Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Auteur: Mercury80

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 115 chapitres

Publiée: 08-05-22

Mise à jour: 04-06-24

 

Commentaires: 99 reviews

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GeneralRomance

 

Résumé: Notre passage sur Terre n'est qu'éphémère... Comment le rendre plus durable ?

 

Disclaimer: Les personnages de "Laisser une trace" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Laisser une trace

 

Chapitre 108 :: Chapitre 108

Publiée: 16-05-24 - Mise à jour: 16-05-24

Commentaires: Bonsoir, voici la suite de l'histoire. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


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Chapitre 108  

 

En silence, les jumeaux observèrent la foule devant eux. Ils avaient babillé tout du long sur le chemin depuis chez eux mais, là, face à toutes ces personnes, adultes et enfants massés dans un ensemble bruyant, le silence s’imposa à eux. Kaori leur jeta un regard, un peu inquiète de leur réaction. Ils observaient l’endroit, les autres enfants, les parents…  

 

- Ca devrait ouvrir dans quelques minutes., fit Ryô, tenant toujours la main de Hide.  

- Il y a beaucoup de monde., pipa Hanae d’une voix tendue.  

- On est déjà venus, tu te souviens. Tous ces enfants ne seront pas dans votre classe et, à part ce matin où nous allons rentrer dans la cour, les parents ne rentrent pas dans l’école., lui expliqua sa mère comme ils l’avaient déjà fait à plusieurs reprises les dernières semaines dès que la question se posait.  

 

Elle regarda ses jumeaux et sentit leur inquiétude. Elle devait leur montrer qu’elle était confiante, que tout allait bien se passer même si ça la rendait un peu anxieuse de laisser ses bébés hors de leur surveillance. C’étaient ses bébés qu’elle ne devrait plus appeler ainsi puisqu’ils avaient maintenant trois ans et mettaient le pied dans le système scolaire. Ca lui prendrait un peu de temps, il fallait laisser passer les émotions à les voir grandir. En attendant, elle s’agenouilla devant eux avec un de ses plus beaux sourires et entreprit de remettre en place leurs vêtements.  

 

- Arrête, maman !, râla Hide, chassant ses mains.  

 

C’était ce qu’elle avait voulu, le distraire de ce moment de tension.  

 

- Vous êtes si beaux tous les deux. Vous avez tant grandi. Vous allez bien vous amuser à l’école, vous faire des copains, apprendre des choses. Tout se passera bien., leur vendit-elle d’un ton léger.  

 

Ils l’observèrent et acquiescèrent. Au même moment, la grille fut ouverte et la foule avança. Ils suivirent le mouvement et se retrouvèrent dirigés vers un coin de la cour. Dans d’autres, les plus grands avaient été rassemblés par classe.  

 

La maîtresse se présenta et expliqua comment ils allaient procéder. Elle allait passer dans chaque groupe et, après avoir échangé un peu avec les parents et l’enfant, ce dernier serait dirigé vers les deux dames qui étaient là pour aider l’enseignante. Patiemment, Ryô et Kaori la regardèrent faire et les autres parents quitter progressivement la cour. Au bout d’un moment, ils sentirent les enfants s’écarter un peu d’eux et les entendirent discuter avec d’autres enfants timidement.  

 

Bientôt, les petits camarades de Hide et Hanae disparurent, entrant dans la salle de classe. Ils rejoignirent leurs parents qui étaient les derniers à passer.  

 

- Monsieur et Madame Makimura, je suis ravie de faire votre connaissance., les salua-t-elle.  

 

Aucun d’eux ne prit la peine de la corriger. Il ne servait à rien de l’embrouiller et risquer de faire naître des questions auxquelles il serait gênant de répondre.  

 

- Nous également. Voici Hide et Hanae., présenta Kaori, posant une main sur l’épaule de chaque jumeau.  

- Nous avons donc deux magnifiques enfants. Vous êtes contents de rentrer à l’école, de devenir des grands ?, leur demanda leur institutrice.  

- Oui., répondirent-ils tous deux.  

- Vous avez un peu peur ?, les interrogea-t-elle.  

 

Les jumeaux se regardèrent, Hanae acquiesça légèrement et Hide haussa les épaules dans une tentative futile de masquer la vérité.  

 

- Des grands alors. C’est normal d’être un peu intimidés. Vous avez de la chance, vous pouvez vous prendre par la main et aller rejoindre Mitsuki là-bas. Je dois parler un petit peu à papa et mama et j’arrive., leur fit-elle savoir.  

- A ce midi les enfants., leur dit Kaori, le cœur serré.  

 

Elle retint ses larmes de justesse et fut heureuse de voir les enfants revenir vers elle et l’étreindre fortement avant de se tourner vers Ryô.  

 

- Allez, mes grands. Montrez-leur qui sont les plus forts., les encouragea-t-il.  

- Au revoir, papa. Au revoir maman., leur dirent-ils avant de s’en aller, main dans la main.  

- Ils sont adorables., laissa échapper leur maîtresse avec tendresse.  

- Oui. Il n’y a rien de particulier les concernant. Nous reviendrons les chercher à midi et ils reviendront demain., expliqua Kaori.  

- C’est bien d’avoir l’opportunité de faire cette transition en douceur. Ils ont déjà été gardés par d’autres personnes en journée de manière durable ?, leur demanda leur interlocutrice.  

- Non, pas vraiment. Ils ont bien été dans la famille quelques jours mais ce n’était pas fréquent. On a un emploi du temps assez flexible alors… on a profité d’eux., lui apprit la rouquine, se demandant si elle avait eu tort.  

 

Elle sentit une main se poser sur son épaule et la presser et les doutes diminuèrent. Les jumeaux disparurent par la porte et, après un instant, elle leva les yeux vers son mari, cherchant son soutien, sa force, et elle les trouva.  

 

- On les a vus grandir, accompagnés, aimés… et on continuera à le faire quand ils rentreront de l’école., affirma Ryô, un grand sourire aux lèvres.  

- Entre temps, on pourra dormir un peu., plaisanta-t-il.  

 

Kaori se tut mais elle ne pensait pas que l’envie première de Ryô était de dormir. Les derniers jours avaient été plutôt compliqués. Les enfants avaient été excités à l’idée de rentrer à l’école et ils se levaient tôt, toujours persuadés que c’était le grand jour, et peinés à se coucher. Alors quand leur tour d’aller au lit arrivé, ils étaient épuisés et s’endormaient comme des souches et, les quelques fois où ils s’étaient rapprochés au petit matin, ils avaient été interrompus par l’arrivée des tornades.  

 

- C’est vrai qu’un enfant, c’est déjà très prenant mais deux, c’est un plein-temps., admit la maîtresse.  

- Souhaitez-vous qu’ils soient tout le temps ensemble ou peut-on les séparer quand nous faisons des groupes pour certaines activités ?, les interrogea-t-elle.  

- Je… Je ne sais pas. Qu’est-ce que tu en penses, Ryô ?, lui demanda sa femme.  

 

Son instinct maternel, celui qui ne voulait pas voir ses enfants en détresse, lui criait de ne jamais les séparer mais sa raison pensait le contraire, que ça leur ferait du bien, leur permettrait de se lier d’amitiés avec d’autres enfants plus facilement.  

 

- Séparez-les par moments. Avec douceur et les explications que vous leur donnerez, ils comprendront et ça leur fera du bien., conclut-il, prenant la main de sa femme en soutien.  

- Ils ont besoin de comprendre si je vous entends bien., résuma la jeune maîtresse.  

- Oui. Ils aiment qu’on leur explique les choses et ils posent beaucoup de questions aussi., répliqua Kaori avec un sourire en coin.  

- Beaucoup de questions., concourut Ryô, s’esclaffant.  

- Mais ce sont de bons gamins qui écoutent., lui fit-il savoir.  

- Ils en ont l’air. Je vais vous laisser et rejoindre ma classe. A tout à l’heure. S’il y a un problème, je vous le fais savoir de suite., leur promit la maîtresse.  

 

Le couple la salua et quitta la cour de l’école, jetant un regard vers la classe, espérant voir les jumeaux et savoir comment ils allaient. Ils ne virent rien, ce qui les frustra un peu, mais ils pressèrent la main de l’autre, échangèrent un regard et sortirent enfin de la cour. Ils devaient faire confiance à l’école pour que ça se passe bien. Ils savaient que le risque zéro n’existait pas mais Ryô avait paré à la situation et équipé les jumeaux de micro-émetteurs à leur tour.  

 

- Bon, on a la matinée devant nous. Qu’as-tu envie de faire ?, demanda Ryô à sa femme.  

- Je ne sais pas, laisse-moi réfléchir., feignit-elle.  

- On pourrait aller faire les courses., suggéra-t-elle, réfrénant un sourire amusé.  

 

Elle l’entendit grogner à ses côtés avant de se retrouver immobilisée contre un mur dans une allée.  

 

- Les courses, Kaori ? Même pas une balade ou on rentre vite fait à l’appart profiter de notre solitude mais… les courses ?, fit-il, incrédule.  

- C’est utile et tu aimes bien manger. J’ai aussi les draps à laver si tu préfères., lui offrit-elle, le regard malicieux.  

- Tant qu’à devoir les laver, autant qu’ils soient bien sales., lui fit-il savoir.  

 

Il jeta un bref regard autour d’eux et prit sa femme dans ses bras, l’entendant rire. Il ne la lâcha pas avant d’arriver chez eux et lorsqu’il le fait, il ne la laissa pas s’éloigner. Il l’attira contre lui et l’embrassa avec amour et reçut le même répondant en retour. Ils échangèrent un long moment ainsi, debout dans le hall de leur appartement.  

 

- Ryô… attends…, soupira Kaori lorsqu’ils se séparèrent.  

- J’ai envie de toi mais… J’ai surtout envie d’être contre toi, de profiter d’un moment de calme avec toi. Demain, on aura toute la journée et je compte bien en profiter mais aujourd’hui, j’ai juste envie de m’asseoir là, tes bras autour de moi à ne rien faire, peut-être somnoler ou discuter si tu veux., lui avoua-t-elle.  

- Ca te déçoit ?, s’enquit-elle.  

- Non. Je suis ravi que tu me fasses savoir ce dont tu as envie. Ca me plaît que tu t’exprimes et te fasses de la place dans notre vie, que tu ne sois pas que ma maîtresse ou la mère des jumeaux., lui apprit-il.  

- Et est-ce qu’un thé fait partie de tes envies pour ce matin ?, lui demanda-t-il.  

- Ca me ferait très plaisir, en effet., admit-elle, lui souriant amoureusement.  

 

Elle le regarda partir en cuisine et ramassa les quelques jouets que les jumeaux avaient sorti ce matin avant de partir. C’était étrange de faire cela maintenant. La veille, ils étaient encore là à jouer plus ou moins bruyamment, à venir les voir pour leur montrer ce qu’ils avaient fait. Le silence… C’était le silence qui était le plus frappant. A partir de maintenant, c’était le son qui les accompagnerait le plus souvent dans la journée.  

 

- Kaori ? Tout va bien ?, s’enquit Ryô, la voyant les bras serrés autour d’elle observant les lieux.  

- Oui. Je me disais juste…  

- Que c’est trop silencieux, non ?, compléta-t-il pour elle.  

- Oui. Leur premier jour d’école… A partir de là, ça va filer à une vitesse. C’est étrange. Tu les tiens dans tes bras à peine nés, tu changes leurs couches, leur donnes le biberon, tu joues avec eux, les câlines et un jour… C’est le silence., murmura-t-elle, frottant les mains sur ses bras pour se réchauffer.  

 

Elle entendit les tasses être posées sur la table basse et se sentit entourée de deux bras puissants, deux bras qui l’amenèrent contre ce torse puissant qui la rassurait à chaque fois.  

 

- Ils ne sont pas partis. Ils grandissent tout simplement. On a encore de belles années à vivre tous ensemble. Ils vont s’épanouir à l’école, nous bombarder d’encore plus de questions alors profite de ces moments de silence pour être là quand ils auront besoin de toi, que tu les écoutes., lui conseilla-t-il.  

- Je sais. On ne fait pas des enfants pour les garder., lui dit-elle.  

- Non, pas les enfants. On espère juste qu’ils nous survivront. En revanche, on prend épouse pour espérer ne pas finir sa vie seul, non ?, la taquina-t-il.  

- Ce n’est pas pour le ménage et le repassage, alors ?, répliqua-t-elle, taquine.  

- Chut… C’est la raison officieuse., la tança-t-il, la faisant rire.  

- Ce n’est pas le sexe la raison officieuse ?, lui retourna-t-elle, fronçant les sourcils, l’air faussement perplexe.  

- Ca dépend des couples. Moi, ce serait plutôt la raison officielle.., admit-il.  

 

Ils rirent tous deux pendant un moment, heureux d’avoir su dépasser le malaise qui aurait pu s’installer pendant cette matinée.  

 

- Merci d’être là, Ryô. Je suis si contente de t’avoir eu à mes côtés pour vivre ce moment. Ca m’a fait drôle de les voir si souriants pour partir à l’école. Je suis contente, soulagée, comprends-moi, mais on vient de vivre trois ans ensemble quasiment à temps plein alors les laisser à quelqu’un d’autre… j’avoue que j’avais un peu peur et puis, il y a ce silence auquel je m’attendais. C’est… c’est tellement étrange., lui confia-t-elle.  

- Tu te sens inutile ?, l’interrogea-t-il.  

- Plus démunie. J’ai toujours eu une certaine routine et la dernière tournait autour d’eux. Je n’ai peut-être pas assez préparé ce changement., murmura-t-elle.  

- Il est temps de penser à la suivante si tu en as besoin. Que veux-tu faire ? Tu veux rester concentrée sur la famille ou reprendre une part un peu plus active dans City Hunter ? Est-ce que tu voudrais plutôt sortir d’ici et te trouver une activité, bénévole ou professionnelle, en dehors de la maison ?, lui demanda-t-il.  

- Je… Je ne sais pas. Je me rends compte que ma vie a beaucoup…. Non, ma vie a tellement tourné autour de Yoshi puis des jumeaux que je ne sais plus ce que je veux. J’ai même l’impression de t’avoir négligé, que tu as plus été là pour moi que moi pour toi., s’excusa-t-elle, la culpabilité brillant dans ses yeux.  

 

Ryô lui sourit de manière rassurante avant de poser une main sur sa joue, la caressant du pouce avec tendresse.  

 

- Ta vie a beaucoup tourné autour de moi avant. Il est temps que tu penses à toi, que tu fasses ce que tu as envie de faire quand tu le peux., lui dit-il posément.  

- Il y a une question que je ne t’ai pas posée et je le fais mais c’est sans pression, sans obligation. En fait, c’est plus un projet d’avenir auquel je voudrais que tu réfléchisses posément.  

 

Un projet d’avenir ? Ils étaient déjà mariés et l’appartement leur convenait bien… enfin, il n’avait jamais évoqué en déménager. Quelque chose avait-il changé ? A quoi pouvait-il bien penser qui pouvait changer leur avenir ? Les enfants étaient maintenant scolarisés mais encore jeunes alors… Elle sentit son cœur s’arrêter de battre un instant et releva les yeux vers lui.  

 

- Un… un bébé ?, murmura-t-elle.  

 

Il ne savait pas trop à quelle réaction il s’attendait mais elle semblait choquée. Etait-ce encore trop tôt pour en parler ? Avait-elle déjà pris une décision mais qu’elle ne voulait pas partager avec lui de peur de le faire souffrir ? Il devait en avoir le cœur net même si c’était pour l’entendre dire qu’elle ne voulait pas ou qu’elle avait besoin de temps pour y réfléchir.  

 

- Oui. Après ces trois années, j’avoue que j’ai envie qu’on ait un autre enfant. J’ai envie de te faire cet enfant, te voir le porter, le mettre au monde. Tu… on a déjà les jumeaux mais j’aimerais te voir enceinte et sereine de l’être. J’ai envie que tu puisses vivre une grossesse comme tu aurais dû la vivre normalement., lui expliqua-t-il, prenant sa main.  

- Je te l’ai dit. Je n’ai pas besoin d’une réponse maintenant. Je veux que tu y réfléchisses calmement, que tu saches si c’est quelque chose dont tu as envie aussi. Alors ne me dis rien pour le moment sauf si tu es sûre de toi., lui demanda-t-il.  

- Je… Je ne sais pas, Ryô., murmura-t-elle.  

- On a déjà deux enfants. C’est déjà un sacré dilemme en terme de sécurité. Un autre enfant…, laissa-t-elle en suspens.  

- Concentre-toi sur ce dont tu as envie., lui rappela-t-il.  

- Je te demande juste d’y réfléchir, de réfléchir à ce dont tu as envie.  

- D’accord., acquiesça-t-elle, se laissant aller contre lui.  

 

Elle sentit son bras l’entourer et sa main se poser sur son épaule, la caressant avec tendresse. Cela la rassura sur le fait qu’il n’était pas fâché et elle posa la tête contre lui, sa main glissant sur son abdomen.  

 

- Tu n’as jamais songé à tout arrêter ? Yoshihide nous a laissés de l’argent, rien d’extravagant mais déjà beaucoup plus que ce qu’on avait convenu…, lui dit-elle.  

- Laisse-moi deviner : tu ne voulais rien, n’est-ce pas ?, fit-il, un léger sourire aux lèvres.  

- Oui., admit-elle.  

- Tu as envie d’arrêter, Kaori ? Tu voudrais qu’on s’en aille d’ici, qu’on se mette au vert ?, l’interrogea-t-il.  

 

Elle contempla un point dans le vide, réfléchissant à sa question. Elle se posait la question le concernant mais l’idée qui lui avait traversé l’esprit brièvement lors de leur dernier enlèvement était définitivement écartée de son côté.  

 

- Non. J’ai besoin d’aider ces personnes. Je n’ai pas envie de… prendre ma retraite., lui affirma-t-elle.  

- Moi non plus, à vrai dire. Cet argent que je sais exister et à disposition, ça me rassure sur le fait que tu ne serais pas sans rien si je devais disparaître. Ca permettra aux enfants de faire des études, les études qu’ils veulent., lui répondit-il.  

- Tu as envie de reprendre une part un peu plus active dans notre partenariat ? On pourrait imaginer que tu ailles au tableau après avoir déposé les enfants à l’école. Tu reprends en main la sélection des clients. C’est une idée mais tu peux en avoir d’autres qui te conviennent mieux ou on peut juste essayer et s’ajuster., expliqua-t-il.  

- Tu sais que je t’aime ?, lui dit-elle, un sourire aimant aux lèvres.  

 

Elle était touchée par sa proposition, la tendresse et le souci qu’il lui montrait. Il aurait pu réussir à la convaincre de profiter de la matinée pour des activités plus… physiques et beaucoup moins profondes intellectuellement mais il avait accepté de jouer le jeu de ces quelques heures passées à parler à cœur ouvert, sérieusement, de dessiner la suite de leur avenir, de nouveaux projets… Elle l’aimait encore plus si c’était possible.  

 

- J’en ai une petite idée mais ça fait du bien de l’entendre. Tu me le redis ?, la taquina-t-il.  

- Je t’aime., répéta-t-elle avec plaisir.  

- Je t’aime, je t’aime., ajouta-t-elle, voyant son sourire et son regard malicieux.  

 

Ryô sentit son cœur battre un peu plus vite et il caressa la joue de sa femme. Arrivé à la base de son menton, il le souleva et vint cueillir un baiser sur ses lèvres. Il savait qu’il pouvait réussir à l’amadouer et obtenir plus d’elle comme il l’avait envisagé en rentrant mais il ne laissa pas le baiser s’enflammer. Il voulait juste lui dire qu’il l’aimait, qu’il était là avec elle et qu’il était bien dans cette vie.  

 

- Ca va être l’heure d’aller chercher les jumeaux., lui fit-elle remarquer.  

- Je n’ai pas fait à manger. Les enfants vont revenir, ils vont être affamés et je n’ai rien fait !, paniqua-t-elle soudain.  

 

C’était le comble : elle avait eu toute une matinée, n’avait pas su quoi faire et, au final, elle n’avait même pas fait à manger… Elle fit pour se lever mais Ryô la retint par le poignet.  

 

- Ryô…, commença-t-elle à le houspiller.  

- On ira manger dehors. Pour leur premier journée, ils méritent un repas spécial., lui opposa-t-il.  

- Tu crois ? Ils ne seront pas trop fatigués, tu penses ?, douta-t-elle.  

- S’ils le sont, on prendra à emporter et on rentrera, sinon on profitera., lui dit-il, passant un doigt sur l’arête de son nez avec douceur.  

- Profite de ces dernières minutes de calme., lui conseilla-t-il, fermant les yeux et laissant sa tête partir en arrière sur le dossier du fauteuil.  

 

Elle sourit à son air détendu et, suivant son exemple, posa la joue contre son épaule et rêvassa pendant quelques minutes.  

 

Les portes de l’école s’ouvrirent et laissèrent les voix excitées des enfants parvenir jusqu’à leurs parents. Nerveuse de connaître le résultat de cette première expérience, Kaori attrapa la main de son mari tout en se tortillant dans tous les sens pour pouvoir les voir le plus vite possible.  

 

- Arrête de t’agiter, tu me donnes le tournis., la morigéna Ryô, amusé.  

- Je… pardon., s’excusa-t-elle.  

- En plus, tu es plus grande que la plupart des mamans présentes ici., lui dit-il, faisant le tour de l’assistance.  

 

C’était autant par curiosité que par mesure de sécurité. Les deux mains sur ses épaules, il se tenait dans son dos et ce n’était pas innocent même si c’était très agréable. Personne ne pourrait la poignarder par derrière.  

 

- Correction, tu es la plus grande. La nana là-bas, elle fait cinq centimètres de plus mais avec dix centimètres de talons… voire plus., lui dit-il, massant la base de sa nuque.  

 

Kaori ne put réprimer le frisson qui la prit à ce mouvement très agréable. Elle cessa de s’agiter et peu après, les enfants commencèrent à arriver. Les nouveaux écoliers furent les premiers à sortir. Les enfants avançaient chaque fois que la maîtresse repérait les parents. Le couple se fraya donc poliment un chemin jusqu’à l’avant du groupe et les jumeaux furent lâchés. Kaori jeta un regard vers l’institutrice qui esquissa un sourire rassurant et un petit signe de tête. Ca s’était bien passé et elle se sentit soulagée.  

 

- Alors cette première journée ?, demanda Ryô, tendant une main.  

- C’était super !, s’extasia Hanae, la prenant.  

- Qu’est-ce que vous avez fait ?, continua Kaori, fermant les doigts sur ceux de son fils.  

 

S’ils avaient espéré une réponse courte, c’était la question à ne pas poser mais, bien au contraire, ils avaient envie de savoir alors ils les laissèrent parler, posant quelques questions entre temps, même lorsqu’ils arrivèrent au restaurant, ce qui tira un cri de joie aux enfants. Le repas se passa dans un calme relatif. Une fois fini, ils rentrèrent et, malgré l’excitation dont ils avaient fait montre, les jumeaux ne rechignèrent pas à monter faire une sieste.  

 

- Et pour nous ? Un petite sieste aussi ?, suggéra Kaori.  

 

Ryô la regarda et confirma l’impression que son ton lui avait donné : son regard était chaud et brillait de cette lueur annonciatrice de beaux moments sensuels…  

 


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