Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Auteur: Mercury80

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 115 chapitres

Publiée: 08-05-22

Mise à jour: 04-06-24

 

Commentaires: 99 reviews

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GeneralRomance

 

Résumé: Notre passage sur Terre n'est qu'éphémère... Comment le rendre plus durable ?

 

Disclaimer: Les personnages de "Laisser une trace" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Laisser une trace

 

Chapitre 111 :: Chapitre 111

Publiée: 04-06-24 - Mise à jour: 04-06-24

Commentaires: Bonjour, voici le dernier chapitre de cette histoire. C'est toujours difficile de mettre un point final à une fic mais celle-ci l'est encore plus parce qu'elle est en route depuis plus de deux ans. Merci à tous d'avoir lu cette histoire malgré le temps qui s'est écoulé, merci à tous ceux et celles qui ont laissé un commentaire. J'avais prévu de continuer avec la suite de Roi de pique, dame de coeur mais je vais faire une petite incartade puisqu'on est au mois de juin : je continuerai avec une fic d'été, quelque chose de léger et ensoleillé. Bonne lecture et merci pour vos commentaires. A bientôt^^

 


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Chapitre 111  

 

Adossée à la fenêtre, Kaori observait les étoiles qui apparaissaient peu à peu dans le ciel qui s’assombrissait. Ca avait été une très belle journée, chaleureuse, entourée par ses amis qui étaient devenus sa famille au fil des ans, sur qui elle avait toujours pu compter et qui avaient su l’entourer quand elle en avait eu besoin. A leur instar, elle aurait tout donné pour eux également, sans chercher à comprendre, sans réfléchir. Ca avait été une très belle journée où la tristesse n’avait laissé qu’une légère trace.  

 

Sortant de ses pensées, elle retourna à sa contemplation du ciel nocturne. C’était une nuit dégagée comme elle les aimait, une nuit où elle pourrait monter sur le toit et chercher les constellations sur lesquelles elle arriverait enfin à mettre un nom, rêver et espérer qu’il allait bien là-haut. Son cœur se serra un instant avant qu’un sourire étire ses lèvres. Ca ne pouvait qu’être mieux et il avait eu ce qu’il voulait avant de partir.  

 

Elle se retourna en entendant les bruits de course dans le couloir et, quelques secondes plus tard, deux bouilles affichant un grand sourire excité apparurent.  

 

- J’ai gagné !, s’écria la petite fille affichant un trou dans la dentition.  

- Non, c’est moi !, répliqua son frère, lui lançant un regard de défi.  

- Même pas vrai !, gronda la fillette.  

- C’est toi qui mens !, enchérit le garçon.  

- Eh vous deux, je vous ai déjà dit que je ne voulais pas de dispute., leur rappela-t-elle tendrement.  

- Vous êtes frère et sœur. De toute façon, vous êtes arrivés en même temps., leur fit-elle savoir.  

 

Elle s’assit sur le lit et leur fit signe de venir la rejoindre. Sa fille se glissa sous les draps pendant que son fils grimpa sur ses genoux, tous les deux bien calés contre elle. Comme elle aimait cette sensation de chaleur et d’amour qui l’entouraient, comme elle aimait ce tableau qu’ils formaient tous les trois. Ca ne comblait pas toutes les blessures mais ça les pansait et ça aidait à avancer, à envisager l’avenir sereinement.  

 

- Que lit-on ce soir ?, leur demanda-t-elle.  

 

Les jumeaux se regardèrent avant de lever les yeux vers leur mère.  

 

- On voudrait la lettre de papa., lui fit savoir la fillette d’une voix plus calme.  

 

Kaori les observa tour à tour et acquiesça, sortant la lettre de sa poche de gilet. En ce jour particulier, elle s’y était attendue. Ils sortaient d’une journée faste puisque les jumeaux fêtaient ce jour-là leur cinq ans. Cinq ans déjà… Le temps avait passé à une vitesse incroyable et elle se rappelait encore le jour où elle les avait mis au monde et tenus sur son ventre tous les deux. Elle n’avait jamais ressenti un tel bonheur. Ses enfants, son sang… et elle avait pu partager ça avec leur père pendant un peu plus d’un an. Les choses avaient changé ensuite mais il ne les avait jamais vraiment quittés.  

 

Dépliant le papier, elle jeta un regard sur le cadre-photo posé sur la table de chevet entouré de paillettes, décoration très personnelle de sa fille pour son père. Elle ressentait toujours cette tendresse et cet amour qu’elle avait eus pour lui. Ca avait été un moment très particulier, une période entre tension et soulagement, tristesse et joie, où beaucoup de choses avaient été dites et faites.  

 

- Maman ?, l’interpela son fils.  

 

Elle revint à la réalité et réprima les larmes qui étaient montées avant de regarder ses enfants, esquissant un sourire ému.  

 

- Je rêvais, excusez-moi., fit-elle d’une petite voix.  

- Tu rêvais de papa ?, l’interrogea sa fille.  

- Oui., admit la maman, caressant ses boucles foncées.  

- Tu l’aimes encore ?, insista la fillette.  

- Je l’aimerai toujours., lui affirma la rouquine.  

 

Elle sentit ses deux petits bouts se lover contre elle comme si sa réponse les avait rassurés et elle les serra contre elle. Elle pouvait les comprendre. Elle aussi avait perdu son père mais, contrairement à eux, elle en avait encore quelques vagues souvenirs. Ils avaient besoin de savoir que leurs parents s’étaient aimés, que ce père absent les avait aimés, chéris, voulus et elle ne se privait jamais de le leur rappeler.  

 

Ils restèrent ainsi quelques instants avant qu’elle mette la lettre devant elle, la photo d’eux quatre prise lors de leur premier anniversaire tenue sur un coin de la feuille.  

 

- Mes amours…, commença-t-elle, sentant sa gorge se serrer comme toujours.  

 

Elle prit une profonde inspiration pour calmer sa tension et la relâcha doucement.  

 

- Vous êtes la plus belle chose qui me soit arrivée avec votre mère. La vie n’a pas été tendre avec moi, même si certains ont encore plus souffert que moi, mais elle a eu la bonté de mettre la meilleure personne qui soit sur mon chemin.  

- Il parle de toi, maman !, affirma heureux son fils.  

- Oui, c’est vrai. Je ne suis pas la meilleure personne au monde mais j’étais celle qu’il lui fallait à ce moment-là., lui expliqua-t-elle modestement.  

- Votre maman m’a redonné le goût de vivre et de me battre. Elle m’a offert ce que je n’espérais plus, de l’espoir, un avenir, un héritage… et par-dessus tout l’amour. Elle a fait de mes dernières années sur cette Terre un petit coin de paradis.  

 

Elle fit une légère pause, toujours troublée par ces mots sur l’impact qu’elle avait eu dans sa vie. Elle avait l’impression d’avoir fait si peu et, pourtant, elle se souvenait de son regard sur elle, des mots qu’ils avaient échangés, de la lueur de joie qui avait pris place dans ses prunelles au fil du temps.  

 

- Mes enfants adorés, j’aurais aimé vous voir grandir, pouvoir vous accompagner toute votre vie, amener ma petite fille à l’autel le jour de son mariage, voir mon fils trouver une femme aussi bien que sa mère, vous savoir tous les deux heureux. Je ne le peux pas mais je pars serein en vous sachant tous deux en sécurité et bien entourés. Vous serez aimés et choyés et j’en suis heureux. Et si un jour, vous voulez appeler un autre homme papa parce qu’il saura vous aimer comme je l’aurais fait, faites-le avec le cœur léger et l’esprit serein. Vous avez le droit d’aimer qui vous le souhaitez, comme vous le souhaitez. Seul votre bonheur et celui de votre mère comptent.  

- Il n’est pas fâché alors ?, demanda la fillette à Kaori.  

- Non. Il est heureux. C’est ce qu’il voulait, que vous soyez heureux, que vous puissiez avoir quelqu’un en qui vous ayez confiance et que vous aimiez. C’est le cas ?, lui retourna sa mère.  

- Oui. Je les aime tous les deux., fit la petite fille.  

- Moi aussi., affirma son fils.  

- Moi aussi., enchérit Kaori, les étreignant tendrement.  

- Lis, maman., lui enjoignit le petit garçon.  

 

Elle lui sourit et acquiesça, relevant la lettre.  

 

- Soyez sages avec votre maman, faites ce qu’elle vous dit et écoutez bien ses conseils, ils sont sages et justes… même si c’est parfois rageant., lut-elle.  

- Entre parenthèses, il a écrit rires., pointa-t-elle avec un petit sourire.  

- Pourquoi ?, lui demanda son fils.  

- Parce qu’on n’était pas toujours d’accord et qu’on finissait toujours par en rire., lui expliqua-t-elle à nouveau, l’ayant déjà fait la dernière fois qu’elle avait lu cette lettre.  

- Surtout n’ayez pas peur de vivre votre vie même si vous avez l’impression de ne pas faire ce qu’on attend de vous. Parlez-en. Votre destin n’est pas tracé. Votre seul devoir est d’être heureux, juste heureux. C’est tout ce que j’attends de vous et votre mère sera certainement d’accord avec moi. Vous avez compris ce qu’il voulait vous dire ?, leur demanda-t-elle, ne voulant pas qu’il y ait de malentendu.  

- Oui, maman. On doit continuer à rire et s’aimer., fit la petite fille.  

- Et jouer ensemble sans se disputer., ajouta son fils.  

 

Elle leur sourit à tous deux, comme toujours émerveillée par leur maturité et le lien qui les unissait malgré les chamailleries.  

 

- Vous vous disputerez certainement mais vous devez toujours essayer de vous réconcilier, continuer de vous parler. Vous avez le droit de ne pas être d’accord sur tout mais la famille, c’est important., leur rappela-t-elle.  

- On continue. C’est bientôt fini. Il reprend en disant : je vous aime, mes amours. Je vous aime de tout mon cœur et je veillerai toujours sur vous de là où je suis. Il vous suffira d’écouter votre cœur pour savoir que je suis là, à vos côtés. Pour toujours. Papa., conclut-elle, refermant doucement la lettre.  

 

Le silence se fit dans la pièce pendant un moment comme à chaque fois qu’ils lisaient cette lettre. Les premières fois, elle avait même eu du mal à la lire en entier. Elle s’était demandée pourquoi le destin s’était encore acharné sur elle mais elle s’était vite calmée en se rappelant qu’elle avait su dès le départ ce dans quoi elle s’engageait. Elle avait accepté en toute connaissance de cause et elle avait appris à surmonter sa douleur.  

 

- Est-ce que papa a eu mal quand il est parti au ciel ?, lui demanda sa fille.  

- Non, il n’a pas souffert. Il s’est simplement endormi., lui apprit Kaori, la serrant contre elle.  

- Dis, maman, tu crois qu’il fait des super voyages autour du monde avec ses ailes ?, l’interrogea son fils.  

- Papa ne voyage pas. Il reste au-dessus de nous pour veiller sur nous !, répliqua sa sœur.  

- Peut-être que papa voyage dans le monde pour s’assurer que rien ne pourra vous toucher. Peut-être qu’un jour, vous aurez envie de visiter d’autres pays et il sera ainsi sûr que rien ne vous arrivera., suggéra-t-elle pour calmer la dispute.  

- Ah oui ! Moi, j’irai partout, dans tous les pays. J’aurai un super jet et je voyagerai tout le temps !, s’exclama son fils, bondissant de ses genoux et faisant l’avion à travers la chambre de sa sœur.  

- Moi, je resterai avec toi, maman., promit sa fille, l’enlaçant.  

 

Kaori sourit à la tendresse de sa petite puce et la joie de son aventurier de fils. Chaque enfant était différent et elle en avait la preuve chaque jour qui passait.  

 

- Vous ferez chacun ce qui vous rendra heureux, que ce soit en voyageant ou en restant ici., leur dit-elle.  

- Mais pour le moment, mes deux monstres, c’est l’heure du dodo., leur apprit-elle.  

 

Elle enlaça sa fille et embrassa son front tendrement. Son frère sauta sur le lit et vint l’embrasser et lui faire un câlin très démonstratif avant de sortir de la chambre en courant pour aller dans la sienne.  

 

- Dors bien, ma chérie., lui souhaita-t-elle, remontant les couvertures sur elle.  

- Bonne nuit, maman., répondit la petite, un bâillement la prenant.  

 

Kaori se leva et, refermant la porte derrière elle, se rendit dans l’autre chambre. Son fils sautait dans son lit, énervé, riant aux éclats.  

 

- Allez, mon grand. Au dodo maintenant., l’appela-t-elle, approchant du lit.  

- Veux pas dormir !, lui opposa-t-il.  

 

Elle croisa les bras et lui lança un regard sévère. Il bondit encore deux fois avant de s’étendre sur le lit, essoufflé. Il joua encore avec elle un moment, levant les pieds lorsqu’elle voulait mettre les draps sur lui.  

 

- Bon, je m’en vais. Bonne nuit !, lança-t-elle, s’en allant vers la porte.  

- Non, maman. Câlin ! Je veux un câlin !, l’appela son fils.  

- Alors tu dois me laisser te coucher., lui dit-elle d’un ton posé.  

- D’accord., fit-il, s’allongeant immobile.  

 

Elle l’observa quelques secondes pour voir s’il restait calme et approcha enfin, attrapant les draps et les remontant sur lui.  

 

- Voilà. Maintenant, tu vas te calmer et dormir. Bonne nuit, chéri., lui souhaita-t-elle, l’embrassant sur le front.  

 

Il passa les bras autour de son cou et l’étreignit un long moment avant de la lâcher, ses yeux faiblissant.  

 

- Bonne nuit, maman. Je t’aime., lui dit-il.  

- Moi aussi, mon petit cœur., lui retourna-t-elle, émue.  

 

Elle l’embrassa une dernière fois avant de sortir en fermant la porte doucement. Elle jeta un regard vers le séjour plus bas où le désordre régnait encore après la fête d’anniversaire mais n’en fit pas de cas et monta sur le toit où elle s’accouda sur le garde-corps. Elle resta un long moment à regarder la ville qui s’étendait devant elle sans réfléchir à quoi que ce soit.  

 

Comme les trois précédents anniversaires, elle ressentit un manque en elle mais le sourire de ses enfants ramena le sien sans grand effort. Il lui rappelait celui de leur père et il n’aurait pas aimé qu’elle soit triste en ce jour de fête. C’était son sourire qui l’avait fait changer et il lui avait demandé expressément de ne jamais s’en départir trop longtemps. C’était difficile parfois. Ce n’était après tout pas la vie qu’elle avait espérée mais cette vie-là n’était pas si mal malgré tout. Elle ne quitterait pas cette terre sans y avoir laissé une trace de leur passage, de l’amour qu’elle avait éprouvé, de sa joie.  

 

Et puis, il y avait toutes ces choses qu’elle devait transmettre à leurs enfants. Les histoires sur les constellations, les périples de leur père, les disputes, ses rêves, ses espoirs et tout ce qui les avait amenés sur cette Terre, tout ce qu’ils avaient représenté pour lui, ce qu’ils lui avaient inspiré. Elle avait beaucoup de choses à leur dire et ce n’était pas un message triste. C’était un message d’amour et d’espoir et elle ne faillirait pas à sa mission. Elle le lui avait promis le jour de sa mort et elle tenait ses promesses. City Hunter tenait toujours ses promesses, se rappelait-elle lorsqu’elle avait l’impression de faiblir.  

 

Quoiqu’il arrive, elle n’était pas seule avec ses deux enfants. Elle ne l’avait jamais été de toute manière mais ça, ça resterait probablement leur secret à tous les trois. L’apaisement la gagna totalement en s’appuyant sur ce fait. Il chassa la tristesse et la laissa avec les bons souvenirs, ceux qui faisaient du bien, qui réchauffaient le cœur et elle leva les yeux vers les étoiles qui illuminaient maintenant le ciel.  

 

- Comment tu te sens ?, entendit-elle derrière elle alors qu’une main se posait sur son épaule.  

- Ca va. Ca va bien., affirma-t-elle.  

- La nuit est belle ce soir., ajouta-t-elle, levant les yeux vers les étoiles.  

- Enfile ça ou tu vas attraper froid., lui dit Ryô, posant un gilet sur ses épaules.  

- Je vais bien., râla-t-elle pour la forme, serrant malgré tout le vêtement autour d’elle.  

 

Elle sentit un bras l’entourer et la presser contre ce corps masculin qui la protégeait de tant de choses. Elle apprécia cette chaleur bienvenue tout comme la main qui frottait son bras pour le réchauffer.  

 

- Merci… Merci d’être là et de le laisser être là., murmura-t-elle, posant la tête sur l’épaule amicale.  

 

Aucun mot ne lui répondit, juste une légère pression sur son épaule. En silence, ils observèrent la nuit tokyoïte, le noir des étoiles qui tranchait avec les lumières citadines qui permettaient d’identifier facilement certains quartiers de la ville.  

 

- Tu n’as jamais regretté ? Je veux dire, ce n’était pas ce que tu avais dû imaginer au départ, te retrouver aussi impliqué. Ce n’était pas ainsi que j’avais vu les choses en tous cas…, admit Kaori.  

- Moi non plus… mais il devait avoir un autre plan., répondit-il, la serrant un peu plus contre lui.  

- Un autre plan… Peut-être… En tant qu’homme d’affaires, je suppose qu’il pouvait être un fin stratège… comme toi., pipa-t-elle.  

- Il avait plus d’un tour dans son sac et il les employait à bon escient, pour toi, pour les enfants., lui répondit-il.  

- Il nous aimait, je le sais. J’espère qu’il savait que je l’aimais aussi et que j’étais heureuse avec lui comme je suis heureuse avec toi., lui fit-elle savoir.  

 

Le silence s’installa, seulement brisé par la légère brise qui les effleurait par moments. Il se glissa dans son dos et l’enferma dans sa veste avant de l’entourer de ses bras. Kaori se laissa aller contre lui, sentant son corps réclamer cet appui, alors que la fatigue la prenait doucement.  

 

- Quand tu t’es effacé, Ryô… quand tu as décidé de nous laisser seuls…, commença-t-elle, sa gorge se serrant.  

- Je n’en pouvais plus, Kaori. Te voir et ne pas pouvoir te toucher, savoir que cette fois, je le voulais mais que tu n’étais plus disponible, que tu étais sa femme. C’était trop dur. Je ne pouvais pas risquer de faillir et de te mettre dans une position compromettante., lui confia-t-il.  

- Tu veux dire…, souffla-t-elle.  

- J’avais envie de toi comme un dingue : t’embrasser, te toucher, être à côté de toi… te faire l’amour., lui confia-t-il.  

- Pourtant, je n’étais pas au mieux… de ma personne., pipa-t-elle, posant une main sur son ventre.  

- Tu étais rayonnante, fatiguée mais rayonnante. Tu n’as jamais été aussi belle… et tu l’es restée., lui dit-il, effleurant sa tempe des lèvres.  

- Et puis ça n’a pas duré très longtemps., ajouta-t-il.  

- Non, c’est vrai., admit-elle.  

 

Elle se serra contre lui un peu plus et sentit ses bras l’entourer encore un peu plus, la protégeant encore et toujours. Elle laissa sa tête partir en arrière jusqu’à être posée sur son épaule et il se pencha, sa joue contre ses cheveux. Ce n’était plus un geste interdit, que ce fut par ses craintes antérieures ou parce qu’elle était mariée. Désormais, il pouvait la toucher, l’embrasser comme il le voulait.  

 

- Je n’ai pas toujours été facile. Tu m’avais poussée vers une autre vie et je ne savais jamais de quel côté regarder., soupira-t-elle.  

- Mais toi, tu as toujours été là quand il le fallait, tu as toujours veillé sur nous, et pas que nous trois parce que tu veillais aussi sur lui. Ca m’a touchée, tu sais. Je te savais généreux mais j’avais du mal à croire que tu puisses aller jusque là, jusqu’à tendre la main à l’homme qui me prenait à toi. Ca fait peut-être un peu égocentrique dit ainsi., grimaça-t-elle.  

 

Il ricana légèrement en l’entendant mais déposa un baiser sur sa tempe.  

 

- Techniquement, c’est plutôt moi qui t’ai donnée à lui… pour un temps donné. Et là ça fait plutôt machiste, non ?, pensa-t-il à voix haute.  

- Surtout qu’au final, il n’a pas été qu’un rouage passif dans cet engrenage. Il a tout fait pour qu’on reste proches et que je trouve ma place dans votre famille pour que ce ne soit pas un choc lorsqu’il s’en irait. Et lorsqu’il n’en était pas à l’initiative, il approuvait toujours. Je crois que, sans lui, on en serait toujours sept ans en arrière., acheva-t-il.  

- Et pour tout t’avouer, je préfère nettement notre situation d’aujourd’hui., lui confia-t-il, pressant sa main posée sur son ventre.  

- Il me manque., lui dit-elle à voix basse.  

 

Elle savait qu’elle pouvait lui en parler, qu’il ne se braquerait pas. Il n’avait jamais cessé d’être là depuis le jour où Yoshi était parti, lui laissant l’espace dont elle avait parfois besoin mais souvent physiquement proche avant même qu’ils ne deviennent quelque chose, un couple, une famille. Il ne dit rien mais caressa calmement le dos de sa main du pouce. Là, toujours là, se redit-elle, apaisée.  

 

- Il me manque mais ça va, tu sais. J’espère que tu ne t’inquiètes plus pour moi., ajouta-t-elle, levant les yeux vers lui.  

- Je ne cesserai jamais de m’inquiéter pour toi mais… c’est bon à savoir., répondit-il d’un ton taquin avant de poser les lèvres sur son front, l’entendant rire légèrement.  

- Je crois que c’est normal quand on tient à quelqu’un. On craint comme on aspire au meilleur pour lui., dit-elle.  

- On se demande si on fait les bons choix, si on n’a pas été trop dur, trop faible… C’est dur d’aimer, c’est aussi dur que c’est facile., fit-elle pensive.  

- Je dois être fatiguée, ça ne me paraît pas très cohérent tout cela., pipa-t-elle, esquissant une grimace.  

- Ca l’est, bien au contraire. L’émotion naît facilement. Elle ne demande pas un gros effort. C’est tout ce qui va avec qui est compliqué. Agir sur ses sentiments, se faire comprendre, accepter par l’autre, faire ce qu’il faut… J’ai parfois été démuni face aux enfants. Toi, tu sais me dire si je fais mal mais eux, ils n’ont pas ce recul, cette capacité-là., lui confia-t-il.  

- Pourtant, j’ai toujours eu l’impression que c’était inné. Tu as un truc avec les gamins., lui retourna-t-elle, surprise.  

 

Il sourit, touché par ses mots, et posa les lèvres sur sa tempe. Elle était vraiment la meilleure chose qui lui soit arrivé même s’ils avaient dû traverser pas mal de turbulences pour en arriver là. Ca avait aussi apporté son lot de surprises, de bonnes surprises. Maintenant, ils avaient trouvé leur rythme à deux et à quatre. Il n’en demandait pas plus, enfin pas beaucoup plus, se corrigea-t-il, et il était sûr que l’homme qui les regardait de là-haut devait être satisfait de voir ses enfants et femme heureux.  

 

- On devrait rentrer, Kaori. Il commence à faire frais et tu es fatiguée., lui fit-il remarquer.  

- C’est vrai., admit-elle, posant les mains dans le bas de son dos et s’étirant un peu.  

 

Elle sentit sa main se poser sur son ventre arrondi et ferma les yeux, s’abreuvant des sensations que sa paume créait en remontant l’arrondi. Elle l’entendit s’esclaffer lorsqu’il sentit le coup de pied du bébé et rouvrit les yeux au moment où il posa la main sur la bosse incongrue apparue sous la pression d’un coude. Il y avait tant d’émotions dans son regard qu’elle sentit sa gorge se serrer.  

 

- J’ai encore du mal à croire que c’est arrivé., murmura-t-il, caressant son ventre protubérant.  

 

Ils l’avaient fait. Après quelques mois d’essais, ils avaient réussi à mettre en route cette grossesse qu’ils avaient voulue à deux. Dans quatre mois, voire même moins, ils réaliseraient le rêve de Yoshihide, de voir ses enfants avoir un frère ou une sœur…  

 

- Moi, j’ai encore du mal à croire que je vais remettre ça…, pipa-t-elle, l’amusement dominant l’anxiété dans sa voix.  

- Quoi ? Tu veux de nouveau être enceinte après cela ? Je ne suis pas sûr d’y voir un inconvénient…, lui dit-il d’un air charmeur.  

- Oh non ! Tu ne crois pas que ce sera suffisant ? Et puis si ça arrive encore une fois ?…, fit-elle, la voix un peu blanche.  

 

Ils menaient toujours la même vie après tout, avec les mêmes risques, les mêmes aléas. Ils ne s’en plaignaient pas mais c’était une contrainte à prendre en compte, surtout qu’ils comptaient finir leurs jours ensemble, vieux, très vieux…  

 

- Bah… il faudra faire un accès vers l’étage du dessous… Je savais bien que tous ces appartements viendraient à point…, la taquina-t-il, l’enlaçant et l’emmenant vers les escaliers pour rentrer.  

- Ryô, sérieusement. Tu ne crois pas que deux paires de jumeaux, c’est suffisant ?, lui demanda-t-elle, un peu stressée quand même par ses paroles.  

- Si, bien sûr que si, c’est suffisant… Qu’on soit deux, quatre, six… ou plus…, ne put-il s’empêcher de dire d’un air malicieux.  

- Ce sera toujours suffisant… parce qu’ils seront la preuve vivante que deux personnes se sont aimées à un moment de leur vie… même s’ils n’auront pas le même père biologique., lui dit-il avec tendresse.  

 

Elle le regarda, les larmes aux yeux, et leva la main pour caresser sa joue. Elle était chanceuse. Elle avait trouvé deux hommes qui l’aimaient, deux hommes qui lui avaient laissé les plus belles preuves d’amour qu’il puisse être. Elle en avait perdu un mais elle pouvait toujours s’appuyer sur celui qui restait, un homme merveilleux qui avait su accepter sa vie entre deux puis leur faire une vie à deux malgré les bagages qu’elle apportait.  

 

- Je t’aime, Ryô., murmura-t-elle avant de l’embrasser.  

- Moi aussi, je m’aime., plaisanta-t-il, la faisant rire.  

 

Malgré ces mots, elle lut en lui, ressentit dans la douceur de l’étreinte dans laquelle il l’emmena tout l’amour qu’il ressentait pour elle et ça, ça n’avait pas de prix. Il y aurait toujours ces quelques moments tristes mais ils auraient surtout des moments heureux bien plus nombreux, des moments, qu’ils espéraient bien, aideraient leurs quatre enfants à grandir et s’épanouir. 

 


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