., avoua-t-elle, les larmes s’amoncelant à la lisière de ses yeux.  

- Chut… Tout va bien, Kaori. Tu es épuisée., tenta-t-il de l’apaiser, posant les mains sur ses joues.  

 

Il passa les pouces sous ses prunelles, chassant l’excédent d’humidité, avant de regarder les jumeaux qui finissaient leurs biberons.  

 

- Si tu allais prendre un bain pendant que je les couche ?, suggéra-t-il.  

- Ca te ferait certainement du bien, ça te réchaufferait., se justifia-t-il.  

 

Elle le regarda, puisant en lui pour trouver l’apaisement, un ancrage dans la réalité alors qu’elle se sentait vidée et la tête légère comme si elle flottait dans les airs. Un bain… elle n’en avait pas vraiment envie mais c’était peut-être une bonne idée pour lutter contre le froid qui régnait dans son corps, pour détendre aussi les muscles de son cou et du haut de son dos qui lui faisaient mal tellement ils étaient contractés. Elle finit par hocher la tête.  

 

- On monte ?, lui proposa-t-il, prenant Hanae dans ses bras.  

 

Machinalement, elle se leva et le suivit, tenant Hide contre elle, mais soudain elle s’arrêta, se tournant vers les cartons. Sentant son arrêt, Ryô se retourna dans l’escalier et l’observa.  

 

- Je vais ranger tout ça d’abord. Ca ne doit pas rester là., fit-elle dans un murmure.  

- Kaori…, l’appela-t-il mais elle ne réagit pas.  

- Kaori !, fit-il un peu plus fermement, soulagé quand elle se tourna vers lui.  

- Ca attendra demain ou un autre jour. On s’en fout des cartons. Viens., lui intima-t-il fermement.  

 

Elle regarda une dernière fois les cartons avant de reprendre le chemin de l’étage, le suivant jusqu’à la chambre des enfants.  

 

- Pose Hide dans son lit et va prendre un bain., lui enjoignit-il.  

 

Comme si elle n’était plus qu’un automate, chose un peu étrange à ses yeux, Kaori lui obéit et disparut de la chambre. Soulagé, parce qu’il avait pensé qu’elle redescendrait peut-être pour vider ce qu’elle avait ramené, il entendit la porte de la salle de bains être fermée. La sachant en sécurité, il se concentra pleinement sur les enfants, les changeant et les mettant au lit avant de leur raconter une histoire. Lorsqu’il eut terminé une demi-heure plus tard, il quitta la chambre et referma la porte laissant les petits aux bras de Morphée.  

 

Aucun bruit ne provenait de la salle de bains et, si en temps normal cela ne l’aurait pas inquiété, il préféra malgré tout jeter un œil pour voir si tout allait bien. Il toqua à la porte et entra dans la première pièce mais fronça les sourcils en ne voyant aucun vêtement défait. Il avança alors vers l’autre pièce et trouva Kaori assise sur le bord de la baignoire, immobile, de nouveau le regard perdu dans le vide. Il retint un soupir de résignation et se dit que finalement le bain attendrait un autre jour. Elle avait surtout besoin de repos.  

 

- Kaori… allez, viens. Tu vas aller dormir., lui dit-il, la prenant par la main.  

- J’ai froid., lâcha-t-elle soudain.  

 

Il entendit la fêlure dans sa voix et se retourna vers elle avant de l’enlacer. Son regard douloureux aurait brisé toute armure aussi dure fut-elle et il était déjà loin le temps où il avait abandonné la sienne face à elle.  

 

- Je suis là., lui murmura-t-il de manière réconfortante, un bras en travers de ses épaules et l’autre main dans ses cheveux, la massant de manière apaisante.  

 

Il sentit ses mains se poser sur ses hanches avant de glisser dans son dos et le serrer. Ils restèrent ainsi quelques minutes avant qu’il ne desserre son étreinte, sentant la sienne se resserrer autour de lui.  

 

- On va aller dormir, Kaori. Je reste avec toi., l’encouragea-t-il avec douceur.  

 

Après quelques secondes, elle relâcha sa prise et se laissa guider, son bras dans son dos, vers sa chambre.  

 

- Change-toi., lui conseilla-t-il, lui tendant son pyjama jaune.  

 

Elle le prit et le serra contre elle, s’asseyant sur le lit. Elle n’avait la force de rien et, même si elle l’avait eu, elle avait l’impression d’avoir oublié tous les gestes basiques comme lorsqu’elle était dans la salle de bains et que son cerveau refusait de lui dire comment se faire couler un bain. Là, il était incapable de lui faire faire les mouvements nécessaires pour enlever ses habits et enfiler son pyjama.  

 

Lorsque Ryô revint de sa chambre en bas de pyjama et tee-shirt, il la trouva comme il l’avait laissée, habillée, le pyjama dans les mains. Il eut mal de la voir ainsi et espérait que ça passerait rapidement, pour elle, pour lui mais surtout pour les jumeaux qui se poseraient certainement beaucoup de questions à voir leur maman apathique.  

 

- Kaori… il faut te changer., lui dit-il doucement, s’agenouillant face à elle.  

- Je… Je ne sais pas comment on fait., murmura-t-elle, hébétée.  

- Tu as su faire les biberons tout à l’heure. Tu devrais savoir te changer, non ?, lui fit-il remarquer.  

 

Elle le regarda comme si elle ne comprenait pas. A vrai dire, tout était flou depuis un bon moment, avant même qu’elle quitte le manoir en vérité. Elle ne se souvenait plus du trajet retour et encore moins de son arrivée à l’appartement.  

 

- Ce n’était pas toi ?, lui retourna-t-elle.  

- Non. C’est toi qui leur as fait leurs biberons., lui rappela-t-il mais à voir son regard, elle ne s’en rappelait pas.  

- J’ai froid., lui redit-elle.  

 

Elle n’avait envie que d’une chose : qu’il la serre contre lui, qu’il lui communique sa chaleur. Elle en avait besoin comme s’il était capable de lui redonner à travers ce geste l’énergie vitale dont elle manquait cruellement. Elle posa la main sur son cœur et le sentit battre, ce qui l’étonna parce qu’à l’intérieur, elle ne sentait qu’une chose : le néant.  

 

- On va vite te mettre au lit alors., fit-il, se redressant.  

- Je vais te déshabiller et t’habiller, en tout bien tout honneur, d’accord ?, lui dit-il avec empathie.  

 

Elle acquiesça et se laissa faire. Il lui retira son haut puis son soutien-gorge et lui passa son haut de pyjama. L’heure devait être vraiment grave parce qu’il ne fit que peu de cas de la vue malgré le nombre de nuits où il avait pu rêver de la revoir.  

 

- Il va falloir que tu te lèves., lui dit-il, lui tendant la main.  

 

Elle s’exécuta et se retrouva face à lui. Elle sentit ses doigts glisser sur la ceinture de son pantalon et défaire le bouton et la glissière de son jean avant de les sentir faire glisser le denim le long de ses jambes. Quelque chose s’éveilla en elle. Des images ressurgirent de nulle part lui rappelant la chaleur qu’elle avait ressentie entre ses bras, cette chaleur presque insupportable par moments et le sentiment d’être vivante comme jamais.  

 

- Ryô…, l’appela-t-elle alors qu’il remontait pour finir sa tâche.  

 

Surpris et surtout soulagé qu’elle prononce son prénom, il la regarda et, soudain, se retrouva bâillonné par des lèvres quémandeuses. Il posa les mains sur ses hanches, envahi par un tsunami d’émotions et de sensations qu’il lui plaisait de retrouver. Il avait espéré ce moment, longtemps, très longtemps même, mais, la surprise passée, la raison reprit le dessus sur son corps et il s’écarta.  

 

- Non…, gémit-elle, tentant de l’approcher de nouveau.  

- Non, Kaori., murmura-t-il au supplice.  

- Embrasse-moi, fais-moi l’amour., l’implora-t-elle.  

 

Pourquoi ne voulait-il pas lui donner ce qu’elle voulait ? Pourquoi devait-elle toujours regarder le bonheur par la fenêtre plutôt que de pouvoir le vivre pleinement ? Elle en avait assez de cette douleur, de ce froid qui l’habitaient. Elle voulait juste retrouver la chaleur, la vie, le sentiment de vivre.  

 

- Non, je ne peux pas. Je ne veux pas te faire ça., lui opposa-t-il doucement.  

- Pourquoi ? Je ne suis pas assez bien ?!, se fâcha-t-elle, cherchant à s’éloigner.  

 

Cette fois-ci, ce fut lui qui la retint et l’amena contre lui, la faisant prisonnière de ses bras.  

 

- Loin de là… Si tu savais comme j’en ai envie., lui confia-t-il, la voix légèrement étranglée par deux années de frustration.  

- Alors pourquoi ?, lui redemanda-t-elle, ne comprenant pas son refus alors qu’ils en avaient envie tous les deux.  

- Parce que demain, tu regretteras., lui répondit-il simplement.  

 

Elle faillit lui dire que non, qu’il se trompait mais rien ne sortit parce qu’elle savait instinctivement qu’il avait raison et quelque chose se brisa en elle… encore une fois. Les larmes jaillirent violemment et elle s’accrocha à lui comme si sa vie en dépendait. Patiemment, Ryô la berça un long moment avant de réussir à la faire s’allonger sur le lit. Il avait attendu ce moment depuis son retour, se doutant qu’il arriverait et il osait espérer que ce serait la dernière lame de cette tempête. Le déménagement, le fait de ranger les affaires de son mari ne pouvaient pas l’avoir laisser indifférente, il le savait. Mais il voulait croire qu’après avoir traversé cela, elle serait capable d’aller de l’avant. C’était pour lui le moment où les compteurs étaient remis à zéro en quelque sorte, l’heure d’un nouveau départ.  

 

- Ca ira, Kaori. Tu verras, ça ira et tu ne seras pas seule. Je te le promets., lui murmura-t-il.  

- Et la prochaine fois que tu me demanderas de te faire l’amour, je ne te dirai pas non et je te montrerai comment je t’aime., lui promit-il, caressant ses cheveux.  

 

Des promesses d’avenir heureux… C’était peut-être déplacé à ce moment-là mais il n’en avait cure. Il voulait lui donner quelque chose à quoi se raccrocher et lui promettre un futur plus heureux ne pouvait que l’aider, il en était certain.  

 

Comme pour confirmer ses pensées, les sanglots s’apaisèrent et, quelques temps plus tard, Kaori s’était endormie. Un long moment, il resta éveillé, fixant le plafond, un bras derrière elle, la main sur son épaule la caressant du pouce, son autre main posée sur celle qu’elle avait fini par glisser sur son ventre. Il était à sa place et il l’aiderait à trouver la sienne pour réussir ce nouveau départ. Malgré la tension de la journée, malgré l’état dans lequel il avait retrouvé la femme qu’il aimait, Ryô esquissa un léger sourire, maintenant certain qu’ils avaient touché le fond et qu’ils partaient en direction de la surface. A partir de maintenant, tout irait mieux et il s’endormit serein et prêt à affronter les courants invisibles qui pourraient tenter de les faire replonger. Il avait cette force-là pour eux deux, il l’avait même pour eux quatre. 

 


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